Les Pedras Negras (Pungo Andongo) : un mystère géologique Angola +

Au cœur de la savane angolaise, au sud du village de Pungo-Andongo, s’élèvent les célèbres Pedras Negras – d’imposants monolithes rocheux de granit. Ce site, étendu sur plus de 50 km², se situe à environ 40 km au sud de Cacuso et 115 km à l’ouest de Malanje. Les blocs, dont certains culminent à 150–200 mètres, émergent brusquement au-dessus de la plaine verdoyante, créant un panorama presque surnaturel. À l’approche, la route s’enfonce dans la savane parsemée de baobabs et d’acacias, où paissent paisiblement des zébus; on entre alors dans un univers minéral unique.
Les Pedras Negras constituent un ensemble géologique très ancien. D’après les analyses scientifiques, il s’agit essentiellement de conglomérats sédimentaires datant du Paléozoïque (entre 359 et 541 millions d’années)
Autrement dit, ces monolithes sont composés de galets et graviers de granite cimentés par de l’argile et du sable, vestiges d’anciens cours d’eau ou plages préhistoriques. Les géologues observent que ces conglomérats sont « bien triés » et contiennent majoritairement des galets de granite. Au fil des millénaires, l’érosion a sculpté le massif : seuls les blocs les plus résistants subsistent, formant autant de « colonnes » et de « piliers » imposants. Certains auteurs décrivent également ces roches comme issues de dômes magmatiques intrusifs très anciens « résultant du magma refroidi puis érodé au fil de millions d’années ». En définitive, l’origine géologique des Pedras Negras demeure en partie un « mystère », tant leur présence (de tels conglomérats au milieu d’une vaste plaine) intrigue les spécialistes
Aujourd’hui, on distingue plusieurs ensembles ou « systèmes » de rochers dans le massif (occidental, sud, nord et sud-est), tous issus de l’extension du plateau de Cacuso. Le plus visité est le système occidental, qui entoure le village de Pungo-Andongo. Les paysages offrent un contraste frappant entre la verdure de la savane et les lignes verticales des blocs granitiques, parfois teintés de vert et rouge par les lichens. La pureté relative de l’environnement (en l’absence de pollution industrielle) permet de percevoir nettement la structure de ces roches massives.
Le site de Pungo-Andongo est chargé d’histoire. Dans la première moitié du XVIIᵉ siècle, cette région fut le cœur du royaume Ndongo (un des grands royaumes précoloniaux ambaciéens). Le village de Pungo-Andongo, parfois appelé Pungu-a-Ndongo, servait alors de capitale ou de place forte du royaume. Les gigantesques rochers offraient une protection naturelle : on s’installe le camp au pied des blocs, l’accès étant ainsi défendu par ces murs de pierre.
L’un des personnages les plus emblématiques associés au lieu est la reine Nzinga Mbande (Ana de Sousa Ginga), célèbre souveraine du Ndongo et du Matamba. Selon la tradition, elle passa par Pungo-Andongo lors de ses conflits contre les colons portugais. Une légende tenace veut que ses empreintes de pas aient été miraculeusement gravées dans la roche lors d’une fuite : surprise en train de se baigner, elle se serait élancée vers les reliefs en marquant deux profondes traces sur un des blocs. Ce mythe sert à rappeler que Nzinga est originaire de cette région.
Malgré la configuration naturelle défensive, les Portugais finirent par s’emparer de Pungo-Andongo en 1671. Après un siège d’environ neuf mois, les colonisateurs portugais prirent la place forte et détruisirent le pouvoir local. Beaucoup d’habitants furent faits esclaves et le royaume Ndongo perdit son indépendance. Les vainqueurs établirent une forteresse sur les lieux : il en subsiste des ruines, aujourd’hui envahies par la végétation, au centre du village actuel Ce vestige rappelle l’importance stratégique qu’eurent un jour les Pedras Negras – un point de passage et de résistance entre l’intérieur rural et la côte angolaise.
