Gorée, patrimoine vivant de l’humanité SENEGAL+

L‘exploration de l’île de Gorée est une véritable aventure à vivre lors d’une visite à Dakar.
Après une courte traversée en chaloupe depuis le port maritime de Dakar, nous voici sur cette petite île chargée d’histoire et d’émotions. La silhouette majestueuse du Fort d’Estrée se dessine à l’horizon, tandis que les tankers dans le port témoignent de l’importance économique de Dakar dans le commerce international. En effet, le port de Dakar, qui traite près de 18 millions de tonnes de marchandises par an, est le poumon économique du pays, réceptionnant plus de 90 % des échanges commerciaux internationaux.
Dès notre débarquement sur Gorée, nous réservons une table chez Poulot, anticipant l’afflux de visiteurs. Puis, nous nous engouffrons dans les ruelles pittoresques de l’île, bordées de maisons aux teintes pastel et aux volets patinés par le temps. Chaque coin de rue révèle une part de l’histoire mouvementée de Gorée, marquée par les différentes occupations européennes.
Nous continuons notre exploration des ruelles pittoresques de Gorée, où chaque coin de rue raconte une part de l’histoire mouvementée de l’île, marquée par les différentes occupations portugaise, néerlandaise, anglaise et française.
La maison du presbytère, érigée en 1782 par la signare Angéliue Jouga sur un terrain concédé par le gouverneur anglais le long des anciens remparts, est un témoignage poignant de l’histoire de Gorée. Cette demeure particulière possède deux cours successives et des magasins au rez-de-chaussée, autrefois des cabanons à esclaves. La signare est restée célèbre pour avoir sauvé les registres paroissiaux de l’incendie de l’église, préservant ainsi une part importante de l’histoire de l’île.
Quant à l’ancienne église Saint Charles Borromée, détruite par les soldats pendant la nuit de Noël 1799 lors de la reprise de l’île par les Anglais, elle symbolise la résilience de la communauté catholique de Gorée. Pendant la période où l’église était en ruines, la maison de la signare Anna Colas Pépin servait de lieu de culte provisoire pour les catholiques de l’île, où des mariages et des baptêmes étaient célébrés jusqu’à la construction du nouvel édifice en 1830, financé par les signares de Gorée. Chaque année, la fête patronale de Gorée est célébrée dans cette église le 4 novembre, ou le dimanche suivant s’il ne s’agit pas d’un dimanche.
Il est important de souligner que, dans un premier temps, l’église catholique avait favorisé l’esclavage, considérant que les noirs étaient une sous-espèce ayant déjà connu l’enfer et donc capables de réaliser des travaux forcés. Ce n’est que bien plus tard que l’église changea d’attitude et contribua à l’émancipation des esclaves en achetant leur liberté.
L’appellation « signare » trouve son origine dans le mot portugais « senhora » (dame) et désigne à l’origine les femmes africaines vivant en concubinage avec des Européens influents, acquérant ainsi un rôle économique et un rang social élevé. Les signares ont existé depuis la fin du XVe siècle dans les comptoirs portugais le long de la côte ouest africaine, du Sénégal au Cap des Palmes. Ce terme s’applique ensuite à toute femme qui, par son métissage ou son habileté commerciale, acquiert une certaine notoriété.
Jean-Louis Roy, un poète canadien écrivait : « Celuiqui vous a dit que Gorée est une ile a menti : Cette ile n’est pas une ile, elle est continent de l’esprit »
L’île de Gorée porte effectivement le poids d’une histoire tragique liée à la traite des esclaves. La Maison des Esclaves, bien que controversée quant à son utilisation historique précise, demeure un lieu de mémoire incontournable. Explorer ses couloirs chargés d’histoire invite à une réflexion profonde sur les horreurs du passé et sur la condition humaine.
Dans les maisons de Gorée, comme celle de Anne Pépin, la cour jouait un rôle central, fonctionnant comme une ferme africaine où une grande partie du travail des esclaves domestiques, en particulier les femmes, se déroulait. Au fil du temps, les espaces étaient adaptés selon les besoins des habitants. Les pièces du rez-de-chaussée étaient souvent dédiées au travail et au stockage, tandis que celles à l’étage servaient d’espace de vie pour les signares et d’autres propriétaires.
