voyageavecnous.com

TRAVEL YOURSELF

Suivez-nous partout où nous allons !

autourdumonde2023@gmail.com

Ilha Mussulo : cordon littoral aux portes de Luanda Angola +

0
WhatsApp Image 2025-08-18 à 19.21.46_2d521c21

Nous quittons Luanda de bon matin, embarqués dans notre 4×4, la ville encore engourdie derrière nous. Très vite, le ruban de route épouse le littoral, l’air se charge d’embruns et la lumière s’ouvre : cap sur l’Ilha de Mussulo, cette presqu’île longue et étroite qui s’étire au sud de la capitale et se rattache à la terre à la Ponta das Palmeirinhas.

Mussulo court sur une trentaine de kilomètres, mince flèche de sable large tantôt de 3 km, tantôt de 100 m seulement aux passages les plus étroits de son extrême sud. Elle est née des sédiments du fleuve Kwanza, charriés vers le nord par le courant de Benguela, qui ont patiemment dessiné une grande baie intérieuretrois îles sommeillent comme des perles à l’abri du ressac.

En arrivant par la piste, la presqu’île se révèle en double visage :

  • côté Atlantique, la “contra-costa” déroule ses superbes plages sauvages, vastes et ventées, où la houle imprime son rythme ;

côté baie, les eaux sont calmes et protégées, ourlées de quelques restaurants posés au bord de l’eau. Plusieurs hôtels permettent d’y dormir et de prolonger l’échappée. Pas étonnant que Mussulo soit l’une des destinations dominicales préférées des Luandais (les plus aisés) : ici, on oublie la “confusão” de Luanda, à moins d’une heure du centre, sans perdre le fil de l’océan.

Avant de longer la langue de sable, nous faisons halte face à la baie aux flamants roses. En groupes serrés, les oiseaux filtrent l’eau peu profonde ; leurs ailes laissent jaillir des touches de rose et de carmin qui se réverbèrent sur la surface miroitante. Leurs cris rauques trouent par instants le silence, tandis que des bandes entières décollent en ondes.

Plus au sud, le rivage devient vaseux. À chaque pas, la vase fourmille de vie : des crabes fouisseurs surgissent, filent de travers et disparaissent d’un coup dans leurs petits puits parfaitement ronds. Les carapaces vernissées attrapent la lumière ; l’ensemble compose une mosaïque mouvante qui pulse au rythme de la marée.

Nous reprenons la piste. Sur la “contra-costa”, les plages sauvages s’étirent à perte de vue, bordées çà et là d’arbustes salins et de palmiers courbés par le vent. Ici, le large respire, et la lumière change au fil des heures : blanc vif du sable, bleu tendu de l’Atlantique, vert sourd des touffes d’halophytes. Côté baie, l’eau paisible appelle au bain ; des barques glissent sans bruit, et l’odeur des grillades de poisson s’échappe de petits restaurantes qui regardent la lagune.

Mussulo, c’est ce bref renversement de perspective : un trait de sable façonné par le Kwanza et le Benguela, un refuge où cohabitent flamants, crabes et flâneurs du dimanche, un paysage simple et grand où l’on mesure, en quelques heures, la force des courants, la souplesse des marées et le temps long qui bâtit les rivages. Une parenthèse idéale pour respirer — et repartir.

Laisser un commentaire