Tetraena alba +

🌿 Tetraena alba : survivante charnue des falaises côtières

Nous marchions sur les hauteurs du littoral, là où les falaises dominent l’Atlantique et où le vent sculpte le sable et les roches. Juste à côté d’un fragment corallien desséché, posé comme une relique marine, une touffe verte et dense attirait notre regard. Ses feuilles épaisses, opposées, légèrement ovales, brillaient sous le soleil. De petites fleurs jaunes à cinq pétales s’épanouissaient à leur sommet, discrètes mais éclatantes. C’était une Tetraena alba, anciennement connue sous le nom de Zygophyllum album.

Cette plante appartient à la famille des Zygophyllaceae, un groupe de végétaux adaptés aux sols salins, calcaires et désertiques. Elle pousse en buissons bas, souvent en bord de mer, sur des substrats instables, là où peu d’espèces osent s’implanter. Ses feuilles charnues lui permettent de stocker l’eau, tandis que sa floraison rapide attire les insectes pollinisateurs même dans les périodes les plus sèches.

🧬 Morphologie et adaptations

Tetraena alba développe des feuilles opposées, parfois portées sur des pousses courtes qui les font paraître alternes. Ses fleurs, généralement à cinq pétales et cinq sépales, peuvent varier du blanc à l’orange pâle selon l’exposition et la maturité. L’ovaire possède trois à cinq loges, et le fruit, une capsule, se divise en plusieurs parties avant de libérer ses graines.

Cette plante est halophyte, c’est-à-dire qu’elle tolère des concentrations élevées de sel dans le sol. Elle est également xérophyte, capable de survivre avec très peu d’eau. Ces deux caractéristiques en font une espèce pionnière, essentielle à la stabilisation des sols côtiers et à la création de micro-habitats pour d’autres espèces.

🌍 Répartition et rôle écologique

Tetraena alba est présente dans les régions côtières du Sahara, de la Mauritanie au sud de l’Angola, en passant par la Namibie et certaines zones du Moyen-Orient. Elle joue un rôle fondamental dans la lutte contre l’érosion, en fixant les sols sableux et en réduisant l’impact du vent. Elle participe aussi à la régénération des écosystèmes littoraux, en créant des zones d’ombre et d’humidité propices à la germination d’autres espèces.

🧭 Une plante entre mer et désert

Notre observation, sur les hauteurs du phare de Flamingo, illustre parfaitement cette interface écologique : entre les dépôts marins fossiles et les vents du désert, Tetraena alba s’installe, résiste, fleurit. Elle est le symbole végétal de la transition, de la résilience, et de la beauté discrète des paysages du Namibe.

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