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TOLEDE  » La Ville aux 3 Cultures » – ESPAGNE *

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INTRODUCTION A TOLEDE

À environ 70 km de Madrid, je contemple soudain l’apparition de Tolède, qui domine la plaine sur un énorme bloc rocheux défiant l’espace alentour. Les crêtes des collines se dessinent en arrière-plan, tandis que plus loin, les sierras teintées de pourpre et de violet se dévoilent au déclin du jour. De sa colline, la ville ancienne règne majestueusement sur les eaux tranquilles du Tage qui s’écoulent en contrebas

POUR RETROUVER TOUTES LES PHOTOS de TOLEDE – hormis celles présentes sur ce blog – SUIVEZ LE LIEN : J145 – TOLEDEALCAZAR DE TOLEDE CATHEDRALE DE TOLEDEEGLISE SAN ROMANEGLISE SANTO TOME MONASTERE DE LOS REYES

Autrefois capitale du royaume espagnol, Tolède est aujourd’hui la capitale de la communauté de Castille-La Manche et compte plus de 83 000 habitants. Cette cité métissée, surnommée « la ville des trois cultures », mélange les styles architecturaux hérités des cultures arabe, juive et chrétienne qui ont coexisté ici pendant des siècles.

 

À Tolède, trois religions ont laissé leur empreinte au fil du temps, faisant de cette ville l’une des plus intéressantes et surprenantes d’Espagne. Elle abrite une cathédrale gothique, une mosquée datant du Xe siècle et deux synagogues, le tout à quelques mètres seulement les uns des autres.

 

Dès l’Antiquité, les Romains ont reconnu la portée stratégique de cette enclave naturelle : ils y ont érigé une forteresse à l’emplacement actuel de l’Alcazar, une fortification musulmane transformée en résidence royale par Charles Quint au XVIe siècle. Au VIe siècle, les Wisigoths avaient également fait de Tolède leur capitale.

 

VISITE DE TOLEDE

Nous découvrons la vieille ville de Tolède, un véritable labyrinthe où chaque rue sinueuse recèle un trésor historique. Son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1986 témoigne de son importance culturelle. En flânant dans ses ruelles, nous nous émerveillons devant son patrimoine architectural unique, qui mêle les influences arabe, juive et chrétie

Nous contemplons Tolède depuis ses belvédères, capturant chaque détail de cette « Jérusalem de l’Ouest ». L’Alcazar offre une vue imprenable sur la ville, tandis que les ponts d’Alcántara et de San Martín offrent des panoramas spectaculaires au coucher du soleil.

Nous traversons l’une des portes historiques de la ville, comme celles de Bisagra, de Cambrón ou de Sol, et nous nous laissons envelopper par l’atmosphère médiévale de ses rues étroites. Notre première étape est la mosquée Cristo de la Luz, un joyau de l’architecture hispano-musulmane vieux de plus de 1000 ans.

Poursuivons notre exploration des charmantes rues pavées de l’ancien quartier juif, où nous découvrons deux bâtiments emblématiques : la synagogue Santa María la Blanca, la plus ancienne de la ville, et la synagogue Tránsito, qui abrite le musée séfarade. Dans cette zone, nous trouvons également le musée dédié à l’un des habitants les plus illustres de Tolède, le peintre renommé pour ses représentations aux formes allongées : Le Greco. Son chef-d’œuvre, L’Enterrement du comte d’Orgaz, est exposé dans l’église Santo Tomé, à proximité.

L’héritage chrétien de Tolède est magnifiquement représenté par sa cathédrale du XIIIe siècle, réputée pour ses vitraux colorés, l’un des sites les plus remarquables de la ville. N’oublions pas le monastère San Juan de los Reyes, érigé en l’honneur des Rois catholiques, ainsi que l’Alcazar, qui domine majestueusement la ville.

En dehors de la vieille ville, Tolède offre de nombreuses autres attractions. Nous pouvons visiter le Mirador del Valle, un belvédère situé sur l’autre rive du fleuve, offrant une vue imprenable sur la ville, ou monter au sommet de la tour de l’église des jésuites pour une perspective unique.

Pour s’imprégner de son atmosphère animée, nous nous dirigeons vers la Plaza de Zocodover. Que ce soit pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou simplement pour prendre un verre, Tolède offre une multitude d’options. Pour ceux en quête de gastronomie traditionnelle, les choix sont variés : migas, carcamusas, cochifrito ou mazapanes. Pour les amateurs de cuisine avant-gardiste, le marché de San Agustín ou un gastrobar proposant des croquetas au cerf ou des plats végétariens accompagnés d’une bière artisanale locale sont des options à ne pas négliger. Pour les achats, les commerces traditionnels d’épées et d’objets damasquinés ainsi que les boutiques de mode vintage sont à découvrir.

Pour les amateurs de sensations fortes, une expérience unique vous attend avec l’une des plus longues tyroliennes d’Europe, vous permettant de survoler le Tage, ou une randonnée le long des sentiers écologiques suivant le cours du fleuve. En soirée, ne manquez pas les visites guidées axées sur les légendes et les mystères de Tolède

Notre itinéraire commence au parking de Azarquiel, pratique pour les voitures et accessible même aux gros véhicules ! De là, nous nous rendons aux rives du Tage, offrant de superbes points de vue sur la ville et l’Alcazar, notamment depuis le mirador du rio Tajo, celui de Vista la Ciudad, ou encore celui du Château de San Servando, un peu plus en hauteur.

Notre itinéraire nous conduit ensuite vers le pont de l’Alcantara, d’origine romaine, reconstruit à l’époque d’Almanzor. C’est l’une des portes d’entrée de la ville. Au Moyen Âge, cette porte servait de point de passage pour les marchandises et les personnes, permettant de contrôler l’accès à la ville. Du côté ouest, se trouve une porte fortifiée crénelée, ornée d’un arc en plein cintre et d’un autre en fer à cheval sur sa partie intérieure. On y trouve également une statue de San Idelfonso et le blason des Rois catholiques.

