Chypre, entre Orient et Occident : Un melting-pot unique en Méditerranée +

Chypre est une île de la Méditerranée orientale située à la croisée de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, couvrant une superficie totale de 9 251 km². Depuis 1974, elle est divisée de facto en deux entités : la République de Chypre, qui contrôle la partie sud (5 896 km²), et la République turque de Chypre‑Nord, reconnue uniquement par Ankara, qui occupe la partie nord (3 355 km²). Cette partition a profondément marqué la vie politique et sociale de l’île et continue de faire l’objet de négociations internationales. Sur le plan géographique, le relief chypriote alterne entre la chaîne montagneuse du Troodos, culminant à 1 952 m à l’ouest, et la cordillère du Pentadaktylos dans le nord, tandis que la plaine centrale de la Mesaoria s’étend entre ces deux massifs. Les hivers y sont doux et humides, concentrant l’essentiel des précipitations annuelles, et les étés sont chauds et secs, avec des températures qui dépassent régulièrement 30 °C sur le littoral.
Le régime politique de la République de Chypre repose sur une constitution de 1960 qui institue une présidence collégiale entre communautés grecque et turque, mais la crise de 1963–1964 et l’invasion turque de 1974 ont entraîné une défaillance de ce système bicommunautaire. Aujourd’hui, la République de Chypre fonctionne comme une république présidentielle unitaire : son président, élu pour cinq ans, cumule les fonctions de chef de l’État et de chef du gouvernement, tandis qu’un parlement monocaméral de 80 représentants légifère au suffrage proportionnel. Le système judiciaire est fondé sur le droit romain, avec une Cour suprême au sommet et des tribunaux de district répartis sur l’ensemble du territoire. Membre de l’Union européenne depuis 2004, Chypre voit l’application du droit communautaire suspendue dans la partie nord de l’île. Deux zones de souveraineté britannique, Akrotiri et Dékelia, couvrant 254 km² sur la côte sud, échappent également au contrôle de Nicosie.
L’histoire de Chypre est millénaire : les premières colonies mycéniennes s’y implantèrent vers le XIIᵉ siècle av. J.‑C., et l’île passa successivement sous influence assyrienne, égyptienne, perse puis sous le contrôle de Byzance. À partir de 1191, la dynastie franque de Lusignan puis la République de Venise régnèrent sur l’île avant la conquête ottomane en 1571, qui dura plus de trois siècles. Placée sous protectorat britannique en 1878, Chypre connut d’importantes réformes administratives et infrastructurelles, tout en voyant émerger des nationalismes chypriotes grecs et turcs. L’indépendance fut proclamée en 1960, mais les violences intercommunautaires débutant en 1963 et le coup d’État grec de 1974 ayant provoqué l’intervention turque conduisirent à la partition actuelle. Depuis lors, plusieurs plans de paix onusiens ont été proposés, dont le plan Annan de 2004, rejeté par la majorité des Chypriotes grecs, et les discussions se poursuivent sous l’égide de l’ONU.
Aujourd’hui, malgré les défis politiques, Chypre reste une destination prisée pour son patrimoine archéologique, ses monastères byzantins et ses villages de pierre nichés dans les montagnes, sans oublier ses plages méditerranéennes baignées de soleil sept mois par an. Les barrages construits depuis le XXᵉ siècle permettent de réguler l’eau douce pour l’agriculture, tandis que le climat méditerranéen chaud et sec favorise la culture de la vigne, des agrumes et de l’olivier. L’île conserve ainsi son caractère de carrefour historique et culturel, entre influences orientales et occidentales, et son statut stratégique continue de jouer un rôle essentiel dans la géopolitique de la Méditerranée.
ITINERAIRE DE VISITE
Ensemble, nous explorons Chypre en plusieurs étapes qui nous conduisent de la côte aux montagnes, des villages authentiques aux sites historiques, avant de nous laisser éblouir par les eaux turquoise de l’est de l’île.
Nous commençons notre périple à Larnaca, où nous flânons sur la promenade du Finikoudes et goûtons aux spécialités des tavernes face à la mer. Puis nous gagnons Lefkara, où nous déambulons dans les ruelles pavées et découvrons les ateliers de dentelle et d’orfèvrerie. Depuis là, nous montons vers le monastère de Stavrovouni, perché à plus de 700 m, où nous admirons le panorama et ressentons la ferveur des lieux.
