N’zérékoré et sa région GUINEE FORESTIERE *

ITINERAIRE

Notre séjour à N’Zérékoré, capitale de la Guinée forestière, fut une expérience inoubliable, riche en découvertes et en rencontres. La ville, qui a commencé son développement en 1912 en tant que cercle militaire, tire son nom de la rivière N’Zali. Selon la légende, un chasseur malade se serait guéri en buvant de son eau, d’où le nom N’Zalikoré, signifiant « mon médicament ».

N’Zérékoré, située à la croisée des chemins entre la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Liberia, est un véritable carrefour commercial et humain. La ville vibre au rythme des échanges entre marchands, étrangers, anciens réfugiés et les véhicules tout-terrain des acteurs humanitaires et miniers.

Les femmes de N’Zérékoré sont particulièrement connues pour leur activité principale : la teinture. Les célèbres tissus « Forêt sacrée », très prisés à Conakry, y sont produits en abondance. Nous avons eu l’occasion d’admirer le savoir-faire local et de comprendre l’importance de cette activité pour l’économie locale.

Les environs de la ville sont propices à la culture de produits de rente tels que le café, le cacao, l’hévéa et le palmier à huile. Nous avons également observé les habitants locaux pratiquer des cultures vivrières comme le riz, le maïs, le manioc, la patate douce et le taro. Cette diversité agricole témoigne de la richesse des terres et du savoir-faire des agriculteurs de la région.

Bien que l’exploitation des réserves de fer des monts Nimba soit reportée, la ville de N’Zérékoré attend avec impatience son prochain projet de développement. En attendant, nous avons profité des magnifiques paysages et des activités proposées dans la région.

Notre aventure commença par une immersion dans la vie animée de N’Zérékoré. Dès notre arrivée, nous avons été frappés par l’effervescence du marché central, où les étals colorés débordaient de fruits tropicaux, de légumes frais, et d’artisanat local. Les sons des négociations en langues locales, le parfum des épices, et la chaleur des habitants nous ont immédiatement plongés dans l’atmosphère unique de la ville.

L’ambiance le dimanche est toute autre. Le marché du dimanche à N’Zérékoré est un lieu vibrant et animé, où les habitants de la région se rassemblent pour échanger, vendre et acheter une variété de produits locaux. Parmi les étals colorés et parfumés, on trouve des vendeurs proposant des marchandises inhabituelles et intéressantes, telles que de gros escargots vivants, des grenouilles entières ou séchées, et des poissons-chats vivants.

Les gros escargots vivants ou gbeda, avec leurs coquilles brillantes et robustes, sont soigneusement disposés dans des paniers en osier. Ces escargots, prisés pour leur chair tendre et savoureuse, sont une spécialité culinaire dans de nombreuses régions de la Guinée. Les vendeurs, souvent des femmes, connaissent bien les méthodes de préparation et de cuisson, et partagent volontiers des recettes et des conseils avec les acheteurs curieux.

Non loin de là, les étals présentent des grenouilles entières, disposées sur des feuilles de bananier ou des plateaux en bois. Certaines grenouilles sont séchées, conservées pour être utilisées dans divers plats traditionnels, tandis que d’autres sont vendues vivantes. Les grenouilles séchées, avec leur texture unique et leur saveur concentrée, sont un ingrédient important dans certaines soupes et sauces locales.

Les poissons-chats vivants, gardés dans de grands bassins d’eau ou dans des seaux, attirent l’attention des acheteurs. Ces poissons, connus pour leur goût délicieux et leur capacité à être préparés de multiples façons, sont très demandés. Les vendeurs manipulent les poissons avec habileté, montrant leur connaissance des méthodes de pêche et de conservation.

Le marché du dimanche à N’Zérékoré est un lieu où l’on peut découvrir une multitude de produits uniques et fascinants, reflétant la richesse de la culture et des traditions locales. C’est un espace de rencontre et de partage, où les habitants et les visiteurs peuvent s’immerger dans l’ambiance dynamique et authentique de la vie quotidienne en Guinée.

Et le dimanche est aussi le jour de la messe. La cathédrale de N’Zérékoré est une structure imposante et majestueuse, se dressant au cœur de la ville. Construite dans un style architectural qui allie tradition et modernité, elle est un symbole de la foi chrétienne dans cette région de la Guinée. La façade de la cathédrale est ornée de grandes portes en bois sculpté, flanquées de piliers robustes. Les vitraux colorés filtrent la lumière du soleil, créant une ambiance sereine et contemplative à l’intérieur.

