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Le Temple de Mînâkshî, l’âme colorée de Madurai Inde du Sud +

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En quittant Trichy pour Thekkady, nous faisons halte à Madurai — ville longue d’histoire et d’énergie, dont le cœur palpite autour du grand Temple de Minakshi – Sundareshwara. Dès que nous approchons de l’ensemble, l’imposante silhouette du complexe se découpe sur le ciel : des gopurams bariolés, couverts de milliers de figures mythologiques, s’élèvent comme des tours de conte, saturées de couleurs et de reliefs qui semblent vouloir déborder vers la ville elle-même.

Nous pénétrons dans le temple par le flanc sud, préférant le passage aménagé à gauche du grand gopuram central — point important à retenir, car la tradition le considère de mauvais augure depuis qu’un prêtre s’y jeta au XVIIᵉ siècle. Cette entrée nous conduit immédiatement dans une atmosphère foisonnante : l’air est chaud, chargé d’une odeur d’encens, de ghee et de fleurs fraîches ; le claquement des clochettes et le roulement lointain des tambours se mêlent aux conversations animées des fidèles et au cliquetis des offrandes que l’on prépare dans les échoppes alentour.

Rituels quotidiens et dévotions

En arpentant les cours et les couloirs, nous voyons la diversité des gestes dévots : certains font le tour de l’autel des neuf planètes pour se concilier les astres, d’autres se prosternent devant la petite statuette luisante de Kali, massée de ghee — on jette du ghee sur Kali pour calmer sa colère, sur Shiva pour attirer la bonne fortune. Des jeunes femmes viennent déposer des offrandes devant une statuette de Kali pour invoquer un mariage prochain ; d’autres, avec une gaieté presque espiègle, lancent de petites boulettes de beurre sur les statues de Shiva ou de Kali en murmurant des vœux. Nous sommes frappés par la simultanéité des émotions : concentration, piété, espoir et parfois une joie presque populaire.

Le cœur du complexe est double : d’un côté la déesse Minakshi, « aux yeux de poisson », maîtresse des lieux ; de l’autre son époux Sundareshwara (Shiva). Chaque soir nous assistons, ou imaginons, à l’union rituelle où les prêtres conduisent l’image du dieu auprès de la déesse — un rite symbolique censé revitaliser l’énergie cosmique. Ce théâtre sacré, répété nuit après nuit, est au fondement de la vie religieuse de Madurai.

Le Hall des Huit Déesses et ses allées commerçantes

Avant d’atteindre les sanctuaires, nous traversons le Hall des Huit Déesses, un espace où la ferveur côtoie l’activité la plus prosaïque : boutiques d’offrandes, vendeurs de guirlandes et petits ateliers.

Les étals regorgent de fleurs, de noix de coco, de bananes — couleurs vives et odeurs sucrées — prêtes à être offertes. Plus loin, une porte à l’encadrement de bronze étincelle, sertie de 1008 petites lampes à huile qui, par séries, rendent l’entrée presque hypnotique. De part et d’autre de la galerie, les fils de Shiva — Ganesha et Subrahmanya — veillent, ornés de fleurs et d’huile.

Le bassin des Lys d’Or : légende et usages

Nous découvrons ensuite le bassin des Lys d’Or, dont le miroir d’eau évoque une légende ancienne : lorsque Indra s’y baignait, les eaux se couvrèrent de fleurs. Les murs qui l’entourent portent des peintures racontant les 64 miracles de Shiva — fresques colorées qui donnent au lieu une lecture picturale de la mythologie. Après les restaurations de 2003, des gradins et de petits pavillons en béton facilitent les ablutions des pèlerins ; aujourd’hui il accueille bains purificateurs et cérémonies nuptiales. Nous imaginons le temps du Sangam, quand ce bassin aurait servi à évaluer des ouvrages littéraires — seuls les manuscrits qui flottaient méritaient d’être conservés : image délicate d’un critère de légèreté et de valeur culturelle.

Le sanctuaire de Minakshi et le Ganesha miraculeux

 

L’entrée du sanctuaire de Minakshi est gardée par deux dvarapalas massifs ; au-delà, l’accès est interdit aux non-hindous, un rappel solennel des limites sacrées. Nous restons sur le seuil, observant au nord un Ganesha monumental, enduit d’huile et couvert de fleurs, dont le dhoti est changé chaque jour selon la tradition. La légende veut que cette statue ait été découverte miraculeusement au XVIIᵉ siècle lors du creusement d’un immense bassin à 5 km de la ville — une trouvaille qui donne à l’objet une aura de destin.

Sundareshwara : la foi populaire et les gestes tangibles

 

Le sanctuaire de Sundareshwara nous apparaît comme une vaste salle hypostyle entourant un spacieux mandapa. Ici, la foi s’exprime dans la proximité : circumambulations autour de l’autel des planètes, offrandes, petites danses improvisées, et ces scènes étonnantes où l’on bombarde de petites boulettes de beurre — geste à la fois ludique et sacré — deux statues monumentales de Shiva et de Kali. Le mur du fond, les lingams alignés sous le portique ouest, la chapelle de Kalyanasundaramurti (Shiva jeune fiancé) — tout concourt à un parcours rituel richissime.

Au centre de la première enceinte, la statue de Nandi, fidèle monture de Shiva, trône comme un point d’ancrage visuel et spirituel.

Le Mandapa aux « mille » piliers : art et acoustique

Nous pénétrons enfin dans le célèbre Mandapa aux mille piliers — appellation traditionnelle, bien que l’on n’en compte en réalité que 985. Construit au XVIᵉ siècle par les Nayaks, cet espace est une forêt de colonnes sculptées, chacune gravée de motifs, de divinités et de scènes de la mythologie. À l’extrémité centrale, un Nataraja en bronze, magistral, rappelle la danse cosmique de Shiva. Entre les piliers sont présentées des bronzes, des statuettes d’ivoire et des peintures sacrées : une collection qui révèle l’extraordinaire finesse de l’art religieux Tamil.

Une petite merveille technique retient notre attention : une colonne creuse qui, frappée, égrène des notes musicales — preuve de l’intelligence acoustique des architectes Nayaks et d’un savoir-faire qui lie sculpture et sonorité.

Le Pudhu Mandapa et le marché des artisans

En sortant par le Pudhu Mandapa, vaste hall hypostyle du XVIIᵉ siècle, nous découvrons le projet inabouti des rois Nayaks : un gopuram inachevé dont la base aurait permis d’ériger une tour deux fois plus haute que celles que nous voyons. Entre ses superbes piliers s’est installé un vaste marché où près de 300 tailleurs travaillent côte à côte sur leurs machines à pédales. Les allées latérales débordent d’ustensiles en cuivre martelé, en laiton, de galons et de fournitures de couture — un foisonnement artisanal qui prolonge, hors des murs sacrés, la vitalité du temple.

Nous quittons le temple de Minakshi … mais il nous accompagne

À chaque pas, Madurai nous offre une leçon vivante : architecture, artisanat, liturgie et légende se superposent. Nous repartons avec les oreilles pleines de tambours et de nadaswaram, le nez imprégné d’odeurs de fleurs et d’huile, et l’âme pleine d’images — Minakshi aux yeux de poisson, Shiva et Kali couverts de beurre, le bassin des Lys scintillant sous le soleil, et les piliers chantants du mandapa. Ce temple n’est pas seulement un monument : c’est une ville-rituelle, un théâtre permanent où se rejoue depuis des siècles la foi d’un peuple.

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