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Pondichéry, l’Inde au parfum de France Inde du Sud +

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De Mahabalipuram à Pondichéry : entre divinités, charbon de bois et mémoire coloniale

Nous quittons Mahabalipuram pour prendre la route vers Pondichéry, une centaine de kilomètres plus au sud, toujours le long du golfe du Bengale. La route est bien droite, longeant la côte mais en retrait : la mer se devine plus qu’elle ne s’aperçoit. Ce sont les campagnes qui occupent le regard, paisibles, ponctuées de champs cultivés et de scènes de vie agricole.

Par endroits, on traverse de vastes marais salants, scintillant au soleil, où des silhouettes s’affairent à récolter le sel. Dans les villages, le décor devient plus bigarré encore : les temples aux façades éclatantes, hérissés de gopurams peints de mille couleurs, se dressent au bord de la route comme des phares spirituels. À côté, d’immenses statues surgissent, représentant des divinités anciennes de la religion védique, encore vénérées deux millénaires après leur apparition. Ces figures géantes, polychromes, gardent les carrefours et impressionnent par leur vitalité.

Le voyage est aussi ponctué de visions plus modestes, mais non moins fascinantes : au bord du chemin, des fabriques de charbon de bois s’activent. Le bois y est soigneusement empilé, enflammé, puis recouvert de terre pour se consumer lentement jusqu’à devenir charbon. Des fumées bleutées s’élèvent, se mêlant à la chaleur du jour.

Puis la route nous conduit vers Pondichéry, ce nom qui, avec Yanaon (Yanam), Karikal, Mahé et Chandernagor, reste gravé dans la mémoire de générations d’écoliers, rappelant les anciens comptoirs français en Inde. Depuis 1954, l’aventure coloniale française y est officiellement close. Oubliée ? Pas vraiment.
Dans la « ville blanche », les rues portent encore les noms d’autrefois : Romain Rolland, La Bourdonnais, Saint Louis… Les policiers arborent toujours le képi, et la langue française subsiste, portée par une communauté franco-pondichérienne, par le Lycée français, par les instituts culturels et même certaines maisons d’édition.

La promenade a des airs de nostalgie coloniale : entre la statue de Jeanne d’Arc, immobile et fière, et les maisons créoles aux façades pastel, le voyageur a l’impression de marcher dans une Inde métissée, où résonne encore l’écho de la France d’outre-mer.

Premiers pas à Pondichéry : entre mémoire coloniale et effervescence contemporaine

Nous entamons notre découverte de Pondichéry par la visite d’une fabrique de papier artisanal, héritage d’un savoir-faire ancien aujourd’hui réinventé à travers le recyclage de fibres naturelles. Les artisans transforment le coton et les végétaux en feuilles épaisses, parfois incrustées de fleurs séchées, destinées à la calligraphie ou à l’édition artistique. Ce geste minutieux, transmis de génération en génération, reflète la continuité entre traditions locales et influences françaises, car le papier artisanal fut longtemps utilisé pour la correspondance officielle et religieuse dans cette enclave coloniale.

Le temple de Ganesha nous plonge ensuite au cœur de l’hindouisme vivant. La foule bigarrée, les prières chantées, l’encens, les fleurs de jasmin et les offrandes de noix de coco composent une atmosphère vibrante. L’éléphant sacré bénit les fidèles à l’entrée, perpétuant une coutume à la fois religieuse et sociale. Le temple, avec ses fresques colorées et ses statues foisonnantes, contraste fortement avec la rigueur coloniale des avenues proches : il rappelle que, malgré l’héritage européen, Pondichéry reste avant tout une cité indienne.

Plus loin, l’église Notre-Dame des Anges et la basilique du Sacré-Cœur de Jésus témoignent de la volonté des missionnaires français de doter la colonie d’un visage chrétien. La première, élégante et lumineuse, conserve un charme méditerranéen, tandis que la seconde impressionne par son architecture néo-gothique et ses vitraux colorés qui projettent des halos de lumière sur les fidèles. Ces édifices rappellent l’époque où Pondichéry était un laboratoire de la politique coloniale française en Inde, souvent en concurrence avec la domination britannique.

Mais au-delà des monuments, Pondichéry vit aujourd’hui de cette dualité. Dans le quartier blanc, les maisons aux volets bleus et aux murs ocres rappellent la Provence, et les rues portent des noms familiers : rue Dumas, rue Romain Rolland, rue de la Marine. On y croise encore une petite communauté francophone, composée de familles métisses, de retraités français et de jeunes étudiants attirés par l’Alliance française, qui reste un centre culturel majeur, organisant cours de langue, concerts et expositions.

À quelques kilomètres, Auroville incarne une autre facette de l’héritage franco-indien. Fondée en 1968 par Mirra Alfassa, « la Mère », compagne spirituelle de Sri Aurobindo, cette cité expérimentale attire aujourd’hui des milliers de résidents venus du monde entier. Son Matrimandir, sphère dorée monumentale au cœur d’un vaste parc, symbolise la quête d’unité universelle. De nombreux visiteurs associent leur séjour à Pondichéry à une incursion dans cette communauté utopique, où l’architecture futuriste côtoie les projets d’agriculture durable et d’énergies renouvelables.