Traversons la rue puis pénétrons par la Porte de l’Alcantara à l’intérieur de l’enceinte de la ville fortifiée. En montant les escaliers, la vue sur le Tage et l’autre rive est séduisante.

Continuons à grimper par la Calle de la Conception pour arriver à hauteur du musée Cromatica et du couvent franciscain de la Concepcion.

Plus loin, sur la droite, dans la Calle San Miguel de Cervantes, nous remarquons la magnifique porte ouvragée du musée de Santa Cruz, située dans l’ancien hôpital de Santa Cruz. La construction, du XVIe siècle, se distingue par sa façade plateresque, sa cour et son escalier, œuvres de Covarrubias, ainsi que ses plafonds à caissons mudéjar et Renaissance.

La collection du musée est répartie en trois sections : l’archéologie, sur les cultures romaine, wisigothe, arabe et mudéjar ; les beaux-arts, avec une importante exposition de peinture de Tolède des XVIe et XVIIe siècles, et des œuvres d’artistes comme Le Greco ; et les arts industriels, avec des exemples de la culture populaire et de la tradition artisanale locale (céramique, verre, tissus, forge et orfèvrerie).

À l’extrémité de la rue, la statue de Miguel de Cervantes marque l’entrée avec l’arcade de la place Zocodover.

En remontant la Calle de la Cuesta de Carlos V, nous trouvons sur la gauche, dans la Calle de la Paz, l’entrée de l’Alcazar et du musée del Ejercito.

L’ALCAZAR DE TOLEDE

L’Alcazar de Tolède, actuel siège du musée de l’armée de la ville, repose sur un site ayant été successivement occupé par les Romains, les Wisigoths et les Arabes.

En 1535, le roi Charles Quint y reconstruit le palais fortifié. Détruit par les flammes à trois reprises, il fut presque entièrement anéanti en 1936 lors du siège de l’armée républicaine. Pendant la dictature du général Franco, il est devenu le symbole de l’héroïsme militaire. Pour sa restauration, les plans originaux ont été scrupuleusement suivis.

Il s’agit du premier alcazar présentant un plan carré avec des tours aux angles. Ses façades de style Renaissance se distinguent par leurs tours et leurs structures crénelées.

Depuis sa dernière reconstruction, il est occupé par les bureaux de l’armée et le musée.

De l’Alcazar, nous rejoignons la cathédrale Primada de Tolède en passant par la Calle Trastámara, puis la Plaza Mayor où se trouve le marché municipal, aujourd’hui en grande partie occupé par un supermarché. En longeant la façade de la cathédrale et en tournant à droite dans la Calle Cardenal Cisneros, nous arrivons à l’entrée de la cathédrale Primada de Tolède.

CATHÉDRALE PRIMADA DE TOLEDE

La splendeur de la magnifique cathédrale de Tolède, un chef-d’œuvre de l’art gothique espagnol, reflète l’importance historique et le poids religieux de la ville pendant des siècles.

De nos jours, avec l’autorisation du pape, on célèbre encore des messes suivant le rite mozarabe datant de l’époque wisigothique.

À l’origine, au VIIe siècle, une église du temps de Recaredo occupait le sol de la cathédrale, puis une mosquée musulmane. Consacrée à la Vierge Marie, les travaux de construction ont débuté en 1226 avec le Roi San Fernando et l’archevêque, se prolongeant jusqu’en 1493. Sur cette période, les quinze chapelles du déambulatoire ont été achevées. Vers 1300, la nef du transept a également été terminée, expliquant le mélange de styles de la cathédrale.

Au-delà de sa valeur historique et artistique spécifique, la cathédrale a une importance théologique et symbolique en tant que référence pour la vie pastorale du diocèse, pour les prêtres et les fidèles laïcs. Les cathédrales ont été des foyers de notre culture occidentale et européenne, les précurseurs des universités actuelles, des centres de bien-être et des ateliers d’art. Aujourd’hui, elles sont les témoins de cette culture et de son message de transcendance et de valeurs pour les gens d’aujourd’hui.

L’extérieur présente un style typiquement gothique français, avec un plan de cinq nefs et des dimensions de 120 mètres de long sur 59 de large.

La toiture est soutenue par 88 colonnes. Les vitraux polychromes remontent aux XIVe, XVe et XVIe siècles.

Les chapelles latérales s’étendent derrière les nefs, minimisant le presbytère et créant un déambulatoire avec un double couloir semi-circulaire

LE RETABLE

La magnifique cathédrale de Tolède abrite un trésor artistique inestimable : le retable de la grande chapelle.

Conçu par le Petit Jean sous la direction d’Enrique Egas et Pedro de Gumiel, ce chef-d’œuvre se déploie sur cinq registres et évoque des scènes du Nouveau Testament.

Les sculptures polychromes en bois doré, de taille naturelle, captivent les regards. Commandé par le cardinal Cisneros, ce retable a été réalisé entre 1497 et 1504.

Composé de trois corps, il présente cinq rues en hauteur décalée, avec deux plus étroites aux extrémités agissant comme cache-poussière, et à sa base une grande prédelle.

Dans la partie centrale et inférieure du retable, se trouve le Tabernacle, une remarquable œuvre de filigrane en bois doré. L’atrium du retable est surmonté d’un grand calvaire, entouré d’un ciel étoilé.

Du côté gauche de la chapelle, repose le tombeau du cardinal Mendoza († 1495), l’une des premières œuvres de la Renaissance espagnole attribuée à Domenico Fancelli.

Le Capilla Mayor est fermé avec l’un des bars les plus somptueux de la Renaissance espagnole, réalisé par Francisco de Villalpando, qui a consacré dix ans à son achèvement.

