Lagune Gri-Gri entre mangrove et mer République Dominicaine +

Ce matin, l’air est doux, la lumière dorée glisse sur les palmiers, et nous ressentons cette excitation particulière qu’on ne connaît qu’en partant vers un lieu mystérieux. Aujourd’hui, nous embarquons pour explorer la fameuse lagune Gri-Gri, un écrin naturel niché à l’entrée de Río San Juan, près de Puerto Plata que les locaux évoquent toujours avec un petit sourire émerveillé.

Mais ce qui nous a littéralement enchantés, c’est la lagune Gri-Gri elle-même, ce trésor caché au cœur du village. À peine embarqués à bord d’une petite lancha, nous avons glissé entre les mangroves, enveloppés dans une lumière verte et vibrante, comme si nous pénétrions dans un monde secret. Des racines tordues sortaient de l’eau, les oiseaux s’envolaient à notre passage, et l’air sentait la mer, les feuilles humides, le sel et l’aventure. Chaque détour dans les canaux était une surprise, chaque cri d’oiseau une invitation à ouvrir les yeux plus grand encore.

La lagune Gri-Gri tire son nom d’un arbre tropical local, le gri-gri (Bucida buceras), qui pousse tout autour de ses rives. Ancien bras de mer transformé par un tremblement de terre, elle est aujourd’hui un écosystème à part entière. Nous avons glissé doucement sur ses eaux sombres et mystérieuses, entre les palétuviers, les racines aériennes, les reflets mouvants. Ce lieu respire la paix, la vie, le fragile équilibre de la nature.

Notre guide, un pêcheur du coin, nous a raconté que la lagune protège la côte contre l’érosion, accueille des oiseaux rares comme les hérons et les cormorans, et sert de nurserie à des poissons et crustacés. Elle joue un rôle essentiel pour toute la région. Le moindre bruissement dans les feuilles semblait nous parler, comme si la nature entière murmurait autour de nous.

Puis, soudain… la mer ouverte ! Comme une explosion de lumière après l’ombre bienfaisante des arbres. Les eaux cristallines de la Playa Caletón nous attendaient, tranquilles et chaudes, presque irréelles. Nous nous y sommes baignés avec la sensation de flotter dans une carte postale. Le sable fin glissait entre nos doigts, et les vagues nous portaient comme dans un rêve.

Un petit restaurant de plage, simple et charmant, nous a servi du poisson grillé tout juste pêché, accompagné de bananes plantains frites croustillantes, pendant que les vagues venaient lécher nos orteils. Tout avait le goût de l’instant parfait.

Cette journée à la lagune Gri-Gri restera l’un de nos plus beaux souvenirs de la République dominicaine. Un lieu à la fois sauvage et accueillant, fragile et précieux, que nous n’oublierons jamais.

Mais Río San Juan, ce n’est pas que la beauté des paysages — c’est un état d’esprit. Une manière de ralentir, de se reconnecter à l’essentiel. Nous avons échangé avec des habitants souriants, curieux, toujours prêts à nous raconter leur quotidien, leur amour pour cette terre, leur passion pour la pêche ou les fêtes locales.

Ce jour-là, après Maguante, nous n’avons pas simplement changé de décor : nous avons changé de rythme, de vibration. Río San Juan nous a rappelé la joie simple d’être là, ensemble, à découvrir, à sourire, à vivre.