voyageavecnous.com

TRAVEL YOURSELF

Suivez-nous partout où nous allons !

autourdumonde2023@gmail.com

Cabinda, l’enclave aux frontière disputées ANGOLA +

1
WhatsApp Image 2025-08-06 à 20.29.58_19a12b67

Nous quittons Pointe‑Noire à l’aube, impatients de gagner Cabinda. L’air est encore frais, la N1 s’étire devant nous dans une lumière douce. L’excitation est palpable : l’Angola s’ouvre à nous, terre inconnue et prometteuse. Grâce à la suppression du visa pour les ressortissants français pour des séjours de moins de trente jours, nous espérions une entrée fluide : passeport valable six mois, formulaire d’immigration, contrôle sanitaire… en théorie, tout est simple.Angola, entre frontières et frustrations : récit d’une traversée éprouvante mais humaine

ITINERAIRE

Mais dès notre arrivée au poste-frontière, le ton est donné : l’attente s’éternise. Ici, l’administration s’étire à un rythme impassible. Chaque étape franchie — le tampon sur le passeport, le coup d’œil du policier, la file d’attente qui s’égrène — devient une petite victoire contre un système bureaucratique figé dans une lenteur silencieuse.

Une fois les formalités terminées, l’Angola nous tend enfin les bras… mais très vite, la réalité rattrape notre enthousiasme. Il nous faut maintenant répondre à trois besoins essentiels : trouver du carburant, retirer de l’argent liquide et acheter une carte SIM pour rester connectés. Ce qui aurait dû être une simple formalité tourne au casse-tête.

Gasoil : abondant mais inaccessible

Nous avons prévu le coup — bidons de 20 litres bien remplis, carte des stations — mais rien ne nous avait préparés à ce que nous découvrons. Le litre de gasoil est vendu à 400 AOA (environ 0,35 €), mais en obtenir relève de l’exploit. Des dizaines de véhicules patientent dans des files interminables devant les rares stations ouvertes. Les pompes fonctionnent par intermittence. L’attente est souvent vaine.

Argent liquide : un labyrinthe kafkaïen

Une fois à Cabinda, c’est une autre galère qui commence : accéder à du cash. Tous les distributeurs Multicaixa sont pris d’assaut. Quinze, vingt personnes devant chaque machine. Les retraits sont plafonnés : 30 000 AOA pour les locaux (moins de 30 €), 120 000 AOA pour les étrangers, mais en deux opérations distinctes. Nous avons besoin de l’équivalent de plus de 900 000 AOA pour nos dépenses : hôtels, repas, carburant, ferry…

Mais rien ne fonctionne. Aucune de nos cartes bancaires — Visa Platinum, Mastercard, même une carte marocaine — ne passe. Toutes sont rejetées. Retrait en agence ? Refusé. Western Union ? Hors service depuis plusieurs semaines. Les minutes deviennent des heures. L’improvisation devient notre seule stratégie.

Franchir la frontière… sans visa

Nous sommes alors contraints d’envisager l’impensable : retourner à Pointe-Noire (deux à trois heures de route et un nouveau passage de frontière) ou tenter une brève incursion à pied en République démocratique du Congo… sans visa. Par chance, un dialogue sincère avec les douaniers angolais fait naître une solution.

Ils nous autorisent exceptionnellement à franchir la frontière à pied pour rejoindre une agence de la Raw Bank congolaise toute proche. Et c’est là que notre mésaventure prend une tournure inattendue, presque fraternelle. Côté congolais, nous sommes accueillis avec chaleur par des policiers bienveillants. L’un d’eux, né à Mouscron d’un père congolais et d’une mère belge, nous raconte son retour aux racines après le décès de sa mère. Il nous guide comme un frère, jusqu’au distributeur de la Raw Bank, où nous pouvons enfin retirer 2 000 USD.

Le distributeur est d’abord hors service. Mais un agent s’active, relance le système, et quelques instants plus tard, miracle : les billets sortent. Soulagement. Le stress retombe.

Se connecter : épreuve de patience

De retour à Cabinda, reste à obtenir une carte SIM. Chez Unitel, l’attente est interminable : une seule personne au guichet, vingt clients à servir, des pauses sans fin. Après trente minutes pour trois clients, nous abandonnons et tentons notre chance dans un petit kiosque en face. Le vendeur appelle un employé de l’agence qui, miracle, vient nous installer une carte SIM : 20 000 AOA pour 18 Go. En dix minutes, tout est réglé. Un petit triomphe.

