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Rhododendron du Pauvre Impatiens sodenii

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20230527 SENTIER PEDESTRE DE PENA A SINTRA PORTUGAL (123)

Le long du sentier pédestre qui relie le palais de Pena à Sintra, au Portugal nous nous laissons émerveiller par une flore luxuriante et variée, nourrie par l’humidité ambiante et la douceur du climat atlantique. Parmi les nombreuses espèces qui bordent le chemin, notre regard est attiré par un arbuste délicat aux fleurs d’un rose tendre, presque translucide sous la lumière tamisée de la forêt : Impatiens sodenii, également connu sous les noms de rhododendron du pauvre, Oliver’s touch-me-not ou encore baume arbustif.

Description

Appartenant à la famille des Balsaminaceae, Impatiens sodenii est un sous-arbrisseau pouvant atteindre 1,5 mètre de haut. Ses tiges, succulentes et légèrement ligneuses à la base, lui confèrent une apparence élégante et élancée. Contrairement à d’autres impatiens, cette espèce est glabre, c’est-à-dire dépourvue de poils, ce qui lui donne un aspect lisse et brillant. Ses feuilles sont disposées en verticilles, parfois jusqu’à douze autour d’un même nœud, surtout près des extrémités des branches. Larges et lancéolées, elles peuvent également adopter une forme plus oblongue et présentent des bords finement dentés. Elles mesurent jusqu’à 18 centimètres de long et arborent une teinte verte intense qui contraste avec la délicatesse de ses fleurs.

Les fleurs, qui apparaissent tout au long de l’année, sont l’un des principaux attraits de cette plante. Elles poussent seules ou par paires et peuvent mesurer jusqu’à 5 centimètres de large. Leur couleur varie du blanc au rose, certaines arborant des marques plus foncées, notamment au centre. Derrière la corolle, le sépale inférieur s’allonge en un éperon long et fin, pouvant atteindre 8 centimètres de long, caractéristique typique du genre Impatiens.

À maturité, la plante produit une capsule fruitière verdâtre mesurant jusqu’à 2,4 centimètres de long. Comme chez de nombreuses impatiens, cette capsule présente une déhiscence explosive : au moindre contact, elle éclate soudainement, projetant ses graines tout autour. Ce mode de dispersion rapide permet à l’espèce de coloniser facilement de nouveaux espaces, notamment dans les milieux humides où elle prospère naturellement.

Répartition et Habitat

Originaire du Kenya et de Tanzanie, Impatiens sodenii a été largement cultivée comme plante ornementale et s’est naturalisée dans plusieurs régions du monde. Elle est documentée comme espèce introduite dans les îles Canaries, à Hawaï et en Colombie. En Australie, elle s’est échappée de la culture et est désormais naturalisée dans certaines zones d’Australie-Occidentale et de Nouvelle-Galles du Sud. En Nouvelle-Zélande, elle est même devenue une mauvaise herbe envahissante, démontrant sa capacité d’adaptation en dehors de son habitat d’origine.

À Sintra, elle prospère dans un environnement humide et ombragé, s’intégrant harmonieusement au couvert végétal dense des forêts brumeuses. Elle cohabite avec des essences locales telles que les chênes-lièges, les lauriers et les bruyères arborescentes, contribuant ainsi à la richesse botanique du paysage.

Cultivation et Variétés

Grâce à sa floraison continue et à sa facilité d’entretien, Impatiens sodenii est très appréciée comme arbuste ornemental de jardin. Elle a d’ailleurs reçu le Prix du Mérite du Jardin (Award of Garden Merit) décerné par la Royal Horticultural Society. Plusieurs cultivars ont été sélectionnés pour leur intérêt horticole, notamment :

  • ‘Madonna’, qui produit des fleurs entièrement blanches,
  • ‘Flash’, aux fleurs blanches marquées de rose,
  • ‘La Vida Rosa’, caractérisé par des fleurs d’un rose plus foncé.

Une Plante Discrète mais Présente

Le long du sentier menant à Sintra, Impatiens sodenii participe discrètement à l’esthétique du paysage. Sa silhouette élégante et sa floraison abondante en font une alliée précieuse de la végétation locale. Son intégration harmonieuse dans cet écosystème témoigne de la diversité botanique de la région et de l’influence humaine sur l’introduction de nouvelles espèces.

Ainsi, au fil de notre marche, entre la brume matinale et la lumière tamisée des sous-bois, nous restons fascinés par cette plante délicate, témoin d’un équilibre fragile entre nature indigène et végétation acclimatée.

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