Luanda : entre modernité et héritage historique ANGOLA +

Sur la route de Luanda — De Soyo à Praia Croc (via EN100, Ambriz et Barrondo Dande)
VISITE DE LUANDA
Nous partons aujourd’hui à la découverte de Luanda, cette capitale dévorante qui s’épanouit au bord d’une des plus belles baies naturelles d’Afrique. Dès l’arrivée, la ville frappe par son contraste : d’un côté la baie de Luanda et l’Ilha do Cabo, rubans d’eau et d’écume qui donnent à la ligne d’horizon une élégance marine incontestable ; de l’autre, une métropole en pleine métamorphose, marquée par plus de quatre siècles d’histoire coloniale portugaise et par une modernisation fulgurante depuis les années 2000.
Depuis 2002, la manne pétrolière a transformé la ville. Les compagnies, banques et assurances investissent massivement : surgissent des immeubles de verre et d’acier, des tours flambant neuves, des hôtels luxueux et des centres d’affaires qui jaillissent surtout dans la Cidade Baixa et le long de la Marginal. Cette dernière — vaste boulevard littoral — a été reconstruite en élargissant la ville sur la mer ; bordée d’aménagements soignés et de plantations, elle relie la Fortaleza de São Miguel au port et offre des panoramas spectaculaires sur la baie. La promenade y est un spectacle permanent : joggeurs, taxis, pêcheurs et promeneurs se croisent face à l’eau.
Pourtant, il suffit de s’engouffrer dans les rues perpendiculaires à la Marginal pour retrouver une autre réalité : chaussées défoncées, nids-de-poule, circulation chaotique et lente. Les contrastes sont criants — gratte-ciels modernes jouxtent des façades délabrées, 4×4 rutilants côtoient enfants des rues et marchés improvisés. Certains Luandais plaisantent (à moitié) qu’on peut faire à peine un kilomètre à l’heure dans certains quartiers aux heures de pointe ; pour beaucoup, les trajets quotidiens sont presque aussi longs que la journée de travail elle-même. La saison des pluies peut, en outre, rendre certains accès quasi impraticables pendant quelques heures ou quelques jours, amplifiant les difficultés de mobilité.
Luanda, c’est donc une ville de ruptures : modernité ostentatoire et quartiers populaires, chantiers permanents et patrimoine historique désorienté par le temps.
La Fortaleza de São Miguel, datant du XVIᵉ siècle, est un phare historique qui permet de mesurer ces couches temporelles — depuis sa plate-forme, la vue sur la baie et sur la presqu’île opposée est tout simplement époustouflante.
Nous restons longtemps à contempler ce panorama : la lumière sur l’eau, les lignes des buildings, les pirogues qui persistent au premier plan — une image qui résume la complexité et la beauté de la ville.
La ville surprend aussi par des clins d’œil insolites : une « Sagrada Familia » locale dont le nom invite au sourire, des façades colorées, des ruelles où la vie fourmille, et des avenues dont la propreté et la qualité de revêtement témoignent des investissements récents. Pour nous, venus d’ailleurs, Luanda apparaît comme la plus « belle » des capitales sud-africaines visitées jusqu’ici : la baie, les gratte-ciels en enfilade et les points de vue depuis la forteresse ou la presqu’île offrent des cartes postales mémorables.
Pratiques et conseils rapides : privilégier les points de vue matinaux (la lumière est douce et la circulation moindre), prévoir toujours un peu de marge pour les déplacements (les embouteillages et travaux sont omniprésents), éviter de se déplacer à pied la nuit dans certains secteurs périphériques, et garder sur soi provisions d’eau et petite monnaie pour les stands et taxis. Pour les amateurs de photo, la Marginal au coucher du soleil et la Fortaleza au lever du jour donnent des images remarquables.
Enfin, Luanda reste une ville d’intenses contrastes mais d’irrésistible magnétisme : elle incarne à la fois l’essor économique, les tensions sociales et la capacité de transformation. Marcher dans ses quartiers, écouter ses bruits, et s’arrêter pour observer la baie — c’est toucher du doigt l’âme complexe d’une capitale en pleine recomposition.
L’Assemblée Nationale à Luanda
En roulant le long des axes qui traversent Luanda, nous apercevons, posé comme un emblème moderne, le bâtiment de l’Assemblée nationale. Vu depuis la route et de près, il frappe d’abord par sa silhouette majestueuse : une vaste composition centrée autour d’un dôme monumental flanqué de volumes horizontaux rythmés par des rangées régulières de fenêtres et d’arcades. Le dôme, hémisphérique et largement proportionné, couronne la salle plénière et fonctionne comme un repère urbain — on le voit de loin, il attire le regard et confère à l’ensemble une présence solennelle. Sous cette coiffe, une rotonde doublée d’un étage de colonnes et d’arcades crée un jeu d’ombres et de pleins/vides très lisible depuis la route ; ces colonnades évoquent la solennité des édifices parlementaires classiques tout en étant traitées dans un vocabulaire contemporain.
La façade, aux tons ocre-rouge rehaussés d’éléments clairs pour les corniches, les colonnes et les encadrements, donne à l’ensemble une chaleur visuelle et une grande lisibilité. Les lignes horizontales, les balustrades et les arcatures ponctuent les volumes, tandis que le recours apparent au béton enduit et aux menuiseries modernes traduit le dialogue entre technique actuelle et références formelles. Implanté sur une parcelle dégagée, le bâtiment s’entoure d’allées, de pelouses et d’une rangée de palmiers qui ménagent une mise à distance cérémonielle entre la voie publique et l’institution ; cette mise en scène paysagère renforce l’idée d’un lieu protégé et ordonné.