À l’intérieur, les bancs en bois sont disposés en rangées ordonnées, offrant aux fidèles un endroit où se rassembler pour les services religieux. L’autel, magnifiquement décoré, se trouve au centre, avec des bougies allumées et des ornements sacrés. Les murs sont ornés de fresques représentant des scènes bibliques, ajoutant une dimension spirituelle à l’espace.

Le toit de la cathédrale est élevé, avec des poutres apparentes en bois, donnant une impression de grandeur et d’espace. Des cloches se trouvent dans le clocher, résonnant à travers la ville lors des appels à la prière et des célébrations.

La cathédrale de N’Zérékoré n’est pas seulement un lieu de culte, mais aussi un centre communautaire où les habitants se rassemblent pour diverses activités sociales et religieuses. C’est un lieu de paix et de réflexion, offrant un refuge spirituel aux habitants de N’Zérékoré et aux visiteurs de passage.

La mosquée de N’Zérékoré est un édifice impressionnant, témoignant de l’importance de l’islam dans cette région de la Guinée. Située au cœur de la ville, la mosquée se distingue par son architecture harmonieuse et ses détails soignés.

L’édifice est doté de minarets élancés qui s’élèvent vers le ciel, visibles de loin et appelant les fidèles à la prière. Les murs extérieurs sont décorés de motifs géométriques et de calligraphies arabes, ajoutant une touche artistique et spirituelle à la structure. Les grandes portes en bois, magnifiquement sculptées, accueillent les visiteurs et les fidèles dans un espace de recueillement et de dévotion.

À l’intérieur, la mosquée offre un vaste espace de prière, avec des tapis moelleux couvrant le sol, permettant aux fidèles de prier confortablement. Les colonnes élancées soutiennent le toit, créant une sensation d’ouverture et de sérénité. Les murs intérieurs sont ornés de motifs et de versets du Coran, inscrits avec élégance et révérence.

Le mihrab, une niche indiquant la direction de la Kaaba à La Mecque, est magnifiquement décoré et constitue le point central de la salle de prière. L’imam mène les prières depuis cette position, guidant les fidèles dans leurs dévotions quotidiennes. Les lampes suspendues et les fenêtres en ogive filtrent une lumière douce, créant une atmosphère paisible et contemplative.

La mosquée de N’Zérékoré n’est pas seulement un lieu de culte, mais aussi un centre communautaire important. Elle accueille diverses activités religieuses et sociales, renforçant les liens entre les membres de la communauté musulmane. C’est un lieu de paix, de prière et de rassemblement, ouvert à tous ceux qui cherchent un moment de tranquillité spirituelle.

Notre séjour à N’Zérékoré nous a laissé des souvenirs impérissables. Entre la chaleur des habitants, la beauté des paysages et la richesse culturelle, cette ville et sa région sont des trésors de la Guinée forestière, offrant une expérience authentique et enrichissante.

FORET DE DIECKE

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Nous avions pris rendez-vous avec un guide à Diécké pour l’observation des hippopotames pygmées. Malheureusement, il n’était pas possible de les voir à cette période de l’année. Seul l’intérêt d’observer leurs traces nous a un peu déçus. Malgré tout, nous avons décidé de nous aventurer au début de la forêt de Diécké sans aller jusqu’à la ville et d’effectuer une petite marche en forêt.

Pour la découvrir, il faut prendre la direction du Liberia. Après quelques kilomètres, la piste serpente à travers ce magnifique massif de sylve primaire. C’est un petit aperçu de ce qu’a été la forêt vierge de Guinée.La forêt de Diécké est l’un de ces îlots préservés situé au sud de N’Zérékoré.

L’entrée de la forêt de Diécké nous a tout de suite impressionnés par sa densité et sa biodiversité apparente. Les arbres majestueux, couverts de lianes et de fougères, formaient une canopée épaisse, filtrant la lumière du soleil et créant une ambiance ombragée et mystérieuse. Les cris des oiseaux et les bruits des animaux nous ont accompagnés tout au long de notre marche, ajoutant à la sensation d’immersion totale dans la nature.

Nous avons suivi un sentier étroit, parfois à peine visible, qui serpentait à travers la végétation luxuriante. Nous avons vu des plantes médicinales, expliquant leurs propriétés et leur importance culturelle. Chaque plante avait une histoire et une utilisation spécifique, transmise de génération en génération.

En continuant notre marche, nous avons rencontré des papillons colorés et des insectes fascinants. La diversité des formes et des couleurs nous a émerveillés. Les arbres gigantesques, certains atteignant des hauteurs impressionnantes, nous ont fait sentir petits et humbles face à la grandeur de la nature.

