Nous ne pouvions imaginer clore notre aventure en Égypte sans entreprendre le pèlerinage jusqu’à Abu Simbel. Avec notre propre véhicule à disposition, la liberté de tracer notre route nous a conduits à parcourir les 280 kilomètres qui séparent Assouan de ce trésor antique, niché près de la frontière sud. Et quel périple grandiose ! Passé l’entrée et le guichet, une longue descente s’offre à nous, révélant peu à peu des vues à couper le souffle sur le Nil. Le turquoise éclatant de ses eaux contraste vivement avec l’ocre brûlant des roches environnantes, un mariage de couleurs presque irréel qui sublime déjà l’expérience avant même d’atteindre le site.
C’est justement à proximité du Nil que nous trouvons un premier panneau explicatif, détaillant l’œuvre titanesque de récupération des temples d’Abu Simbel. L’opération de sauvetage des monuments de Nubie dans les années 1960 reste la plus grande campagne jamais entreprise pour préserver le patrimoine culturel mondial. Cet exploit d’ingénierie monumental a été réalisé grâce à la solidarité internationale, dirigée par l’UNESCO, à la demande du gouvernement égyptien. Menacés par la montée des eaux du lac Nasser, suite à la construction du Haut Barrage d’Assouan, les temples risquaient d’être engloutis à jamais.
Les travaux commencèrent en 1964 : les deux temples furent minutieusement découpés en 1 042 blocs massifs, puis réassemblés à 200 mètres plus au nord-ouest, sur un terrain situé à environ 65 mètres plus haut que leur emplacement d’origine. Chaque temple fut couvert d’un dôme en béton recouvert de sable et de roches pour recréer l’apparence des falaises naturelles dans lesquelles ils avaient été sculptés. Ce gigantesque chantier fut achevé en 1968, et les temples furent officiellement rouverts le 22 septembre de cette même année. En 1979, leur importance fut consacrée par leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, aux côtés des autres monuments nubiens, d’Abu Simbel à Philae.
Puis, soudain, Abu Simbel surgit devant nous, véritable chef-d’œuvre commandé par Ramsès II il y a plus de 3000 ans. Le Grand Temple, avec ses quatre colosses à l’effigie du pharaon, nous coupe littéralement le souffle. Chacune de ces statues géantes, mesurant plus de 20 mètres, semble veiller sur l’histoire millénaire d’un monde où les dieux marchaient aux côtés des hommes. En franchissant l’entrée, nous plongeons dans une atmosphère à la fois mystique et triomphale, où les bas-reliefs gravés racontent la vie d’un pharaon conquérant, ses batailles épiques, ses cérémonies religieuses, et sa communion divine. L’écho des récits sculptés résonne autour de nous, comme si Ramsès lui-même nous murmurait son glorieux passé.
Non loin, le Petit Temple dédié à Hathor nous offre un autre moment de grâce. Là, ce n’est plus uniquement Ramsès qui domine, mais aussi Néfertari, son épouse bien-aimée, élevée au rang de déesse aux côtés de Hathor. Les statues de la reine et du roi, côte à côte, symbolisent la puissance du lien sacré qui les unit. Dans ce temple plus intime, les scènes d’offrandes et de rituels révèlent la douceur de cette relation divine, nous laissant émus devant tant de beauté et de dévotion.
Face à Abu Simbel, nous ne sommes plus de simples visiteurs. Nous sommes témoins privilégiés d’une histoire qui traverse les âges, d’une œuvre qui défie le temps et l’espace. Notre périple égyptien atteint ici un sommet inégalé, une rencontre inoubliable entre nature, histoire et architecture, laissant une empreinte indélébile dans nos cœurs et nos mémoires.
TEMPLE DE RAMSES II
En nous rapprochant du temple de Ramsès II, le plus grand, l’immensité de la façade nous saisit. Autrefois flanquée d’un péribole en briques de limon du Nil, il ne reste aujourd’hui que des traces de ce mur d’enceinte sur les côtés, laissant la façade exposée aux rayons du soleil, visible de loin par les voyageurs descendant le Nil. Face à nous, une cour de quarante mètres, autrefois pavée de pierres carrées, conduit directement à l’entrée du temple.