Cette dimension internationale nourrit le dynamisme touristique de Pondichéry, qui séduit autant par son héritage colonial que par son atmosphère cosmopolite. Cafés aux accents parisiens, librairies françaises, hôtels de charme installés dans d’anciennes demeures coloniales cohabitent avec les bazars indiens, les marchés d’épices et les échoppes de saris chatoyants. La ville vit ainsi au rythme d’un double héritage : la mémoire de la colonisation, encore visible dans la pierre, et l’énergie d’une Inde moderne et créative.

Mahabalipuram : trésors sculptés du Tamil Nadu Inde

Nous quittons Madras avant l’aube, embarqués dans la fraîcheur relative d’un matin encore calme en direction de Mahanalipuram. À 6 h 30, la route s’allonge devant nous : en une heure et demie environ la côte se rapproche, la mer commence à briller et, peu à peu, l’horizon se découpe sur la silhouette des premiers rochers. Partir si tôt n’est pas qu’un caprice : c’est la meilleure façon d’échapper à la chaleur, d’avoir les sites pour nous quelques instants, et d’apprécier la lumière rasante qui révèle chaque sculpture.

Mahabalipuram — ou Mamallapuram, nom sous lequel elle figure dans de nombreuses sources — est née en bordure du golfe du Bengale, au cœur du royaume des Pallava. Ce fut un grand port, un point d’échange entre l’Inde du Sud et l’océan Indien, et les monuments qui s’y dressent témoignent d’un âge d’or artistique : sanctuaires rupestres, grottes décorées, temples taillés à même le rocher et bas-reliefs colossaux. Ici, la pierre n’est pas simplement dressée : elle raconte des mythes, des batailles, des sacrifices et la vie quotidienne d’il y a un millénaire.

Sur les traces de Nataraja : Chidambaram, sanctuaire sacré du Tamil Nadu

Nous continuons à descendre vers le sud, depuis Pondichéry en direction de Chidambaram, en traversant les villages et les campagnes du sud de l’Inde, croisant de temps à autres des chars à bœufs. Leurs cornes sont peintes ici aux couleurs de l’Inde, les seules autorisées. Mais durant les élections la tentation est grande de les colorier aux couleurs de son parti politique…

Ici encore les anciens dieux, véritables géants colorés (toutes les couleurs sont par contre ici autorisées) sont omniprésents en retrait de la grand route, sur les places des villages, avec à leurs pieds les offrandes des villageois. Quelques marais salants le long du chemin, des charrettes remplies de foin, des villages avec la toiture traditionnelle en chaume, des murs d’enceinte ajourés pour laisser passer l’air et rafraichir la maison, des habitants en costume traditionnel (lui aussi très coloré), des salons de coiffure pittoresques, mais aussi parfois de la paille et du riz renversé sur le chemin (pour que les voitures l’écrasent les rendant ainsi comestibles pour le bétail) ponctuent le trajet

Le Temple de Gangaikondacholapuram : la splendeur oubliée des Chola

En quittant Chidambaram pour rejoindre Tanjore, nous empruntons une route champêtre, loin des grands axes. Entre rizières et villages paisibles, une halte s’impose à Gangaikondacholapuram, un site encore méconnu mais d’une beauté saisissante. Perdu dans la quiétude de la campagne tamoule, ce temple semble presque hors du temps, comme une relique précieuse endormie depuis près d’un millénaire.

Ce sanctuaire fut édifié au XIe siècle par Rajendra Chola Ier (1012-1044), fils du grand Rajaraja Chola, bâtisseur du temple de Brihadishwara à Tanjore. Souverain ambitieux et conquérant redoutable, Rajendra fit étendre son empire jusqu’au Gange au nord et jusqu’à l’Asie du Sud-Est par-delà l’océan. Pour commémorer sa victoire sur les royaumes du nord, il fit rapporter des jarres d’eau sacrée du Gange et bâtit une nouvelle capitale : Gangaikondacholapuram, littéralement « la ville du Chola qui a conquis le Gange ».

Aujourd’hui, il ne reste de cette capitale prestigieuse qu’un village modeste et ce grand temple dédié à Shiva, joyau d’architecture et de symbolisme.

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LES LOGEMENTS

Séjour au Kailash Beach Resort, entre lagon et histoire

À notre arrivée, nous nous installons au Kailash Beach Resort, situé à une douzaine de kilomètres au sud de Pondichéry. Après avoir quitté la route principale, il suffit de tourner à gauche et de poursuivre trois kilomètres vers la mer pour atteindre ce havre de paix. Niché dans un petit village côtier où la rivière se jette dans l’océan en formant un lagon d’une grande beauté, l’endroit dégage un charme particulier.

Le concept de cet établissement est original : il ne s’agit pas seulement d’un hôtel, mais d’un lieu de découverte culturelle. On peut y suivre des cours de langue, de danse, de musique ou de cuisine indienne, et profiter également de massages traditionnels. Le tout s’organise autour d’une vaste piscine, dans un cadre paisible.

Non loin de là, l’ancien village de pêcheurs de Puddukuppam, datant de l’époque Chola (IXe-XIIe siècles), rappelle l’importance historique de la région. Situé à proximité de l’estuaire de la rivière Chunambar et de l’océan Indien, ce village bénéficie d’un environnement écologique exceptionnel. À quelques kilomètres, on peut également découvrir les ruines romaines d’Arikkemedu, témoignage fascinant d’échanges commerciaux vieux de deux millénaires. Entre Puddukuppam et Poornankuppam — grenier à riz de la région — se dresse ainsi le Kailash Beach Resort, premier établissement de ce genre dans l’État de Pondichéry.

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