Le Temple de Gangaikondacholapuram : la splendeur oubliée des Chola Inde du Sud +

En quittant Chidambaram pour rejoindre Tanjore (Thanjavur), nous empruntons une route champêtre, loin des grands axes. Entre rizières et villages paisibles, une halte s’impose à Gangaikondacholapuram, un site encore méconnu mais d’une beauté saisissante. Perdu dans la quiétude de la campagne tamoule, ce temple semble presque hors du temps, comme une relique précieuse endormie depuis près d’un millénaire.
Ce sanctuaire fut édifié au XIe siècle par Rajendra Chola Ier (1012-1044), fils du grand Rajaraja Chola, bâtisseur du temple de Brihadishwara à Tanjore. Souverain ambitieux et conquérant redoutable, Rajendra fit étendre son empire jusqu’au Gange au nord et jusqu’à l’Asie du Sud-Est par-delà l’océan. Pour commémorer sa victoire sur les royaumes du nord, il fit rapporter des jarres d’eau sacrée du Gange et bâtit une nouvelle capitale : Gangaikondacholapuram, littéralement « la ville du Chola qui a conquis le Gange ».
Aujourd’hui, il ne reste de cette capitale prestigieuse qu’un village modeste et ce grand temple dédié à Shiva, joyau d’architecture et de symbolisme.
On entre dans l’enceinte par l’est, en franchissant les vestiges d’un gopuram écroulé, avant de découvrir le vimana monumental, haut de 55 mètres, qui domine le sanctuaire. Contrairement à la verticalité rigide de Tanjore, celui-ci présente des lignes légèrement incurvées, lui conférant une grâce et une élégance uniques dans l’architecture dravidienne. Le tout repose sur un large podium gravé d’inscriptions qui témoignent de la puissance du règne de Rajendra.
Le temple se compose de trois parties :
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un vaste hall à piliers (fermé à la visite),
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le mandapa, accessible par deux escaliers symétriques,
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le sanctuaire principal, abritant un lingam colossal de près de 4 mètres de haut, l’un des plus imposants de l’Inde.
À l’intérieur, dans la pénombre, on distingue également de rares bronzes Chola, chefs-d’œuvre de grâce et de spiritualité, encore utilisés lors des processions.
Ce qui frappe à Gangaikondacholapuram, ce sont les reliefs somptueux qui ornent les trois façades du sanctuaire. Dans des niches profondes, les sculpteurs Chola ont représenté avec un réalisme et une énergie extraordinaires les grandes divinités hindoues.
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Au sud, on rencontre Ganesha, puis Ardhanarishvara, forme androgyne de Shiva et Parvati unis dans un même corps, suivi de Harihara, fusion de Shiva et Vishnou, et enfin un splendide Nataraja, Shiva dansant le cosmos.
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À l’ouest, une scène magistrale montre Gangadhara, Shiva recevant le flot du Gange dans sa chevelure, symbole de sa puissance cosmique. À ses côtés apparaissent Vishnou entouré de ses épouses, Subrahmanya (le fils de Shiva) et d’autres divinités.
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Au nord, la pierre raconte des épisodes dramatiques : Shiva détruisant la déesse de la mort ; la déesse Durga-Mahishasuramardini, victorieuse du démon-buffle ; Brahma avec ses deux épouses ; Bhairava, la forme terrifiante de Shiva, et enfin Shiva détruisant Manmatha, le dieu de l’amour.
Chaque niche est encadrée de scènes secondaires illustrant les mythes, comme celui du jeune Markandeya, sauvé de la mort par Shiva.
Autour du sanctuaire principal, plusieurs édifices complètent l’ensemble :
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deux petits temples jumeaux dédiés aux épouses de Rajendra Chola,
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un sanctuaire consacré à Chandesha, un fidèle de Shiva,
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et dans l’angle sud-ouest, un charmant temple de Ganesha, abritant une statue monumentale du dieu à la trompe enroulée autour d’une friandise, motif récurrent de l’art Chola.
Contrairement à Tanjore, Gangaikondacholapuram reste peu fréquenté par les foules. Ce silence, seulement troublé par les chants d’oiseaux et les sonnettes des vélos du village voisin, rend la visite profondément émouvante. Ici, l’art Chola se livre sans intermédiaire, dans sa pureté originelle : élégance des lignes, puissance des formes, raffinement des détails.
Ce temple est à la fois un témoignage politique de la grandeur d’un empire et un chef-d’œuvre spirituel, où les dieux prennent vie dans la pierre. Chaque sculpture semble vibrer, chaque niche raconte une histoire — reflet de la foi, de la puissance et de la créativité de la civilisation Chola.
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