Sur le plan historique et symbolique, l’édifice s’inscrit dans la dynamique de reconstruction et de mise en visibilité de l’État post-conflit : il illustre la volonté d’affirmer, par l’architecture, la présence institutionnelle et la modernisation du pays. Le choix formel — dôme, rotonde, colonnades — renvoie à une tradition architecturale qui associe la forme circulaire à l’idée d’unité et de débat public, la salle plénière sous le dôme étant l’espace où se tiennent les délibérations qui façonnent la nation.
Depuis la route, l’impression est à la fois de solennité et de séparation : dispositifs de contrôle, barrières et présence sécuritaire rappellent la fonction d’État tandis que, au-delà, la vitalité du tissu urbain — marchés, rues commerçantes, quartiers plus modestes — continue de battre son rythme. Pour qui photographie depuis l’extérieur, la lumière du matin ou de la fin d’après-midi sculpte magnifiquement les volumes et la couleur des façades, et un cadrage en légère contre-plongée permet d’accentuer la solennité du dôme tout en restituant le rapport de l’édifice à son parvis planté de palmiers.
Là où l’indépendance s’est levée : le 4 Février gravé dans le ciel de Luanda
Notre visite débute par l’un des monuments les plus visibles et symboliques de Luanda : le Monumento do Marco Histórico 4 de Fevereiro. Dressé comme une flèche urbaine, il attire le regard et impose le silence respectueux autour de son socle. Le monument commémore le 4 février 1961, date fondatrice du soulèvement qui marque le début de la guerre d’indépendance angolaise. Ce jour-là, des nationalistes angolais menèrent des actions — notamment des attaques contre des prisons — qui allumèrent la mèche d’un long combat pour la fin de la domination coloniale portugaise. Le site est ainsi lieu de mémoire : il rappelle à la fois le sacrifice et la résilience des générations qui ont lutté pour l’indépendance.
L’œuvre se présente comme une structure moderne et verticale : plusieurs éléments en béton s’élèvent en pointe, formant un ensemble géométrique qui pointe vers le ciel. Sur ses surfaces, des motifs et emblèmes nationaux ont été sculptés ou incrustés, ajoutant une dignité solennelle à l’ensemble. Le monument est implanté au milieu d’une esplanade bordée de palmiers et de végétation tropicale, avec la cité en toile de fond — un contraste entre nature et urbanité qui renforce la solennité du lieu.
Nous ressentons, en approchant, un mélange d’émotion et de gravité : la verticalité du monument incite à lever les yeux, tandis que l’espace ménagé autour permet de s’arrêter, lire les plaques commémoratives et réfléchir. C’est un lieu de recueillement discret autant qu’un repère pour les habitants et les visiteurs souhaitant comprendre l’histoire du pays.
En observant plus attentivement la frange arborée qui entoure l’esplanade, la ville nous offre aussi des surprises fragiles : perché sur une branche basse, un minuscule passereau nous regarde, curieux. Sa poitrine et son ventre sont d’un bleu turquoise éclatant, contrastant avec la douceur beige rosée de son dos et de sa tête — il s’agit d’un cordonbleu d’Angola (Uraeginthus angolensis), petit oiseau discret et splendide. Un peu plus loin, une éclatante tache de couleur traverse furtivement notre champ de vision : un guêpier nain (Merops pusillus meridionalis), aux sourcils bleus peu marqués et au dessus vert foncé, se tient presque immobile sur sa branche. Ce bref ballet d’oiseaux, si proche des plaques commémoratives et des pavés de la ville, nous rappelle que l’histoire humaine et la vie naturelle partagent souvent les mêmes lieux — et que la mémoire d’un peuple peut s’écrire aussi au rythme des oiseaux.
MAUSOLEU DR ANTONIO AGOSTINHO NETO
Nous poursuivons notre visite par le Mausoléu Dr António Agostinho Neto, érigé en hommage au premier président de la République d’Angola. Né le 17 septembre 1922 et décédé le 10 septembre 1979, Agostinho Neto occupe une place majeure dans l’histoire politique et littéraire du pays ; le mausolée, inauguré le 17 septembre 2012 à l’occasion du 90ᵉ anniversaire de sa naissance, concrétise cette double dimension — celle du chef d’État et celle du poète.
Sur le plan historique, le lieu concentre la mémoire d’un parcours national : figure de la lutte anti-coloniale, symbole de l’indépendance, Neto est aussi l’auteur d’une œuvre poétique qui a contribué à forger une conscience collective. Le mausolée fonctionne dès lors comme un point de convergence entre commémoration civique et célébration culturelle ; il est à la fois sanctuaire national et lieu d’éducation citoyenne, où les cérémonies d’État et les hommages populaires se succèdent.
Architecturalement, l’édifice joue sur la sobriété monumentale. De loin, il se présente comme une construction solennelle, aux volumes clairs et aux lignes nettes, implantée sur une esplanade qui ménage un retrait cérémoniel par rapport à la ville. Les matériaux et les finitions, souvent choisis pour leur durabilité et leur noblesse visuelle, mettent en scène la lumière et offrent des espaces de contemplation. À l’intérieur, la lecture de l’architecture suggère un parcours — un passage mesuré entre l’entrée, les espaces d’exposition et la partie mémorielle — conçu pour accompagner le visiteur dans une expérience de recueillement et d’information.