Nous poursuivons notre route vers le massif du Troodos, en traversant forêts de pins et petits hameaux de montagne. Au monastère de Kykkos, nous nous émerveillons devant les mosaïques étincelantes et l’icône de la Vierge. En redescendant vers la côte ouest, nous atteignons Paphos, berceau mythologique d’Aphrodite, où nous visitons les mosaïques antiques et les tombeaux des rois.
Ensuite, nous faisons halte à Potamos, où nous randonnons le long de la rivière, découvrons des ponts suspendus et partageons un déjeuner chez l’habitant. Enfin, nous terminons notre itinéraire à Ayia Napa : nous nous prélassons sur ses plages de sable blanc, explorons ses criques cachées et trinquons au coucher du soleil sur la Méditerranée.
LARNACA
Nous découvrons Larnaca comme un carrefour d’influences architecturales et légendaires, où chaque édifice raconte une page de l’histoire méditerranéenne. La promenade du Finikoudes, bordée de palmiers dattiers plantés au XIXᵉ siècle, est encadrée de bâtiments coloniaux britanniques à façades pastel, construits dès 1879 pour servir le commerce et l’administration de la ville . Ces maisons basses en pierre claire, ponctuées de balcons en fer forgé, rappellent que Larnaca fut pendant près de quatre-vingts ans le principal port de l’île
Le nom Finikoudes vient du mot grec pour “petits palmiers” et renvoie à l’allée plantée de Phoenic dactylifera importés pour embellir le front de mer . Selon une anecdote locale, ces palmiers furent financés par le consul britannique lors de la construction de la jetée, afin d’offrir de l’ombre aux marins et aux familles venues saluer l’arrivée des navires
Au cœur de la vieille ville se dresse l’église Saint-Lazare, élevée à la fin du IXᵉ siècle par l’empereur byzantin Léon VI sur le tombeau supposé de Lazare, ami du Christ, dont la crypte vénérée porte l’inscription “Lazarus, four days dead, friend of Christ” L’édifice, long de 31,5 m et large de 14,5 m, présente trois nefs soutenues par des piliers massifs et couronnées de dômes Un portique gothique, ajouté sous la domination vénitienne (XIIIᵉ–XVIᵉ siècles), offre un contraste saisissant avec le style byzantin primitif
Selon la légende, la sépulture de Lazare aurait été redécouverte en 890 par un paysan chrétien, miraculeusement guidé par une lumière blanche dans la nuit . Après avoir transféré une partie des reliques à Constantinople, l’empereur Léon VI fit reconstruire l’église pour compenser ce départ
À quelques kilomètres à l’ouest, sur la rive du lac salé, le Hala Sultan Tekke s’élève dans un écrin de tamaris et de roseaux. Cette mosquée et mausolée ottoman, dédiée à Umm Haram, compagne du prophète Mahomet, fut érigée au XVIIIᵉ siècle sur un site funéraire utilisé dès la fin de l’âge du Bronze . Le derviche Hasan construit la première structure en 1760, convaincu de la sainteté du lieu après la découverte du tombeau de la “Mère du Muslimin”
Une anecdote ottomane rapporte que, durant l’Empire, les navires de guerre turcs saluaient le Tekke de coups de canon à l’approche de Larnaca, en signe de respect pour Umm Haram — une tradition interrompue après 1878 mais restée vivace dans la mémoire locale
En flânant dans les allées du complexe, on croise encore des marmousets et parfois des toucans échappés de la forêt voisine, vestiges de la riche biodiversité du parc national urbain de Larnaca
Enfin, la mosquée-Tekke exhibe deux dômes en pierre jaunâtre et un unique minaret effilé, tandis que le jardin “Pasha” qui l’entoure interdit le tumulte citadin et invite à la quiétude
Ainsi, entre la douceur coloniale du Finikoudes, la ferveur byzantine de Saint-Lazare et le recueillement ottoman du Hala Sultan Tekke, Larnaca se révèle comme un véritable kaléidoscope architectural et légendaire, où chaque pierre murmure une histoire millénaire.