Dormir… mais pas trop rêver

La journée se termine par une quête d’hébergement, et là encore, la réalité est décevante. Le Gweru Lodge, réservé à l’avance, présente une piscine verte et un wifi quasi inexistant. Au Port do Sol, la piscine est vide. Enfin, le troisième hôtel semble convenable, mais l’eau chaude est capricieuse. Et bien sûr, aucun ne prend les cartes bancaires internationales.

Une première journée comme un crash-test

Ce premier jour en Angola, que nous imaginions intense et dépaysant, a été bien plus que cela : une épreuve, une plongée abrupte dans un quotidien où l’imprévu est la norme. Mais au milieu des difficultés, des visages sont apparus, des mains se sont tendues, des mots ont réchauffé.

Nous repartons lessivés, mais enrichis. Non par le confort, mais par la solidarité rencontrée. L’Angola nous a accueillis sans fard, avec ses chaos, ses lenteurs… mais aussi avec une sincérité rare. Au-delà des galères, c’est l’humanité qui nous aura le plus touchés.

À Landana, à l’embouchure de la Louessé, la plage de sable gris s’étire entre les eaux tranquilles de la lagune et les vagues plus agitées de l’Atlantique.

Ici, l’eau douce et l’eau salée se rencontrent sans heurts, dans un ballet silencieux et ancien, comme si les deux éléments conversaient à voix basse, en marge du tumulte du monde. Le ciel, voilé de nuages laiteux, diffuse une lumière pâle et douce, enveloppant la scène d’un calme particulier, presque irréel. Rien n’éblouit, tout apaise.

Nous marchons sur le sable humide, là où les palétuviers, solidement ancrés dans le limon, dressent leurs racines comme des doigts démesurés agrippés à la terre. Chaque pas nous rapproche d’un écosystème vibrant, à la fois fragile et foisonnant. Autour de nous, la vie palpite dans une discrétion absolue.

La Sé Cathédrale de Cabinda et sa place centrale : un cœur battant au centre-ville

Au cœur de Cabinda, la Sé Cathédrale s’impose comme un repère à la fois spirituel et urbain. Cette église catholique, de style sobre mais harmonieux, s’élève face à l’avenue principale et attire autant les fidèles que les curieux. Elle incarne la présence historique de l’Église dans cette enclave d’Angola, où la foi catholique reste profondément enracinée dans la vie locale. Peinte de tons crème et ocre, la façade de la cathédrale se distingue par son clocher modeste et son architecture simple, marquée par un souci de fonctionnalité plus que de démonstration. À l’intérieur, l’atmosphère est calme, ponctuée de statues de saints, de cierges et d’autels latéraux. Lors des messes, la cathédrale s’anime de chants et de prières, rassemblant des fidèles venus de tous les quartiers.

Mais ce qui rend ce lieu encore plus vivant, c’est la grande place située juste devant l’église, qui joue le rôle de carrefour social et de lieu de rencontre au quotidien. On y trouve une vaste esplanade carrelée, où familles, jeunes couples et groupes d’amis aiment flâner à la tombée du jour. Les enfants y jouent, les adolescents prennent des selfies, tandis que les vendeurs ambulants proposent snacks, boissons fraîches ou glaces artisanales.

Le véritable point d’attraction, au centre de cette place, reste sans conteste le signe géant « EU ❤️ CABINDA ». Coloré et photogénique, il célèbre avec fierté l’attachement des habitants à leur ville. Comme dans d’autres capitales ou grandes villes d’Afrique, ce type de signal visuel est devenu un symbole identitaire. À Cabinda, il donne à la place une atmosphère joyeuse et contemporaine, parfaite pour immortaliser une halte dans la ville.

Entre spiritualité et convivialité, la Sé Cathédrale et sa place représentent le cœur symbolique et affectif de Cabinda, où se croisent traditions, foi et fierté locale. Que l’on y passe pour assister à une célébration ou simplement pour prendre une photo souvenir devant les lettres géantes, c’est un passage obligé pour quiconque souhaite ressentir le pouls de la ville.

La Praça Grande de Cabinda : cœur symbolique en quête de renouveau

Située au centre-ville, à deux pas de la Sé cathédrale et des bâtiments administratifs, la Praça Grande — littéralement « grande place » — est censée incarner le cœur historique et civique de Cabinda. Elle s’ouvre comme une vaste esplanade, bordée de palmiers et ponctuée de statues, de fontaines et d’aménagements destinés à accueillir flâneurs, passants et événements publics.