Aujourd’hui, l’histoire du site est célébrée lors de visites guidées et d’excursions culturelles. Les guides locaux n’hésitent pas à raconter les exploits de la reine Nzinga ou les récits de courage des guerriers d’antan. Le lieu, autrefois théâtre de batailles et de tragédies, est désormais préservé en tant que patrimoine national, faisant le lien entre l’héritage colonial, la mémoire des rois Ndongo et la République moderne d’Angola.
Les Pedras Negras sont aussi un lieu de légendes et de mysticisme. Pour les populations traditionnelles (en majorité Mbundu), ces monolithes sont investis d’une dimension sacrée. On raconte par exemple que les rochers abriteraient des esprits d’ancêtres ou de puissances de la savane. Certains blocs ont inspiré des comparaisons animales : on y voit des formes rappelant des mammifères, des oiseaux ou d’autres créatures protectrices. D’après les récits de voyageurs, l’un des rochers les plus photographiés « ressemble à un énorme hippopotame » de profil, tandis qu’un autre évoque un quelconque grand mammifère
Par ailleurs, des empreintes fossilisées dans la pierre sont présentées comme des traces surnaturelles. Selon les croyances locales, elles appartiennent à la reine Ana Nzinga, qui les aurait laissées sur les roches en fuyant les envahisseurs portugais. Ces « empreintes de la Reina Ginga » sont visibles sur place et sont considérées comme miraculeuses. Les guides racontent que, le jour où la reine se baignait dans une mare à proximité, des soldats portugais l’aperçurent. Elle se jeta alors sur les pierres, y laissant ses marques, avant de prendre la fuite.
Ces récits oraux renforcent le caractère mystérieux des Pedras Negras. Les visiteurs sont souvent saisis par le silence quasi religieux du site – seul le souffle du vent dans les fissures ou le cri lointain des oiseaux rompt l’immobilité du lieu. Ce silence, couplé aux mythes transmis de génération en génération, crée une atmosphère de sacralité. Les locaux insistent sur le respect : on y ferait parfois des offrandes ou on escaladerait les rochers en priant, croyant que des forces invisibles veillent sur ce massif. (Nous n’avons toutefois trouvé dans les sources publiées aucune description précise de rituels actuels, ces croyances demeurant majoritairement orales.)
Les anecdotes de voyage confirment que l’expérience des Pedras Negras est inoubliable. Les visiteurs évoquent souvent l’ascension aisée d’un chemin aménagé qui mène au sommet : en quelques dizaines de minutes seulement, on gagne un promontoire d’où la vue embrasse une savane infinie parsemée de villages épars. Au sommet, une drôle de curiosité naturelle attend les curieux : les fameuses empreintes de la reine Nzinga gravées dans la roche. On peut les observer aujourd’hui en se penchant dans une anfractuosité du granit, preuve selon les habitants de la présence royale ancienne.
De nombreux voyageurs notent aussi la vie animale du site. Des singes curieux sautent d’un bloc à l’autre en avertissant de notre arrivée par leurs cris, et un silence inhabituel enveloppe l’endroit une fois au sommet. Le contraste est frappant entre le vacarme de la vie quotidienne au village de Pungo-Andongo et la quiétude solennelle qui règne autour des blocs. Comme le soulignent certains récits, on n’entend alors que le souffle du vent dans les crevasses et le chant des oiseaux, donnant l’impression d’avoir pénétré un lieu hors du temps.
Enfin, l’un des plaisirs des visiteurs est de se laisser surprendre par les silhouettes des rochers. À la lumière changeante du soleil, on peut voir un éléphant couché ici, un oiseau fantastique là – autant d’illusions d’optique que la roche met en scène. Un blogueur voyageur note par exemple que « les Pedras Negras, ces rochers noirs sculptés par le temps, sont spectaculaires et fantastiquement arrondis, comme sortis d’un film d’animation ». Cette dimension ludique ajoute une touche d’émerveillement à la visite.
En somme, la découverte des Pedras Negras mêle histoire, science et magie. En quelques heures de randonnée, on contemple non seulement un extraordinaire phénomène géologique, mais on « ressent » aussi le poids des siècles : la lutte des anciens rois Ndongo, l’aura de la reine Nzinga, la force des croyances ancestrales. C’est cette riche confluence de géologie, d’histoire et de légendes qui fait de Pungo-Andongo un site emblématique et inoubliable d’Angola.
