Câprier Capparis spinosa
Lors de notre visite à Stari Bar, au Monténégro nous avons eu la chance de découvrir notre premier câprier (Capparis spinosa), également connu sous les noms de câprier commun ou câprier épineux. Cette plante fascinante et emblématique des régions méditerranéennes est un arbrisseau de la famille des Capparaceae. Extrêmement robuste, le caprier pousse sans difficulté dans des sols pauvres et caillouteux, et on peut même voir de jeunes câpriers pousser entre les roches des vieux murs. Les grandes fleurs du caprier, très odorantes, ont une durée de vie très brève, ne durant qu’une journée, mais elles ajoutent une touche de beauté spectaculaire au paysage.
Description
Le caprier est un arbuste à longs rameaux qui peuvent atteindre plus d’1 mètre de longueur. Ses tiges sont traînantes et d’un grisâtre distinctif. Les feuilles du caprier sont alternes, simples, entières, arrondies à ovales, épaisses et d’un vert grisâtre. Elles possèdent une paire d’épines recourbées à leur base, une caractéristique qui les distingue d’autres plantes méditerranéennes.
Les fleurs du caprier sont axillaires et poussent sur un long et épais pédoncule. Elles sont blanches, parfois rosées, mesurant de 50 à 70 mm de diamètre. Les fleurs comportent 4 sépales ovales verdâtres, 4 pétales obovales blancs rosés et de nombreuses étamines violettes qui dépassent largement de la corolle. Cette floraison spectaculaire attire une grande variété d’insectes pollinisateurs, notamment les abeilles et les papillons.
Les fruits du caprier, appelés câprons, sont de forme ovoïde, charnus et peuvent mesurer jusqu’à 50 mm de long. Ils sont portés par un long pédoncule appelé gynophore.
Répartition
Le caprier commun est une espèce méditerranéenne, que l’on trouve depuis les côtes atlantiques des îles Canaries et du Maroc jusqu’à la Mer Noire, en Crimée, en Arménie, et à la Mer Caspienne, en Iran. Il pousse également en Afrique du Nord, en Europe méditerranéenne et en Asie occidentale. Cette plante a été naturalise dans de nombreux pays au climat méditerranéen, notamment en Californie et en Australie.
En France, le caprier est couramment rencontré sur les murs, rochers et talus bien exposés au soleil, en Provence, en Corse, dans le Languedoc, le Roussillon et la Gironde. Les îles méditerranéennes, telles que Malte et les îles Éoliennes, sont particulièrement propices à la croissance de cette plante, qui a aussi une valeur symbolique dans ces régions.
Usage
Le câprier est cultivé principalement pour ses boutons floraux qui, une fois récoltés avant l’épanouissement, sont confits dans le vinaigre pour produire des câpres. Ces câpres sont couramment utilisées dans la cuisine méditerranéenne, notamment en Chypre et en Italie. Elles ajoutent une touche de saveur piquante aux plats comme la tapenade, les sauces gribiche ou ravigote, ainsi qu’aux pizzas ou steaks tartares.
Les fruits mûrs du caprier, également utilisés en cuisine, sont tout aussi appréciés que les boutons. De plus, le câprier possède des propriétés médicinales et cosmétiques notables. L’écorce des racines est utilisée comme analgésique, pour traiter les infections gastro-intestinales et comme diurétique. En usage externe, les boutons de fleurs sont employés pour leur effet laxatif, leur capacité à stimuler l’appétit et leur utilisation dans le traitement des infections oculaires. Les feuilles sont également utilisées pour soulager les piqûres d’insectes ou l’urticaire.
Le câprier est aussi apprécié en cosmétique, où un extrait des racines est utilisé pour traiter les plaques rouges et renforcer la faiblesse capillaire.
Conclusion
La découverte du caprier à Stari Bar fut un moment marquant de notre exploration. Cette plante incarne non seulement la richesse de la flore méditerranéenne, mais aussi un symbole culturel des régions où elle prospère. Son rôle dans la cuisine, la médecine traditionnelle et même la cosmétique souligne son importance historique et pratique. Le caprier est une plante robuste et polyvalente, capable de survivre dans des conditions difficiles et de contribuer largement à l’écosystème et à la culture locale.