La façade elle-même est une véritable ode à la grandeur du pharaon Ramsès II. Les quatre statues colossales qui s’y dressent, mesurant chacune plus de vingt mètres de hauteur, représentent le roi assis, souverain incontesté. Une des statues, brisée en son milieu, gît au sol, le visage tourné vers la terre, rappelant que même les œuvres les plus monumentales ne sont pas à l’abri du passage du temps. Au-dessus de l’entrée du temple, dans une niche, une statue de Rê-Horakhty, reconnaissable à son disque solaire, domine la scène. Au sommet de la façade, une frise représentant vingt-deux babouins adressant une adoration au soleil levant souligne l’importance du culte solaire. Sur le côté sud de la façade, une stèle du mariage de Ramsès II évoque l’union du pharaon avec la fille du roi Hittite, scellant ainsi une alliance diplomatique majeure.
Une fois à l’intérieur, le temple révèle toute sa splendeur. Le pronaos, première salle du temple, est flanqué de huit piliers osiriaques de dix mètres de hauteur, tous sculptés à l’image de Ramsès II.
Les parois sont décorées de scènes de rituels et de batailles, notamment celle de la célèbre bataille de Qadesh, où le pharaon réaffirme sa puissance militaire. Les deux fonctions royales principales y sont représentées : le Sekhem, le pouvoir guerrier avec le massacre des ennemis, et le Heqa, le rôle de chef religieux et politique, illustré par des scènes de culte et d’offrandes.
Plus en avant, une salle hypostyle ornée de piliers carrés mène à la dernière étape de notre exploration : le naos, ou saint des saints.
Dans cette salle sacrée, quatre statues taillées à même la roche se dressent majestueusement : Ptah, Amon-Rê, Ramsès II et Rê-Horakhty.
Le temple a été conçu avec une précision astronomique remarquable : deux fois par an, les 22 février et 22 octobre, les rayons du soleil pénètrent dans le naos pour illuminer les statues de Rê-Horakhty, Ramsès II et Amon-Rê. Ptah, dieu des ténèbres, reste quant à lui plongé dans l’obscurité, comme pour marquer son lien avec le monde souterrain. Ce phénomène cosmique, prévu depuis l’Antiquité, témoigne du génie des architectes égyptiens, qui ont su harmoniser religion, pouvoir et astronomie.
Ainsi, parcourir les salles du grand temple de Ramsès II, c’est plonger au cœur d’une des plus grandes civilisations de l’histoire, où chaque pierre, chaque sculpture raconte la grandeur du pharaon, sa relation avec les dieux et l’univers.
TEMPLE D’HATHOR ET DE NEFERTARI
Après avoir été éblouis par la grandeur du temple de Ramsès II, nous nous dirigeons vers le temple plus petit, dédié à Hathor et à la reine Néfertari. Ce temple, situé à quelques mètres du précédent, nous accueille avec une atmosphère plus intimiste mais tout aussi impressionnante.
Le petit temple d’Abou Simbel est un spéos, entièrement taillé dans la roche, y compris sa façade ornée de statues colossales de Ramsès II et de Néfertari, ainsi que d’autres statues, bas-reliefs et frises. Il est dédié au culte de Néfertari déifiée sous les traits d’Hathor, la première divinité à recevoir un culte dans ce temple. Ramsès II a ordonné la transformation du temple pour honorer son épouse Néfertari, qui finit par s’identifier à la déesse. Elle obtient ainsi le privilège rare de pouvoir officier devant les dieux, comme le montre les bas-reliefs du temple.
La façade du temple est impressionnante, avec ses statues colossales mesurant seize mètres de haut. Quatre de ces statues représentent Ramsès II, tandis que deux autres figurent Néfertari, représentée à une échelle comparable à celle de son mari, un honneur unique. Les petites figures de princes et de princesses se tiennent entre les jambes des statues imposantes. Néfertari porte la couronne à cornes et les hautes plumes de la déesse Sothis, personnification de l’étoile Sirius, essentielle pour le retour de la crue annuelle.