FAUNE ET FLORE
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RESTAURANT DE L’HOTEL NUMINA

Rien d’exceptionnel au restaurant de l’hôtel Numina. Comme souvent en Angola, la carte est séduisante au premier regard, mais la réalité de la disponibilité réduit vite les choix. Finalement, nous nous retrouvons presque toujours autour des mêmes plats : le bife à la portugaise, le bitoque ou encore le febra de porco. Ce dernier, une côte de porc grillée, est présenté à la manière des bitoques, avec une assiette généreuse de riz blanc, quelques légumes et des frites. Simple et nourrissant, mais sans grande finesse. Aucun des poissons mentionnés à la carte n’était disponible, ce qui a laissé une petite déception. Quant à la viande, elle n’était pas des plus tendres – une expérience assez fréquente lors de nos repas en Angola.
En revanche, le service compense largement par son sourire et sa gentillesse. Le personnel, attentif sans être envahissant, crée une atmosphère agréable où l’on se sent bien accueilli, même si la cuisine reste basique. Pour un dîner après une journée de route ou d’excursion, cela reste amplement suffisant.
À noter aussi le petit déjeuner inclus dans le prix de la chambre : copieux et varié. Cacahuètes, avocat, ananas juteux, bananes sucrées, plantain vapeur, sans oublier une belle omelette au jambon et au fromage accompagnée de pain frais. Un repas du matin particulièrement généreux, qui laisse une bonne impression et compense les limites du restaurant le soir.
Restaurant Triangulo Malanje
Nous arrivons à Malanje en début d’après-midi après plusieurs heures de route. C’est le moment idéal pour une halte : nos réservoirs de gasoil crient famine, nos portefeuilles réclament un renouvellement de billets et nous avons quelques courses à faire au Shoprite du centre-ville. Nous nous arrêtons dans une station-service animée pour faire le plein, puis retirons du cash à un distributeur à proximité. Après avoir acheté de l’eau, des fruits et quelques biscuits au Shoprite, nous décidons qu’il est grand temps de déjeuner.
Nous choisissons le restaurant Triângulo, situé au cœur du centre-ville de Malanje. Sur Internet et dans les guides de voyage, Triângulo est vanté comme un établissement moderne et sophistiqué, à la croisée des cuisines angolaise et européenne. À notre arrivée cependant, nous découvrons un lieu plus modeste que prévu : la façade est discrète et le décor intérieur apparaît simple, avec des tables en bois et des nappes à motifs colorés. Un long comptoir central propose le buffet, mais c’est le serveur qui sert chaque assiette à table — pas de service à volonté comme on pourrait l’imaginer.
Le buffet offre quelques plats traditionnels de qualité correcte, sans grande prétention gastronomique. Devant nous, un cuisinier présente un poulet grillé, du boeuf en sauce aux épices, un poisson grillé mariné, du riz blanc parfumé, du funge de manioc et des légumes mijotés. Les parfums s’élèvent : huile de palme, épices piquantes, herbes aromatiques. Chaque bouchée est un délicieux compromis et nous découvrons que le prix est imbattable : nous payons seulement 6 000 AOA par personne pour tout le repas.
L’ambiance au Triângulo est chaleureuse et décontractée. Quelques autres clients locaux discutent paisiblement autour de leurs assiettes, et une musique angolaise diffusée faiblement dans la salle résonne à peine au-dessus des cliquetis des couverts.
Nous quittons Triângulo le ventre plein et le cœur léger. La note — seulement 6 000 AOA chacun — nous paraît totalement imbattable et nous échangeons un sourire complice en sortant. Dehors, le soleil commence à décliner sur la place animée du centre-ville. Nous reprenons la route, satisfaits d’avoir partagé ce moment simple mais chaleureux ensemble et heureux d’avoir découvert ce petit coin authentique au centre de Malanje.