LA CHAPELLE SANTIAGO

La cathédrale de Tolède révèle un autre joyau remarquable en la forme de la chapelle Santiago, datant du XVe siècle et érigée par Hanequín de Bruxelles dans un style gothique flamboyant typique de Tolède. Sa voûte en nervure dessine une étoile céleste, captivant le regard dès l’entrée. Occupant trois sections du déambulatoire extérieur, cette chapelle renferme un héritage historique impressionnant.

Au cœur de cette chapelle se trouvent les sarcophages des connétables de Castille, don Álvaro de Luna et son épouse, doña Juana de Pimentel. Les côtés abritent d’autres sépultures de membres éminents de la famille, dont Juan de Cerezuela († 1442) et Pedro de Luna († 1404), les archevêques de Tolède, ainsi que D. Juan de Luna et D. Álvaro, respectivement fils et père du connétable.

En arrière-plan, un retable gothique, commandé en 1488 par Da María de Luna, révèle des traces du talent de Pedro Gumiel, orné de sculptures et d’une prédelle réalisées par Juan de Segovia, et de peintures attribuées au Maestro de San Ildefonso et à Sancho de Zamora. À l’intérieur de la chapelle, diverses sculptures de saints, façonnées par Mariano Salvatierra en 1791, ajoutent à la richesse artistique et historique de cet espace sacré.

LA CHAPELLE DES NOUVEAUX ROIS

La cathédrale de Tolède abrite aussi la nouvelle chapelle des rois, ainsi nommée pour la distinguer des anciennes chapelles. Érigée dans la chapelle principale, elle fut construite entre 1531 et 1534 comme lieu de sépulture pour la dynastie Trastamara, sur l’emplacement précédent de la forge de la cathédrale. Les plans, conçus par Covarrubias, furent présentés à l’empereur Charles Quint, qui les approuva immédiatement. Les grilles, tant à l’entrée qu’à l’intérieur, furent réalisées en 1532 par Domingo de Céspedes.

Les parois latérales de la chapelle abritent les tombes des rois : à droite, celle d’Henri II († 1379) et de son épouse Jeanne († 1381), suivie de près par celle d’Henri III († 1407), surnommé « le pleureur », et de son épouse Catherine de Lancastre († 1418). À côté du presbytère, se trouvent les tombes, ornées de statues de prière, de Jean Ier et de son épouse Léonor d’Aragon. Des retables néoclassiques en marbre et en bronze, conçus par Ventura Rodríguez en 1772 et agrémentés de peintures de Maella, parsèment toute la chapelle. Le retable principal, datant de 1805, fut financé par Charles IV et accompagné d’une œuvre de Maella. Deux orgues, l’un datant de 1654 et l’autre de 1721, complètent cette splendide chapelle.

LA CHAPELLE DE SAN ILDEFONSO

La chapelle de San Ildefonso est un lieu chargé d’histoire, dédié à ce saint depuis la fondation même de la cathédrale en 1215 par l’archevêque Jiménez de Rada. Sa forme spacieuse actuelle résulte de la démolition de trois petites chapelles qui occupaient cet espace. Nichée au cœur de l’abside, elle se distingue par son plan octogonal et son style gothique, avec une voûte nervurée ornée de lobes dorés et les armoiries de Gil Carrillo de Albornoz.

C’est ici que repose ce célèbre cardinal, décédé à Viterbe en 1364. Il fut un légat pontifical, ministre d’Alphonse XI, et le fondateur du Collège espagnol de Bologne. Au centre de la chapelle se trouve son tombeau, tandis que sur la gauche, on peut admirer celui du nonce papal Alejandro Frumento († 1580), de l’archevêque Juan Martínez de Contreras († 1434), et de D.

CHAPELLE DE SAN BLAS

Dans le coin nord-est du cloître, la chapelle de San Blas a été construite à partir de 1397, érigée par ordre de l’archevêque D. Pedro Tenorio pour l’inhumation. Il s’agit d’un espace plan centralisé recouvert d’une voûte octopartite dont les nervures reposent sur des corbeaux. On y accède par un portail gothique avec un arc en ogive et des archivoltes décorées de motifs végétaux. Au-dessus est encadré un groupe sculptural de l’Annonciation sculpté par le sculpteur Ferrán González, également l’auteur des tombes de Pedro Tenorio et de son fidèle conseiller Don Vicente Arias, évêque de Plasencia, situé au centre de la chapelle.

Sans aucun doute, le plus grand trésor artistique que conservent cette chapelle sont les peintures murales qui la décorent, et qui ont été récemment sauvées et restaurées, car elles ont été endommagées par l’humidité depuis l’Antiquité. Celles situées au-dessus de la corniche reproduisent les différents passages du Credo. Le cycle débuterait du côté ouest, avec la représentation des évangélistes Saint Jean et Saint Luc dans une attitude d’écriture.

De là et suivant le mouvement des aiguilles de l’horloge, les scènes suivantes ont été conservées : l’Annonciation (mur ouest); l’Adoration des bergers, Jésus avant Caïphe, la crucifixion, le saint enterrement (perdu), la descente dans les limbes (perdu); l’Ascension du Christ (mur Est); le Fils assis à la droite du Père, le jugement dernier, la Pentecôte, la résurrection de la chaise (mur sud); et la Transfiguration sur le mont Tabor (mur ouest). Sous la corniche, seuls quelques fragments du Jugement dernier (Ouest), l’histoire de San Antonio (Nord) et la vie de San Blas (Est) sont conservés. Diverses scènes de la vie et des miracles de saint Pierre ont été peintes sur l’arche d’entrée de la chapelle.

LE CHOEUR

L’impressionnant coro est considéré comme le plus grandiose de la chrétienté. La grille qui le limite est de Domingo de Céspedes. Les stalles du coro bajo ont commencé à être réalisées au XVe siècle, avec des scènes de reddition de places et de forteresses jusqu’à la conquête de Grenade.

