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Sur les traces de Nataraja : Chidambaram, sanctuaire sacré du Tamil Nadu Inde du Sud +

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Sur la route de Pondichéry à Chidambaram : scènes de vie dans la campagne tamoule

Nous poursuivons notre descente vers le sud, quittant l’atmosphère coloniale de Pondichéry pour rejoindre Chidambaram. La route traverse une campagne authentique, rythmée par la vie des villages et les traditions millénaires du Tamil Nadu.

De temps à autre, nous croisons des chars à bœufs, véritables emblèmes de la ruralité indienne. Leurs cornes, peintes de vives couleurs — le plus souvent orange, vert et blanc, celles du drapeau indien — s’ornent de motifs traditionnels. Mais, en période d’élections, certains n’hésitent pas à les peindre aux couleurs de leur parti politique, transformant ainsi les routes en un curieux défilé électoral.

Les anciens dieux sont partout. En retrait de la grand-route, sur les places des villages ou à l’entrée des hameaux, s’élèvent d’immenses statues peintes, aux silhouettes massives et aux visages expressifs. Les villageois déposent à leurs pieds des fleurs, des noix de coco ou des bâtons d’encens. Toutes les couleurs y sont permises : rouge éclatant, bleu saphir, vert jade, or étincelant… Chaque statue, géante et bariolée, semble veiller sur le quotidien des habitants.

Au fil du trajet, le paysage se diversifie :

  • les marais salants étendent leurs surfaces brillantes sous le soleil,

  • des charrettes de foin circulent lentement, chargées jusqu’au ciel,

  • les villages dévoilent leurs maisons traditionnelles, coiffées de toits en chaume, protégées par des murs d’enceinte ajourés qui laissent circuler l’air pour rafraîchir les intérieurs.

Les habitants, vêtus de costumes traditionnels colorés, rythment les scènes du quotidien : les hommes en dhoti immaculé, les femmes en sari aux teintes vives et chatoyantes. Sur le bord de la route, des salons de coiffure improvisés proposent leurs services sous des enseignes pittoresques, tandis que des enfants jouent dans la poussière.

Un détail surprend parfois le voyageur : des couches de paille et de riz étalées directement sur la route. Les véhicules qui passent les écrasent, ce qui permet de les assouplir et de les rendre comestibles pour le bétail. Une technique simple, ingénieuse et collective, typique de la vie villageoise.

Tout au long du chemin, d’innombrables statues monumentales de dieux et de déesses, souvent peintes dans des teintes éclatantes, rappellent l’omniprésence du sacré dans la vie quotidienne. Ces silhouettes colorées, parfois hautes de plusieurs mètres, donnent à la route des allures de procession permanente, comme si le voyage s’effectuait sous le regard bienveillant du panthéon hindou.

Chidambaram et le Temple de Shiva Nataraja : la danse du cosmos

À notre arrivée à Chidambaram, nous débutons la journée par la visite du Temple de Shiva Nataraja, l’un des plus impressionnants sanctuaires de l’Inde du Sud. Édifié il y a plus de quinze siècles, son origine remonte à une légende : un roi lépreux, venu se baigner dans un étang sacré dédié à Shiva, en ressortit guéri. En reconnaissance, il fit ériger un temple et convia 3000 brahmanes du nord de l’Inde à le servir. Leurs descendants, appelés dikshitars, perpétuent encore aujourd’hui les rituels, reconnaissables à leur allure singulière — torse nu, front rasé, cheveux noués à l’arrière de la tête.

Au fil des siècles, l’édifice primitif s’est enrichi des apports des dynasties successives, devenant un immense complexe religieux. Quatre gopurams monumentaux marquent l’entrée des enceintes. Trois d’entre eux, élevés au XIIe et XIIIe siècles par les souverains Chola, témoignent d’une maîtrise technique et artistique exceptionnelle, car les carrières de granit se situaient à plus de 70 km. Le quatrième, au nord, fut construit au XVIe siècle par le roi Krishnadevaraya de Vijayanagar. Les portiques sont décorés de milliers de sculptures : notamment les 108 postures du Bharatanatyam, danse sacrée du Tamil Nadu, gravées dans la pierre comme une encyclopédie vivante de cet art.

Un temple de l’éther et de la danse

Le temple de Chidambaram est unique car il fait partie des cinq sanctuaires élémentaires de Shiva, chacun associé à un élément naturel (terre, eau, feu, air et éther). Ici, Shiva se manifeste sous sa forme d’éther, principe invisible et subtil. C’est dans ce lieu qu’il est dit avoir défié la déesse Kali dans une joute cosmique de danse dont l’enjeu était le mouvement du monde. Depuis, Chidambaram incarne la fusion entre religion et danse : sur les gopurams, dans les mandapas et jusque dans les cérémonies, tout célèbre Shiva sous sa forme de Nataraja, « Roi de la Danse ».

Le soir venu, les pèlerins assistent à des rituels spectaculaires : les portes d’argent du sanctuaire principal s’ouvrent, révélant le lingam de cristal et la statue de Nataraja, coulée dans cinq métaux. Les prêtres procèdent alors à l’abhishekam (onction rituelle) en versant lait, épices et fleurs sur l’idole. Dans l’air saturé d’encens résonnent tambours, conques, cloches et chants védiques. L’assemblée entre en extase, dans un mélange de ferveur et de beauté qui transcende le simple rite religieux pour devenir une expérience sensorielle et spirituelle totale.

Architecture et espaces sacrés

Le complexe s’organise en quatre enceintes :

  • Le mur extérieur (XVIIIe siècle), sobre et sans tours, encadre un vaste terrain parfois utilisé pour le cricket.