Mais si l’on sent encore l’ambition de grandeur qui a présidé à sa création, force est de constater que la place a perdu de sa superbe. Le sol, par endroits fissuré ou taché, montre les signes du temps et du manque d’entretien. Les fontaines, autrefois symboles de fraîcheur et d’élégance, sont presque toutes à l’arrêt : seules celles décorées de dauphins laissent encore jaillir un filet d’eau, comme un dernier souffle de vie.

Autour, les bancs délavés, les peintures écaillées, les structures rouillées ou ternies racontent une place fatiguée, à l’image d’un théâtre dont les projecteurs se sont éteints. Même les quelques jeux pour enfants, en plastique usé par le soleil, semblent résister tant bien que mal à l’abandon progressif des lieux.

Malgré son état, la Praça Grande reste un point de repère essentiel, une place où tout converge : la mémoire coloniale, les ambitions de développement, les contradictions d’une ville tiraillée entre passé et futur. On espère qu’un jour, elle retrouvera l’attention qu’elle mérite.

Cap sur la Praia da Missão, au pied de la Mission Catholique

Après avoir exploré la Praça Grande, nous mettons le cap vers la Praia da Missão, juste en face de l’imposante Mission Catholique de Cabinda. La façade blanche de l’église, ponctuée de vitraux colorés et dominée par sa grande croix, se reflète dans la lumière crue de l’après-midi, offrant un contraste saisissant avec les teintes ocres de la ville.

En contrebas, une esplanade ouverte s’étire vers la mer. Loin d’être une simple étendue de béton, elle est jalonnée de statues remarquables qui jalonnent l’histoire spirituelle et matérielle de Cabinda. Tout d’abord, à l’entrée, un Christ rédempteur sculpté dans la pierre locale dresse les bras, comme pour englober la baie tout entière. Sa silhouette massive rappelle discrètement le célèbre modèle de Rio, mais s’inscrit ici au cœur de la culture angolaise.

Plus loin, des stations du chemin de croix sont représentées par de petites sculptures en métal patiné, disposées en cercle, invitant à la méditation et au silence. À mi-parcours, un groupe de saints patrons — un missionnaire portugais, une religieuse locale et un enfant de chœur — se tient côte à côte, témoignant de la collaboration entre l’Église et les communautés cabindaises au fil des décennies.

À l’extrémité de l’esplanade, une dernière statue attire le regard : celle d’une Vierge à l’enfant, drapée dans une cape aux plis profonds. Son regard, tourné vers l’horizon, semble veiller sur les pêcheurs dont les barques colorées se balancent au large.

Sous nos pas, des dalles ornées de carreaux émaillés racontent en images la fondation de la mission au XIXᵉ siècle. Les scènes montrent l’arrivée des premiers missionnaires, la construction de l’église et les premiers baptêmes célébrés en cette terre lointaine.

Autour, quelques bancs en bois permettent de s’asseoir et de contempler, face à cette succession de figures sacrées, la Ponta do Leste et l’eau calme de l’Atlantique. Un souffle de brise marine balaie l’esplanade, dissipant la chaleur tropicale et apportant l’odeur mêlée de sel et d’encens.

La Praia da Missão, loin d’être un simple front de mer, se révèle ainsi un lieu de convergence — géographique, historique et spirituel. En quelques pas, elle nous plonge dans l’âme religieuse de Cabinda, tout en offrant un point de vue unique sur la mer qui borde cette enclave d’Angola.

Bocassango, le marché qui fait battre Cabinda

Ce matin, nous prenons la direction du Mercado de Bocassango, l’un des plus grands marchés populaires de Cabinda. À peine arrivés, nous sommes enveloppés par l’énergie du lieu : une ambiance animée, rythmée par la musique qui s’échappe des échoppes, entre kuduro local, tubes congolais et sons portugais. L’atmosphère est vivante, chaleureuse, presque festive.

Le marché s’étend sur une vaste zone organisée par secteurs : un quartier pour les vêtements — pagnes colorés, tee-shirts, habits d’occasion venus d’Europe — un autre pour les légumes et fruits frais, où les étals débordent de tomates, manioc, bananes plantains, feuilles de patate douce, gingembre ou piments. Plus loin, les zones dédiées au poisson et à la viande offrent un spectacle brut et authentique, avec leurs odeurs intenses, leurs cris de vendeurs, et les clients qui marchandent dans un ballet incessant.

Zoom sur quelques incontournables du marché
Parmi les produits les plus prisés, la morue séchée (bacalhau) attire l’œil et l’odorat : posée en piles poussiéreuses sur les étals, elle témoigne de l’héritage portugais encore bien vivant. Importée, précieuse et très salée, elle est incontournable dans de nombreuses recettes festives ou familiales, notamment à Noël.