À l’origine taillé dans la colline d’Ibshek, le temple a été déplacé avec le grand temple au sommet de la falaise pour le sauver de la montée des eaux du lac Nasser, provoquée par la construction du Haut Barrage d’Assouan dans les années 1960. Pour reconstituer le site d’origine, le temple est recouvert d’une colline artificielle creuse.
À l’intérieur, la salle hypostyle est soutenue par six piliers décorés de scènes montrant la reine jouant du sistre, instrument sacré de la déesse Hathor, avec les dieux Horus, Khnoum, Khonsou et Thot, ainsi que les déesses Hathor, Isis, Maât, Mout d’Asher, Satis et Taouret. Les chapiteaux des piliers portent le visage de la déesse Hathor, typique des colonnes dites Hathoriques. Au-delà de la salle à piliers se trouve un petit vestibule menant au sanctuaire, où l’on voit une image taillée dans la roche de Hathor émergeant de la montagne pour protéger Ramsès II.
Ce temple, tout en étant plus petit, contraste avec le grand temple par son élégance et son atmosphère plus personnelle, mettant en avant l’amour et le respect entre le pharaon et sa reine. La visite de ce temple est une continuation parfaite de notre exploration d’Abou Simbel, nous permettant d’apprécier encore plus la diversité et la richesse de l’architecture et de l’art égyptiens.
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LA GASTRONOMIE EGYPTIENNE
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LES RESTAURANTS DU PYRAMISA ISIS ISLAND HOTEL
Le Pyramisa Isis Island Spa and Resort offre une expérience culinaire agréable avec ses trois restaurants, tous proposant des cartes sensiblement similaires à des prix raisonnables. Les repas sont savoureux et le service se distingue par son attention et son soin. Cependant, on peut regretter que le choix en spécialités égyptiennes soit limité aux grands classiques comme les kebabs, koftas et mixed grill, ce qui pourrait décevoir les amateurs de cuisine locale cherchant à explorer davantage de saveurs authentiques. Le petit déjeuner sous forme de buffet est particulièrement impressionnant, offrant un vaste éventail de produits, capable de satisfaire même les palais les plus exigeants.
NEW ABU SIMBEL TOURIST RESTAURANT
Après la fascinante visite des temples d’Abu Simbel, l’heure du repas se fait sentir, et le cadre unique du site appelle à prolonger l’expérience dans l’un des restaurants locaux.
Plusieurs établissements proposent une cuisine simple mais savoureuse, souvent composée de koftas, de mixed grill ou de poisson frais.
Parmi les options, le**New Abu Simbel Tourist Restaurant** se démarque par ses bonnes critiques. Pas beaucoup de prétention, mais un service assez rapide.
Pour moins de 1500 EGP à quatre, nous avons eu un menu complet comprenant une soupe, une salade, du tahiné, du poisson frit en filet ou des boulettes de viande en sauce. Ce restaurant semble apprécié pour la qualité de ses plats, la fraîcheur des ingrédients, et le rapport qualité-prix, parfait pour un repas revigorant après une matinée d’exploration.
OBELISK NILE RESTAURANT
Après avoir flâné dans les souks d’Assouan, nous décidons de nous arrêter pour déjeuner au Obelisk Nile Restaurant. Cet établissement, idéalement situé au bord du Nil, offre une vue imprenable sur les tombes des nobles, ajoutant une touche majestueuse à notre repas. Face à l’hôtel Mövenpick, le restaurant bénéficie d’un cadre unique, où les felouques glissent doucement sur les eaux du fleuve. L’ambiance est à la fois paisible et raffinée, et le menu propose des plats égyptiens traditionnels à base de poissons frais, de viandes grillées et de salades délicates.
La salade de crabes, généreusement servie, est savoureuse et bien assaisonnée.
Les tajines, bien qu’un peu trop épicés à notre goût, sont riches en saveurs. Mention spéciale pour l’excellente salade César, sublimée par une vinaigrette particulièrement réussie, qui équilibre parfaitement le plat. Un endroit parfait pour savourer un déjeuner en pleine harmonie avec la beauté d’Assouan.
