Lyciet féroce Lycium ferocissimum , le buis africain ou buis épineux +
À Oualidia, au Maroc lors de notre promenade, nous avons découvert une plante fascinante : le Lycium ferocissimum, également connu sous les noms de buis africain ou buis épineux. Cet arbuste appartient à la famille des Solanacées (Solanaceae) et est originaire d’Afrique du Sud. Il a été décrit pour la première fois en 1854 par le botaniste britannique John Miers dans les Annals and Magazine of Natural History, à partir de spécimens collectés à Uitenhage en Afrique du Sud.
Le Lycium ferocissimum est un grand arbuste qui peut atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur. Il se distingue par ses branches densément couvertes d’épines de longueurs variées, lesquelles prennent la forme de robustes « épines », une caractéristique qui le différencie de la plupart des autres espèces de lyciets, à l’exception de Lycium amoenum. Ses feuilles, de forme ovale, mesurent de 10 à 40 millimètres de long et de 4 à 10 millimètres de large. Leur forme largement obovale ou elliptique permet de distinguer cette espèce de nombreuses autres, dont les feuilles tendent à être plus étroites.
Les fleurs solitaires émergent des aisselles des feuilles. Elles présentent une corolle en forme d’entonnoir, dotée de grands lobes réfléchis de couleur violet pâle. Le calice, tubulaire, entoure la majeure partie de la corolle, ce qui constitue une autre caractéristique distinctive, partagée avec Lycium pumilum. Le calice, mesurant au moins les deux tiers de la longueur de la corolle, aide également à identifier cette espèce parmi ses congénères.
Originaire des provinces du Cap-Occidental et du Cap-Oriental en Afrique du Sud, le Lycium ferocissimum préfère les sols sablonneux le long de la côte sud de cette région. Bien qu’il soit principalement localisé dans ces zones, il a été introduit dans de nombreuses autres régions, notamment en Afrique du Sud, ailleurs sur le continent africain jusqu’au Maroc, ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, où il s’est naturalisé. Il est d’ailleurs répertorié sur la liste des mauvaises herbes d’importance nationale en Australie et classé comme mauvaise herbe nuisible aux États-Unis, en raison de son caractère envahissant.
À Oualidia, ce buisson épineux attire particulièrement l’attention en raison de l’énorme population d’escargots qui s’y réfugie. Ces mollusques, cherchant un abri contre les conditions difficiles des environnements côtiers, se regroupent en grand nombre sur les branches du Lycium ferocissimum. Le contraste visuel entre les coquilles blanchâtres des escargots et le feuillage gris-vert de la plante est saisissant. Cette interaction illustre le rôle écologique de cette plante, qui offre un microhabitat sécurisé à ces créatures tout en s’adaptant parfaitement aux conditions arides et ventées des côtes marocaines.
L’observation de cette plante au caractère si particulier, à la fois par sa robustesse, ses épines défensives et son interaction avec les escargots, constitue une belle illustration de la richesse et de la complexité des écosystèmes côtiers de Oualidia. Elle témoigne également de l’équilibre délicat entre les espèces dans ces environnements hostiles, où chaque élément joue un rôle essentiel dans la dynamique naturelle.