Les haricots secs occupent également une place de choix. En Angola, ils sont une base culinaire essentielle. On en trouve de toutes sortes : noirs, rouges, marbrés, blancs. Chaque variété correspond à un usage ou à une tradition différente. Ils sont vendus au poids, dans de grands sacs entassés devant les vendeuses, et leur présence est un rappel du rôle central de la feijoada et d’autres ragoûts dans la gastronomie locale.

Partout, nous sommes bien accueillis. Les sourires sont francs, les échanges faciles, et nombreux sont ceux qui nous saluent chaleureusement. Parmi eux, Patrick, un jeune homme sympathique et volubile, se détache rapidement du lot. Parlant un français impeccable, il s’improvise guide improvisé, nous expliquant le fonctionnement du marché, les produits locaux et quelques codes à connaître pour éviter les maladresses. Nous échangeons nos contacts : une belle rencontre que nous espérons prolonger.

Ce type d’expérience nous plonge au cœur de la vie quotidienne angolaise, loin des circuits touristiques. Ici, on sent battre le pouls d’une ville vivante, commerçante, ancrée dans sa culture et tournée vers les autres.

Ferry Cabinda-Soyo , un enfer !

La traversée en ferry de Cabinda à Soyo n’a rien d’une formalité. Pour nous, elle aura même ressemblé à un véritable parcours du combattant.

Tout avait pourtant bien commencé. Avant notre arrivée, nous avions pris contact avec Cecil Maritima pour organiser ce transfert — seule option possible puisque nos visas pour la RDC avaient été refusés. Lundi, fraîchement arrivés à Cabinda, nous reprenons contact. Les échanges sont cordiaux, et on nous laisse même espérer un départ avancé au jeudi.

Mardi, le bateau arrive. On nous explique qu’il faut deux jours pour le décharger. Nous entamons donc les formalités :

  • 800 000 AOA pour le trajet,

  • 200 000 AOA pour les frais de port et de l’agent,

  • et 35 000 AOA par personne pour les places.

Ces démarches nous occupent deux jours… avant qu’on nous annonce que la météo ne permet pas un départ jeudi. Première déception.

L’attente forcée à Cabinda

Cabinda a de quoi séduire avec sa forêt du Mayombe ou son parc naturel, mais ces lieux sont à 2-3h de route, et nous devons rester prêts à embarquer “à tout moment”. Impossible de nous éloigner. Les difficultés pour retirer du cash compliquent aussi les dépenses, et les agences touristiques contactées semblent fermées. Nous restons donc en ville, guettant un départ le vendredi… qui ne viendra pas.

Malgré un ciel bleu et un vent quasi nul, on nous dit encore que “la météo” n’est pas favorable. Peut-être que la vraie raison est ailleurs…

Samedi, enfin le départ !

Vendredi soir, on nous confirme : embarquement samedi matin, 6h30. Pas de petit-déjeuner à cette heure-là, mais l’enthousiasme est là. Nous arrivons même avec un quart d’heure d’avance et retrouvons deux cyclistes français, Manon et Lucas, ainsi qu’un couple tchèque, tous dans la même galère.

8h : notre agent arrive enfin… mais l’informatique tombe en panne. Pas de tickets. Impossible de sortir du port, donc pas de courses pour le déjeuner. Notre voiture part avec l’agent et monte dans le ferry. Puis c’est notre tour d’embarquer.

Plus de midi quand nous montons enfin à bord. Une bonne heure d’attente encore avant le départ, puis la traversée commence. La mer est agitée, le bateau tangue beaucoup. Pendant trois heures, pratiquement tout le monde est malade.

Soyo : encore des obstacles

À Soyo, nouvelle désillusion : la marée est trop haute, impossible de débarquer la voiture. Nous attendons encore trois heures, tentant de nous consoler avec une boisson fraîche et quelques pâtisseries locales.

Quand nous récupérons enfin notre véhicule, il est temps de chercher un hôtel. Mauvaise surprise : tous ceux repérés, y compris celui que nous avions réservé, affichent complet. Après quelques tours en ville, nous trouvons refuge au Maria Teresa II, belles chambres à 50 000 AOA la nuit.

Le repas de la délivrance

Il est déjà 20h, et pas de restaurant à l’hôtel. Éreintés mais affamés, nous repartons en ville et tombons sur une petite gargote où la musique hurle à plein volume. Peu importe le menu, nous nous installons.
Au programme : poulet grillé à l’huile, salade variée, frites et bananes plantain pour nous quatre. L’addition ? 17 000 AOA seulement. Simple mais délicieux, et surtout, la faim apaisée.

