Commiphora wildii myrrhe de Namibie
Résumé rapide : Commiphora wildii, la « myrrhe de Namibie », est une petite résineuse du Kaokoland et du Damaraland dont la gomme‑résine, récoltée naturellement par les femmes himba, sert de parfum traditionnel et fait l’objet d’une filière locale de distillation et de commercialisation.
✦ Commiphora wildii — parfum du désert et ressource vivante
Nous avons rencontré Commiphora wildii comme on découvre un trésor discret du bush : un arbuste épineux, au bois craquelé, qui « suinte » de petites gouttes de résine pendant les mois les plus chauds. Les femmes himba cueillent ces exsudats à mains nues, les utilisent pour parfumer la pâte d’ocre qui orne leur peau et conservent une partie pour leur usage personnel, tandis que le reste est apporté aux points d’achat des conservancies. La résine est naturellement exsudée en saison sèche et n’est pas obtenue par incision systématique, ce qui rend la récolte traditionnelle moins destructive que certaines pratiques de myrrhe ailleurs dans le monde.
Sur le plan technique, la résine collectée est ensuite traitée par distillation à la vapeur dans des unités locales, produisant une huile essentielle au profil aromatique singulier, souvent comparée à l’encens plutôt qu’à la myrrhe classique. Cette transformation locale ajoute de la valeur et crée des revenus complémentaires pour des ménages pastoraux, en particulier pour les femmes qui assurent la cueillette. La structuration de la filière depuis le début des années 2000 a permis d’organiser la collecte et d’ouvrir des débouchés vers la parfumerie de niche, tout en posant des questions de gouvernance et d’équité dans le partage des bénéfices.
D’un point de vue écologique et chimique, Commiphora wildii occupe des niches arides du Kunene et produit une résine dont la composition diffère sensiblement des myrrhes traditionnelles ; ces différences expliquent son parfum unique et son intérêt pour des marchés spécialisés. La plante exsude davantage pendant les périodes de forte chaleur et la cueillette non invasive — ramasser les gouttes plutôt que d’entailler l’écorce — est la pratique recommandée pour préserver les populations. La recherche et la traçabilité sont essentielles pour garantir une exploitation durable et éviter la surexploitation à mesure que la demande augmente.
En quittant les buissons résineux, nous gardons à l’esprit quelques recommandations pratiques : privilégier la récolte non destructive, renforcer les contrôles communautaires sur l’accès et la vente de la résine, documenter les savoirs himba avec consentement et transparence, et soutenir des chaînes de valeur qui rémunèrent équitablement les collectrices. Sur le plan scientifique, des inventaires de population, des suivis saisonniers des rendements et des analyses chimiques approfondies permettront d’équilibrer valorisation économique et conservation écologique.
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