Dassie des Rochers Procavia capensis
Le Dassie des Rochers : Le Faux Rongeur de Twyfelfontein
Rencontre avec un cousin d’éléphant, version poche
Quel cliché magnifique, pris à l’abri de ces roches rouges caractéristiques de Twyfelfontein ! L’animal qui nous regarde avec ses petits yeux noirs n’est pas un rongeur, malgré son air de marmotte curieuse. C’est le Dassie des rochers (ou Procavia capensis), et il est l’une des stars discrètes du paysage namibien.
L’énigme du corps trapu
Notre ami le Dassie est un modèle de camouflage. Son corps rond, tout en fourrure brun-roux, est taillé pour se fondre dans le décor minéral de la concession du lodge. On note sa silhouette compacte, sans cou bien défini et avec une queue si courte qu’elle est presque invisible. Il ressemble à s’y méprendre à un cobaye un peu costaud, mais la science nous raconte une histoire bien plus fascinante.
Ce petit mammifère, qui pèse rarement plus de 4 kg, appartient à l’ordre des Hyracoidea. Tenez-vous bien : ses plus proches parents génétiques ne sont autres que l’éléphant et le lamantin ! C’est un des grands mystères de l’évolution africaine, où l’apparence est souvent trompeuse. On imagine bien une réunion de famille un peu gênante entre ce petit futé et un éléphant de savane.
Le maître du rocher
Notre observation à Twyfelfontein est parfaitement typique. Le Dassie des rochers est un as de la vie en collectivité, organisé en colonies qui habitent strictement les fissures et les failles des formations rocheuses, appelées kopjes ou inselbergs. Ces rochers lui offrent une sécurité absolue contre ses prédateurs aériens (comme les aigles) et terrestres (léopards, serpents).
Puisqu’il ne maîtrise pas très bien sa température corporelle — un héritage génétique étrange de ses ancêtres — le Dassie doit compter sur l’environnement. Le matin, comme notre spécimen, il se poste au soleil sur les pierres chaudes pour faire le plein d’énergie. En pleine journée, il se réfugie dans l’ombre fraîche pour éviter la surchauffe. C’est un véritable ingénieur climatique personnel !
Le cri qui fait fuir le touriste
Enfin, si vous avez eu la chance de l’entendre, le Dassie ne se contente pas de mâchonner tranquillement sa petite bouchée de verdure. Quand il est stressé ou qu’il veut avertir sa colonie, il émet des cris stridents, aigus et surprenants, souvent très loin du son que l’on attend d’un si petit animal. C’est le signal d’alarme qui permet à toute la famille de disparaître en un éclair sous les pierres.
Tableau des « rats des rochers » et espèces rupicoles pertinentes
Remarque importante : la taxonomie des rongeurs d’Afrique australe a évolué récemment (certaines espèces historiquement rangées dans Aethomys sont maintenant placées dans Micaelamys, etc.). Le tableau ci‑dessous se concentre sur les espèces rupicoles et apparentées que l’on rencontre le plus souvent sur amas de pierres et pierriers du sud‑ouest africain, et intègre nos observations
| Espèce (nom courant) | Nom scientifique (actuel / parfois syn.) | Répartition principale | Traits clefs (queue, oreilles, comportement) | Observation |
|---|---|---|---|---|
| Rat des rochers / Namaqua rock rat | Micaelamys namaquensis (≡ Aethomys namaquensis) | Afrique australe : Namibie, RSA, Botswana, Angola méridional | Queue longue (≈ longueur corps), duvet uniforme, oreilles moyennes, pelage brun‑gris; rupicole, niche dans fissures | ✅ (Camp Aussicht) Kaokoland — individu a la recherche de nourriture queue ≈ corps, duvet uniforme ; identification retenue |
| Rat roux des rochers / Red rock rat | Aethomys chrysophilus | Afrique australe et orientale (zones rocheuses et brousse) | Pelage plus chaud (teinte roux), queue fournie, oreilles moyennes; furtif, confiné aux rochers et buissons | 🔲 Non confirmé (poss. proche morphologie) |
| Aethomys ineptus (rock rat) | Aethomys ineptus | Afrique australe (localisé selon études) | Taille moyenne, queue modérément longue, pelage gris‑brun | 🔲 Non confirmé |
| Dassie des rochers / Dassie rat | Petromyscus typicus | Namibie, Angola (zones rocheuses semi-arides) | Corps trapu, queue longue et velue, pelage brun dense ; niche dans crevices ; comportement discret et diurne | ✅ (Twyfelfontein Country Lodge) — individu photographié sur rocher chaud, tenant un végétal, posture calme et furtive |
| Gerbille des rochers (général) | Gerbillurus spp. (p. ex. G. paeba) | Régions arides / dunes et pierriers du sud Afr. | Queue souvent plus fine, parfois touffue à l’extrémité; pattes arrière puissantes; locomotion sautillante | 🔲 Moins compatible (votre animal a queue plus fournie, proportions non‑sautillantes) |
| Rat des pierres de Smith | Aethomys sp. / complexes locaux | Localisé selon relevés – espèces cryptiques | Caractéristiques intermédiaires entre Aethomys et Petromyscus; nécessite examen crânien pour certitude | 🔲 Non confirmé — possible complexe cryptique local |
| Rhabdomys / souris rayée (comparatif) | Rhabdomys pumilio | Savane et broussailles (plus herbier que rocher) | Rayures dorsales nettes; posture dressée; queue plus courte proportionnellement | ❌ Exclue — pas de rayures ni posture dressée sur vos photos |
| Espèce indéterminée (statut) | — | — | Signes photographiques : queue ≈ corps; duvet uniforme; pas de pinceau caudal évident |
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