La poésie d’Agostinho Neto irrigue littéralement le mausolée : des extraits de ses textes recouvrent les murs, invitant à la lecture et à la méditation. Les vers évoquent tour à tour la lutte, la mémoire des disparus, l’espoir d’un avenir libéré et la dignité du peuple angolais. La présence des poèmes transforme l’espace en un livre monumental à ciel ouvert : on ne se contente pas de regarder l’architecture, on l’entend presque via les mots gravés ou inscrits, et l’on comprend que la mémoire politique ici est aussi une mémoire littéraire.
Symboliquement, le mausolée opère plusieurs niveaux de lecture. Il affirme l’État et ses récits fondateurs, mais il se veut aussi lieu de rassemblement et d’identification — un point où se rencontrent histoire officielle, douleur collective et aspirations. Par son intégration de la poésie, il signifie que la construction de la nation n’est pas seulement administrative : elle passe aussi par la langue, l’art et la culture. Pour nous, visiteurs, c’est un endroit où l’on mesure combien les formes architecturales et les mots peuvent travailler ensemble pour transmettre une mémoire vivante.
FORTALEZA DE SAO MIGUEL
Nous commençons notre visite de la Fortaleza de São Miguel avec une impression d’entrée en scène : gravis la rampe, franchissons la porte et, immédiatement, la pierre ancienne nous entoure. Nous marchons lentement le long des remparts, comme pour laisser le lieu nous parler à son rythme — chaque pas résonne, chaque creux de mur raconte. La forteresse, construite au sommet du Morro da Fortaleza, commande la baie ; son tracé polygonal et ses bastions, tout en austérité, rappellent que ce promontoire fut d’abord un poste d’observation et de défense. Ici, la mer s’offre à nous en spectacle permanent : la Ilha do Cabo dessine un profil d’écume, la Marginal file le long de la côte et la lumière balaie les eaux d’argent.
En faisant le tour des fortifications, nous cherchons le meilleur angle pour voir, pour comprendre. La rotonde des canons, les pas de ronde et les plateformes d’artillerie se succèdent, et à chaque avancée la vue se renouvelle : d’un côté la baie, vaste et changeante, de l’autre la presqu’île qui lui fait face, silhouette minérale et végétale qui ferme l’horizon. Plus près, serrés contre les pentes, apparaissent des quartiers qui contrastent violemment avec l’ordre du bastion : toits de tôle, ruelles enchevêtrées, constructions improvisées — un bidonville qui nous rappelle la réalité sociale de la ville, sa géographie des inégalités. Le panorama tient alors d’un tableau à double face : beauté marine et besoins urbains entremêlés.
L’histoire se lit sous nos yeux : les assises robustes de la forteresse, les embrasures des canons, les lignes de défense, autant de signes d’un temps où contrôler la baie voulait dire contrôler les routes du monde. Pourtant, la Fortaleza n’est pas seulement un vestige ; en la parcourant nous percevons la façon dont elle a été réinvestie — musée, lieu de cérémonie, point d’ancrage pour la mémoire collective. Les salles intérieures, les vitrines qui présentent uniformes, cartes et objets, transforment l’architecture en récit : la pierre accueille les paroles et les documents qui expliquent les conflits, les alliances et les vies liées à ce site.
À nos pieds, la végétation locale campe la scène : petites touffes d’herbes, mangroves en contrebas et, surprenamment, des euphorbes qui pointent ici et là. Ces plantes succulentes, dressées en colonnes parfois ramifiées, apportent par leur silhouette graphique un accent presque sculptural aux abords des murailles. Nous nous arrêtons un instant pour observer leurs formes — troncs rigides, couleurs cireuses — qui s’accordent étrangement aux lignes sévères des remparts. Elles semblent, elles aussi, avoir appris à tenir sur ces terres exposées au vent salé, à capter la rare humidité et à résister au soleil.
La lumière changeante du jour joue un rôle décisif : le matin, les volumes se détachent en clair-obscur ; en fin d’après-midi, l’or du soleil réchauffe les pierres, fait ressortir les ocres, et donne une profondeur presque théâtrale au paysage. Nous prenons le temps d’attendre ces instants, de nous asseoir sur un bastion et de regarder la ville s’étirer — les quais bruissent d’activité, les pirogues vont et viennent, et la presqu’île déroule ses modestes plages. La juxtaposition des hauteurs et des faubourgs, de l’ordre construit et du tissu populaire, nous pousse à réfléchir : la Fortaleza offre une vue qui est à la fois pittoresque et politique.
Lorsque nous redescendons, toujours en silence, le musée nous accueille avec ses récits et ses objets. Parcourir les salles, c’est mesurer les accumulateurs du temps : cartes anciennes qui montrent des routes maritimes, uniformes qui portent les plis de l’histoire, archives qui disent les espoirs et les ruptures. Le lieu conjure la mémoire nationale tout en invitant au questionnement — comment le passé militaire se mêle-t-il aux enjeux contemporains de la ville ?
Nous quittons la Fortaleza avec le sentiment d’avoir parcouru une coupe transversale de Luanda : d’en haut, la baie nous a offert sa beauté ; à hauteur d’homme, la ville nous a montré ses contrastes ; sous nos pas, les pierres ont murmuré des épisodes tantôt lointains, tantôt immédiats. Avant de partir, nous jetons un dernier regard vers la presqu’île et vers ce quartier de pente où la vie s’organise malgré tout : la forteresse veille, ancienne et toujours présente, témoin d’un territoire où histoire, nature et société s’entrelacent.