Cette journée, rythmée par les attentes interminables — qui semblent ici faire partie du quotidien —, nous aura vidés. Mais au moins, nous sommes à Soyo.

FAUNE ET FLORE

J 1124 GRANDE AIGRETTE – AIGRETTE GARZETTE – HERON CENDRE ET CORMORAN A POITRINE BLANCHE – LANDANA Angola

VIDEOS  & PODCASTS

Frontière Congo Brazzaville et Angola

J 1124 Angola, entre frontières et frustrations : récit d’une traversée éprouvante mais humaine

AUTRES ARTICLES SUR l’ Angola à DISPOSITION :

Vous trouverez sur ce site de nombreux articles qui traitent des lieux à ne pas manquer en Angola.
vous pouvez faire une recherche par nom de ville en utilisant la loupe en haut à droite ou retrouver la liste complète en suivant ce lien : ARTICLES VILLES DE L’ANGOLA

La Cuisine 

Toutes les informations, par région sur la gastronomie congolaise en suivant ce lien : La Cuisine angolaise

RESTAURANT APOLONIA CABINDA

Le restaurant Apolonia, situé à deux pas du port de Cabinda, nous apparaît immédiatement comme une oasis de confort et de raffinement dans l’effervescence urbaine. Son allure extérieure, soignée et accueillante, nous réconforte après plusieurs heures de route et de formalités frontalières. Le bâtiment, moderne et lumineux, est entouré d’un petit jardin bien entretenu. On distingue une piscine aux eaux limpides, encadrée de transats et d’une palmeraie ornementale, ainsi qu’un lounge bar aménagé avec goût, promesse d’un moment de détente privilégié.

À l’étage, une vaste terrasse offre une vue dégagée sur l’océan Atlantique, où l’on aperçoit au loin les silhouettes des cargos en attente dans la rade. Mais en cette fin de matinée particulièrement chaude, nous préférons nous installer dans la salle climatisée du restaurant, élégamment décorée, sobre et confortable, baignée d’une douce lumière filtrée par de grandes baies vitrées.

À peine assis, le patron s’approche de notre table. Il nous accueille avec une gentillesse spontanée, et s’excuse presque de ne pas pouvoir nous proposer l’intégralité de la carte. Le restaurant est normalement fermé le lundi, mais il se dit heureux de pouvoir quand même nous servir, ce que nous apprécions tout particulièrement.

Avec un sourire complice, il nous suggère les bifes à la portuguesa, ces célèbres steaks à la portugaise que nous avions appris à aimer lors de notre séjour prolongé au Portugal.

Le plat arrive quelques minutes plus tard, généreusement servi : de beaux steaks tendres nappés d’un jus légèrement aillé, surmontés chacun d’un œuf au plat joliment coulant. L’ensemble est accompagné d’un trio d’accompagnements copieux et savoureux : un riz nature moelleux, des frites croustillantes à souhait et une salade de tomates et concombres relevée d’un filet de vinaigre doux.

Tout est servi avec soin, dans une vaisselle simple mais élégante, et les portions sont largement suffisantes pour rassasier les appétits les plus solides. Le repas est à la hauteur de nos attentes, mêlant simplicité, générosité et souvenirs gustatifs.

Le service est discret, efficace, empreint d’une réelle courtoisie. Nous quittons la table rassasiés, reconnaissants de cette parenthèse gastronomique inattendue et ravis d’avoir découvert une adresse qui allie professionnalisme, accueil chaleureux et qualité culinaire. Une étape à recommander vivement pour tout voyageur de passage à Cabinda.

