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Le Temple de Brihadishwara, chef-d’œuvre des Chola Inde du Sud +

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Le lendemain, nous entamons notre visite de Thanjavur par le majestueux Temple de Brihadishwara, véritable joyau de l’art et de l’architecture chola. À mesure que nous approchons de son enceinte sacrée, un sentiment de solennité et d’émerveillement nous envahit. Tout semble conçu pour impressionner : l’ampleur des édifices, la verticalité des tours richement sculptées, la majesté des portails monumentaux qui s’élèvent vers le ciel. Nous avons la sensation de pénétrer dans un monde à part, hors du temps, où la pierre prend vie.

Édifié entre 985 et 1012 par le roi Rajaraja Ier, le conquérant redouté de l’Orissa et de Ceylan, ce sanctuaire n’était pas seulement un lieu de culte, mais aussi un symbole éclatant de la puissance impériale chola. On raconte que Rajaraja aurait reçu en rêve l’ordre de Shiva lui-même d’élever une demeure grandiose au dieu, et qu’il fit inscrire son nom et celui de ses ancêtres sur les murs afin de garantir la mémoire éternelle de sa lignée. À son apogée, le temple était une véritable cité religieuse et économique : cuisines gigantesques, entrepôts à grains, ateliers d’artisans et résidences abritaient une population nombreuse vivant dans l’ombre bienveillante du sanctuaire. Bien plus tard, en 1772, les Français, conscients de son caractère défensif, le transformèrent en forteresse, ajoutant une couche inattendue à son histoire plurimillénaire.

Nous franchissons les deux gopurams orientaux, ces tours-portails sculptées de divinités et d’êtres mythiques, avant d’entrer dans la vaste cour principale. Là, une scène presque théâtrale nous attend : un éléphant, décoré de colliers de fleurs, accueille les visiteurs. Il porte à sa bouche les friandises qu’on lui tend et remet les pièces à son cornac avec une discipline étonnante, avant de poser sur notre tête sa trompe rugueuse dans un geste qui tient à la fois de la bénédiction et du jeu. Cette rencontre ajoute une touche vivante et presque ludique à la solennité des lieux.

Au centre de la cour se dresse le pavillon de Nandi, le taureau sacré de Shiva. Sculpté dans un seul bloc de pierre de 25 tonnes, il impressionne par ses proportions monumentales et son élégance tranquille. La légende veut que la statue grandisse imperceptiblement chaque année, menaçant un jour de briser l’abri qui la protège. Certains prêtres affirment même percevoir de minuscules changements dans sa forme au fil des décennies, alimentant le mystère qui entoure ce gardien de pierre.

Lorsque nous levons les yeux vers le vimana, la tour sanctuaire, nous avons l’impression de contempler une montagne divine. Haut de 70 mètres et composé de quatorze étages, il évoque le mont Meru, l’axe mythique de l’univers. Son sommet est couronné d’un dôme monolithe de 80 tonnes, surmonté d’une flèche dorée offerte par Rajaraja lui-même. Les chroniques racontent qu’un plan incliné de six kilomètres avait été construit pour hisser cet énorme bloc au sommet — un exploit d’ingénierie qui fascine encore les architectes modernes. À chaque étage, des divinités et des créatures célestes semblent veiller sur l’édifice, et parmi elles, une figure intrigante d’Européen coiffé d’un chapeau singulier, dont la présence demeure un mystère pour les historiens.

À l’intérieur, nous pénétrons dans le sanctuaire sombre et puissant qui abrite un lingam monumental de quatre mètres de haut, symbole de Shiva. Nous imaginons les rituels d’autrefois : chaque soir, quatre cents danseuses sacrées évoluaient dans les halls à piliers, leurs mouvements rythmés par les chants védiques et le battement des tambours. Les colonnes, ornées de lions et de motifs floraux, témoignent de la vigueur et de la finesse de l’art chola. Dans les chapelles environnantes, nous découvrons des chars de parade magnifiquement décorés, ainsi que des sanctuaires dédiés à Parvati, à Ganesha et au dieu guerrier Subrahmanya. Ce dernier, représenté dans un sanctuaire en forme de char tiré par deux chevaux, semble prêt à s’élancer hors de la pierre elle-même.

Sous les arcades, nous passons devant les 252 lingams soigneusement alignés, chacun portant l’empreinte d’un culte particulier. Les fresques du XVIIIe siècle, bien que parfois effacées par le temps, révèlent encore des couleurs étonnamment vives et des scènes empreintes de ferveur. À l’extérieur, les sculptures atteignent une intensité expressive remarquable : Ganesha, au visage rieur, semble nous accueillir ; les dvarapalas, gardiens redoutables, nous fixent d’un regard sévère ; Harihara, fusion de Shiva et Vishnou, exprime l’unité du divin ; tandis qu’Ardhanarishwara, mi-homme mi-femme, incarne l’équilibre des contraires. Nous restons un long moment devant une Durga triomphante terrassant le démon-buffle, scène qui symbolise la victoire du bien sur le chaos.

Au fil des siècles, le complexe s’est enrichi de sanctuaires annexes, dont celui de la déesse Devi, édifié par les Pandya, et le temple de Subrahmanya (vers 1600), dont les parois sculptées ressemblent à une dentelle de granit. Chaque ajout, loin d’altérer l’harmonie du lieu, en a amplifié la richesse et la profondeur spirituelle.

Lorsque nous quittons le temple, le soleil couchant embrase la pierre ocre du sanctuaire. Nous emportons avec nous le souvenir d’un monument où la grâce et la puissance se conjuguent, mais aussi celui d’une Inde millénaire, où l’architecture, la foi et les légendes s’entrelacent pour former l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art sacré.

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IDEAL RIVER VIEW RESORT

À notre arrivée à Thanjavur, nous gagnons le Ideal River View Resort, un havre de paix niché au bord de la rivière Cauvery. L’endroit respire la sérénité : de grands jardins verdoyants s’ouvrent sur les berges, les palmiers se balancent doucement au rythme du vent, et les pavillons aux toits traditionnels se fondent harmonieusement dans le paysage. La fraîcheur de l’air, après le tumulte de la route, nous enveloppe comme une parenthèse bienvenue. Dans ce cadre reposant, nous prenons le temps de nous installer et de savourer quelques instants de calme, bercés par le chant des oiseaux et le clapotis discret de l’eau.

La soirée nous réserve une expérience culturelle inoubliable. Dans la cour du resort, un petit théâtre en plein air a été dressé pour accueillir un spectacle de danse traditionnelle. Les danseuses, parées de costumes chatoyants aux broderies dorées, évoluent au rythme des percussions et des chants carnatiques. Chaque geste de leurs mains, chaque mouvement de leurs yeux raconte une histoire inspirée des grands récits de la mythologie hindoue. Nous nous laissons envoûter par cette grâce codifiée, où l’art devient langage et émotion. Sous la lumière tamisée, les danses prennent une dimension presque sacrée, et nous emportent au cœur de l’âme tamoule.

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