ILHA DO CABO
Nous terminons notre journée de visite sur l’Ilha do Cabo par un lieu chargé de recueillement et d’histoire : l’église Nossa Senhora do Cabo. Selon la tradition, une stèle dédiée à la Vierge se trouvait déjà ici avant l’arrivée, en 1575, du premier envoyé du roi du Portugal au Royaume de Kongo. La chapelle primitive, devenue église, fut achevée en 1669 et, au fil des siècles, a subi plusieurs restaurations — parmi les plus récentes, celles de 1961 et 2003 — qui lui ont permis de traverser le temps tout en conservant sa vocation spirituelle. Il est probable qu’il s’agit de l’une des toutes premières constructions catholiques implantées en Angola et même sur une partie de la façade atlantique africaine, ce qui confère à l’édifice une valeur patrimoniale singulière.
L’édifice lui-même se présente avec la simplicité solennelle d’une chapelle ancienne : volumes compacts, murs épais enduits de teinte claire et une silhouette qui se détache sur le ciel marin. À l’intérieur, l’espace de prière reste humble et intime ; l’autel et les ex-voto témoignent d’une histoire de dévotion locale entretenue depuis des générations. L’église est ouverte tous les jours et il est possible d’y effectuer une visite non guidée hors des heures de messe — penser à respecter le calme du lieu, une tenue décente et, si l’on le souhaite, laisser un petit don qui soutient l’entretien.
Après la visite, nous poursuivons jusqu’au bout de la presqu’île. La promenade révèle deux visages de la mer : d’un côté l’Atlantique ouvert, puissant et sauvage, qui déroule de longues plages battues par les vagues ; de l’autre la baie de Luanda, plus abritée, où la lumière joue sur l’horizon urbain et où se détachent la ligne de la Marginal et la silhouette de la Fortaleza. Nous marchons sur des étendues de sable qui paraissent parfois infinies, observons pêcheurs et oiseaux côtiers, ramassons quelques coquillages et laissons le vent salé nous nettoyer l’esprit. La vue depuis l’extrémité de la presqu’île — panoramique sur la baie et sur l’île qui lui fait face — est l’un de ces moments qui synthétisent la complexité de Luanda : beauté naturelle, histoire et présence humaine se superposent dans un tableau puissant et inoubliable.
Pour profiter au mieux : privilégier la fin d’après-midi pour la lumière et une mer plus calme du côté de la baie, prévoir de l’eau, une protection solaire et des chaussures adaptées si l’on souhaite longer les rochers. Et garder, une fois encore, le silence et le respect nécessaires quand on revient vers l’église.
PRAIA DE CACUADO ET MERCADO DE PEIXE
Après cette belle découverte ornithologique, nous mettons le cap vers la Praia de Cacuaco, où se tient l’un des marchés aux poissons les plus vivants de la région. Ici, la vie semble suivre le rythme de la marée. À notre arrivée, la plage est déjà animée : des pirogues colorées rentrent du large, tirées sur le sable par des équipes de pêcheurs qui, torse nu ou vêtus de t-shirts délavés par le soleil et le sel, se hâtent de décharger leurs prises. L’air est saturé d’odeurs marines, mêlées à celles du bois en combustion sur lequel grésillent déjà quelques poissons destinés aux clients pressés.
Le marché s’organise de façon presque organique : pas de bâtiments fixes, seulement une succession de bassines, de seaux et de paniers, posés à même le sable, dans lesquels s’amoncellent les produits du jour. Les transactions se font à la voix, au geste, et souvent dans un mélange joyeux de portugais, de kimbundu et de mots pêchés dans le créole local. Ici, nous trouvons des clams bien frais à 2000 AOA le seau, des darnes épaisses de requin vendues 4000 AOA pour environ 500 g, et de superbes gambas charnues proposées à 5500 AOA les 600 g.
Nous observons aussi quelques langoustes, mais leur taille nous surprend : elles sont nettement plus petites que celles rencontrées sur d’autres côtes africaines. La raison ? Plusieurs pêcheurs nous expliquent que la pression de la pêche, combinée à l’absence de réglementation stricte sur la taille minimale de capture, conduit à prélever des spécimens avant leur pleine maturité. Cette situation, ajoutée à un environnement marin local parfois fragilisé par la pollution côtière, limite la possibilité pour ces crustacés d’atteindre des dimensions plus impressionnantes.
La vie des pêcheurs ici n’est pas facile : la mer est leur unique gagne-pain, et les revenus fluctuent au gré des saisons et des aléas climatiques. Certains vendent directement à la plage, d’autres écoulent leur marchandise auprès de petits restaurants ou de revendeurs qui alimentent les marchés de Luanda. L’activité reste majoritairement artisanale, bien que quelques bateaux à moteur complètent le paysage. Mais derrière l’effort et la fatigue, on perçoit aussi une fierté palpable, celle de vivre d’un savoir-faire transmis de génération en génération, ancré dans le quotidien de Cacuaco.
L’ambiance est à la fois brute et chaleureuse : le sable sert de sol au marché, les filets sèchent au soleil, les enfants jouent autour des pirogues, et la mer offre en continu ce double rôle de fournisseur et de décor, avec ses vagues qui viennent ponctuer, comme un refrain, la vie de cette communauté côtière.