Addition avec deux bières, sodas et eau plate ; 74000 AOA

RESTAURANT DE L’HOTEL DELLAZ

 Autre expérience, cette fois bien moins enthousiasmante : le dîner au restaurant de notre propre hôtel, le HD Dellaz.
Voulant éviter les incertitudes de la restauration en ville, et les sorties le soir, nous avions décidé de rester sur place. Pour optimiser les choses, nous passons commande à l’avance, précisant bien que nous souhaitons dîner à 20h30 précises.Le choix s’annonce limité, très limité même. On nous propose essentiellement du poisson braisé et quelques plats simples comme des omelettes, ce que nous acceptons sans trop rechigner, pensant que simplicité rimerait au moins avec efficacité. Mais à notre arrivée dans la salle, nous découvrons avec surprise que d’autres clients, eux, se voient servir des mets nettement plus élaborés, visiblement absents de notre carte. Une sélection à deux vitesses ?Les plats finissent par arriver… avec plus de 30 minutes de retard, et froids. Le poisson est sec, sans saveur, les omelettes maigres et fades. Rien n’est à la hauteur, ni dans la présentation, ni dans le goût, ni dans la quantité. L’ensemble laisse une impression de négligence totale, comme si notre commande avait été bâclée en cuisine ou oubliée
Je demande des frites en accompagnement et j’ai des patates douces en vapeur. Bastien demande du riz et obtient des frites. Sans oublier que l’omelette au poulet était en réalité au boeuf
Clou de la soirée, pas de verres, pas de couverts…Nous avosn été obligé de nous servir sur les tables voisines !Et pourtant, l’addition, elle, ne fait aucun compromis : 24 000 kwanzas (environ 16 000 francs CFA ou 24 € ), un tarif injustifiable au regard de la qualité servie. Et pour couronner le tout, on nous rend la monnaie en souriant… par un simple « merci », autrement dit, pas de monnaie du tout.Une expérience franchement décevante, à oublier rapidement. Si l’hôtel nous a séduits par son accueil et ses installations, son restaurant, lui, n’aura pas réussi à nous convaincre.

Une seconde chance… gâchée par un service toujours déplorable

FEJOADA

Nous avons décidé de donner une seconde chance au restaurant de l’hôtel Dellaz, après une première expérience très décevante deux jours plus tôt. Pleins d’espoir, nous avons passé commande dès 17h30, avec une demande claire : être servis à 20h00. Cela laissait largement le temps à la cuisine de préparer les plats.

La commande était simple : une feijoada, deux blancs de poulet crispy (l’un avec spaghettis, l’autre avec frites) et un bife à la portugaise avec bananes frites pour Bastien.

Nous arrivons à 20h00 : notre table n’est même pas dressée. Nous nous installons, sans qu’aucun membre du personnel ne vienne à notre rencontre, ni pour un mot de bienvenue, ni pour prendre la commande des boissons. L’attente commence.

À 20h45, après plusieurs relances, la feijoada finit par arriver… tiède. Il faut encore dix minutes supplémentaires pour obtenir des couverts. Les deux blancs de poulet suivent un quart d’heure plus tard, froids, sans accompagnement immédiat. Le bife à la portugaise, lui, n’est servi qu’à 21h20… Une attente interminable, pour un résultat décevant.

Aucune attention du personnel, aucun suivi, aucun mot d’excuse. Pas une seule fois on ne nous a demandé si nous voulions boire quelque chose. La gestion de la salle comme de la cuisine est catastrophique, sans coordination, sans écoute, sans réactivité.

Et pour couronner le tout, une addition salée : 48 500 AOA, bien trop élevée compte tenu du manque de service, de chaleur et de professionnalisme.

Nous repartons avec la certitude que cette seconde chance n’aura pas été saisie.

SUNSET PIZZERIA – CABINDA

arroz (riz), molho de beringela (sauce à l’aubergine) et batata frita com carne (frites avec de la viande)

Le lendemain, nous partons tester un autre restaurant : la Pizzeria Sunset.

L’accueil y est très agréable, et en français de surcroît, grâce à une serveuse particulièrement serviable et souriante. Nous nous installons en terrasse, profitant de l’air doux du soir.

Le restaurant est situé sur l’avenue principale, à proximité d’un grand rond-point très fréquenté. L’intérieur, quant à lui, présente l’allure d’un snack classique, sans prétention mais fonctionnel.

Le menu du jour est proposé sous forme de buffet, permettant à chacun de composer son assiette selon ses envies. Les enfants optent pour des fajitas au poulet et des fajitas à l’italienne, tandis que Nadège et moi choisissons la formule du jour : arroz (riz), molho de beringela (sauce à l’aubergine) et batata frita com carne (frites avec de la viande).

Une assiette généreuse, équilibrée et vraiment goûteuse, qui nous séduit par sa simplicité et la qualité de ses préparations. Le tout, accompagné de boissons, pour 21 000 AOA seulement — un excellent rapport qualité-prix pour un repas en famille à Cabinda.

RESTAURANT KATE KERO – CABINDA

Pour déjeuner, nous testons un autre restaurant de la ville : le Kate Kero. Dès l’entrée, l’endroit nous séduit par sa décoration soignée et accueillante. Les murs sont ornés de tableaux en mosaïque représentant Lisbonne, avec notamment son célèbre tramway jaune qui grimpe les collines. L’atmosphère mêle harmonieusement élégance et simplicité, et invite à prendre son temps.
La patronne, d’une gentillesse désarmante, vient à notre rencontre avec un grand sourire. Nous avons l’impression de la connaître depuis longtemps tant elle met tout le monde à l’aise.

