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Astropecten irrégulier Astropecten irregularis

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Nous avons eu la chance de découvrir, sur le sable près de l’embouchure du fleuve Mono au Bénin, une magnifique petite étoile de mer appartenant à l’espèce Astropecten irregularis ou Astropecten irrégulier

Notre rencontre avec Astropecten irregularis

Alors que nous explorions la zone intertidale près de l’estuaire du Mono, notre attention a été attirée par une forme discrète à moitié enfouie dans le sable. En creusant délicatement, nous avons découvert une étoile de mer aux bras courts et triangulaires, caractéristique de la famille des Astropectinidae. Cette espèce, connue sous le nom commun d’« étoile de mer des sables » (notamment la sous-espèce A. i. pontoporeus[1]), nous a fascinés par son adaptation à la vie enfouie.

Habitat et comportement : une vie dans l’ombre du sable

Nous savons désormais que les étoiles du genre Astropecten vivent principalement sur des fonds marins mobiles (sable, vase, graviers) et passent leurs journées enfouies sous les sédiments pour échapper aux prédateurs. En fin d’après-midi et la nuit, elles partent chasser, comme l’a confirmé notre observation nocturne. Astropecten irregularis est une espèce active et commune, présente de 1 à 1 000 m de profondeur. Sa capacité à prospérer dans des habitats aussi variés explique sans doute sa présence dans cet estuaire béninois, où les eaux saumâtres rencontrent l’océan.

Description détaillée : une anatomie adaptée

Morphologie et variations géographiques

  • Plaques marginales : Nous avons noté des épines sur les plaques super-marginales, typiques des populations atlantiques (A. i. irregularis ou A. i. serratus). À l’inverse, les spécimens méditerranéens (A. i. pentacanthus) en sont dépourvus.
  • Couleur : La face aborale de notre spécimen présentait un rose homogène, virant au violet en bout de bras, avec de petites taches sombres sur le disque central.
  • Structure unique : Un renflement central (ou « cône aboral ») saillait du sable, probablement utilisé pour la respiration. Son diamètre avoisinait 10 cm, bien que l’espèce puisse atteindre 19 cm.

Différenciation avec Astropecten aranciacus

Nous avons pris soin de vérifier qu’il ne s’agissait pas de cette espèce similaire en couleur. Contrairement à A. aranciacus, notre étoile n’avait pas d’épines rigides parallèles sur les plaques inféro-marginales, et ses paxilles (structures en forme de petits champignons sur la face supérieure) étaient d’un blanc distinctif.

Alimentation : un prédateur nocturne spécialisé

Au crépuscule, nous l’avons observée émerger pour chasser. Comme toutes les Astropecten, elle se nourrit principalement de mollusques bivalves, qu’elle capture avec ses bras et immobilise grâce aux aiguillons mobiles entourant sa bouche. En Méditerranée, la sous-espèce A. i. pentacanthus partage ce régime, mais sa technique de chasse pourrait différer légèrement en raison de l’absence d’épines super-marginales.

Implications de notre découverte

Un cas biogéographique intrigant

La présence d’A. irregularis au Bénin, habituellement signalée de l’Atlantique Nord-Est à la Méditerranée, soulève des questions. Les courants marins ou la connectivité des habitats estuariens pourraient expliquer cette extension. Cependant, la pollution agricole et l’érosion côtière menacent cet écosystème fragile, comme nous l’avons constaté près du Mono.

Appel à la science collaborative

Nous encourageons les chercheurs de l’IRHOB ou du Muséum national d’Histoire naturelle à étudier cette population. Une analyse génétique comparant nos spécimens à ceux d’Europe ou du Sénégal clarifierait leur classification taxonomique (sous-espèce ou variété).

Mystères persistants

Malgré nos observations, des questions subsistent : comment cette population tolère-t-elle les fluctuations de salinité de l’estuaire ? Existe-t-il des hybrides avec d’autres espèces d’Astropecten en Afrique de l’Ouest ? Seules des études approfondies lèveront ces mystères.

Notre aventure avec Astropecten irregularis nous a rappelé que même les côtes apparemment banales recèlent des trésors biologiques. En documentant et protégeant ces espèces, nous contribuons à préserver l’équilibre subtil des écosystèmes marins 🌍🌟.

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