PARC NATIONAL DE KISSAMA
Situé à moins de 80 km de la capitale, le Parc National de Kissama, aire protégée d’abord conçue comme réserve de chasse en 1938 est devenue parc national en 1957. Ce parc aux limites naturelles à l’ouest avec l’Océan Atlantique, au nord avec le fleuve Kwanza de son embouchure jusqu’à Muxima, et au sud avec le fleuve Longa, s’étend sur 9 600 km2 et offre une grande variété de couvertures végétales et de paysages. Magnifiques baobabs ! De gros efforts ont été faits depuis une décennie avec la réintroduction de faune sauvage décimée pendant les années de guerre. Des tours guidés de deux heures sont proposés aux visiteurs pour observer les espèces animales présentes dans le parc ; girafes, éléphants, élands, autruches, zèbres, grands koudous, gnous, différentes espèces d’antilopes (grandes, communes et naines).
D’après Paul Wesson d’Eco Tur, » une visite à Kissama est une excellente manière de passer en moins de deux heures, de l’enfer urbain à l’enchantement de la brousse africaine « .
Miradouro da Lua, un paysage lunaire aux portes de Luanda
Le Miradouro da Lua (Belvédère de la Lune) fait partie de l’imaginaire luandais.
En quittant le parc de Kissama et en reprenant la route en direction de Luanda, un arrêt s’impose sur la côte : le Miradouro da Lua, littéralement le « belvédère de la lune ».
Ce site naturel, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale, doit son nom au paysage insolite qu’il dévoile, semblable aux reliefs d’un décor lunaire.
Depuis le promontoire, le regard se perd sur une succession de falaises érodées, striées de teintes ocre, rouges et blanches. Le vent et les pluies, en sculptant patiemment ces sols fragiles, ont créé une mosaïque de canyons, de ravins et de pics acérés.
Cette érosion différentielle met en lumière des couches géologiques d’âges variés : principalement des dépôts sédimentaires datant du Miocène et du Pliocène (entre 23 et 2,5 millions d’années), constitués d’argiles, de grès et de limons. Ces formations se sont accumulées lors des grandes variations climatiques et marines qui ont marqué la côte angolaise au cours du Cénozoïque.
Ilha Mussulo : cordon littoral aux portes de Luanda
Nous quittons Luanda de bon matin, embarqués dans notre 4×4, la ville encore engourdie derrière nous. Très vite, le ruban de route épouse le littoral, l’air se charge d’embruns et la lumière s’ouvre : cap sur l’Ilha de Mussulo, cette presqu’île longue et étroite qui s’étire au sud de la capitale et se rattache à la terre à la Ponta das Palmeirinhas.
Mussulo court sur une trentaine de kilomètres, mince flèche de sable large tantôt de 3 km, tantôt de 100 m seulement aux passages les plus étroits de son extrême sud. Elle est née des sédiments du fleuve Kwanza, charriés vers le nord par le courant de Benguela, qui ont patiemment dessiné une grande baie intérieure où trois îles sommeillent comme des perles à l’abri du ressac.
De Luanda aux Chutes de Calandula
Nous quittons Luanda par l’est, en direction des célèbres chutes de Calandula, l’un des plus grands spectacles naturels d’Angola. Le trajet, d’environ 360 à 380 km, suit principalement l’EN120/EN230, via Catete et N’Dalatando.
La route est officiellement bitumée, mais elle se présente comme une succession de contrastes. De Luanda à N’Dalatando, le bitume est creusé de nids-de-poule, et la circulation dense de camions ralentit la progression. Le ministère des Transports estime actuellement le temps de trajet à 5 à 6 heures pour rejoindre Malanje (380 km), soit presque le double du temps théorique que l’on pourrait espérer sur une route en bon état. Des travaux d’élargissement sont en cours, promesse d’améliorations futures.
Après N’Dalatando, les choses s’améliorent. La chaussée devient plus roulante et traverse un plateau verdoyant où les collines se succèdent, parsemées de villages aux couleurs vives. La bifurcation de Cacuso marque un carrefour important : vers le sud, on peut découvrir le site énigmatique des Pedras Negras de Pungo Andongo, ces immenses monolithes qui surgissent au milieu de la plaine comme des sentinelles de pierre. Vers l’est, la route mène au barrage de Capanda, dont les eaux calmes offrent un contraste saisissant avec les reliefs environnants. Et au nord, c’est la promesse des chutes de Calandula, à 65 km de route secondaire, asphaltée mais parfois cahoteuse.
La diversité des paysages s’accompagne aussi d’une évolution architecturale. Les villages que nous traversons présentent des maisons basses en briques rouges séchées au soleil, recouvertes de toits de chaume. Ce style contraste avec les habitations rencontrées plus au sud, souvent construites en parpaings de ciment. Les façades en terre cuite, ponctuées de portes peintes en bleu ou vert vif, ajoutent une touche de chaleur humaine au décor. À chaque halte, les sourires des enfants et la présence des marchés de bord de route — chargés de manioc, bananes et maïs grillé — rappellent que la route n’est pas seulement un axe de transit, mais aussi une artère vivante où s’anime la vie locale.
À mesure que l’on approche de Calandula, la nature reprend ses droits.
Calandula (parfois écrit Kalandula) apparaît enfin. Le village est modeste, mais l’environnement est spectaculaire. Les chutes se dévoilent avec fracas, un rideau d’eau de 105 mètres de haut qui s’effondre dans une cuvette verdoyante. Le spectacle est à la fois sauvage et majestueux. Depuis le plateau où se situe notre hôtel, le Lumina, la vue embrasse toute la cascade et la vallée forestière. Ici, point de grands complexes touristiques : l’ambiance est volontairement préservée, presque hors du temps. Le vacarme de l’eau se mêle aux cris des oiseaux, et l’on se sent coupé du monde.