Même si notre objectif initial d’observer les hippopotames pygmées n’a pas été atteint, cette exploration de la forêt de Diécké s’est révélée être une expérience enrichissante. La beauté naturelle et l’atmosphère mystique de la forêt nous ont profondément touchés. Cette marche nous a permis de mieux comprendre l’importance de la préservation de cet écosystème unique et des traditions locales qui y sont étroitement liées.

En fin de journée, nous sommes retournés au village avec un sentiment de gratitude pour cette aventure inattendue. La forêt de Diécké, avec ses secrets et ses merveilles, reste un lieu précieux à protéger et à respecter. Cette expérience nous a rappelé combien il est essentiel de préserver la nature et de respecter les traditions culturelles qui en dépendent.

LOLA

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Lola, une petite ville située dans la région de N’zérékoré en Guinée forestière, est un endroit captivant à découvrir. Entourée de collines verdoyantes et de forêts denses, cette région est connue pour sa biodiversité riche et ses paysages pittoresques. La population locale, composée majoritairement de l’ethnie Kono, vit en harmonie avec la nature, pratiquant l’agriculture de subsistance et utilisant des méthodes traditionnelles de culture et de récolte.

Lors d’une visite à Lola, on est immédiatement frappé par la chaleur et l’hospitalité des habitants. Les marchés locaux sont animés, offrant une variété de produits frais tels que des fruits tropicaux, des légumes, des épices et des herbes aromatiques. C’est également un lieu où l’on peut découvrir des spécialités locales comme le riz, les arachides et le manioc, ainsi que des produits artisanaux fabriqués par les habitants.

La traversée du marché du lundi à Lola en Guinée forestière est une aventure en soi. Dès notre arrivée, nous avons été frappés par la quantité impressionnante de bananes plantains. Les camions et les voitures étaient chargés au maximum, leurs caisses débordant de ce fruit essentiel de la région.

Naviguer à travers le marché était un véritable défi. Les allées étroites étaient bondées de gens, et il fallait se frayer un chemin avec patience et habileté. Outre les bananes plantains, des montagnes d’ananas et d’avocats s’étalaient devant nous, témoignant de l’abondance de ces fruits en cette saison.

Les marchands appelaient les clients, vantant la qualité et la fraîcheur de leurs produits. L’air était rempli d’une cacophonie de voix, mélangée aux sons des moteurs de véhicules qui tentaient de se frayer un passage dans la foule. Les sacs de jute et les paniers tressés circulaient entre les mains des vendeurs et des acheteurs, remplis de provisions pour la semaine.

Chaque coin du marché offrait une nouvelle découverte : des étals de poissons frais, des herbes médicinales, des épices locales, et des artisans proposant des objets faits main. Malgré la foule et les bousculades, l’ambiance restait chaleureuse et accueillante. Les sourires étaient nombreux, et les échanges, bien que souvent rapides et pragmatiques, se faisaient toujours dans un esprit de convivialité.

En traversant ce marché, nous avons eu l’impression de plonger au cœur de la vie quotidienne de Lola. Ce n’était pas seulement un lieu de commerce, mais un espace de rencontre et de partage, où la communauté se réunissait chaque semaine pour échanger bien plus que des marchandises.

Les alentours de Lola sont parsemés de sites naturels remarquables, dont le mont Nimba, une réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce massif montagneux abrite une faune et une flore exceptionnelles, incluant des espèces endémiques et menacées, telles que les chimpanzés et les antilopes naines. Les randonnées dans cette région offrent des vues spectaculaires et permettent d’observer la richesse écologique de la forêt guinéenne.

Les traditions culturelles de Lola sont également fascinantes. Les danses et les chants traditionnels rythment les événements communautaires, et les cérémonies rituelles sont des moments importants de la vie sociale. Les habitants perpétuent des savoir-faire ancestraux, que ce soit dans la fabrication de textiles, la poterie ou la sculpture sur bois. Les visiteurs peuvent souvent assister à ces activités et même participer, en apprenant des techniques transmises de génération en génération.

Un autre aspect unique de Lola est son climat agréable, avec des températures modérées et une pluviométrie abondante favorisant une végétation luxuriante. Cette région est idéale pour les amoureux de la nature et les aventuriers cherchant à explorer des paysages sauvages et préservés.

Lola, avec sa combinaison de beauté naturelle, de richesse culturelle et de traditions vivantes, offre une expérience authentique et enrichissante. C’est un lieu où l’on peut se déconnecter de la vie urbaine trépidante et se reconnecter avec la nature et les traditions séculaires de la Guinée forestière.