L’autel, réalisé au XVIe siècle par Alonso de Berruguete et Philippe Vigarni est composé de 72 fauteuils de cérémonie. Le nommé Ochavo est une somptueuse pièce de la fin du XVIe s. dédié aux martyrs et aux témoins du Christ qui garde des pièces d’une grande valeur comme le reliquaire de saint Louis, un buste de saint Jean-Baptiste ou la Croix du cardinal Mendoza. Dans la grande sacristie, nous pouvons admirer les œuvres de Lucas Jordán et du Greco.

Poursuivons notre visite de la ville !

ÉGLISE SAN ROMAN DE TOLEDE – MUSÉE DE LA CULTURE WISIGOTHE

L’église de San Román, abritant aujourd’hui le Musée des conseils et de la culture wisigothique, se dresse majestueusement dans l’une des parties les plus élevées de la ville de Tolède. Ses racines remontent à l’époque wisigothique, comme en témoigne la crypte découverte sous la chapelle principale lors de sa restauration en 1968. Cette crypte, probablement utilisée comme abside à l’époque, aurait également servi de mosquée jusqu’en 1572, conservant ainsi plusieurs tombes islamiques.

L’influence islamique est manifeste dans l’architecture et la décoration de l’église, avec ses arcs, pilastres et fenêtres caractéristiques. Elle présente un plan basilical à trois nefs, la nef centrale étant la plus élevée et la plus large, séparée par des arcs en fer à cheval califaux aux voussoirs alternés encadrés par l’alfiz. Les nefs reposent sur des colonnes de fûts romains attachées à des piliers en briques, sur lesquels peuvent être observés douze chapiteaux de tailles différentes. Une haute galerie d’ouvertures semi-circulaires se développe au-dessus de cette arcade.

Au XIIIe siècle, la chapelle de la nef de l’épître et celle au pied de l’église ont été ajoutées. Plus tard, à partir de 1552, Alonso de Covarrubias entreprit une réforme pour agrandir la chapelle principale, l’adaptant à l’ancien chevet octogonal. La voûte nervurée recouvre l’espace, avec une voûte en berceau s’élevant au-dessus des pendentifs du transept. Les murs sont ornés de fresques représentant des figures et des éléments décoratifs.

La tour, inspirée des minarets du califat, a été construite de manière autonome à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, puis rejointe à la tête au XVIe siècle. Elle se compose de deux corps distincts et se termine par une triple fenêtre de clocher, avec des arcs lobés ouverts et aveugles.

Classée monument historique et artistique en 1931, l’église de San Román a été utilisée pour le culte jusqu’au milieu du XIXe siècle, date à laquelle elle a cessé d’être une paroisse. Depuis 1969, elle abrite le Musée des conseils et de la culture wisigothique, prêtée par l’Église dans le cadre de son engagement envers la préservation de l’histoire et du patrimoine culturel.

Le Musée des Conseils et de la Culture Wisigoths, créé par décret le 24 avril 1969, a pour mission de mettre en lumière les témoignages historico-artistiques liés à la culture du royaume wisigoth, don’t Tolède fut la capitale politique, religieuse et artistique. Le musée est installé dans l’ancienne église de San Román, relevant autrefois de la paroisse de Santa Leocadia, cédée en 1969 et restaurée pour son inauguration en 1971. En 2014, la Junta de Communities de Castilla-La Mancha et le Musée de Santa Cruz entreprirent la rénovation complète de la muséographie.

Le musée présente un double intérêt : d’une part, la valeur architecturale de son bâtiment, exemple caractéristique de l’architecture religieuse mudéjar de Tolède, et d’autre part, celle des collections exposées.

Les artefacts archéologiques exposés témoignent de l’importance de la cour wisigothe de Tolède au dernier tiers du VIe siècle. Ils proviennent des collections du Musée de Santa Cruz, de fouilles récentes, de dépôts de l’Église et de fonds également déposés par le Musée Archéologique National, fruit d’anciennes fouilles dans la province de Tolède. Ces vestiges offrent un aperçu des magnifiques édifices civils et religieux construits dans le royaume wisigoth de Tolède.

Parmi les éléments exposés, vous pourrez admirer divers éléments architecturaux en pierre tels que des frises, des chapiteaux, des portails, des plaques de niche, qui présentent une riche variété de motifs géométriques et végétaux, certains de tradition romaine. Vous découvrirez égalitémen

D’un grand intérêt est le fragment de pierre portant un Credo hispanique du VIIe siècle, qui aurait appartenu à la basilique de Santa Leocadia, siège de plusieurs conciles de Tolède. Ce fragment illustre la richesse et la profondeur de l’histoire culturelle de la région.

ÉGLISE SANTO TOMÉ

L’église Santo Tomé, située à Tolède, en Espagne, est un monument emblématique de la ville. Construite au XIIe siècle, elle a été entièrement reconstruite au début du XIVe siècle sur ordre du seigneur d’Orgaz. Son clocher, datant du XIVe siècle, est l’un des plus beaux exemples d’art mudéjar à Tolède.

Le clocher se distingue par ses deux registres supérieurs en briques, où des groupes de deux ou trois grandes fenêtres aux arcs renflés alternent avec d’autres aux arcs lobés, typiques de l’art mudéjar. Cette combinaison architecturale crée un aspect unique et esthétique qui attire l’attention des visiteurs.

L’intérieur de l’église abrite l’une des œuvres les plus célèbres du peintre espagnol El Greco, « L’enterrement du comte d’Orgaz ». Cette peinture, réalisée au XVIe siècle, est un chef-d’œuvre de l’art espagnol et représente un événement miraculeux survenu à Tolède au XIVe siècle. Pour accueillir cette œuvre remarquable, une salle spéciale a été aménagée dans l’église.

Ainsi, l’église Santo Tomé est un lieu incontournable pour les visiteurs de Tolède, offrant à la fois une architecture remarquable et un trésor artistique exceptionnel en forme de chef-d’œuvre pictural.