Elle prend le temps de nous présenter le menu du jour, moitié en français, moitié en portugais, avec une attention personnalisée.

sacafolha de peixe e camarão
sacafolha de peixe e camarão
Les enfants et Nadège optent pour la valeur sûre du bife à la portuguesa : ici, servi avec une épaisse entrecôte persillée, tendre et juteuse, accompagnée de pommes de terre, d’un œuf au plat et d’olives noires. Un plat simple mais savoureux, parfaitement exécuté.
Pour ma part, je choisis un plat plus local : le saka-saka aux crevettes .
Le saka-saka est un plat traditionnel à base de feuilles de manioc longuement pilées et mijotées avec des épices.
Il est ici accompagné de crevettes juteuses et de poisson, le tout délicieusement parfumé à l’huile de palme et au piment. Un véritable régal, riche en saveurs et en textures !
Pour le dessert, Bastien se laisse tenter par une crème nappée de caramel, subtilement parfumée à la fleur d’oranger.
L’ensemble est fondant, doux, et délicieusement régressif.
L’addition s’élève à 64 000 AOA, incluant trois bières Cuca, un soda et une bouteille d’eau.
Un moment gourmand et chaleureux, que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

RESTAURANT LE 8 – CABINDA

Une parenthèse royale au Restaurant Le 8, Cabinda

Pour ce que nous espérions être notre dernier jour à Cabinda — avant de prendre un bateau qui accumule déjà plusieurs jours de retard — nous avons choisi de déjeuner au Restaurant Le 8. Et quelle belle surprise ! Ce lieu restera sans aucun doute dans nos meilleurs souvenirs culinaires de Cabinda.

Dès l’entrée, l’accueil est chaleureux. Un employé parlant français est dépêché pour faciliter la communication, et le patron nous offre même son téléphone pour que nous choisissions nous-mêmes la musique d’ambiance. Tout est fait pour que l’on se sente choyés, presque comme des rois !

Côté assiette, la générosité est au rendez-vous. Nous commençons tous par un délicieux chouriço assado com pão fatiado, un chorizo grillé, bien relevé, servi avec du pain en tranches et de savoureux oignons confits.

Puis chacun choisit un plat différent :

  • Margot opte pour le plat du jour : un estrogonofe de peito de frango com cogumelos e molho de natas, soit un stroganoff de blanc de poulet aux champignons, nappé d’une sauce crémeuse, accompagné de riz blanc et de frites dorées. Une portion très copieuse, parfaite pour les appétits solides.

  • Nadège choisit un peito de frango recheado com bacon e queijo cremoso, un blanc de poulet farci au bacon et au fromage crémeux, sorte de cordon bleu revisité, à la panure croustillante et à la présentation soignée.

  • Bastien se régale avec des gambas grelhadas com banana frita : de grosses crevettes grillées servies avec de la banane plantain frite, une alliance sucrée-salée typique de la cuisine angolaise.

  • Quant à moi, j’opte pour un T-bone grillé, juteux, généreux, bien assaisonné, et parfaitement saisi à la cuisson.

Le cadre est agréable, l’équipe souriante, la cuisine sincère et savoureuse, et les portions à la hauteur de notre appétit. Addition finale : 61 000 AOA, comprenant trois bières et deux sodas.

Un moment mémorable, qui résume bien l’esprit de Cabinda : générosité, simplicité, et accueil sincère.

 

Ou faire ses courses ?

  • 📍 EN100, Cabinda
  • 🛍️ Supermarché sud-africain bien approvisionné : produits frais, surgelés, épicerie, produits importés.
  • 💰 Prix : modérés à élevés (produits importés plus chers)

🛍️ Intermarket Cabinda

  • 📍 Rue das Mangueiras
  • 🧀 Produits alimentaires, boissons, produits d’entretien.
  • 💰 Prix abordables, bon choix local

🛒

  • 📍 Rua Dr. António Agostinho Neto
  • 🛒 Centre commercial avec supermarché, boutiques, boulangerie.
  • Idéal pour faire des courses variées en un seul lieu.

🛒 Nosso Super

  • 📍 Quartier central de Cabinda
  • 🥫 Produits de base, fruits, légumes, riz, huile, conserves.
  • 💰 Prix accessibles, fréquenté par les locaux

🛍️ Simbila Supermercado Lda

  • 📍 Cabinda centre
  • 🧃 Produits alimentaires, boissons, snacks, produits d’hygiène.