MARE DE GOGOTA

La mare aux poissons sacrés de Gogota, située en Guinée forestière, est un site de grande importance culturelle et spirituelle pour les communautés locales. Cette mare, nichée au cœur d’une forêt luxuriante, est entourée de légendes et de croyances anciennes, conférant aux lieux une atmosphère mystique et vénérée.

Pour accéder à la mare aux poissons sacrés de Gogota, il faut d’abord prendre la direction de Gbakporé, un village situé à l’intersection de la route de Bossou. Ce village est le point de départ pour atteindre la mare. En arrivant à Gbakporé, il est essentiel de s’adresser au notable du village, une figure respectée et influente au sein de la communauté. Le notable doit donner son accord avant que l’on puisse visiter la mare. Si le notable approuve la visite, il mandatera le gardien de la mare pour accompagner les visiteurs. Le rôle de gardien est héréditaire, transmis de père en fils, assurant ainsi la continuité et le respect des traditions liées à ce site sacré. Le gardien de la mare est une personne chargée de veiller sur ce lieu, de maintenir les traditions et de garantir que les règles et interdits soient respectés.

Une fois l’accord obtenu, il est coutume d’acheter du pain au village. Cet acte symbolique est une offrande pour les poissons sacrés et les esprits protecteurs de la mare. Ensuite, une procession se forme, composée des visiteurs, des sages du village, et de nombreux enfants. Cette marche vers la mare est empreinte de solennité et de respect, soulignant l’importance spirituelle du lieu. Arrivés à la mare, nous nous asseyons respectueusement sur un tronc d’arbre, installés aux premières loges avec le notable et les anciens. Ce moment est empreint de recueillement et de respect, car la mare et ses poissons sacrés sont vénérés par la communauté locale. Le gardien de la mare, dont le rôle est héréditaire et transmis de père en fils, supervise la visite et veille à ce que les traditions soient respectées.

Les légendes locales racontent des histoires fascinantes sur l’origine de la mare et de ses poissons sacrés. Une des légendes les plus répandues parle d’un ancien roi qui, en signe de respect pour les esprits de la forêt, a consacré cette mare et ses habitants aquatiques. Depuis lors, la mare est devenue un lieu de culte et de recueillement, transmis de génération en génération. Mais celle qui nous a été contée parle d’une époque très ancienne où le village était la proie des hyènes. Ces bêtes féroces venaient déterrer les morts et saccager les sépultures, plongeant les habitants dans la terreur. Trois anciens ont alors entrepris d’aller chercher de l’aide à l’est de la Guinée. Ils ont trouvé un prédicateur puissant qui a accepté de les aider. Le prédicateur est venu et a incanté les esprits pour faire fuir les hyènes. Pour cela, il a dévié les cours d’eau pour créer cette mare, destinée à protéger les populations. Les habitants devaient respecter certaines règles pour maintenir la protection de la mare et de ses esprits. Il était interdit de transporter du bois trop lourd, et certaines interdictions alimentaires devaient être observées scrupuleusement. Ces règles, transmises de génération en génération, continuent d’être respectées aujourd’hui, garantissant que la mare reste un sanctuaire sacré et un lieu de protection pour la communauté.

Les poissons de la mare de Gogota sont considérés comme sacrés par les populations locales, notamment les communautés Kono et Manon. Il est strictement interdit de les pêcher ou de les perturber, sous peine de provoquer le courroux des esprits protecteurs de la mare. Les habitants croient que ces poissons sont protégés par des divinités locales, et toute tentative de les capturer pourrait entraîner des malheurs pour la communauté. Les visiteurs qui viennent à la mare aux poissons sacrés de Gogota sont souvent impressionnés par la tranquillité et la beauté naturelle du site. La végétation dense autour de la mare crée un cadre serein, idéal pour la réflexion et la méditation. Les poissons, visibles, nagent paisiblement, contribuant à l’atmosphère sacrée et apaisante du lieu.

Les cérémonies et les rites traditionnels se déroulent régulièrement autour de la mare. Les chefs spirituels et les anciens de la communauté y organisent des rituels pour honorer les esprits et demander leur protection et leur bénédiction. Ces cérémonies comprennent des offrandes de nourriture, de boissons et d’autres objets symboliques, déposés près de la mare pour apaiser les divinités locales. Le gardien de la mare incante devant nous des paroles en langue locale et jette des morceaux de pain. Très vite, les silures accourent et nous pouvons les voir frétiller sous les nénuphars, les soulevant parfois pour s’alimenter. Pour les voyageurs intéressés par la culture et les traditions guinéennes, la visite de la mare aux poissons sacrés de Gogota offre une opportunité unique de découvrir les croyances et les pratiques spirituelles locales. C’est un lieu où la nature et la spiritualité se rejoignent, offrant une expérience profonde et enrichissante.