SYNAGOGUE DU TRANSITO

La synagogue Samuel ha-Levi, également connue sous le nom populaire de « synagogue du Tránsito », est l’un des joyaux architecturaux de Tolède, en Espagne. Construite au XIVe siècle, elle est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’art hispano-juif.

Cette synagogue est remarquable pour son mélange harmonieux de styles architecturaux, intégrant des éléments mudéjars, des motifs géométriques et floraux exquis, ainsi que des inscriptions

L’intérieur de la synagogue est tout aussi impressionnant, avec ses plafonds richement décorés, ses arches élégantes et ses colonnes finement sculptées, reflétant l’artisanat et le raffinement artistique de l’époque.

Aujourd’hui, la synagogue Samuel ha-Levi est un site historique majeur à Tolède, attirant les visiteurs du monde entier qui viennent admirer son architecture exceptionnelle et en apprendre davantage sur l’histoire juive de l’Espagne médiévale.

SYNAGOGUE DE SANTA MARIA LA BLANCA

La Synagogue de Santa María la Blanca est l’un des trésors architecturaux de Tolède, en Espagne. Construite au XIIe siècle, cette synagogue mudéjare se trouve au cœur du quartier juif de la ville et est la plus ancienne et la plus grande des huit synagogues que compte Tolède.

Transformée en église au XVe siècle par l’ordre militaire de Calatrava, la synagogue a été restaurée pour retrouver sa splendeur d’origine. Ses arcs sont finement décorés, et dans la grande chapelle, on peut admirer un retable plateresque.

La structure de la synagogue se compose de cinq nefs séparées par des piliers soutenant des arcs en fer à cheval, caractéristiques de l’architecture mudéja

Aujourd’hui dépourvue de fonction religieuse, la Synagogue de Santa María la Blanca est ouverte aux visites. À l’intérieur, les visiteurs peuvent admirer un magnifique plafond à caissons en bois, des autels plateresques et un retable de l’école de Berruguete, offrant un aperçu remarquable de l’art et de l’histoire de Tolède.

MONASTÈRE SAN JUAN DE LOS REYES

Le Monastère San Juan de los Reyes, situé à Tolède, a été érigé à l’initiative d’Isabelle et de Ferdinand pour célébrer leur victoire contre les Portugais lors de la bataille de Toros en 1476.

Initialement conçu comme le lieu de sépulture des deux monarques castillans, Isabelle et Ferdinand ont finalement choisi Grenade, la dernière enclave reconquise, pour leur tombeau.

Bien que San Juan de los Reyes soit considéré comme le premier monument de Tolède à ne présenter aucun signe d’influence arabe ou maure, son architecture représente un mélange unique d’éléments gothiques flamands et d’influences islamiques et médiévales espagnoles. Cette fusion donne naissance à un style artistique original et novateur, connu sous le nom d’art hispano-flamand ou art élisabéthain.

Conçu principalement par l’architecte Juan Guas, le monastère a subi d’importants dommages pendant la guerre d’Indépendance et lors d’un incendie au siècle dernier. Cependant, il a été restauré et a retrouvé sa splendeur d’origine.

Le monastère se compose d’une seule nef avec des chapelles latérales entre les contreforts et d’une coupole en étoile. Sa façade principale conserve encore les chaînes des prisonniers libérés, témoignant de la tradition de libération des captifs.

Le cloître, datant de 1510, est un exemple remarquable du style gothique tardif, tandis que le plafond du deuxième étage présente des caractéristiques mudéjares.

Le chœur du monastère est décoré avec les armoiries des Rois catholiques, soutenues par de grandes sculptures d’aigles, des arcs en accolade et des figures de saints, ajoutant à la richesse artistique et historique de ce monument emblématique de Tolède.

VISITE DETAILLEE

Nous venons d’entrer par l’ancienne sacristie. Notre visite se poursuivra dans l’ordre suivant : le cloître inférieur, l’église, le cloître supérieur et l’extérieur de l’édifice.Le nom du couvent, Saint-Jean des Rois, fait référence aux Rois Catholiques Ferdinand et Isabelle, qui commanditèrent sa construction.

2. Le cloître inférieur

Le cloître inférieur du monastère de Los Reyes à Tolède est un espace remarquable à plusieurs égards. Sa forme carrée, avec un jardin au centre, est caractéristique des structures architectoniques conçues pour les climats extrêmes. En effet, la cour intérieure permet de récupérer l’eau de pluie, qui est ensuite canalisée vers une grande citerne, assurant ainsi un approvisionnement en eau pour la communauté religieuse. De plus, le cloître offre un espace d’intimité et de contemplation pour les moines.

À l’origine, le cloître des frères de Saint-Jean des Rois était situé dans un couvent voisin, mais celui-ci a été détruit par les troupes napoléoniennes, comme nous le verrons plus tard. Ce cloître reliait la sacristie et l’église, servant ainsi de lieu pour la tenue de processions liturgiques.

Stylistiquement, le cloître inférieur est de style gothique flamboyant. Ses arcades et fenêtres sont conçues pour imiter la forme des flammes, ce qui confère à cet espace une atmosphère à la fois majestueuse et mystique.

3. Le jardin

Au sein du monastère de Los Reyes à Tolède, le jardin occupe une place centrale et significative dans la structure architecturale

Inspirée de la disposition des maisons romaines, la structure des monastères et des couvents est souvent organisée autour d’un rectangle comprenant un patio intérieur. Cette conception avait pour but de protéger les résidents des variations de température propres aux climats extrêmes. De plus, le patio permettait de profiter de la lumière naturelle et facilitait la récupération de l’eau de pluie. Cette eau était ensuite canalisée vers une citerne ou un puits, assurant ainsi l’approvisionnement en eau.

Le jardin central du monastère de Los Reyes rejoint cette tradition. Il offre un espace de verdure et de tranquillité au cœur de l’édifice, favorisant la méditation et la contemplation. La présence de la nature dans cet environnement architectural renforce l’idée de l’importance de la vie et de la spiritualité dans la tradition monastique.