  • Le deuxième enclos est celui des grands gopurams, avec à l’est et à l’ouest les plus belles représentations des danses sacrées. On y trouve aussi le bassin sacré Shivaganga Tank, entouré de colonnades, et le Raja Sabha, immense hall aux mille piliers (XVIIe siècle), encore aujourd’hui utilisé comme espace de danse.

  • Le troisième enclos, occupé par des forêts de colonnes, abrite cuisines, dépendances et le Deva Sabha où sont conservées les statues des processions. Dans l’angle nord-ouest, le Nritya Sabha (XIIIe siècle) est un joyau : sur le podium, des danseuses gracieuses et des créatures célestes célèbrent la danse divine.

  • L’enceinte intérieure, sous un toit de cuivre doré, protège le sanctuaire principal avec le lingam de cristal et l’effigie de Nataraja.

Autour, d’autres sanctuaires enrichissent la visite : celui de Subrahmanya, le fils de Shiva monté sur son paon, ou celui de Shivakumasundari, dédié à Ambika, avatar de l’épouse de Shiva, orné récemment de fresques illustrant les grands mythes hindous.

Héritage religieux et culturel

Le temple de Chidambaram est un haut lieu de l’hindouisme, mais aussi un pilier de la culture tamoule. Le Bharatanatyam, danse classique du Tamil Nadu, y trouve ses origines : à l’ombre des colonnes, maîtres et élèves perpétuent encore cet art sacré, transformant les cours du temple en véritables écoles vivantes. Ainsi, religion, art et société se mêlent en un tout indissociable, dans un sanctuaire où le temps semble suspendu à chaque geste, chaque vibration de cloche, chaque mouvement de danse.

Le Temple de Gangaikondacholapuram : la splendeur oubliée des Chola

En quittant Chidambaram pour rejoindre Tanjore (Thanjavur), nous empruntons une route champêtre, loin des grands axes. Entre rizières et villages paisibles, une halte s’impose à Gangaikondacholapuram, un site encore méconnu mais d’une beauté saisissante. Perdu dans la quiétude de la campagne tamoule, ce temple semble presque hors du temps, comme une relique précieuse endormie depuis près d’un millénaire.

Ce sanctuaire fut édifié au XIe siècle par Rajendra Chola Ier (1012-1044), fils du grand Rajaraja Chola, bâtisseur du temple de Brihadishwara à Tanjore. Souverain ambitieux et conquérant redoutable, Rajendra fit étendre son empire jusqu’au Gange au nord et jusqu’à l’Asie du Sud-Est par-delà l’océan. Pour commémorer sa victoire sur les royaumes du nord, il fit rapporter des jarres d’eau sacrée du Gange et bâtit une nouvelle capitale : Gangaikondacholapuram, littéralement « la ville du Chola qui a conquis le Gange ».

Aujourd’hui, il ne reste de cette capitale prestigieuse qu’un village modeste et ce grand temple dédié à Shiva, joyau d’architecture et de symbolisme.

Sur la route de Tanjore : halte à Kumbakonam et Swamimalai

En poursuivant notre route depuis Chidambaram vers Tanjore (Thanjavur), nous faisons étape à Kumbakonam, ville sacrée du Tamil Nadu, réputée pour son grand nombre de temples. Parmi eux, le plus imposant et le plus vénéré est sans doute l’Adi Kumbeswarar Temple, dédié à Shiva.

Situé au cœur de la ville, ce sanctuaire millénaire trouve son origine à l’époque des dynasties Chola (IXᵉ-XIIᵉ siècles), bien qu’il ait été agrandi et orné par les Nayaks et les Vijayanagar par la suite. Selon la légende, au moment du déluge cosmique, Brahma modela un pot (kumbha) rempli de semences de vie et de nectar d’immortalité, qu’il plaça à la dérive sur les eaux. Le pot s’immobilisa ici, à Kumbakonam, et Shiva le brisa d’une flèche pour répandre son contenu : ainsi serait née la ville.

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LES LOGEMENTS

Séjour au Kailash Beach Resort, entre lagon et histoire

À notre arrivée, nous nous installons au Kailash Beach Resort, situé à une douzaine de kilomètres au sud de Pondichéry. Après avoir quitté la route principale, il suffit de tourner à gauche et de poursuivre trois kilomètres vers la mer pour atteindre ce havre de paix. Niché dans un petit village côtier où la rivière se jette dans l’océan en formant un lagon d’une grande beauté, l’endroit dégage un charme particulier.

Le concept de cet établissement est original : il ne s’agit pas seulement d’un hôtel, mais d’un lieu de découverte culturelle. On peut y suivre des cours de langue, de danse, de musique ou de cuisine indienne, et profiter également de massages traditionnels. Le tout s’organise autour d’une vaste piscine, dans un cadre paisible.

Non loin de là, l’ancien village de pêcheurs de Puddukuppam, datant de l’époque Chola (IXe-XIIe siècles), rappelle l’importance historique de la région. Situé à proximité de l’estuaire de la rivière Chunambar et de l’océan Indien, ce village bénéficie d’un environnement écologique exceptionnel. À quelques kilomètres, on peut également découvrir les ruines romaines d’Arikkemedu, témoignage fascinant d’échanges commerciaux vieux de deux millénaires. Entre Puddukuppam et Poornankuppam — grenier à riz de la région — se dresse ainsi le Kailash Beach Resort, premier établissement de ce genre dans l’État de Pondichéry.

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