LEFKARA
Nous arrivons à Lefkara en grimpant les ruelles pavées qui s’enroulent autour des collines ocre, nos pas résonnant sur les dalles de calcaire taillées à la main. Les maisons de pierre sèche, aux murs épais et aux petites fenêtres en ogive, semblent tout droit sorties d’un conte médiéval : leurs toits de tuiles rouges se détachent sur le ciel azur, tandis que des bougainvilliers colorés en flamboient les façades. À chaque coin, des balcons de fer forgé ornent les balustres, témoignage du goût vénitien héritée des siècles passés.
Nous pénétrons dans l’atelier d’une brodeuse, les doigts agiles glissant sur le carré de toile fine : c’est ici que naît le célèbre « lefkaritiko », cette dentelle doublée d’une trame en fil d’argent filigrané. On raconte que, dès le XVe siècle, un émissaire de Léonard de Vinci fut tellement séduit par le motif géométrique qu’il l’emporta jusqu’à Venise, où la craft fit sensation à la cour ducale.
Les vieilles femmes, assises à chuchoter des prières, nous expliquent les points de feston, de navette et de picot, comme on révèlerait les secrets d’une magie ancestrale.
En flânant entre les ruelles, nous découvrons l’église de la Panagia tou Kirivatou, dont le clocher trapu et le porche byzantin datent du XIVᵉ siècle. À l’intérieur, les fresques aux tons ocres et bleutés racontent les légendes locales : la Vierge qui protège les dentellières, le chevalier anglais venu défendre le village contre les pirates, et même la fiole de clous forgée avec l’argent des bijoux offerts par les pèlerins. Entre deux pas, un petit café en terrasse nous invite à goûter le koulouri, ce pain rond parsemé de graines de sésame, accompagné d’un verre de Commandaria doux et épicé.
Nous quittons Lefkara par la route bordée de vignes et d’oliviers centenaires, le panier chargé de dentelles immaculées et de bijoux en argent martelé. Derrière nous, le village s’accroche toujours à la montagne, gardien silencieux d’un savoir-faire et d’histoires séculaires ; devant nous, le soleil décline, enveloppant les toits irréguliers d’un hâle doré, comme pour promettre que chaque fil, chaque pierre, chaque sourire ici nous accompagnera longtemps.
MONASTERE DE STAVROVOUNI
Nous gravissons ensemble les derniers mètres d’un sentier taillé à flanc de colline, sous un soleil déjà haut dans le ciel, et nous découvrons les murs de pierre blanchie du monastère de Stavrovouni , perché à 750 m d’altitude sur le « mont de la Croix », un nom hérité de la présence d’un fragment de la Vraie Croix rapporté ici par sainte Hélène au IVᵉ siècle . Nous ressentons immédiatement la solennité du lieu qui, depuis sa fondation en 327–329, a traversé les siècles et les invasions, conservant intact le secret de son reliquaire sacré .
En pénétrant dans l’enceinte, nous sommes enveloppés par l’arôme persistant de l’encens et le tintement discret des cloches qui invite au recueillement . Nous déposons nos chaussures avant de franchir le seuil de l’église byzantine, où des voûtes basses, des piliers rustiques et des fresques à demi-effacées racontent, dans une semi-obscurité douce, l’histoire d’un monastère qui fut d’abord un ermitage avant de devenir un centre spirituel majeur .
Nous longeons les cellules des moines, alignées selon la rigueur de la règle de saint Basile, et nous imaginons la vie austère rythmée par l’office : portes basses, petites fenêtres à barreaux, bancs de bois et ciel ouvert, comme pour maintenir un lien constant entre la terre sèche et le firmament infini . Un vieux frère nous confie, le regard perdu dans la rosée matinale, qu’il arrive parfois que la Croix lévite dans un halo de lumière, selon une tradition rapportée dès le XIᵉ siècle par l’abbé Daniel, en voyage sur l’île .
Dans la cour pavée d’un dallage usé, quelques oliviers centenaires offrent une ombre bienfaisante : sous leurs branches, nous entendons le murmure du vent se mêler aux chants grégoriens, comme pour nous rappeler que le temps, ici, n’a pas de prise . Nous apprenons qu’autrefois, à l’emplacement du monastère, s’élevait un lieu de culte païen dédié à Aphrodite, ce qui confère à ce rocher une aura de sacralité plurimillénaire
Lorsque le soleil décline, nous gravissons un escalier taillé dans la roche jusqu’à un promontoire discret : de là, la vue embrasse la baie de Larnaca, les oliviers de la plaine et, par temps clair, les cimes du Troodos, baignant dans une lumière dorée qui semble bénir ce refuge hors du temps . Nous restons un long moment, en silence, captant le frisson de l’histoire et la simplicité touchante de l’architecture byzantine, où chaque pierre respire la dévotion et la résilience des moines qui l’ont élevée .
