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Pushkar, la ville aux 400 temples et au lac sacré INDE +

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Nous quittons Jaipur aux premières lueurs du jour, laissant derrière nous les murs ocres et les palais rosés de la ville pour prendre la route en direction de Pushkar, petite cité sacrée lovée entre les collines arides du désert et les eaux paisibles de son lac mythique. La route serpente sur environ 150 kilomètres, soit un peu plus de trois heures de trajet, traversant des paysages de plus en plus secs et rocailleux à mesure que nous approchons de la région du Shekhawati.

Au fil des kilomètres, l’agitation urbaine de Jaipur cède la place à une campagne paisible, ponctuée de villages rajasthanais traditionnels. Des troupeaux de chèvres croisent parfois notre chemin, guidés par des bergers en turban rouge, tandis que des femmes aux saris éclatants marchent en équilibre, portant sur leur tête des jarres en terre ou des ballots de fourrage. De temps à autre, une charrette tirée par un chameau traverse la route, silhouette intemporelle sur fond de collines dorées. C’est une plongée dans un Rajasthan plus rural, plus secret, où les paysages vibrent d’une beauté brute et silencieuse.

L’arrivée à Pushkar est marquée par un changement d’atmosphère. L’agitation laisse place à une douceur presque spirituelle. Cette ville, unique en son genre, est l’une des plus anciennes de l’Inde. Entourée de collines, elle s’organise autour de son lac sacré, né — selon la légende — d’un pétale de lotus tombé des mains de Brahmâ, le dieu créateur. C’est d’ailleurs ici que se trouve l’unique temple dédié à Brahmâ dans tout le sous-continent, ce qui fait de Pushkar un haut lieu de pèlerinage pour les hindous.

Nous traversons les ruelles animées, bordées de ghats et de temples, jusqu’à notre lieu d’hébergement : le Pushkar Palace. Posé en bordure immédiate du lac, ce palais du XIXe siècle, autrefois résidence royale, a été transformé en un hôtel au charme suranné. Sa façade blanche se reflète dans les eaux du lac, et ses balcons ajourés offrent une vue panoramique sur les ghats et les collines environnantes.

En franchissant le portail du Pushkar Palace, nous pénétrons dans un monde à part. Les hauts plafonds, les vitraux colorés, les meubles anciens en bois sombre, les tentures aux motifs floraux, tout ici évoque le faste princier et l’élégance des époques révolues. Nous sommes accueillis avec un collier de fleurs et un tikka traditionnel sur le front, avant d’être conduits à nos chambres, vastes, baignées de lumière, avec de grandes fenêtres ouvrant sur le lac. Dès cet instant, le temps semble ralentir.

Pushkar n’est pas une ville comme les autres. C’est une ville de dévotion, mais aussi de tolérance, où l’on croise sadhus couverts de cendres, voyageurs spirituels, musiciens errants, et familles hindoues venues faire leurs ablutions au lever du soleil. L’air y est empreint d’encens, de chants et de prières. Notre aventure à Pushkar ne fait que commencer, et déjà, nous sentons que cette étape aura quelque chose de profondément intime et inoubliable.

SADAR BAZAAR

À peine installés dans notre hôtel au bord du lac, nous nous dirigeons avec curiosité vers l’un des lieux les plus emblématiques de Pushkar : le temple du Sadar Bazaar. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un temple au sens strict du terme, cette expression désigne ici le cœur vibrant du marché principal de la ville, bordé de nombreux petits sanctuaires, d’échoppes anciennes, et d’un entrelacs de ruelles animées où spiritualité et commerce se mêlent avec naturel.

Dès les premiers pas dans cette artère colorée, une ambiance envoûtante nous enveloppe. L’air est saturé de parfums d’encens, de jasmin et de masala chaud. Les clochettes suspendues aux temples tinteraient presque à chaque souffle de vent. Les marchands, installés sur de petits tapis ou dans des boutiques étroites, présentent leurs trésors avec le sourire : bijoux en argent, étoffes brodées, encens, flacons d’huile essentielle, bols chantants, poudres colorées destinées aux rituels hindous.

Au fil de notre déambulation, nous tombons sur de petits temples discrets mais chargés d’émotion. Certains sont dédiés à Vishnou ou à Shiva, d’autres à Lakshmi ou Ganesha. Les fidèles y entrent pieds nus, les mains jointes, déposent quelques pétales de souci ou un peu de sucre, puis ressortent paisiblement, le front marqué d’un tilak orangé. Ce va-et-vient crée une atmosphère fluide, rythmée, comme une prière en mouvement au cœur du marché.

Nous nous arrêtons un instant pour goûter un lassi servi bien frais dans une coupe en terre cuite, avant de reprendre notre exploration. Un peu plus loin, un vieil homme joue de la flûte à cobra, entouré de paniers d’osier d’où émergent, à intervalles irréguliers, des serpents au balancement hypnotique. La scène est fascinante, presque irréelle — un rappel vivant de ces images de l’Inde éternelle.