La mare aux poissons sacrés de Gogota représente un précieux héritage culturel et naturel de la Guinée forestière. Sa préservation est essentielle non seulement pour les communautés locales qui la considèrent comme un lieu sacré, mais aussi pour les générations futures qui pourront continuer à apprendre et à s’inspirer de ce site remarquable.

PONT DE PIERRE DE GBAKPORE

Le Pont de Pierre de Gbakporé, un véritable trésor caché, se trouve à quelques kilomètres au-delà du village éponyme. Pour découvrir ce joyau naturel, nous avons dû dépasser Nbakporé et nous arrêter dans le petit village suivant, composé de quelques cases en banco traditionnelles.

C’est ici que commence l’aventure. Une piste s’enfonce dans la brousse, mais avant de continuer, il faut demander l’ouverture d’une barrière en bois située à la sortie du village. Une fois la barrière franchie, nous avons suivi cette piste, entourée de la verdure dense et des sons de la nature.

Après une courte distance, nous sommes arrivés devant deux bornes triangulaires, marquant l’entrée du site. C’était le signal que nous étions enfin arrivés au Pont de Pierre de Gbakporé.

En arrivant au pont, nous avons été émerveillés par sa formation. Les pierres massives, naturellement agencées, semblaient presque artificielles tant leur arrangement était parfait. Marcher sur ce pont, c’était comme marcher sur un morceau d’histoire géologique, chaque pierre racontant une partie de l’histoire de la Terre.

L’endroit est peu fréquenté, ce qui permet de profiter pleinement de la tranquillité et de la beauté naturelle. Le pont de pierre de Gbakpore n’est pas seulement une curiosité géologique, mais aussi un lieu de contemplation, où l’on peut s’imprégner de la sérénité de la nature environnante.

Ce pont, qui ressemble plus à une grotte creusée par le cours d’eau Cavalli dans une roche tendre, offre une expérience unique. En suivant le cours d’eau, on passe littéralement sous la roche, créant une atmosphère mystérieuse et captivante.

À côté du Pont de Pierre de Gbakporé, un petit espace a été aménagé pour permettre aux visiteurs de se reposer ou de pique-niquer à l’ombre de la forêt-galerie qui borde la rivière. Cet endroit paisible est idéal pour se détendre après la marche à travers la brousse, offrant un cadre idyllique pour apprécier la beauté naturelle environnante.

Il est intéressant de noter que la construction de ce pont a été rendue possible grâce au financement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Cette initiative est un exemple parmi tant d’autres des projets de développement parfois surprenants mais essentiels pour améliorer l’infrastructure locale et promouvoir le tourisme durable.

La combinaison de la nature préservée, des efforts de conservation et des infrastructures bien pensées fait de la visite du Pont de Pierre de Gbakporé une expérience enrichissante et mémorable, illustrant parfaitement l’harmonie entre développement et respect de l’environnement.

BOSSOU

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L’expédition vers Bossou commence tôt le matin. Après avoir quitté N’Zérékoré, le paysage de la Guinée forestière se dévoile sous une lumière douce, les collines verdoyantes et les plantations de palmiers se succédant au gré de la route. Les villages sont paisibles à cette heure, les habitants vaquant à leurs occupations matinales ; c’est l’heure du départ vers les champs, et les villageois longent la nationale en file indienne.

En arrivant à Lola, l’atmosphère change. La nationale se transforme en piste cahotique et nous pénétrons dans une forêt clairsemée à cause des coupes régulières. Le village de Bossou est encaissé au cœur de majestueuses forêts primaires et secondaires. Les collines environnantes, dont le mont Gban qui les domine, font partie intégrante de la zone protégée des monts Nimba, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Dès qu’on s’approche de Bossou, le massif du mont Nimba, dont le sommet atteint plus de 1 700 mètres, se dresse en arrière-plan, offrant un spectacle saisissant.

Bossou est célèbre dans toute la région pour un groupe de chimpanzés qui y réside depuis plus de vingt ans. Les passionnés de nature viennent donc à Bossou dans l’espoir de partir à la rencontre de ces primates emblématiques. Et c’est bien la raison pour laquelle nous sommes là.

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