Autour de ces cours, plusieurs entrepôts étaient érigés, servant parfois de chambres à louer ou de dortoirs pour les esclaves domestiques, ou encore pour stocker les marchandises destinées à la vente, y compris les esclaves eux-mêmes, désignés comme des « captifs » dans les registres, destinés à être vendus aux Amériques.
Les pièces à l’étage revêtaient un caractère formel, utilisées par les signares et d’autres propriétaires pour recevoir des invités ou mener leurs affaires.
L’exploration de ces lieux atteint son apogée avec l’arrivée à un moment poignant de la visite : la porte du non-retour, symbolisant le point de départ tragique pour d’innombrables captifs emmenés de force vers les Amériques, laissant derrière eux leur terre natale et leur liberté.
Ce récit déchirant met en lumière les horreurs de la traite des esclaves, une pratique barbare qui a déshumanisé des millions d’individus pendant des siècles. Les commerçants africains et arabes, ainsi que les Européens, ont exploité et profondément souffert de cette ignominie. Les esclaves, considérés comme de simples biens, ont été achetés et vendus comme des marchandises, déchirés de leurs terres natales et de leurs proches, puis forcés à endurer des conditions inhumaines à bord des navires négriers, véritables prisons flottantes où la souffrance et la mort étaient monnaie courante.
La cruauté et la violence infligées par les ravisseurs et les marins, combinées à la faim, à la soif et aux maladies à bord, ont entraîné la perte de nombreuses vies humaines. Malgré cela, l’esclavage est resté une entreprise lucrative, alimentée par la demande croissante de main-d’œuvre dans les plantations, les mines et d’autres industries du Nouveau Monde.
Les conséquences de cette pratique dévastatrice sont encore ressenties aujourd’hui, avec des millions de personnes d’ascendance africaine souffrant des séquelles de l’esclavage et du racisme systémique qui en découle.
Ce récit nous rappelle l’importance de se souvenir de cette histoire sombre et de travailler ensemble pour construire un avenir plus juste et équitable pour tous.
Gorée ne se contente pas de son passé sombre ; elle offre également des moments de quiétude et de découverte sur ses plages de sable fin et dans ses ruelles colorées.
C’est un lieu où l’art et la culture s’entremêlent, où les artisans façonnent le sable en de magnifiques tableaux et où les petits commerces ajoutent une touche de couleur avec leurs peintures, leurs pagnes, leurs robes et autres articles artisanaux.
En gravissant le plateau du Castel, on découvre une vue imprenable sur l’île et ses environs, avec en toile de fond les fameux canons de Navarone qui rappellent le tournage du film éponyme sur l’île. Ce plateau rocheux, garni de fortifications, offre une perspective unique sur Gorée.
Sur place nous avons le bonheur d’observer , posé sur une branche puis en vol, un magnifique milan à bec jaune !
Le mémorial Al Mahdi, situé au sud de l’île, témoigne de l’histoire douloureuse des millions d’Africains vendus pendant l’esclavage. Il représente un symbole poignant de cette époque sombre, rappelant aux visiteurs les souffrances endurées par le peuple africain. Autour du mémorial, de petites boutiques artisanales ajoutent une atmosphère particulière à l’endroit.
En déambulant dans les rues étroites de Gorée, on croise d’autres bâtiments emblématiques tels que l’école élémentaire Léopold Angrand, associée à une illustre lignée de personnalités goréennes, ou encore l’ancienne école normale William Ponty, témoignant du passé éducatif de l’île. Malgré les défis et les changements, Gorée reste un lieu chargé d’histoire, où chaque coin de rue raconte une partie de son passé mouvementé.
Explorer Gorée, c’est plonger dans un mélange fascinant de passé et de présent, où l’histoire se mêle à la beauté naturelle de l’île. C’est une expérience qui invite à la réflexion tout en permettant d’apprécier la magie intemporelle de cet endroit unique.
VIDEO DE L’ETAPE
REELS VILLAGE ARTISANAL DE THIES
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ANNIVERSAIRE D’ENZO – RESTAURANT LA PLAYA DAKAR
Quel moment joyeux et doux-amer que ce dîner à La Playa, à Dakar, pour célébrer les 20 ans d’Enzo ! Réunis autour d’une belle table dressée face à l’océan, nous avons partagé un repas chaleureux, baigné de rires, de souvenirs, et d’un zeste de mélancolie. C’était l’ultime soirée avant que nos chemins ne se séparent pour quelques semaines. L’air marin, les lumières tamisées du restaurant, les pieds presque dans le sable, tout semblait en harmonie avec l’émotion du moment.