Le Sadar Bazaar, plus qu’un simple lieu de shopping, est une immersion dans l’âme de Pushkar. C’est là que bat le cœur de la ville, entre spiritualité, artisanat, scènes de vie quotidienne et traditions millénaires. En quelques mètres à peine, nous avons eu l’impression de remonter le temps, de partager un fragment d’éternité, entre les ombres des temples et les lumières éclatantes des échoppes.

LES GHATS

Après cette première immersion sensorielle dans le tumulte du Sadar Bazaar, nous laissons derrière nous les échoppes bruissantes pour nous diriger vers les ghats sacrés de Pushkar, au bord du lac mythique. Très vite, le rythme s’apaise. À mesure que nous approchons de l’eau, les sons se font plus feutrés, comme si la ville elle-même baissait la voix par respect pour ce lieu chargé de spiritualité.

Le lac de Pushkar, considéré comme l’un des plus sacrés de l’hindouisme, est entouré de 52 ghats — ces larges escaliers de pierre descendant jusqu’à l’eau, où les pèlerins viennent se baigner, prier ou offrir des rituels. Nous accédons d’abord au Varaha Ghat, l’un des plus anciens, dominé par des temples à l’architecture effilée et des colonnades où se regroupent les sadhus, drapés dans leurs tuniques safranées.

Des femmes en saris éclatants descendent lentement les marches, petites lampes à huile ou offrandes de fleurs à la main. Leurs gestes sont précis, silencieux. Les hommes, torse nu, récitent des mantras, plongent dans l’eau en formant des éclaboussures rituelles, puis s’asseyent en tailleur, yeux fermés, tournés vers l’orient.

Nous longeons les berges, passant du Brahma Ghat, réputé pour être le plus sacré car situé à proximité directe du temple de Brahma, au Gandhi Ghat, où une partie des cendres du Mahatma fut dispersée. Les noms seuls suffisent à rappeler l’importance historique et spirituelle du lieu. Le long du chemin, des prêtres nous abordent, proposant des cérémonies de purification ou des bénédictions personnalisées avec fleurs, riz et cordelettes rouges.

L’atmosphère est intense, mystique sans être pesante. Les clapotis de l’eau, les tintements de cloche, les appels des pandas (prêtres), les chants lointains se fondent dans un même souffle sacré. Tout invite à la contemplation. À certains moments, le silence s’impose de lui-même, comme si le lieu demandait qu’on le ressente plutôt qu’on le décrive.

Au coucher du soleil, la lumière dorée glisse sur la surface paisible du lac, et les silhouettes se détachent en ombres fines sur les marches. Des lampes flottantes sont déposées sur l’eau ; elles dérivent doucement, traçant de petites traînées lumineuses. C’est alors que débute l’aarti du soir, une cérémonie collective au cours de laquelle les dévots chantent, frappent dans leurs mains et élèvent vers le ciel des plateaux de flammes. Nous sommes là, simples témoins, saisis par la beauté de ce moment hors du temps.

Les ghats de Pushkar ne sont pas un décor, ce sont des lieux vivants, où chaque pierre, chaque marche, chaque reflet sur l’eau semble habité par la foi, les prières et les espoirs de millions d’âmes. Et en ce jour, ils nous ont accueillis comme l’un des leurs.

Dargah Sharif : le sanctuaire de la paix à Ajmer

Au matin, quittant la douceur mystique de Pushkar, nous entamons la courte traversée vers Ajmer, distante d’à peine une trentaine de kilomètres. La route serpente à travers les collines arides du Rajasthan, dévoilant un paysage de rocailles dorées et de villages épars. À l’approche de la ville, le paysage change peu à peu : plus dense, plus animé, Ajmer vibre d’une ferveur toute particulière. Car ici, l’on pénètre dans un haut lieu de pèlerinage musulman, un creuset spirituel où se mêlent les cultures et les croyances.

Notre première halte est le Dargah Sharif, sanctuaire soufi dédié à Khwaja Moinuddin Chishti, saint vénéré dans toute l’Inde pour son message d’amour, de paix et d’universalité. L’approche se fait à pied, dans une ruelle étroite et bouillonnante d’humanité : des marchands de roses, de châles et d’encens bordent le chemin, tandis que les appels des vendeurs se mêlent aux psaumes récités par les pèlerins. Certains viennent de très loin, parfois à pied, pour déposer ici leurs vœux et leur gratitude.

Nous franchissons le portail de marbre blanc, sculpté de calligraphies arabes et persanes, avant de pénétrer dans la vaste cour du sanctuaire. Il règne une effervescence étonnamment calme. Des femmes voilées allument des cierges, des hommes déposent des bouquets de roses rouges sur le tombeau recouvert de tissus brodés d’or. Le mausolée lui-même, orné de dômes argentés et de treillis ouvragés, dégage une impression de solennité vivante. On y prie en silence ou en chantant des qawwalis — ces chants soufis envoûtants qui montent parfois du cœur de la cour, portés par les voix rauques des fidèles. L’atmosphère y est dense, vibrante, et profondément émotive.

