Veuve dominicaine Vidua macroura *
Lors de notre visite à la plage de Mani, en Côte d’Ivoire, nous avons eu la chance d’observer un oiseau magnifique : la veuve dominicaine (Vidua macroura). Nichée parmi les palmiers bordant le sable doré, cette espèce de la famille des Viduidae, selon la classification de référence du Congrès ornithologique international, est connue pour sa beauté et son élégance.
La veuve dominicaine est considérée comme de préoccupation mineure en termes de conservation par l’UICN (10/2021). Ce qui la rend particulièrement célèbre, c’est la forme nuptiale du mâle. Celui-ci arbore un plumage noir brillant sur la tête, des joues blanches, et surtout de très longues rectrices foncées en forme de rubans pouvant atteindre jusqu’à 20 cm. En période inter-nuptiale, les mâles et femelles sont assez semblables, avec un coloris général brun à marron, une tête barrée de rayures foncées, un bec rosé à rouge écarlate et un dessous clair. Les femelles en période nuptiale ont le bec qui devient plus sombre, tandis que les juvéniles présentent un brun pâle assez uni sur le dessus, de couleur chamois sur le dessous et un bec sombre.
La veuve dominicaine est relativement petite, mesurant entre 10 et 15 cm de long pour le corps et pesant une vingtaine de grammes tout au plus. Elle peuple principalement l’Afrique au sud du Sahara, et est surtout fréquente en Afrique orientale. Introduite dans plusieurs autres régions du monde, elle est désormais établie dans divers endroits du sud des États-Unis et au Portugal.
Cette espèce est la plus répandue des veuves et se trouve dans une grande variété de paysages : zones boisées ouvertes, savanes, arbustes, broussailles, régions cultivées, mais également jardins. À Grand-Béréby, dans le sud de la Côte d’Ivoire, on l’observe assez souvent en saison des pluies, perchée sur des fils électriques.
La veuve dominicaine est également connue pour son comportement reproducteur particulier. Elle parasite plusieurs espèces d’oiseaux comme l’astrild ondulé (Estrilda astrild), l’astrild cendré (Estrilda troglodytes), l’astrild à joues orange (Estrilda melpoda), l’astrild à croupion rose (Estrilda rhodopyga), et parfois le bengali zébré (Amandava subflava), notamment en Afrique du Sud. Elle pond ses œufs dans les nids de ces espèces, les laissant s’occuper de la couvaison et des soins parentaux.
Cet oiseau peut vivre jusqu’à 7 ans, offrant de nombreuses occasions d’admirer sa grâce et sa beauté dans des environnements variés.
Notre rencontre avec la veuve dominicaine à la plage de Mani a été un moment inoubliable, ajoutant une touche de magie à notre journée sur cette plage idyllique.