Temple de Srirangam : la cité sacrée de Vishnou Inde du Sud +

À trois kilomètres au nord de Trichy, sur l’île de Srirangam encerclée par les deux bras de la Kaveri, s’élève l’un des plus grands complexes religieux du monde : le temple de Ranganath Swami, dédié à Vishnou. En approchant, le visiteur est frappé par le mélange fascinant du sacré et du profane : les majestueux gopurams colorés dominent les ruelles animées où commerçants et habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes, offrant un contraste saisissant entre spiritualité et vie urbaine.
Grimper sur l’un des toits-terrasses de l’enceinte permet d’embrasser du regard cette véritable cité religieuse, dont 21 gopurams signalent les passages entre les sept enceintes concentriques. Avec ses 63 hectares, le temple n’est pas seulement un lieu de culte : c’est une ville dans la ville, où se côtoient habitants, prêtres, artisans et pèlerins.
Selon la tradition hindoue, le temple remonte au déluge. Les alvars, poètes mystiques du VIIᵉ siècle, mentionnent déjà Srirangam dans leurs hymnes. Les historiens situent les premières inscriptions du Xᵉ siècle, au début de la dynastie des Colas. Vishnou y est représenté sous sa forme cosmique, allongé sur le serpent à mille capuchons, méditant sur la création qui jaillira de son nombril sous la forme d’un lotus.
Au XIIᵉ siècle, le philosophe Ramanuja dirigea l’école théologique du temple, codifiant les règles administratives et rituelles des prêtres et de la communauté. Au XIVᵉ siècle, les armées musulmanes s’emparèrent du temple, le transformant en place forte, avant que les rois de Vijayanagar ne le restaurent et imposent leur administration. Au XVIIIᵉ siècle, les Français s’y retranchèrent après avoir été délogés du fort de Trichy. Ces épisodes violents ont marqué l’histoire du temple : certains prêtres, désespérés, se jetèrent du haut des gopurams.
Les enceintes : sept niveaux de spiritualité et de vie quotidienne
Les trois premières enceintes
Avant d’atteindre le sanctuaire, le visiteur traverse les trois premières enceintes. Jadis réservées aux prêtres, serviteurs et danseuses sacrées, elles abritent aujourd’hui près de 50 000 habitants, vivant dans de coquettes maisons le long de rues tracées au cordeau. Commerces, ateliers d’artisans et vendeurs de guirlandes de fleurs ponctuent l’animation, mais l’atmosphère reste empreinte de dévotion.
Ces premiers niveaux permettent de comprendre comment le sacré s’intègre à la vie quotidienne : chaque rue, chaque échoppe semble offrir sa contribution à la pratique religieuse, qu’il s’agisse d’offrandes, de fleurs ou de petites statues de Vishnou et de ses avatars.
La quatrième enceinte : beauté et art sacré
Dans la quatrième enceinte se trouve la chapelle de Venugopala Krishna, dédiée à Krishna berger, jouant de la flûte. Les murs sont ornés de sculptures d’une finesse remarquable : jeunes filles arrangeant leur coiffure, jouant du vina ou du sitar, conversant avec des perroquets ou se regardant dans un miroir. Chacune de ces postures représente une des 108 poses de la danse carnatique, témoignage vivant de l’art Hoysala des XIIIᵉ et XIVᵉ siècles.
À quelques pas, une chapelle rend hommage à la poétesse Andal, et un petit musée expose des sculptures sur ivoire rares, ainsi que des œuvres du XVIIᵉ siècle évoquant les principales divinités, dans des scènes empreintes de tendresse et de délicatesse.
Non loin, le temple de la Quatrième Réincarnation de Vishnou dévoile ses fresques du XVIᵉ siècle, repeintes dans les années 1960, tandis que la Porte du Paradis, accessible seulement neuf jours par an, invite le visiteur à un rituel de contemplation, penché entre deux piliers pour admirer les traces sacrées au sol.
Sur le côté est, le Sheshiyar Mandapa étonne par ses piliers sculptés de chevaux montés par des guerriers. À proximité, le Vellai Gopuram, ou Porte Blanche, contraste par son absence de couleurs, tandis qu’un hall hypostyle impressionnant aligne 963 piliers de granit, abritant les statues utilisées lors de la fête de Vaikuntha Ekadasi.
La troisième enceinte : gardienne du sanctuaire
Le Karttika Gopuram, restauré au XVᵉ siècle, ouvre l’accès au Garuda Mandapa, construit sous les Nayaks, où les effigies royales sculptées sur les piliers sont d’un réalisme frappant. L’angle nord-ouest abrite le sanctuaire de Mudal Alvar, érigé à l’époque des rois de Vijayanagar.
À l’entrée du porche, deux yali – dragons aux têtes de lion, corps de cheval et queue d’éléphant – marquent la transition vers l’espace sacré. Du View Point, accessible avec un simple ticket, le panorama des enceintes et gopurams révèle l’immensité de l’édifice et l’organisation complexe de cette cité religieuse.
Dans l’angle nord-ouest, le sanctuaire de Sriranganayak Nachiyar reste fermé aux non-hindous, mais son extérieur peint, fidèle au style Vijayanagar, est un joyau de couleurs et de détails sculptés.
Temple de Jambukeshwara : Shiva sur l’île de la Terre
À quelques pas, le temple shivaïte de Jambukeshwara complète la visite. Dédié au « seigneur de Jambu », qui règne sur le centre de la Terre selon la cosmogonie puranique, il possède quatre enceintes concentriques et sept gopurams. Son lingam, immergé dans une source d’eau jaillissante, rappelle la puissance de Shiva et la relation sacrée entre eau et vie. La physionomie actuelle remonte principalement au XVIIᵉ siècle, avec un style architectural et sculptural qui dialogue avec celui de Ranganath Swami.
Vivre Srirangam
Traverser le temple, c’est sentir le parfum des fleurs et de l’encens, entendre le tintement des clochettes et le murmure des prières, observer les fidèles dans leurs rituels quotidiens et les artisans œuvrer dans leurs échoppes. C’est comprendre que chaque gopuram, chaque mandapa, chaque sculpture est un chapitre vivant d’une histoire millénaire où le sacré façonne le quotidien.
Srirangam n’est pas seulement un lieu de visite, c’est une expérience immersive, un voyage au cœur de l’Inde traditionnelle, où la spiritualité imprègne chaque pierre et chaque ruelle.
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