Nous levons nos verres à Enzo, à ses vingt printemps, à la promesse de ceux qui débutent leur vie d’adulte avec l’élan d’un voyage, la richesse des rencontres, et cette complicité unique tissée sur la route. L’ambiance était douce et festive, les plats délicieux – poissons grillés, fruits de mer parfumés, grillades savoureuses – servis avec le sourire, dans un cadre à la fois élégant et décontracté.
Demain, nous reprenons l’avion pour aller récupérer quelques dons, embrasser nos familles et amis, et nous poser un peu. Pendant ce temps, nos deux tourtereaux, Enzo et Adèle, poursuivent leur périple vers le sud, en quête d’expériences nouvelles. Pour Adèle, une aventure unique s’annonce : un stage au cœur de la réserve de Bandia, à la rencontre des girafes, rhinocéros et antilopes, au plus près de la nature.
Le cœur un peu serré mais heureux, nous les laissons continuer leur chemin. Et déjà, nous avons hâte de les retrouver, les yeux pétillants, le carnet de bord bien rempli, pour qu’ils nous content leur odyssée à travers la brousse.
RESTAURANT BODEGA LAC ROSE

RESTAURANT LA CABANE DU PECHEUR

AUBERGE RESTAURANT MASSA MASSA THIES SENEGAL
Nichée dans une rue tranquille de Thiès, l’auberge Massa Massa est une adresse confidentielle qui mérite le détour. Tenu par un couple franco-belge, l’établissement mêle convivialité européenne et accueil sénégalais dans un décor soigné, propre et chaleureux.
Dès l’entrée, on est séduit par une décoration sobre et élégante, entre artisanat local et touches européennes, qui invite à s’attabler dans une ambiance paisible.
Côté cuisine, le chef rend hommage à ses racines. On y savoure un filet de zébu aux poivres, cuit à la perfection – saignant sur demande – et accompagné au choix de croquettes dorées ou de frites maison croustillantes. Une assiette généreuse, maîtrisée, qui rappelle les meilleures brasseries belges.
Autre spécialité à ne pas manquer : la bouchée à la reine. Servie sans croustade, elle respecte néanmoins la texture crémeuse et le goût authentique de la version traditionnelle, un clin d’œil gourmand à Liège ou Bruxelles.
Enfin, le rapport qualité-prix est au rendez-vous : 40 000 FCFA pour 4 personnes, soit environ 10 000 FCFA par convive (environ 15 €). Un tarif très raisonnable au vu de la qualité des produits et du soin apporté à chaque plat.
RESTAURANT LA MADRAGUE NGOR
Ce restaurant sur la plage de N’Gor à Dakar offre une expérience culinaire et visuelle incomparable. Dès l’arrivée, vous êtes accueilli par une atmosphère chaleureuse et une décoration soignée. Les pagaies utilisées comme séparateurs de table ajoutent une touche maritime authentique.
La piscine ensoleillée est un lieu idéal pour se détendre et profiter du soleil tout en dégustant un délicieux repas. Le menu change chaque jour de la semaine, offrant ainsi une variété de choix pour satisfaire toutes les envies. De plus, la carte propose une sélection appétissante de plats qui sauront ravir les papilles des convives.
En entrée, l’excellent crabe farci et les carpaccios de capitaine ou de bœuf sont des incontournables à ne pas manquer. En plat du jour, le poulet vermicelle et les cassolettes de poissons gratinés sont des options qui vous séduiront par leur qualité et leur saveur.
Pour accompagner votre repas, le bar propose une gamme complète de cocktails classiques, qu’ils soient avec ou sans alcool, pour une expérience gustative complète et rafraîchissante.
Que ce soit pour un déjeuner décontracté en bord de mer ou pour un dîner romantique au coucher du soleil, ce restaurant offre une expérience gastronomique inoubliable dans un cadre enchanteur.
LES LOGEMENTS
APPARTEMENT CHEZ YAMINATA YOFF DAKAR SENEGAL

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LES LEBOUS – UNE ETHNIE DU SENEGAL *
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