Nous sortons de ce havre de spiritualité pour rejoindre un autre joyau, plus ancien mais tout aussi fascinant : la mosquée Adhai Din Ka Jhonpra. Son nom énigmatique — qui signifie littéralement « la hutte de deux jours et demi » — viendrait, selon la légende, d’un défi lancé aux artisans de la construire en un temps record, ou encore d’une fête religieuse ayant duré deux jours et demi sur ce lieu.

En approchant de ce monument étonnant, c’est d’abord l’imposante façade ajourée, taillée dans le grès rouge, qui nous saisit. Elle semble surgir des âges, ornée de calligraphies arabes, motifs floraux et arabesques délicates. L’intérieur, aux colonnades finement sculptées, révèle un passé complexe : ancien temple hindou ou jaïn, transformé en mosquée par Qutb-ud-din Aibak au XIIe siècle, le lieu conserve les traces de ces différentes époques. Les colonnes aux bases massives, les linteaux travaillés de motifs floraux et figures humaines, contrastent avec les versets du Coran gravés sur les murs. Le tout forme un chef-d’œuvre d’architecture indo-islamique, unique en son genre, comme suspendu entre deux mondes.

Le silence qui y règne est presque irréel, troublé seulement par le chant lointain des muezzins ou le pas feutré d’autres visiteurs. Nous restons longtemps sous ces arcades, admirant la lumière qui filtre entre les colonnes et semble animer la pierre.

Notre visite à Ajmer, bien que brève, nous aura plongés dans une Inde différente : celle du soufisme, des conquêtes mogholes, de la piété partagée entre confessions. Un monde fait de mystère, de foi vibrante et de beauté architecturale. En reprenant la route vers Pushkar, le contraste entre les deux villes nous apparaît comme un miroir parfait de l’âme indienne : unie dans sa diversité, forte de son histoire et toujours ouverte à la transcendance.

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LES LOGEMENTS

 PUSHKAR PALACE

Installé sur les rives paisibles du lac sacré, le Pushkar Palace Hotel est bien plus qu’un simple lieu d’hébergement : c’est une plongée directe dans l’élégance et la grandeur du Rajasthan princier. Ancienne résidence royale construite au XIXe siècle par la famille de Maharaja Man Singh, ce palais a conservé son âme aristocratique tout en s’ouvrant aux voyageurs du monde entier. Y séjourner, c’est s’offrir une parenthèse hors du temps.

Dès que l’on franchit la grande porte à arcs sculptés, on est saisi par la beauté de l’architecture : une symphonie de colonnades, de balcons en pierre ajourée, de dômes élancés et de fenêtres ornées de vitraux colorés. Les murs en chaux blanche se parent, ici et là, de fresques florales délicates ou de motifs géométriques inspirés de l’art moghol et rajpoute. Les couloirs sont vastes, bordés de tapis persans, de lustres anciens et de portraits de maharajas aux regards énigmatiques. L’hôtel tout entier est une galerie vivante, qui respire l’histoire et le raffinement.

Les chambres, vastes et lumineuses, offrent une vue imprenable sur le lac de Pushkar et ses ghats toujours animés. Certaines disposent même de balcons privés, parfaits pour admirer les processions religieuses au lever du soleil ou observer les reflets dorés du crépuscule dans l’eau. À l’intérieur, le mobilier mêle bois sculpté, étoffes chatoyantes et confort moderne, dans un savant équilibre entre tradition et bien-être.

Mais ce qui nous a le plus émerveillés, c’est sans doute la piscine du Pushkar Palace. Creusée au cœur du jardin intérieur, elle semble surgir d’un rêve d’Orient. Bordée de colonnes et de tonnelles ombragées, entourée de bougainvilliers en fleurs, elle offre un contraste saisissant avec la chaleur du désert. Plonger dans cette eau claire au retour d’une promenade dans les rues de la ville, c’est une véritable bénédiction. Autour, des transats accueillants, des coussins colorés, et toujours ce calme presque sacré qui caractérise l’atmosphère de Pushkar.

Les espaces communs — salons de lecture, terrasses panoramiques, patios fleuris — invitent à la contemplation ou à la rêverie. Le restaurant, installé sous une grande véranda face au lac, propose une cuisine raffinée, alliant recettes traditionnelles végétariennes du Rajasthan, tandooris savoureux, et douceurs aux épices locales.

Le Pushkar Palace, c’est donc une expérience complète : un voyage dans le temps, un écrin de fraîcheur et de beauté au cœur du désert, un sanctuaire de calme à deux pas de l’effervescence spirituelle de la ville. Le choix de s’y installer n’est pas seulement pratique : c’est une manière de vivre pleinement la magie de Pushkar, entre faste royal et sérénité mystique.

LIEN VERS LES PHOTOS 

INSTALLATION AU PUSHKAR PALACE INDE

SADAR BAZAAR PUSHKAR INDE

LES GHATS DE PUSHKAR INDE

Dargah Sharif : le sanctuaire de la paix à Ajmer PUSHKAR INDE

LES LIENS

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