4. Qu’est ce qu’un monastère ou un couvent?

Un monastère est un lieu de vie communautaire où résident des moines ou des religieuses qui ont fait vœu de consacrer leur vie à Dieu. Ils vivent selon une règle monastique spécifique, souvent cloîtrés, ce qui signifie qu’ils ont peu voire aucun contact avec le monde extérieur. Les moines ou religieuses d’un monastère consacrent leur temps à la prière, à la méditation, à l’étude et au travail manuel. Ils suivent un emploi du temps régulier rythmé par les prières liturgiques tout au long de la journée.

En revanche, un couvent est également une communauté religieuse, mais ses membres, appelés religieux ou religieuses, ont généralement un contact plus fréquent avec le monde extérieur. Ils peuvent être impliqués dans des activités telles que la prédication, l’évangélisation, l’enseignement ou des œuvres caritatives. Contrairement aux moines cloîtrés, les religieux d’un couvent peuvent sortir régulièrement pour remplir leurs missions apostoliques.

Saint-Jean-des-Rois est donc un couvent, où vit une communauté franciscaine. Les franciscains portent un habit marron avec une capuche, ainsi qu’une ceinture de corde blanche nouée, conformément à leur tradition religieuse.

5. Les portes du cloître

Le bas-relief en albâtre polychrome au-dessus de la porte du cloître représente Véronique montrant le visage de Jésus sur le suaire, tenu par deux anges. Cette scène fait référence à une tradition chrétienne selon laquelle, lors du chemin de croix de Jésus vers le Calvaire pour y être crucifié, une femme nommée Véronique est venue à sa rencontre et lui a essuyé le visage avec un linge. Cette action aurait miraculeusement imprimé l’image du visage du Christ sur le tissu, d’où le sens du prénom « Véronique » qui signifie « vraie image » en latin.

Cette représentation symbolique évoque la compassion et la sollicitude envers les personnes souffrantes, marginalisées ou démunies, rappelant ainsi l’identification de Jésus avec les plus vulnérables de la société. C’est un rappel de l’importance de l’empathie et de l’attention envers les autres, en particulier les plus démunis, dans la tradition chrétienne.

6. L’église

L’église du monastère de Los Reyes à Tolède présente un plan en forme de croix latine, avec l’une de ses branches plus longues que l’autre. Nous nous trouvons actuellement à la croisée du transept, offrant ainsi une vue d’ensemble de l’église.

L’observation de la lumière qui pénètre à travers les vitraux est remarquable, conférant une atmosphère particulière à cet espace. Les vitraux actuels diffèrent de ceux d’origine, qui étaient historiés. Pour se faire une idée de leur apparence initiale, deux vitraux plus petits, restés dans l’abside, représentent respectivement la naissance et la circoncision du Seigneur.

7. La chapelle majeure

La chapelle majeure du monastère de Los Reyes à Tolède tire son nom du maître-autel de l’église, situé dans l’abside devant le retable principal.

L’actuel retable que nous observons n’est pas l’original. Les détails sur l’apparence de ce dernier, voire même sur son existence, demeurent inconnus. Il est possible que cet espace ait été initialement orné de sculptures et de bas-reliefs similaires à ceux présents dans la croisée du transept.

8. La chapelle de saint François

Dans le monastère de Los Reyes à Tolède, la chapelle latérale est dédiée à saint François. Ces chapelles latérales étaient souvent dédiées à différents saints, et les familles nobles pouvaient également y acheter des espaces

Au-dessus de l’autel de la chapelle, on peut admirer une sculpture polychrome de saint François d’Assise, dont l’auteur reste inconnu. De plus, une toile, attribuée soit à Ricci ou à son école, représente saint Ildefonse, archevêque de Tolède, recevant la chasuble de la Vierge Marie.

9. L’Ordre franciscain

L’Ordre franciscain, également connu sous le nom d’Ordre des frères mineurs, a été fondé par saint François d’Assise en 1209. Son idéal de vie est de suivre l’Évangile de Jésus-Christ, en vivant en fraternité, dans la pauvreté, l’obéissance et la chasteté. Les Franciscains se sont rapidement répandus dans le monde chrétien et ont joué un rôle crucial dans l’évangélisation, tant en Europe qu’ailleurs.

Leur approche de la spiritualité et leur engagement envers les pauvres et les marginalisés ont inspiré de nombreux fidèles. L’Ordre franciscain a également été le berceau de grands théologiens, philosophes, scientifiques et missionnaires, mais surtout de nombreux saints vénérés dans l’Église catholique.

Les Franciscains étaient connus pour être proches des gens, des prédicateurs populaires et appréciés. Leur vie simple et leur dévouement à servir les autres ont laissé une empreinte durable dans l’histoire de l’Église catholique.

11. À l’arrière du chœur

Les chapelles situées à l’arrière du chœur du monastère de Los Reyes à Tolède présentent des fonctions distinctes.

La première chapelle, qui sert de sacristie, est probablement utilisée pour préparer les vêtements liturgiques, les objets sacrés et autres nécessités pour les célébrations religieuses

La seconde chapelle, en face de la sacristie, est consacrée au Très Saint Christ et est utilisée quotidiennement pour célébrer l’eucharistie. C’est un lieu de culte où les fidèles peuvent participer à la messe et adorer le Christ.

Ces deux chapelles peuvent être fermées au moyen de grilles, réalisées par l’artiste Julio Pascual à partir de matériaux provenant de grilles plus anciennes. Ces grilles peuvent servir à séparer les espaces ou à assurer la sécurité des lieux.

13. Le joug et les flèches

Le joug et les flèches font référence à un symbole associé à Isabelle et Ferdinand, les Rois catholiques, qui gouvernaient conjointement l’Espagne à la fin du XVe siècle.