💸 Prix moyens des produits alimentaires à Cabinda (2025)

Produit Prix moyen
🍞 Pain (500 g) 1,20 €
🥚 Douzaine d’œufs 2,00 €
🥛 Lait (1 L) 1,50 €
🍗 Poulet (1 kg) 4,50 €
🍚 Riz (1 kg) 1,20 €
🍎 Pommes (1 kg) 2,50 €
🥬 Légumes locaux (1 kg) 1,00–1,50 €
🧃 Jus ou soda (1,5 L) 1,20 €
💧 Eau minérale (1,5 L) 0,80 €

🥖 Pour les produits frais et artisanaux :

  • Marché central de Cabinda : fruits tropicaux, légumes, poissons, épices, produits locaux à prix très abordables.
  • Padarias locales (boulangeries) comme Padaria Tabasco ou Padaria Cossuenda : pain frais, viennoiseries, jus.

LES LOGEMENTS  

HD DELLAZ CABINDA

Notre arrivée à Cabinda fut tout sauf banale. À peine débarqués, nous avons été confrontés à une série de petits tracas logistiques qui, sur le moment, ont bien failli entamer notre enthousiasme. Le carburant se faisait rare, les cartes SIM locales introuvables, et le cash difficilement accessible. Mais c’est du côté des hôtels que les choses ont vraiment pris une tournure inattendue.

Nous avions pourtant anticipé en effectuant une pré-réservation au Gerlu Hotel, séduits par sa localisation et ses promesses. Mais à notre arrivée, la désillusion est immédiate : la piscine, dont nous rêvions après la chaleur et la poussière du trajet, est d’un vert douteux, envahie d’algues, totalement laissée à l’abandon. L’ambiance est morne, presque abandonnée. Nous rebroussons chemin, un peu déçus mais encore pleins d’espoir.

Direction Por do Sol, autre hôtel recommandé par quelques voyageurs. Ici, c’est encore pire : la piscine est… vide. Littéralement. Une vaste coquille sèche au cœur d’un complexe sans âme. Pas d’eau, pas de charme, pas d’envie d’y rester. Nous reprenons la route, la fatigue commençant à se faire sentir.

C’est finalement le HD Dellaz, notre troisième tentative, qui nous sauve. L’établissement ne coche pas toutes les cases — l’une de nos deux chambres n’a pas d’eau chaude, ce qui nous oblige à quelques concessions — mais il nous offre ce que nous cherchions : une piscine propre et accueillante, des chambres vastes et confortables, un personnel chaleureux, et une certaine tranquillité. Ce n’est pas le grand luxe, mais pour quelques nuits en attendant le ferry vers Soyo, cela nous suffit amplement.

LES LIENS VERS LES PHOTOS  

J 1124 Landana, là où l’océan caresse les mangroves Angola

J 1124 RESTAURANT APOLONIA – CABINDA – Angola

J 1124 HOTEL HD DELLAZ CABINDA Angola

J 1124 RESTAURANT DE L’HOTEL DELLAZ- CABINDA – Angola

OR NOIR SUR LA COTE ATLANTIQUE : ENTRE PROMESSES ET TURBUENCES

J 1125 BOLINHOS- CABINDA – Angola

J 1125 BIFE DE ALCATRA- CABINDA – Angola

J 1125 BIERE CUCA CABINDA – Angola

J 1125 Ginja do Bairro : liqueur populaire et douceurs partagées CABINDO ANGOLA

J 1125 SUNSET PIZZERIA CABINDO ANGOLA

J 1125 La Sé Cathédrale de Cabinda et sa place centrale : un cœur battant au centre-ville CABINDA Angola

J 1126 LES ASSURANCES VOITURE OBLIGATOIRES EN ANGOLA CABINDA Angola

J 1126 PRACA GRANDE CABINDA Angola

J 1126 Cap sur la Praia da Missão, au pied de la Mission Catholique de CABINDA Angola

J 1126 RESTAURANT DE L’HOTEL DELLAZ- CABINDA – Angola

J 1127 Bocassango, le marché qui fait battre Cabinda – ANGOLA

J 1127 Vue de Cabinda – ANGOLA

J 1127 RESTAURANT KATE KERO CABINDA – ANGOLA

J 1128 LE HARICOT NOIR A CABINDA – ANGOLA

J 1128 LE BOLO DE COCO A CABINDA – ANGOLA

J 1128 RESTAURANT LE 8 A CABINDA – ANGOLA

J 1129- ENFER D’UNE TRAVERSÉE EN FERRY : CABINDA – SOYO

LES LIENS

1 PENSE SUR “Cabinda, l’enclave aux frontière disputées ANGOLA +

Laisser un commentaire