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Le Loup doré africain présente une taille intermédiaire entre les Chacals africains (C. mesomelas et C. adustus) et les plus petites sous-espèces de Loup gris. Les deux sexes pèsent de 7 à 15 kg pour 40 cm de hauteur. On observe toutefois une grande variabilité individuelle, en fonction notamment de la zone géographique d’origine, les individus de l’Ouest et du Nord de l’Afrique étant généralement plus grands que leurs cousins d’Afrique de l’Est. Le museau et les oreilles sont relativement longs, alors que la queue est comparativement courte, mesurant 20 cm de long. La coloration du pelage dépend de la variabilité individuelle, de la saison et de l’aire géographique d’origine, bien que la coloration typique soit plutôt jaunâtre à gris argenté, avec des membres légèrement rougeâtres et des marques noires sur la queue et les épaules. La gorge, l’abdomen et les marques faciales sont généralement blancs ; les yeux sont de coloration ambrée. Les femelles présentent deux à quatre paires de tétines.

Bien que superficiellement similaire au Chacal doré (particulièrement en Afrique de l’Est), le Loup doré africain présente un museau plus pointu et plus fin, ainsi que des dents plus robustes. Les oreilles sont plus longues chez le Loup doré africain et le crâne présente un front plus élevé.

Taxonomie

Les premiers doutes concernant l’appartenance de cet animal au Chacal doré (Canis aureus) surviennent en décembre 2002, avec l’observation en Érythrée, dans le désert du Danakil, d’un canidé ne semblant pas correspondre au Chacal doré, ni aux six autres espèces connues dans la zone. Le ou les individu-s observé-s ressemblaient en revanche fortement à un Loup gris (Canis lupus). La région avait jusqu’alors été largement inexplorée à cause de son climat aride très hostile, mais aussi du fait des conséquences de la guerre d’indépendance d’Érythrée et la guerre Érythrée-Éthiopie qui a suivi. Cependant, les tribus Afars locales semblaient déjà connaître l’animal, localement nommé wucharia (loup).

Les caractéristiques « lupines » de l’animal furent confirmées en 2011, quand plusieurs populations de présumés « Chacals dorés » issues d’Égypte et de la corne de l’Afrique, précédemment classées comme la sous-espèce africaine Canis aureus lupaster, se sont avérées présenter des séquences d’ADN mitochondrial plus proches de celles trouvées chez le Loup gris que chez le Chacal doré. Ces séquences d’ADN mitochondrial rappelant celles des loups furent retrouvées tout au long d’une aire de 6 000 km de long, incluant l’Algérie, le Mali et le Sénégal. Néanmoins, les échantillons génétiques des spécimens africains présentaient bien plus de nucléotides et de diversité haplotypique que ceux présents chez les Loups indiens et de l’Himalaya, ce qui laissait supposer à la fois une plus large population ancestrale, ainsi qu’une population actuelle existante d’environ 80 000 femelles. Ces deux études proposèrent donc de re-classifier Canis aureus lupaster comme une nouvelle sous-espèce du Loup gris : Canis lupus lupaster.

En 2015, une étude comparative plus poussée des génomes mitochondriaux et nucléaires sur un échantillon plus large de canidés africains de type « loup », issus du Nord, de l’Est et de l’Ouest de l’Afrique, a montré qu’ils étaient en fait tous distincts du Chacal doré, avec une divergence génétique d’environ 6,7 %. Pour se faire une idée, cette divergence est plus importante que celles intervenant entre les Loups gris et les Coyotes (4 %) ou que celles entre les Loups gris et les chiens domestiques (0,2 %). L’étude a en outre montré que ces canidés africains de type « loup » (renommés depuis Canis anthus, ou Loups dorés africains) étaient davantage apparentés au Loups gris et aux Coyotes (Canis latrans) qu’aux Chacals dorés et que la sous-espèce C. l. lupaster représentait donc davantage un phénotype particulier du Loup doré africain que d’un Loup gris actuel. On estime que le Loup doré africain aurait divergé du clade Loup-Coyote il y a 1.0-1.7 million d’années, durant le Pléistocène. Aussi, sa similitude superficielle avec le Chacal doré (particulièrement en Afrique de l’Est, où les Loups dorés africains sont similaires en taille au Chacal doré) semble être un cas de convergence évolutive. En considérant la position phylogénétique de l’espèce, ainsi que l’étude du registre disponible de canidés fossiles, il semblerait que le Loup doré africain ait évolué depuis des ancêtres plus grands en taille, dont les descendants, en peuplant l’Afrique, auraient donné des formes plus proches en apparence des Chacals dorés, probablement en raison d’une compétition inter-spécifique avec à la fois des carnivores indigènes plus grands et d’autres plus petits. En outre, des traces d’ADN du Loup doré africain ont été identifiées sur des Chacals dorés en Israël.

Le Loup doré africain, également appelé Loup africain (Canis anthus ou Canis lupaster), est une espèce de canidés présente en Afrique du Nord et du Nord-Est. Longtemps considéré comme une sous-espèce du Chacal doré (Canis aureus) puis du Loup gris (Canis lupus), des études génétiques approfondies publiées en 2015 et 2018 ont établi qu’il devait être classé en tant qu’espèce distincte. Les recherches génétiques ont révélé que le Loup doré africain descend d’un ancêtre canidé avec un profil génétique combinant 72 % de Loup gris (Canis lupus) et 28 % de Loup d’Abyssinie (Canis simensis).

La présence du Loup doré africain est attestée en Afrique du Nord, dans la bande sahélienne, la corne de l’Afrique et une partie de l’Afrique de l’Est. Cette espèce est adaptée aux zones désertiques et peut être relativement commune dans les plaines et les steppes herbeuses, même en l’absence d’eau. On l’observe depuis les montagnes de l’Atlas au Maghreb jusqu’à des altitudes de 1 800 m.

C’est un méso-carnivore prédateur généraliste, se nourrissant d’invertébrés et de mammifères, y compris des proies de la taille d’un faon de gazelle. Il peut également capturer des proies plus grandes et se nourrir de charognes, de déchets anthropiques et de fruits. Le Loup doré africain est réputé monogame et territorial. Les jeunes, une fois sevrés, peuvent rester dans leur famille d’origine pendant une ou plusieurs saisons et participer à l’élevage des portées suivantes.

En termes de taxonomie, des doutes ont émergé au début du XXIe siècle sur son appartenance au Chacal doré, avec des observations en Érythrée en 2002 montrant des similitudes avec le Loup gris. Des études génétiques ont confirmé ces observations et ont établi que le Loup doré africain est génétiquement distinct du Chacal doré et du Loup gris. Son nom binomial a suscité des discussions, mais il est actuellement nommé Canis lupaster Hemprich et Ehrenberg, 1832.

En 2020, l’espèce était classée comme « Préoccupation mineure » sur la liste rouge de l’UICN en termes de statut de conservation. Le Loup doré africain joue également un rôle culturel prééminent dans certaines sociétés africaines, notamment dans le folklore d’Afrique du Nord et dans la culture sérère au Sénégal.

Nous avons pu observer le loup doré   lors d’un coyote tracking  AU BANC D’ARGUIN EN MAURITANIE

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