Ces deux symboles sont souvent associés dans l’iconographie et la symbolique de cette époque. Le « joug » représentait Ferdinand, tandis que les « flèches » représentaient Isabelle. Il s’agissait d’un jeu courtisan populaire à l’époque, où chaque conjoint portait un insigne rappelant son partenaire.

Le joug était l’emblème utilisé par Ferdinand, symbolisant sa puissance et sa force en tant que dirigeant. Les flèches étaient l’emblème d’Isabelle, représentant sa rapidité d’esprit et son agilité dans la gouvernance. Ces symboles étaient souvent utilisés sur les pièces de monnaie frappées sous leur règne.

Il est intéressant de noter que sur ces insignes, une corde sans nœud était également représentée, symbolisant leur union indissoluble et leur collaboration étroite dans la gouvernance de l’Espagne.

14. Une communauté franciscaine

La présence d’une communauté franciscaine au monastère de Los Reyes à Tolède est un aspect significatif de l’histoire et de la fonction de cet édifice religieux.

Les franciscains sont des membres d’un ordre religieux fondé par saint François d’Assise au XIIIe siècle. Leur règle de vie est basée sur les idéaux de pauvreté, d’obéissance et de service aux plus démunis, conformément à l’exemple de leur fondateur. Les franciscains sont souvent impliqués dans des activités pastorales, car ils cherchent à vivre au plus près des gens et à répondre à leurs besoins spirituels.

Ainsi, à Saint-Jean-des-Rois, une communauté franciscaine vit selon les préceptes de saint François, s’engageant dans la prière, la méditation et le service aux fidèles. Ils sont responsables de la garde et de l’entretien du monastère, ainsi que de l’animation de la vie spirituelle de la paroisse qui y est rattachée.

En tant que paroisse, Saint-Jean-des-Rois couvre une partie de la vieille ville de Tolède ainsi que le territoire des Cigaralles, de l’autre côté du fleuve Tage. Cela montre l’importance de l’influence franciscaine dans la région et leur engagement envers la communauté locale.

15. La chapelle de Saint Antoine

La chapelle de Saint Antoine au monastère de Los Reyes à Tolède est dédiée à saint Antoine de Padoue, une figure très vénérée dans la tradition catholique.

Saint Antoine de Padoue, un franciscain du XIIIe siècle, est célèbre pour ses prédications ferventes, sa dévotion envers les pauvres et son intercession miraculeuse. Sa statue en bois polychrome du XVIIIe siècle, présente dans cette chapelle, est une représentation de sa figure emblématique.

Cette chapelle est un lieu de culte et de dévotion pour les fidèles qui viennent honorer saint Antoine, demander son intercession et lui confier leurs prières et leurs intentions. Son existence dans le monastère de Los Reyes à Tolède témoigne de l’importance de la dévotion à ce saint franciscain dans la vie spirituelle de la communauté religieuse qui y réside.

16. Le cloître supérieur

Le cloître supérieur du monastère de Los Reyes à Tolède présente une évolution stylistique par rapport au cloître inférieur, reflétant les changements de goûts artistiques à l’époque de sa construction.

Contrairement au cloître inférieur, le cloître supérieur est moins orné. Les murs

La transition vers la Renaissance est clairement perceptible dans ce cloître. Les motifs artistiques sont moins religieux et plus séculaires. Par exemple, les balustrades sont ornées d’aigles qui ne portent pas d’auréole de saint, ce qui indique une certaine sécularisation de l’art à cette époque.

Cette évolution stylistique témoigne des changements culturels et artistiques qui ont eu lieu au fil du temps, reflétant les tendances artistiques de la Renaissance et marquant une transition vers des formes d’expression artistique plus profanes.

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ÉGLISE SANTIAGO DEL ARRABAL

L’église Santiago del Arrabal est l’un des exemples les plus remarquables de l’architecture mudéjare à Tolède. Construite en brique avec des frises de maçonnerie sèche, elle présente une tour de plan carré datant du XIIe siècle. L’église elle-même, érigée au XIIIe siècle sous le patronage de Sancho Capelo, roi du Portugal, est une structure à trois nefs avec un toit à double versant et une triple abside ornée à l’extérieur par une double rangée d’embrasures polylobées. Elle est également dotée de trois porches dotés d’arcs outrepassés.

À l’intérieur, on trouve une chaire ornée de décorations en plâtre mudéjares datant du XIVe siècle, plusieurs pierres tombales, et un grand retable de style plateresque du XVIe siècle.

Cette église est donc un précieux témoignage de l’architecture et de l’art mudéjars à Tolède, témoignant de l’influence des styles chrétien et musulman dans la région à travers les siècles.

NOUVELLE PORTE DE BISAGRA

La Nouvelle Porte de Bisagra, d’origine musulmane, a été reconstruite dans un style Renaissance par Alonso de Covarrubias au XVIe siècle.

 

Cette porte se compose de deux parties distinctes :

  1. La première partie, orientée vers la ville, présente un arc en plein cintre encadré par des tours carrées surmontées de toits, avec le blason de Charles Ier situé dans la partie supérieure.
  2. La seconde partie comprend un arc surmonté du blason de la ville, flanqué de deux grandes tours circulaires.

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LA GASTRONOMIE

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CALLOS CON GARBANZOS

De retour en Castille-La Manche, la région emblématique de Don Quichotte, nous retrouvons avec plaisir les petits restaurants locaux qui célèbrent la cuisine de terroir, riche en saveurs et en traditions. Tolède en particulier est un trésor de la gastronomie régionale, et notre halte à El Cobertizo en est la preuve : ici, un menu complet à seulement 18 € propose deux plats, dessert, vin, eau, rafraîchissements ou bière. Cette adresse se distingue par un service chic et attentionné, dans un cadre rustique où chaque plat est préparé avec soin, et où la qualité des ingrédients locaux est mise en valeur.

