Madras / Chennai, porte d’or de l’Inde du Sud+

Nous quittons Bombay avec des images plein la tête et, après un vol ou un train, nous arrivons à Madras — aujourd’hui officiellement Chennai — une ville où l’océan, l’histoire coloniale et une tradition culturelle millénaire se télescopent à chaque coin de rue. Dès nos premiers pas, la chaleur humide nous enveloppe, le clapotis de la mer n’est jamais loin, et la ville respire un rythme à la fois lent et tenace : marchés qui bourdonnent, temples qui appellent, et cafés où le filtre coffee coule sans répit.
Madras se lit comme un palimpseste. Les façades coloniales du quartier de Fort St. George rappellent l’ère britannique ; la longue promenade de Marina Beach déroule un front de mer effervescent ; Mylapore et Triplicane portent la mémoire tamoule, avec leurs temples dravidiens — en particulier le Kapaleeshwarar — et leurs pèlerinages quotidiens. C’est une cité où l’on passe sans effort du tamoul parlé à voix haute aux conversations en anglais des affaires, où la musique carnatique résonne dans les auditoriums autant que les klaxons dans les rues.
Nous aimons nous perdre dans les marchés : les allées colorées de Pondy Bazaar, les étals d’épices qui embaument l’air, les boutiques de soieries et les artisans qui travaillent la pierre et le métal. La cuisine locale est une découverte à elle seule — dosas croustillants, idlis moelleux servis avec des chutneys vibrants, currys de poisson parfumés au tamarin et au curry leaves, et bien sûr le café filtré, intense et presque sacré ici. Chaque repas est une leçon de textures et d’équilibres d’épices.
Côté culture, Madras est la capitale culturelle du Sud : festivals de danse bharata natyam, concerts carnatiques et salles de cinéma qui projettent Kollywood — l’industrie cinématographique tamoule. Les matinées dans les temples, les rites, les offrandes de fleurs et les processions colorées nous donnent le sentiment d’assister à une vie collective très ancrée. À la tombée du jour, Marina Beach s’anime : familles, vendeurs de street food, jeunes en quête d’air marin — la plage est un chapitre social à elle seule.
Pratiques rapides pour notre escale : prévoir des vêtements légers et couvrants (par respect et pour la chaleur), de la crème solaire, et une bouteille d’eau réutilisable. Le traffic peut être dense — préférer les déplacements hors heures de pointe ou utiliser des applications locales de taxi. Pour s’immerger, assister à un concert de musique carnatique, goûter un petit-déjeuner de marché et visiter Fort St. George puis Mylapore offrent déjà un panorama représentatif de la ville.
Madras nous apparaît comme une cité chaleureuse, parfois rugueuse, toujours passionnée : un lieu où mer et culture racontent ensemble l’histoire d’un Sud de l’Inde vivant et hospitalier. Nous sommes impatients d’explorer plus avant — ruelles, temples, scènes musicales et tables — et de laisser la ville nous surprendre encore.
Premiers pas à Madras — Une journée à Georgetown et Mylapore
Nous commençons notre première journée à Madras par le quartier foisonnant de Georgetown, cœur historique et commercial de la ville. Dès que nous y mettons les pieds, l’air nous parvient chargé d’un mélange d’épices, d’essence et de thé chaud — un parfum typique des bazars indiens. Les rues sont étroites, bordées de boutiques minuscules où s’empilent tissus, boutons, fils, cosmétiques et pièces détachées ; partout des marchands appellent doucement les passants, tentant d’attirer notre regard sur un ballot de soie ou un rouleau d’encens. Ici, le tempo est celui du commerce : comptoirs ouverts sur la chaussée, calculatrices à la main, balances en laiton qui tin-tinent, et clients s’attardant à discuter le prix.
Nous aimons nous perdre dans ces ruelles : les façades, souvent décrépites, cachent des ateliers d’artisans où l’on façonne bijoux en argent, brode des saris à la main ou répare d’antiques machines à coudre. Les couleurs sont omniprésentes — pigments pour peintres, guirlandes de fleurs séchées, boîtes d’épices alignées — et l’œil ne sait plus où se poser. Georgetown nous offre aussi ce spectacle humain si singulier : chariots poussés, bicyclettes klaxonnant entre les flots piétons, vendeuses de thé qui servent des petites tasses fumantes, tout en haut des étagères, des panneaux d’enseignes en anglais et en tamoul qui témoignent d’un passé colonial encore palpable.