À la tombée de la nuit, nous regagnons notre véhicule en portant avec nous le murmure des prières anciennes, promettant de revenir goûter encore la ferveur de ce lieu, où l’équilibre entre histoire, architecture et légende offre une expérience de voyage unique et profondément émouvante
Massif de Troodos
Nous explorons les pentes douces et les crêtes rocheuses du massif du Troodos en laissant nos pas tracer un chemin entre forêts de pins sylvestres et chênes verts, là où l’air se fait plus frais et chargé du parfum résineux des conifères. Sous nos yeux se dévoile une nappe d’arbres centenaires, parfois couronnée de plaquages de neige en hiver, et nous prenons le temps d’observer la contrastante présence des cèdres endémiques, dont les silhouettes majestueuses s’élèvent vers un ciel d’un bleu profond. Notre regard embrasse une géologie exceptionnelle : le massif se révèle être une vaste coupe de la croûte terrestre, un véritable ophiolite parfaitement préservé, témoignage d’un magma ancien qui, il y a plus de quatre-vingt-dix millions d’années, reposait au fond de l’océan avant de jaillir pour façonner l’île.
Monastère de Kykkos
Nous gravissons ensemble la route sinueuse, les essieux grinçant sous le poids de nos pas pressés, et bientôt apparaissent devant nous les murs immaculés du monastère de Kykkos, comme une promesse éclatante au cœur du massif du Troodos. Les pierres, soigneusement taillées, reflètent la lumière du matin et soulignent le contraste avec la dense forêt de pins qui nous entoure. Nous sentons l’histoire vibrer sous nos doigts en effleurant les colonnes torsadées de la façade baroque, vestiges d’un décor inspiré de la grandeur vénitienne qui, ici, dialogue avec la ferveur orthodoxe.
Paphos, berceau mythologique d’Aphrodyte
Nous arrivons à Paphos en longeant le port dont les bateaux de pêche oscillent doucement au rythme des vagues, avant de laisser derrière nous les cafés animés pour nous enfoncer dans les ruelles bordées de murs en pierres ocres. Très vite, nous sommes saisis par la richesse historique qui se déploie à chaque coin de rue : des mosaïques romaines élégantes sous nos pas, vestiges d’une époque où la ville servait de port impérial, jusqu’à la forteresse médiévale qui se dresse, fière et criblée de légendes, face à la mer.
POTAMOS
Nous atteignons Potamos en longeant la côte, impatients de découvrir ce quartier longtemps resté à l’écart du tumulte de Limassol. Bientôt, les premiers bâtiments nous apparaissent : d’un côté, de vieilles maisons en calcaire aux toits de tuiles et aux volets patinés par le sel, vestiges d’un village de pêcheurs dont seules quelques bouées colorées rappellent la proximité de la mer ; de l’autre, des villas coloniales aux balcons en fer forgé, héritage discret de l’époque britannique où officiers et fonctionnaires venaient goûter ici la douceur du littoral.
Nous nous enfonçons dans les ruelles bordées de bougainvilliers et d’oliviers centenaires, et découvrons, nichée au creux d’un virage, la petite église de Panagia Kapouliani. Son clocher élancé, coiffé d’une croix en fer forgé, s’élève au‑dessus d’un porche aux arcs surbaissés ; à l’intérieur, les fresques d’un bleu sombre ont gardé l’empreinte de cierges d’autrefois, et l’on raconte que, lors des grandes sécheresses, les fidèles y déposaient des coquillages en offrande pour invoquer la pluie.
En continuant vers l’ouest, nous retrouvons la plage de sable doré, ponctuée de tamaris et de cabanons de bois où l’on loue planches de paddle et kayaks pour explorer la baie. L’eau, d’un vert si pur qu’elle semble filtrée, nous entraîne dans une balade à la découverte de grottes marines et de petits récifs, tout près d’un ancien puits noyé où, selon la légende, les marins jetaient leurs anneaux en espérance de retour heureux.
