Hassan, la porte d’or du patrimoine hoysala Inde du Sud +
Nous quittons Mysore tôt le matin pour prendre la route en direction de Hassan notre étape suivante. Mais sur laroute, une étape s’impose naturellement
Belur — Le temple de Chennakeshava : dentelle et récit de pierre
Nous arrivons à Belur comme on pénètre dans un écrin de pierre, et très vite la cour aérée du temple de Chennakeshava nous impose le silence attentif que réclame la finesse de l’œuvre. Ici, la pierre ne se contente pas d’être support : elle se fait broderie, chaque surface devient écrin pour un détail, une scène, un visage. Le ton est donné dès l’entrée où trône une colonnette en métal dont l’origine reste encore aujourd’hui un petit mystère local, comme une note énigmatique posée au seuil du sacré.
Le temple s’inscrit pleinement dans la grande époque des Hoysala, ces bâtisseurs du XIIᵉ siècle qui trouvèrent dans le plan en étoile la manière la plus inventive d’offrir de la surface à la décoration sculptée. Nous contournons le sanctuaire en suivant le sens des aiguilles d’une montre, et l’effet est presque narratif : à chaque pas, une nouvelle vignette se déploie, une nouvelle frise nous sollicite. Les plinthes du podium forment un long tapis d’éléphants caparaçonnés, tous différents, épris d’une vitalité presque comique lorsqu’ils se disputent, se retournent ou avancent paisiblement. Au-dessus de ces registres inférieurs naissent des scènes épiques tirées du Ramayana et du Mahabharata, des cavalières, des lions, des danseuses, et des groupes minuscules qui peuplent les bandes décoratives intermédiaires — autant de petits théâtres de pierre où la vie humaine et divine se joue à échelle réduite.
Halebid — Le temple Hoysaleswara : l’apogée de l’art Hoysala
Nous quittons Belur par une route verdoyante, bordée de champs et de palmiers, et après une trentaine de kilomètres nous atteignons Halebid, aujourd’hui paisible village, jadis prestigieuse capitale des Hoysalas. De cette gloire passée, il ne reste que des traces de murailles et quelques soubassements de palais, mais surtout s’élève ici l’un des plus beaux chefs-d’œuvre de l’Inde médiévale : le temple de Hoysaleswara, dédié à Shiva, commencé en 1121 et achevé plusieurs décennies plus tard. L’édifice se présente comme une véritable dentelle de pierre, saturée de figures, d’animaux, de divinités et de récits sculptés. On reste saisi devant la vitalité qui émane de ces frises animées, en contraste radical avec l’austérité des lingams sombres et abstraits, vénérés dans l’ombre des sanctuaires.
Le temple est en réalité double : deux sanctuaires jumeaux, orientés à l’est, chacun abritant un lingam, un mandapa, et son taureau Nandi monumental. Ces deux espaces, reliés par un corridor, traduisent à la fois l’importance du culte shivaïte et l’équilibre recherché par les architectes. À l’est, les ouvertures de pierre finement ajourées filtrent la lumière en la transformant en dentelle — un jeu d’ombre et de clarté qui accompagne la marche rituelle.
Le temple jaïn de Parshvanath et celui de Shantinatha — Entre ferveur et jeux d’optique
À peine avons-nous quitté l’extraordinaire temple de Hoysaleswara que nous poursuivons notre chemin, à peine cinq cents mètres plus au sud. Là, dans un cadre plus paisible, presque retiré, s’élève le temple jaïn de Parshvanath, fondé au XIIᵉ siècle.
Le contraste avec l’exubérance sculptée des Hoysalas est saisissant : ici, la spiritualité jaïne s’exprime dans une sobriété qui se veut pure, mais qui n’exclut pas l’élégance.
Le sanctuaire abrite toujours l’impressionnante statue du 23ᵉ Tirthankara, Parshvanath, reconnaissable à la protection qu’offre le cobra à sept capuchons qui déploie son ombrelle minérale au-dessus de sa tête.
L’atmosphère, calme et recueillie, est à peine troublée par le bruissement des pas des fidèles.
Tiger Tank, le bassin sacré de Halebid
Nous terminons notre visite de Halebid par le Tiger Tank. Situé à l’entrée du village, sur la droite en venant de Hassan, ce « bassin du tigre » nous surprend immédiatement par son allure majestueuse et sa sérénité. Carré, encadré de douze pavillons symétriques, il demeure aujourd’hui encore un lieu saint pour les habitants, si bien que nous devons nous déchausser avant d’y pénétrer.
En avançant, nous découvrons les bases des gradins finement sculptées, couvertes de frises extraordinaires. Partout, des cortèges d’éléphants se succèdent, témoignant de l’art raffiné et symbolique qui s’épanouissait sous le règne des Hoysala. Parmi ces chefs-d’œuvre, certains se distinguent particulièrement : sur le côté droit de l’escalier, dans le prolongement de l’entrée, l’artiste a résolu avec brio le problème des angles en tournant la tête du pachyderme et en projetant sa trompe sur le côté suivant. Un détail ingénieux et fascinant, qui donne vie à la pierre.
Dans ce lieu à la fois sacré et artistique, nous ressentons à la fois le respect des fidèles et l’émerveillement devant l’habileté des sculpteurs. Le Tiger Tank nous offre une dernière leçon de beauté et de spiritualité avant de quitter Halebid.
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Indragiri et la statue de Gomateshwara, le « Beau Seigneur »
Nous poursuivons notre route en direction de Hassan et faisons halte à Indragiri. L’ascension vers le sommet se mérite : une quinzaine de minutes à gravir de hauts escaliers abrupts, sans l’ombre d’un arbre pour nous protéger, les pieds nus et sans le moindre article de cuir, interdit chez les jaïns. La chaleur rend l’effort plus rude encore, mais chaque marche nous rapproche d’un lieu hors du temps.
Du sommet, la récompense est saisissante : un vaste panorama s’ouvre sur la campagne environnante et sur le lac, entouré de pavillons gracieux offerts jadis par les souverains de Mysore aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. Au centre de ce complexe jaïn édifié au XIIᵉ siècle, la statue colossale de Gomateshwara nous attend.
Vieille de plus de mille ans, sculptée d’un seul bloc de granit, haute de dix-sept mètres et perchée au sommet de 612 marches, elle impose un respect immédiat. Ses sourcils sévèrement froncés, sa bouche figée dans une moue de détachement expriment le dédain du sage pour les vanités terrestres, son détachement absolu, sa fusion avec l’univers. Les branches qui s’enroulent autour de ses jambes, les cobras rampants à ses pieds, tout semble raconter son abandon du monde matériel. Sa nudité, symbole de renoncement, confère encore plus de force à sa présence.
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