La Pousada Calandula
Nous profitons lors de notre visite des chutes de Calandula, sur la rive gauche, d’un moment de détente au site superbe de la Pousada Calandula. Nichée face à l’un des panoramas les plus impressionnants d’Angola, cette adresse offre un cadre absolument magnifique, idéal pour savourer une pause déjeuner après l’émerveillement des cascades.
L’endroit respire la tranquillité : les terrasses ouvrent sur une vue saisissante, la végétation environnante apporte une fraîcheur bienvenue, et l’accueil des équipes contribue à cette atmosphère hors du temps. Pour ceux qui souhaitent s’y installer plus longuement, il est vivement conseillé de contacter la pousada en avance, afin de garantir un service optimal : piscine propre et prête à accueillir les voyageurs, menu complet et chambres préparées avec soin.
Lorsque le nombre de convives le permet, un buffet très copieux de cuisine locale et lusophone est proposé. Pour environ 55 000 Kz par personne (≈55 €), on y déguste un assortiment de plats typiques : feijoada (ragoût de haricots à la viande), calulu (poisson en sauce manioc), ailes de poulet BBQ ou encore picanha de bœuf grillée. L’ambiance est rustique et conviviale, avec une vue directe sur les chutes depuis la salle ou l’esplanade.
C’est la seule vraie cantine du site, ce qui en fait un lieu de rencontre naturel entre visiteurs de passage. Certes, les prix sont supérieurs à ceux de Malanje, mais cela se justifie par l’isolement du lieu et par la possibilité d’apprécier un repas chaud et complet sans avoir à reprendre la route. En soirée, le bar de la pousada propose aussi des snacks et des cocktails simples, parfaits pour prolonger l’expérience dans une atmosphère détendue.
Bien sûr, nous sommes dans une région reculée de l’Angola, où les difficultés d’approvisionnement font partie du quotidien. Mais c’est précisément ce qui rend l’expérience plus authentique : chaque repas servi, chaque sourire offert, témoigne d’un réel effort pour satisfaire les visiteurs dans un contexte parfois exigeant. Loin d’être un inconvénient, cette simplicité donne à l’escapade une dimension unique.
Et même si le Wi-Fi n’est pas disponible pour les enfants, qu’importe : la nature devient ici le plus bel écran, et l’aventure le meilleur des divertissements. Entre la baignade, les jeux en plein air et l’émerveillement devant les chutes, il y a mille façons de profiter de ce coin de paradis sans avoir besoin d’être connecté.
Un séjour à la Pousada Calandula, c’est une invitation à ralentir, à savourer l’instant présent et à se laisser porter par la beauté spectaculaire de la région. Une option aussi pour y passer la nuit — même si, pour notre part, nous avons finalement choisi de prolonger notre séjour à l’hôtel Numina.
LES LOGEMENTS
HOTEL NUMINA
** À notre arrivée à Calandula, nous nous installons à l’hôtel Numina.**
Récemment repris et entièrement rénové, l’hôtel Numina propose un confort remarquable à des tarifs très raisonnables.
Nous logeons dans une chambre double spacieuse, avec petit salon, frigo, armoire et salle de bains équipée d’une baignoire et d’eau chaude — luxe bien mérité après la route. Le prix, 30 000 AOA la nuit pour deux personnes, inclut un petit déjeuner copieux.
L’établissement offre aussi un service complet : piscine ensoleillée toute la journée, bar, restaurant, spa, service de conciergerie, internet, blanchisserie et parking privé Hotel Numina.
L’ambiance y est soignée, élégante et accueillante.
Seul petit bémol : la literie est très ferme et les oreillers trop mous — un détail qui ne vient pas troubler notre expérience. A
près tout, l’esprit de l’aventure est de passer outre ces petites imperfections !
LES LIENS VERS LES PHOTOS
J 1140 de Luanda à Calandula Angola
J 1140 Hotel Numina Calandula Angola
J 1140 RESTAURANT Hotel Numina Calandula Angola
J 1140 Les Chutes de Calandula Angola
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J 1142 Nutrition et interventions dans la province de Malanje Angola
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LES LIENS
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