Ce trajet de Luanda à Calandula n’est pas seulement une route vers une merveille naturelle. C’est un voyage en soi, où chaque kilomètre raconte l’Angola : ses difficultés d’infrastructures, ses richesses culturelles, ses paysages variés et sa vitalité humaine.
Les Pedras Negras (Pungo Andongo) : un mystère géologique et culturel
Ce matin, nous quittons avec un pincement au cœur notre havre de paix à Calandula, après avoir savouré le chant puissant des chutes et la fraîcheur de la forêt tropicale environnante. Notre route du retour vers Luanda s’annonce longue, mais nous avons choisi de la rendre plus riche en paysages et découvertes en incluant un détour par deux sites emblématiques : les mystérieuses Pedras Negras, aussi appelées Pungo Andongo
Nous reprenons la route en direction du sud-ouest, sur une chaussée bitumée qui serpente à travers la savane et les collines de la province de Malanje. Cette partie de l’EN230, même si asphaltée, reste cahoteuse par endroits, avec des nids-de-poule et des zones où la végétation semble reprendre ses droits. Les panoramas sont splendides : vastes étendues de savane parsemées d’arbres baobabs et d’acacias, troupeaux de zébus paissant tranquillement, et des villages aux maisons colorées que nous traversons en saluant les habitants souriants.
DIMANCHE 12 OCTOBRE 2025
CABO LEDO
Cabo Ledo est la destination » week-end à la plage » par excellence depuis Luanda pour tous !
Située à 120 kilomètres au sud de la capitale, cette plage attire autant les familles que les surfeurs pendant les week-ends et les fêtes de fin d’année.
Cette destination a d’ailleurs été reconnue en 2011-2012 par le ministère de l’Hôtellerie et du Tourisme comme l’un des quatre pôles touristiques du pays. Les investisseurs sont invités à participer aux projets de développement et d’aménagement de la zone.
FAUNE ET FLORE
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La Cuisine
Toutes les informations, par région sur la gastronomie congolaise en suivant ce lien : La Cuisine angolaise
À Luanda, plusieurs restaurants renommés offrent une cuisine variée et une expérience gastronomique de qualité. Voici quelques établissements à découvrir :
MIAMI BEACH RESTAURANT
C’est au bout de la péninsule, face à l’océan, que nous nous attablons pour le déjeuner au Miami Beach Restaurant. L’établissement joue la carte du chic balnéaire : décoration soignée, terrasse donnant sur le large et une ambiance élégante qui tranche avec les gargotes du bord de mer. La vue est, sans conteste, le point fort — l’Atlantique déroule ses vagues sous nos yeux et le spectacle maritime accompagne chaque plat.
Le service se montre impeccable : souriant, attentif, rapide — une prestation à la hauteur du standing. Dans l’assiette, l’ensemble est très correct. Les pizzas sont surprenamment réussies, la pâte bien travaillée et les garnitures généreuses ; les hamburgers, eux, sont volumineux et satisfaisants pour les gros appétits. La darne de poisson vaut aussi le détour : cuite juste, chair ferme et sauce adaptée, elle nous rappelle que le produit de la mer peut briller même dans un cadre touristique.
Nous notons toutefois une petite réserve : la poêlée de légumes, servie à un tarif élevé au vu du reste de la carte, ne paraît pas composée de légumes fraîchement préparés — manque de croquant, cuisson un peu uniforme — ce qui est dommage dans un restaurant de ce niveau. Malgré ce bémol, l’expérience reste positive : cadre exceptionnel, service soigné et plats globalement bons. Parfait pour un déjeuner tranquille et panoramique après une matinée de découverte.
Restaurant O Madeirense Cidade : Un restaurant apprécié pour ses plats portugais et européens.
Nous terminons notre séjour à Luanda par un dernier déjeuner au Madeirense Cidade, un de ces lieux qui se méritent — et qui récompensent la curiosité. Voici notre compte-rendu, pas à pas, de cette dernière table avant le retour en France.
Le restaurant tient un petit secret d’entrée : aucune grande enseigne ne signale clairement l’accès depuis la rue, et l’entrée, discrète, peut facilement être manquée si l’on ne sait pas où regarder. Nous avons tourné un instant avant de repérer la porte — un signe presque confidentiel qui annonce d’emblée une adresse aimée des habitués. Malgré ce repérage discret, l’implantation est idéale, en plein cœur de la ville : l’adresse est, une fois trouvée, tout simplement exceptionnelle.
En poussant la porte, on comprend pourquoi l’endroit vaut l’effort : le décor est soigné, chaleureux et bariolé sans excès. La première salle montre des chaises aux tissus wax colorés autour de grandes tables en bois massif ; des suspensions tressées diffusent une lumière douce, et un grand aquarium calme la perspective au fond. L’autre salle, plus intime, affiche une scène miniature avec un décor en triangle typique — prête à accueillir spectacles ou animations — et un plafond décoré de guirlandes multicolores. L’ensemble donne une impression à la fois conviviale et travaillée : on se sent invité à la fête, mais dans un cadre confortable où chaque détail — coussins, assiettes, verres — est pensé.
Le service est impeccable : accueil souriant, timing des plats respecté, personnel attentif sans être envahissant. Pour Luanda, les prix nous ont semblé très raisonnables au regard de la qualité des plats et de l’ambiance — un point important pour finir le voyage sur une note plaisante.