De retour sur la terre ferme, nous nous installons à la terrasse d’une taverne ombragée : devant nous défilent mezze fumants — poisson frais grillé, feuilles de vigne farcies, morceaux de halloumi fondant — arrosés d’un vin doux local. La propriétaire, assise à quelques mètres, nous raconte qu’autrefois Potamos n’était desservi que par un sentier muletier, et que chaque matin, les enfants de l’école de Limassol empruntaient la vieille barque du port pour traverser la crique et regagner la classe.
Alors que le soleil décline, notre regard se tourne vers le fort de Germasogeia, perché sur une petite éminence : ses remparts en pierre rose semblent veiller, immuables, sur les vagues qui viennent mourir au pied des falaises. Nous apprenons qu’au Moyen Âge, ce bastion surveillait la route des galères vénitiennes, et que l’on peut encore apercevoir, gravés sur une pierre, les symboles de l’Ordre du Temple, souvenirs d’une époque où la côte chypriote était convoitée par toutes les puissances de la Méditerranée.
Quand nous reprenons le chemin du rivage, une brise légère chasse la brume salée et nous invite à revenir : Potamos, avec son alliance unique de traditions et de modernité, nous a offert un instant suspendu entre l’ombre des oliviers et le miroir infini de la mer.
AYIA NAPA
Nous arrivons à Ayia Napa par la route bordée de figuiers et d’eucalyptus, le cœur déjà vibrant à l’idée de plonger dans sa lumière si particulière. Dès les premières foulées sur la place centrale, nous ressentons l’ambiance festive qui habite le village, entre les façades blanches aux volets bleu vif et les oliviers centenaires qui se dressent dans les patios.
En nous enfonçant dans les ruelles pavées, nous découvrons l’église orthodoxe d’Ayia Napa, édifiée au XVIᵉ siècle sur les fondations d’un couvent byzantin. Ses murs épais de pierre calcaire, patinés par le temps, portent encore les empreintes d’une vieille croix sculptée, vestige d’une époque où les chevaliers de l’Ordre de Saint‑Jean venaient y prier avant de prendre la mer. À l’intérieur, le dôme centré laisse filtrer une lumière douce qui fait scintiller les icônes et les fresques restaurées, tandis que le bois des iconostases dégage un parfum chaud de cire et de mélèze.
Nous poursuivons notre exploration vers la plage de Nissi, célèbre pour son sable immaculé et son eau turquoise si claire qu’elle semble irréelle. En marchant pieds nus sur le sable chaud, nous détectons juste sous la surface de minuscules étoiles de mer et, un peu plus loin, des herbiers de posidonies où gambadent des bancs de poissons multicolores. Certains jours, un petit banc de roche accessible à pied se transforme en scène de concert improvisé, quand des musiciens locaux viennent y jouer au coucher du soleil.
À l’heure du déjeuner, nous nous installons dans une taverne typique, à l’ombre d’une pergola couverte de jasmin. Nous partageons des assiettes de poulpe grillé, de salade de huitres fumées et de kalamari frits, arrosés d’un vin blanc pétillant produit dans les vignes surplombant la côte. La propriétaire, une grand‑mère à la voix chantante, nous confie qu’elle a vu naître le festival annuel de la mer, où se mêlent concours de sculpture sur sable et courses de paddle, et qu’elle en garde le souvenir d’enfants courant pieds mouillés et de rires cristallins.
Plus loin, le château médiéval d’Ayia Napa, perché sur un promontoire rocheux, nous invite à monter ses vieilles marches de pierre. De là‑haut, la vue embrasse la crique de Makronissos — ses criques cachées, ses arches naturelles et ses grottes marines à explorer en kayak. On raconte qu’autrefois, des corsaires turcs se cachaient dans ces cavernes, attendant la lune nouvelle pour filer vers les grandes galères. Aujourd’hui, seuls les plongeurs nocturnes s’aventurent dans ces replis sombres, à la recherche d’épaves légendaires.
Alors que le jour décline, nous retournons vers le centre, où l’air se réchauffe encore sous les derniers rayons. Les lanternes s’allument un à un, illuminant les terrasses et les bars de plage où s’élaborent des cocktails aux herbes locales et aux fruits frais. Nous nous mêlons aux habitants et aux voyageurs, réunis ici dans une même célébration du moment présent, conscients que chaque instant à Ayia Napa est une invitation à célébrer la lumière, la mer et l’histoire vivante de cette enclave chypriote si unique.
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