En entrée, le choix est varié et reflète la diversité de la cuisine castillane. La salade de perdrix est une spécialité régionale où la perdrix est souvent cuite en marinade, accompagnée de légumes frais, de poivrons et de vinaigrette acidulée, ce qui rehausse le goût sauvage et légèrement ferme de la viande. La soupe castillane est une soupe réconfortante à base de bouillon de viande, souvent agrémentée de pain, d’ail, de paprika, et parfois d’un œuf poché pour un plat complet et savoureux. Le pudding de légumes offre une option plus légère, avec des légumes de saison finement hachés et mélangés, créant un mélange moelleux et fondant, souvent relevé de quelques épices douces. Les haricots à la perdrix sont un plat consistant et typiquement castillan, avec des haricots cuits longuement aux côtés de morceaux de perdrix pour une saveur fumée et réconfortante, parfaite pour les amateurs de cuisine traditionnelle. Les tripes aux pois chiches raviront les amateurs de plats rustiques et savoureux, où les tripes mijotent dans une sauce épicée avec des pois chiches fondants. Enfin, le cerf brouillé, où la viande de cerf est émiettée et mélangée à des œufs brouillés, offre une texture fondante et une saveur rustique, parfaite pour découvrir la richesse des produits de montagne.

Pour le plat principal, les options célèbrent les viandes locales, mais aussi des inspirations maritimes. La demi-perdrix de Tolède est une véritable spécialité de la région, généralement rôtie ou braisée avec des herbes locales, ce qui en rehausse la saveur unique. Le cerf des montagnes de Tolède, viande de qualité de cette région, est souvent servi rôti ou mijoté avec des épices locales pour en faire ressortir les saveurs robustes et profondes. Les carmamusas de Tolède, ragoût de morceaux de viande de porc ou de bœuf avec des légumes dans une sauce à la tomate et aux épices, est un incontournable de la gastronomie locale. Le filet mignon de porc en sauce est tendre et généreux, cuit à la perfection dans une sauce parfumée, souvent à base de vin ou d’herbes, pour un équilibre parfait de saveurs. Enfin, pour une touche de modernité, le saumon en sauce aux pommes vertes offre une option qui contraste agréablement avec les plats carnivores. La sauce aux pommes vertes apporte une note de fraîcheur et une légère acidité qui sublime le saumon.

Pour conclure ce repas, El Cobertizo propose une sélection de desserts espagnols traditionnels. Que ce soit une tarta de queso crémeuse et fondante, une part de flan ou encore un gâteau de Santiago, chaque dessert invite à prolonger cette expérience gastronomique castillane. El Cobertizo est bien plus qu’une simple adresse à Tolède ; c’est une immersion dans le patrimoine culinaire de Castille-La Manche, idéale pour découvrir les saveurs locales dans une atmosphère conviviale.

RETOUR SUR NOS REPAS EN FAMILLE A LA GUARDIA

RETOUR SUR NOS REPAS EN FAMILLE A LA GUARDIA et comme les enfants prennent plaisir à nous préparer le repas pour la seconde fois !!
Les enfants ont voulu à nouveau nous préparer le repas du soir : quel plaisir de voir leur entrain à établir le menu en cachette, à faire la liste des courses et à déambuler dans le magasin pour trouver leur bonheur. Objectif de réaliser un repas complet à moins de 30 e réussi, ils n’ont pas dépassé les 20 € et le tout pour un excellent repas qu’ils ont préparés eux mêmes, avec l’œil de Nadège par sécurité bien entendu
Résultat excellent avec une tomate farcie au thon et saumon fumé, lasagnes de poulet et bananes au chocolat en dessert
Félicitations à nos deux grands !
Par ailleurs, nous avons profité du large choix offerts par les centre commerciaux au rayon poissonerie et avons dégusté des moules d’Espagne magnifiques que nous avons préparé à la marinière, des couteaux, de la daurade au four, ou du filet mignon de porc
Un régal !

BAR RESTAURANT PINGUI ARANJUEZ ESPAGNE

Le Bar-Restaurant Pingüi à Aranjuez, en Espagne, est une adresse idéale pour déguster une cuisine espagnole simple, généreuse, et savoureuse, à des prix très abordables. C’est un lieu où les plats traditionnels prennent vie grâce à une préparation authentique, et notamment une fabada asturiana qui vaut le détour.

La fabada asturiana est l’un des plats les plus emblématiques de la Principauté des Asturies, une région aux paysages variés qui oscille entre montagnes sauvages, côtes accidentées et villes modernes comme Oviedo et Gijón. Dans ce territoire de contrastes, la fabada est un plat nourrissant et réconfortant, parfait pour les journées fraîches. On la surnomme le « cassoulet hispanique » en raison de sa richesse et de son mélange généreux de haricots et de charcuteries.

Ce plat repose sur un ingrédient clé : les haricots blancs asturiens, appelés fabas asturianas, sélectionnés pour leur texture tendre et leur capacité à absorber les saveurs des autres ingrédients. Ces haricots sont mijotés longuement aux côtés de morceaux de charcuterie régionale : chorizo fumé, morcilla (boudin noir au goût intense), tocino (lard fondant), et lacon (jambon légèrement salé). Pour encore plus de profondeur, certains y ajoutent de la queue ou des pieds de porc, qui libèrent une saveur intense et apportent une texture fondante au bouillon.

La fabada est un plat copieux, destiné à être partagé entre amis ou en famille, et souvent servie avec du pain croustillant pour savourer jusqu’à la dernière goutte du bouillon parfumé. Ce plat rustique incarne la générosité de la cuisine asturienne et réchauffe autant l’estomac que l’âme. En dessert, le riz au lait asturien, légèrement sucré et délicatement parfumé à la cannelle, vient clore ce repas de manière douce et réconfortante.

Au Bar-Restaurant Pingüi, déguster la fabada, c’est goûter à un morceau de tradition espagnole dans un cadre chaleureux et accueillant, rappelant la convivialité et l’hospitalité propres à cette gastronomie intemporelle.

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