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Nous gravissons ensemble la route sinueuse, les essieux grinçant sous le poids de nos pas pressés, et bientôt apparaissent devant nous les murs immaculés du monastère de Kykkos , à Chypre, comme une promesse éclatante au cœur du massif du Troodos. Les pierres, soigneusement taillées, reflètent la lumière du matin et soulignent le contraste avec la dense forêt de pins qui nous entoure. Nous sentons l’histoire vibrer sous nos doigts en effleurant les colonnes torsadées de la façade baroque, vestiges d’un décor inspiré de la grandeur vénitienne qui, ici, dialogue avec la ferveur orthodoxe.

En pénétrant sous le porche, nos regards s’élèvent vers les mosaïques étincelantes. Les tesselles dorées forment un écrin lumineux aux figures saintes, et l’odeur suave de l’encens se mêle à celle, plus âpre, de la cire fondue. Le narthex nous accueille dans une demi-pénombre sacrée, où les lampes à huile diffusent une lueur vacillante. Là trône la Vierge à l’enfant, icône vénérée depuis des siècles, que l’on attribue à l’apôtre Luc. Nous restons un moment silencieux, fascinés par la finesse des émaux et la profondeur des yeux peints, persuadés d’être face à un lien tangible entre foi, art et mystère.

Nos pas nous guident vers le cloître, vaste rectangle bordé de galeries voûtées. À chaque résonance de nos marches sur les dalles polies, nous percevons les échos des pèlerins d’autrefois : empereurs byzantins, souverains croisés, dignitaires ottomans, tous venus déposer leurs ex‑voto dans l’espoir d’un miracle. À nos pieds reposent des trésors inestimables : calices gravés, manuscrits enluminés, étoffes de velours brodées d’or, témoins d’un âge où la foi se confondait avec le pouvoir.

En gravissant l’escalier menant à la chapelle du Patriarche, coiffée d’une coupole de briques rouges, nous découvrons de superbes fresques post-byzantines retraçant la vie de saint André. Les tons chauds et les drapés vivants captivent notre regard. Une légende nous marque tout particulièrement : celle du voile sacré exposé une fois l’an, que les fidèles viennent toucher dans l’espoir d’une guérison. Nous imaginons la ferveur de ces milliers de mains effleurant le tissu, comme une vague silencieuse de confiance et de foi.

Plus loin, nous longeons les cellules monastiques. Leur sobriété contraste avec l’éclat des chapelles : de petites fenêtres à barreaux, des portes de bois patiné, des murs nus. Nous apercevons des moines absorbés dans la prière ou le travail, et l’un d’eux nous invite à découvrir un atelier adjacent. Là, un vin de messe est fabriqué selon une recette ancienne, mélange de raisin local et de miel infusé aux herbes du Troodos. Nous humons sa douceur avant même d’y goûter.

En contrebas, une terrasse ombragée nous offre un instant de repos. Les sons feutrés des cloches, le chant discret des pins, et le souffle frais remontant de la vallée forment un moment suspendu. Le paysage s’étend devant nous comme un amphithéâtre de forêts et de montagnes. Ici, chaque pierre semble imprégnée d’histoires. Chaque icône conserve le murmure de prières séculaires. Kykkos n’est pas un simple édifice : c’est un sanctuaire vivant.

À mesure que nous remontons le fil du temps, nous découvrons que le monastère doit son origine à Nicéphore Comnène, général byzantin exilé. C’est vers 1091 qu’il fonde une modeste chapelle dédiée à la Vierge. L’empereur Alexis Ier Comnène, touché par une vision, décide alors de doter ce lieu de terres et de richesses. Ainsi naît, dans cette forêt séculaire, l’un des monastères les plus puissants de Chypre. Nous imaginons les caravanes de pèlerins tirant leurs chariots, venus implorer la Panagia Eléousa, l’icône miraculeuse dont on raconte qu’elle versa des larmes de joie à la conversion d’un noble croisé.

La structure actuelle du monastère de Kykkos , largement restaurée après le séisme de 1669, combine harmonieusement l’art byzantin et les influences vénitiennes. La nef centrale, haute et lumineuse, s’élève sous une voûte en berceau. Quatre piliers massifs soutiennent une coupole octogonale ornée de motifs géométriques et de croisillons dorés. Nous effleurons le marbre importé de Prokonèse et admirons les chapiteaux sculptés de feuilles d’acanthe. À l’extérieur, les façades alternent calcaire blanc et galets sombres, dessinant un jeu de lumière changeant selon l’heure du jour.

Nous découvrons aussi la petite église des Archanges, datant du XVIIIᵉ siècle. Ses fresques post-byzantines nous fascinent : anges dorés, martyrs en rouge sang, scènes de transfiguration aux couleurs puissantes et limitées, où bleu outremer et vermillon dominent. Chaque figure semble chargée d’une force intérieure. Nous imaginons les moines copistes, pinceaux à la main, préservant ainsi des fragments d’éternité.

Dans la salle du trésor, notre émerveillement se renouvelle. Reliquaires en orfèvrerie syrienne, calices en émaux champlevés, fragment de la Sainte Croix : tout ici semble taillé pour le sacré. Nous observons un petit coffret en argent contenant une mèche de cheveux de saint Épiphane. Des pèlerins laissent chapelets et billets aux pieds des reliques, formant un tapis bigarré de prières silencieuses.

Nous revenons à l’épicentre spirituel du monastère de Kykkos : l’icône de la Panagia Eléousa, « la Vierge de la Miséricorde », que l’on dit peinte par l’apôtre Luc lui-même. Elle n’est pas simplement accrochée à un mur, comme une œuvre d’art figée. Elle trône, voilée d’un drap brodé d’or, derrière une balustrade de bois sculpté. Aucun regard ne s’attarde sur ses traits, car selon la tradition, la contempler directement pourrait aveugler celui qui ose défier le sacré. Ce silence, cet écran entre elle et nous, renforce le mystère qui l’enveloppe.

Nous approchons à pas lents, et dans l’ombre du sanctuaire, nous apercevons les pèlerins se pencher, poser les mains contre la grille, prier à voix basse. Certains la frôlent du front, d’autres glissent des rubans ou des portraits sous le tissu protecteur. Une jeune femme, les yeux humides, murmure une litanie dont les mots, bien qu’inaudibles, portent en eux toute la détresse d’un cœur en attente d’un signe. Nous nous taisons à notre tour, envahis par cette émotion dense, palpable, qui suspend le temps.

On raconte que cette icône pleura autrefois des larmes de joie, à la conversion d’un noble croisé venu implorer la grâce. D’autres légendes évoquent des guérisons inexpliquées, des enfants malades rendus à la vie, des voyageurs égarés sauvés par la lumière mystérieuse émanant de la chapelle. Les récits sont innombrables, transmis de bouche à oreille comme des braises qu’on ravive d’une génération à l’autre.

Chaque année, lors de la grande fête du 15 août, l’icône est portée en procession à travers le monastère. Le voile se soulève à peine, et ce geste infime provoque une vague d’émotion parmi les fidèles, venus parfois de l’étranger pour y assister. Certains tombent à genoux, d’autres tendent leurs enfants dans les bras vers la sainte image, croyant qu’un simple souffle venu d’elle peut transformer un destin. Ce n’est pas un simple objet de dévotion : c’est un cœur vivant, une présence invisible qui semble répondre, d’un souffle silencieux, à l’appel des âmes.

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