Bastien choisit un plat généreux et rustique : un bife (steak) servi avec bacon, une pointe de moutarde, riz, pommes de terre et salade. Le steak arrive bien saisi, la viande offre une belle mâche; le bacon apporte une note fumée et salée qui complète le caractère du bife, tandis que la moutarde joue le rôle de pointe acidulée qui éveille le palais. Les pommes de terre (frites ou rôties selon la portion) surplombées d’oignons frits et le riz apportent le soutien classique et réconfortant du plat ; la salade, fraîche, allège l’ensemble. C’est un plat adapté à l’appétit d’un voyageur fatigué : roboratif, franc, équilibré entre gras, sel et acidité.
Le lombinho de atum grelhado — le filet de thon grillé — séduit Margot par sa cuisson précise. La croûte externe, légèrement marquée par le gril, laisse place à une chair ferme et rosée à cœur, parfaitement iodée. Le thon, généreusement épicé mais sans excès, conserve sa texture dense, presque carnée ; il s’accorde idéalement avec un filet d’huile d’olive et un accompagnement simple (salade , pommes de terre en robe des champs et légumes) qui met en valeur la pureté du poisson. C’est un choix élégant et léger, qui montre que le restaurant maîtrise aussi les cuissons délicates.
Nadège opte pour le bife de atum nappé d’un molho de vilão — une sauce typique et relevée. Le thon, ici présenté en tranche plus épaisse, se marie à une sauce corsée : on retrouve des notes piquantes et légèrement fumées, une structure de goût qui relève la douceur naturelle du poisson sans la masquer. L’accord crée un contraste intéressant entre la chair plutôt neutre du thon et la force aromatique de la sauce — un plat qui plaît à celles et ceux qui aiment les condiments affirmés.
Pour ma part je choisi le plus original pour conclure : prego de atum no bolo do caco. Le prégo, sandwich portugais traditionnellement à la viande, est ici revisité au thon et servi dans un bolo do caco — le pain plat madérien à la texture moelleuse et à la croûte légèrement grillée. Le thon, mariné et grillé, est servi tranché et généreusement garni ; il s’associe à des touches de beurre à l’ail (et d’une sauce légèrement piquante ), offrant un ensemble fondant et parfumé. Le contraste pain moelleux / thon ferme fonctionne parfaitement : le bolo do caco apporte une chaleur rustique et le prégo au thon transforme le sandwich en un plat simple mais sophistiqué par ses textures.
Le déjeuner au Madeirense Cidade nous a laissé une impression très positive : plats soignés, belle exécution, service attentif et cadre chaleureux. Pour qui cherche une adresse où combiner bon rapport qualité-prix et ambiance colorée à Luanda, c’est une adresse à considérer — surtout si l’on accepte la petite chasse à l’entrée, presque rituelle, qui fait partie du charme
Repas à 64000 AOA avec les boissons
REPAS DE REQUIN ET COQUILLAGES A TEU RIVA : Un festin aux saveurs de l’Atlantique
Après nos emplettes matinales au marché aux poissons de Luanda, nous nous apprêtons à vivre un véritable repas de fête, orchestré autour des produits les plus frais du jour.
Nous commençons avec les kitetas — des palourdes locales très prisées, à la coquille nacrée — que nous faisons « revenir » dans une poêle brûlante avec de l’ail haché, du persil finement ciselé et un généreux filet de vin blanc. Sous l’effet de la cuisson, elles s’ouvrent délicatement, libérant un parfum iodé exaltant. Chaque bouchée mêle la douceur subtile de leur chair à la rondeur musquée de l’ail et à la vivacité du persil et du vin.
Les crevettes, elles aussi achetées au marché, sont cuites simplement dans de l’huile d’olive avec ail et persil. Leur carapace s’enveloppe d’une robe orangée brillante, tandis que la chair, à peine saisie, reste ferme, légèrement sucrée, et absolument juteuse — une préparation parfaite pour révéler leur délicatesse naturelle.
La pièce maîtresse du repas est la darne de requin, longuement marinée dans un mélange citron-herbes fraîches, puis cuite au barbecue. La peau croustille joliment, tandis que la chair conserve une texture fondante, blanche et tendre. À chaque tranche, nous ajoutons un peu de sauce verte maison — un mélange de coriandre, oignon, piment fin et citron — pour apporter une note éclatante et rafraîchissante qui équilibre la puissance du poisson.
Sur nos assiettes, les kitetas parfumées, les crevettes dorées et la darne de requin aux tons charbonneux forment une harmonie parfaite : une ode à l’Atlantique et au vécu du marché. Chaque bouchée raconte, avec gourmandise, l’ambiance bruyante du marché, le savoir-faire des pêcheurs et la générosité de la côte angolaise.
Un festin simple, authentique, et profondément savoureux — le meilleur hommage que nous puissions rendre aux mers et aux traditions culinaires locales.
RESTAURANT DU KISSAMA LODGE

De retour de notre safari, encore émerveillés par les paysages et les rencontres animales de la journée, nous prenons place à la terrasse du Kissama Lodge, niché au cœur du parc. L’endroit offre une atmosphère reposante, avec sa vue ouverte sur la savane et son ambiance simple mais authentique, idéale pour prolonger cette immersion en pleine nature.
La carte, bien que prometteuse, révèle vite ses limites : plusieurs plats inscrits au menu ne sont en réalité pas disponibles, une situation fréquente dans les lodges reculés où l’approvisionnement dépend des arrivages. Le serveur, souriant et attentif, nous oriente vers deux spécialités locales revisitées à la mode portugaise.
Nous choisissons d’abord le bitoque à la portuguesa, ce grand classique composé d’un steak garni d’un œuf au plat, accompagné de frites dorées et d’un peu de riz. Mais la viande, plus coriace que ce que nous avions pu savourer ailleurs, ne tient pas toutes ses promesses et laisse une impression mitigée.