De Georgetown, nous rejoignons Mylapore, l’un des quartiers les plus anciens et les plus spirituels de la cité, pour visiter le magnifique Kapaleeshwarar Temple. À l’approche du temple, l’atmosphère change : le tumulte commercial laisse place à une douceur rituelle. Les gopurams (tours d’entrée) richement sculptés surgissent au-dessus des toits, couverts de statues colorées représentant dieux, démons et scènes mythologiques. En franchissant l’enceinte, nous sommes invités à laisser nos chaussures et à couvrir nos épaules — signe de respect et de recueillement. L’intérieur est un labyrinthe de petites chapelles, de sanctuaires et de couloirs où résonnent les clochettes et les chants dévotionnels. Les fidèles déposent des guirlandes de fleurs, allument des lampes et murmurent des prières ; des prêtres accomplissent des offrandes rituelles, faisant brûler des parfums et agiter des plateaux de lumière. Nous restons un long moment, fascinés par la précision des rituels, les couleurs vives des saris et la spiritualité palpable qui imprègne chaque pierre.
À quelques pas, le marché aux poissons de Mylapore nous plonge dans un autre univers sensoriel. L’aube y a fait place à un ballet effervescent : pêcheurs, grossistes, femmes portant paniers, camionnettes arrivant chargées de poissons fraîchement débarqués. Les étals sont couverts de variétés locales — thon, pomfret, sardines, crevettes — posés sur de la glace pilée qui scintille sous la lumière. L’odeur est prononcée, vivante, mais jamais désagréable quand on accepte son authenticité ; elle traduit surtout la fraîcheur et l’immédiateté du produit. Nous observons les négociations rapides, les fileteurs au geste sûr, les femmes qui trient et emballent les poissons pour la clientèle locale. C’est un lieu de commerce essentiel à la vie quotidienne, et en y déambulant, nous comprenons mieux les fondements culinaires de la ville : poissons marinés au tamarin, currys de poisson, fritures croustillantes — autant de préparations qui peuplent les menus de Madras.
Notre journée se poursuit à la San Thome Cathedral, édifice qui rappelle une autre couche historique de la ville. Construite au XVIᵉ siècle par des marchands portugais puis reconstruite en style néo-gothique au XIXᵉ siècle, la cathédrale abrite le tombeau de saint Thomas l’apôtre selon la tradition locale. En approchant, l’élégance blanche de la façade et les flèches aiguës se détachent sur le ciel ; l’intérieur, d’une nette simplicité liturgique européenne, contraste avec les temples voisins. Nous ressentons ici l’enchevêtrement des cultures : bâtiments coloniaux, processions chrétiennes tamoulisées, fidèles récitant des prières en tamoul. La lumière filtrant par les vitraux donne au chœur une ambiance douce et recueillie ; quelques fidèles s’agenouillent tandis que résonnent des psaumes, offrant un moment de paix au milieu de la ville.
Tout au long de cette journée, nous alternons donc entre effervescence commerciale et profonde spiritualité : Georgetown nous a donné le spectacle de la vie marchande, le Kapaleeshwarar temple celui d’une ferveur vive et millénaire, le marché aux poissons la chair quotidienne de la ville, et la cathédrale San Thome l’empreinte historique d’un autre monde venu s’ancrer ici. À chaque pas, Madras nous révèle ses strates — économiques, religieuses, culturelles — et nous invite à poursuivre notre immersion, curieux et attentifs à ses mille détails.
Mahabalipuram : trésors sculptés du Tamil Nadu Inde
Nous quittons Madras avant l’aube, embarqués dans la fraîcheur relative d’un matin encore calme en direction de Mahanalipuram. À 6 h 30, la route s’allonge devant nous : en une heure et demie environ la côte se rapproche, la mer commence à briller et, peu à peu, l’horizon se découpe sur la silhouette des premiers rochers. Partir si tôt n’est pas qu’un caprice : c’est la meilleure façon d’échapper à la chaleur, d’avoir les sites pour nous quelques instants, et d’apprécier la lumière rasante qui révèle chaque sculpture.
Mahabalipuram — ou Mamallapuram, nom sous lequel elle figure dans de nombreuses sources — est née en bordure du golfe du Bengale, au cœur du royaume des Pallava. Ce fut un grand port, un point d’échange entre l’Inde du Sud et l’océan Indien, et les monuments qui s’y dressent témoignent d’un âge d’or artistique : sanctuaires rupestres, grottes décorées, temples taillés à même le rocher et bas-reliefs colossaux. Ici, la pierre n’est pas simplement dressée : elle raconte des mythes, des batailles, des sacrifices et la vie quotidienne d’il y a un millénaire.
VIDEOS
AUTRES ARTICLES SUR L’INDE
LA GASTRONOMIE INDIENNE
Toutes les informations, par région sur la gastronomie egyptienne en suivant ce lien : LA GASTRONOMIE INDIENNE
LES LOGEMENTS
LIEN VERS LES PHOTOS
LES LIENS
#tourdumonde #voyageenfamille #tourdumondeenfamille #raptor #drone #dji #Voyageavecnous #travelyourself #vivreautrement
#traveladdict #voyagerautrement #slowtravel #slowtravelling #paysage #4×4 #4x4life #4x4adventure #travelphotography #roadtrip #ontheroad #overland #overlander #overlanding #traveladdict #toutestpossible #allispossible
1 thought on “Madras / Chennai, porte d’or de l’Inde du Sud+”