LES LOGEMENTS
PYRAMISA ISIS ISLAND HOTEL
Nous quittons le Monastère de Saint Siméon, encore imprégnés de l’atmosphère mystique des lieux, et décidons de rejoindre directement notre hôtel : le Pyramisa Isis Island Hotel. Difficile d’exprimer à quel point cet hôtel est un véritable paradis ! L’accès se fait gratuitement en navette bateau, ce qui nous offre une première expérience inoubliable sur le Nil à Assouan. Le trajet, bien que court, se transforme en un moment de pure magie : des enfants font de la planche sur le fleuve et, dans une ambiance joyeuse, s’accrochent aux bateaux pour se laisser tirer sur l’eau, partageant leurs rires et leur énergie avec les passagers. L’ambiance est magnifique, pleine de vie et de simplicité.
À l’approche de l’île, nous sommes accueillis par des paysages d’une beauté à couper le souffle. L’arrivée sur l’île est tout simplement magique. Les abords de l’hôtel sont splendides, offrant des vues variées et époustouflantes : la rive opposée, montagneuse et couverte de sable doré ; l’île Éléphantine, avec sa verdure et ses vestiges anciens ; et, côté ville, les hôtels emblématiques Old Cataract, avec son luxe intemporel, et le New Cataract, plus moderne mais tout aussi majestueux.
L’hôtel lui-même est magnifique, un véritable havre de paix composé d’une partie moderne avec des chambres spacieuses et confortables, et, sur la droite, des bungalows charmants situés tout près du fleuve, offrant une proximité incroyable avec le Nil. Ces bungalows, entourés de jardins luxuriants, permettent de se réveiller chaque matin avec la douce mélodie des eaux du Nil et le chant des oiseaux.
Les chambres sont particulièrement confortables, chacune équipée d’un balcon offrant des vues imprenables sur les paysages environnants. Les lits, très confortables, nous assurent des nuits paisibles, et le petit salon invite à la détente après une journée bien remplie. Le frigo est un atout supplémentaire, permettant de garder des rafraîchissements à portée de main. La salle de bain, spacieuse et moderne, est dotée de produits de toilette de qualité, ajoutant une touche de luxe à notre séjour. Les chambres sont faites chaque jour avec soin, et nous avons été agréablement surpris de trouver chaque jour des bouteilles d’eau fraîches à notre disposition. À deux reprises durant notre séjour, des paniers de fruits frais ont été déposés dans notre chambre, un geste attentionné qui a ajouté une touche personnelle à notre expérience.
Les extérieurs de l’hôtel sont impeccablement entretenus, avec des palmiers majestueux et diverses plantations qui bordent les allées sinueuses menant aux deux piscines scintillantes ou encore aux terrains de sport. Que ce soit pour une partie de golf, de tennis, ou même de pétanque, les installations offrent une multitude d’options pour se détendre et se divertir, le tout dans un cadre verdoyant et serein.
Quelques boutiques complètent l’ensemble, ajoutant une touche de commodité et de charme à notre séjour. On y trouve de tout : une bijouterie offrant des pièces élégantes, un commerce de chicha pour les amateurs de saveurs orientales, une parfumerie avec une sélection exquise de fragrances locales et internationales, ainsi qu’une épicerie bien achalandée pour les besoins quotidiens. Ces commerces apportent une agréable diversité et permettent de flâner et de découvrir des trésors sans même quitter l’hôtel.
Le personnel est aux petits soins, toujours souriant et attentif à nos moindres besoins. À chaque coin de l’hôtel, on nous demande si tout va bien, et chaque membre du personnel semble déterminé à rendre notre séjour parfait, avec de multiples attentions qui rendent l’expérience encore plus agréable. Même la responsable communication nous laisse son contact WhatsApp, nous assurant ainsi une disponibilité totale pour répondre à toutes nos attentes et nous faciliter la vie sur place.
Après une longue journée de visites, l’idée de profiter du confort de notre hôtel et de savourer un moment de repos dans ce lieu enchanteur nous remplit de sérénité. Nous nous réjouissons de pouvoir explorer les merveilles d’Assouan tout en ayant ce refuge paisible pour nous ressourcer, prêts à poursuivre notre exploration de la région sous des auspices encore plus prometteurs.
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