En revanche, le bifana no prato à moda Quicama se révèle une agréable surprise. Ce plat typique, d’inspiration lusitanienne mais ici adapté au contexte angolais, associe une escalope de porc marinée et légèrement épicée, servie avec un œuf, des frites croustillantes et quelques légumes sautés. La viande, bien assaisonnée, s’avère savoureuse et tendre, rehaussée par la simplicité des garnitures qui rappellent la cuisine de taverne portugaise. Ce mélange rustique mais généreux s’accorde parfaitement avec l’ambiance du lieu et fait oublier la relative déception des autres plats.
En somme, même si le Kissama Lodge ne brille pas par la richesse de son offre culinaire, il parvient à proposer une expérience conviviale et nourrissante, en phase avec l’esprit du safari : simplicité, authenticité et un certain goût d’aventure jusque dans l’assiette.
Déjeuner au Restaurante São João
Nous entamons notre journée par une immersion dans le centre-ville de Luanda, vibrant de vie et d’histoire. La circulation urbaine, les façades colorées et les passants affairés forgent une atmosphère unique, entre tradition coloniale et énergie contemporaine.
En quête d’un bon repas, nous nous dirigeons vers le Restaurante São João, une institution lusitanienne solidement ancrée à Luanda. Réputé sur TripAdvisor, il occupe la 11ᵉ place parmi les restaurants de la ville, avec une note moyenne de 4,0/5 sur plus de 80 avis . Les clients récurrents le décrivent comme « un restaurant typiquement portugais… on a l’impression d’être à Lisbonne », louant la qualité de la cuisine, le service cinq étoiles et un accueil chaleureux Certains évoquent aussi des fruits de mer grillés succulents, un service professionnel et une déco qui évoque le Portugal .
Pour notre part, nous retrouvons cette note d’excellence : un service de qualité, à la fois efficace et rapide, dans un cadre soigné — logiquement en phase avec nos attentes après une matinée bien remplie.
La carte est complète, avec un éventail de plats variés — un vrai plus pour satisfaire toutes les envies. Nadege et Bastien optent pour la Francesinha, ce plat typique portugais qu’ils avaient adoré au Portugal. Ici, la version angolaise est un vrai régal : il y a bien sûr le steak, le pain, le cheddar, le bacon et le jambon, mais aussi du chorizo et une saucisse angolaise, apportant un twist local savoureux.
Margot préfère un steak au poivre, délicieusement cuit à point, tendre comme elle l’aime. Pour ma part, je me laisse tenter par un gigantesque mixed grill, généreux et parfaitement grillé.
Le total de la note est élevé, autour de 73 000 AOA, mais tant la qualité du repas que l’ambiance du lieu justifient pleinement ce prix, surtout dans le cadre de Luanda.
À Luanda, vous trouverez une variété de marchés, supermarchés, hypermarchés, boucheries et poissonneries pour vos achats alimentaires :
- Marchés locaux : Luanda abrite plusieurs marchés traditionnels où vous pouvez acheter des produits frais et locaux.
- Supermarchés et hypermarchés : Des enseignes comme Shoprite, Kero, Maxi et Candando sont bien établies et offrent une large gamme de produits.
- Boucheries : Vous trouverez des boucheries spécialisées proposant des viandes locales et importées.
- Poissonneries : Situées principalement près du littoral, elles offrent des poissons et fruits de mer frais.
Pour des informations plus détaillées sur les commerces ouverts et leurs horaires, vous pouvez consulter . Bonnes courses !
LES LOGEMENTS
LES LIENS VERS LES PHOTOS
J 1132- AMBRIZ & Praia Croc Nga / Praia Croc Nga / Praia Croc Nga
J 1133- Barrondo Dande – ANGOLA
J 1134-ASSEMBLEE NATIONALE LUANDA- ANGOLA
J 1134-Monumento do Marco Histórico 4 de Fevereiro LUANDA- ANGOLA
J 1134-MAUSOLEU DR ANTONIO AGOSTINHO NETO LUANDA- ANGOLA
J 1134-FORTALEZA DE SAO MIGUEL LUANDA- ANGOLA
J 1134 ILHA DO CABO LUANDA- ANGOLA
J 1134 RESTAURANT MIAMI BEACH ILHA DO CABO LUANDA- ANGOLA
J 1134 COZIDO MAISON A NOTRE VILLA LUANDA- ANGOLA
J 1134 LA VIANDE DE BOEUF SURGELEE A LUANDA- ANGOLA
J 1135 FEIJOADA MAISON A LUANDA- ANGOLA
J 1135 La présence chinoise à Luanda : petites villes commerciales le long de la voie express
J 1135 Praia de Cacuaco : au cœur du marché aux poissons LUANDA ANGOLA
J 1136 Parc national de Kissama : immersion en terre sauvage LUANDA ANGOLA
J 1136 Parc national de Kissama : immersion en terre sauvage LUANDA ANGOLA
J 1136 RESTAURANT DU KISSAMA LODGE LUANDA ANGOLA
J 1137 Le Miradouro da Lua, un paysage lunaire aux portes de Luanda ANGOLA
J 1138 Ilha Mussulo : cordon littoral aux portes de Luanda Angola
J 1138 RESTORANTE SAO JOAO Luanda Angola
J 1139 VILLA TEU RIVA Luanda Angola
J 1140 de Luanda à Calandula Angola
LES LIENS
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7 PENSE SUR “Luanda : entre modernité et héritage historique ANGOLA +”