Bantako et les chercheurs d’or du Sénégal oriental +

L’exploration des mines d’or de Bantako, nichées dans la région orientale de Kédougou, au Sénégal, a été pour nous une plongée brute et saisissante dans l’effervescence d’une ruée vers l’or moderne. Un voyage bouleversant, à la fois fascinant par l’énergie qui y règne, et profondément révélateur des réalités sociales, humaines et environnementales qu’un tel phénomène engendre.
Dès que nous avons quitté la route principale pour emprunter la piste rouge poussiéreuse menant au village, le décor s’est transformé. Très vite, nous avons été enveloppés par cette ambiance singulière, presque frénétique, animée par l’espoir viscéral de trouver une pépite, celle qui changerait une vie. Les habitations précaires, construites à la va-vite en tôle et en bois de récupération, semblaient surgir d’un paysage de western africain. Une impression de désordre organisé, où la construction anarchique, l’absence de gestion des déchets, et une insécurité latente trahissent la rudesse de la vie sur place. Le taux de criminalité élevé et la prévalence alarmante du VIH/SIDA rappellent aussi les conséquences d’un développement accéléré, sans structures adaptées.
À notre arrivée dans le village informel, nous avons découvert une organisation sociale à part entière : des bars, des échoppes, des cabanons de fortune où l’on vend de tout, et une myriade d’activités liées à l’orpaillage. Les femmes, rassemblées autour de la rivière asséchée, lavaient le linge ou triaient les pierres. Les hommes, eux, travaillaient autour des puits creusés à la main, certains atteignant jusqu’à 20, voire 50 mètres de profondeur, parfois sommairement étayés par de fragiles rondins de bois.
Nous avons été témoins de la méthode artisanale d’extraction de l’or, un procédé long et pénible. Les roches extraites sont broyées, concassées, puis réduites en fine poudre à l’aide de meules rudimentaires. Cette poudre est ensuite mélangée à de l’eau et étalée sur des plans inclinés recouverts de moquette, où, grâce à sa densité, la poussière d’or se dépose. Une autre méthode consiste à utiliser une battée, ce grand bol de métal tournoyé à la main, comme dans les films de la ruée vers l’or hollywoodienne. Enfin, l’or est isolé à l’aide de mercure, formant un amalgame qui sera chauffé pour évaporer le mercure et ne garder que l’or pur. Une méthode dangereuse, aussi bien pour la santé des mineurs que pour l’environnement.
Au fil de notre visite, nous avons été frappés par la vitalité intense du site, mais aussi par les inégalités criantes et les drames humains qui se jouent en arrière-plan. Dans ce monde dominé par le métal précieux, des femmes venues de toute l’Afrique de l’Ouest vivent souvent de prostitution clandestine, certaines avec des enfants, d’autres très jeunes. Les ONG présentes sur le terrain tirent régulièrement la sonnette d’alarme : violences sexuelles, grossesses précoces, maladies sexuellement transmissibles, mais aussi décrochage scolaire, car de nombreux enfants travaillent pour aider leur famille.
Malgré tout, l’atmosphère reste étrangement électrique. Les visages, marqués par la poussière et la fatigue, brillent encore d’un éclat d’espérance. Ici, l’or n’est pas qu’un métal. Il est l’ultime espoir de s’extraire de la pauvreté, un levier de transformation sociale pour les plus marginalisés, notamment les jeunes issus de castes autrefois dominées.
Mais à quel prix ? La déforestation, la pollution du fleuve Gambie par le mercure, la fragilité des structures sociales et la tension permanente transforment ce site en miroir cru de nos contradictions modernes.
Bantako ne laisse personne indifférent. C’est un lieu où chaque gramme d’or raconte une histoire de sueur, de risques, de rêves parfois brisés, parfois exaucés. Une parenthèse brutale, un moment de vérité qui nous rappelle que sous la lumière de l’or, l’ombre des réalités humaines est souvent bien plus pesante que le métal lui-même.
VIDEOS sur Kedougou et ses environs
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RESTAURANT DALY’S FLAVOUR KEDOUGOU
Le Restaurant Daly’s Flavour à Kédougou offre une expérience culinaire simple mais savoureuse au cœur de cette ville animée. Situé le long de la route principale, c’est un endroit propre et accueillant, idéal pour une pause repas lors de votre voyage.
Bien que le menu soit limité, proposant principalement du Thie Bou Yappe ou du Thiou Curry à la viande, il est clair que la qualité prime ici. Les prix sont très abordables, ce qui en fait un choix populaire pour les habitants et les voyageurs de passage.
Le repas pour sept personnes, boissons comprises, pour seulement 10700 FCFA est une aubaine, même si les options de boissons sont limitées à de l’eau.
En ce qui concerne la nourriture, bien que la viande puisse être un peu grasse et pas toujours très chaude, le riz est un véritable délice. C’est un endroit où vous pouvez déguster des plats simples mais délicieux, dans une ambiance conviviale et sans prétention.
En somme, le Restaurant Daly’s Flavour offre une expérience gastronomique modeste mais satisfaisante, mettant en avant la qualité et la saveur dans un cadre chaleureux et accessible.
LES LOGEMENTS
AU BEDIK CHEZ LEONTINE BANDAFASSI
« Chez Léontine », c’est comme un écho lointain, une mémoire de l’authentique, une fenêtre ouverte sur un monde d’une simplicité profonde et d’une richesse culturelle infinie. Les Bedik, avec leur mode de vie traditionnel ancré dans les montagnes verdoyantes de la région de Kédougou au Sénégal, offrent une expérience unique et immersive pour ceux qui ont la chance de les visiter.
Léontine, avec sa maison en banco aux murs épais et aux toits de chaume, qu’elle à construite pas à pas depuis plus de 20 ans, est une gardienne de la tradition. Une vie de labeur, souvent séparée de son mari qui travaillait à Dakar, aujourd’hui de retour à la maison tandis que les enfants qui ont grandi font leur vie à leur tour à Dakar
Son accueil chaleureux et son hospitalité sincère transportent les visiteurs dans un voyage à travers le temps, où les valeurs de la famille, de la communauté et du respect de la nature règnent en maîtres.
Chez Léontine, chaque geste est empreint de signification. Des repas simples mais délicieux, préparés avec soin à partir des produits locaux cultivés dans les jardins familiaux, sont partagés .
Dans cet environnement préservé, loin de l’agitation du monde moderne, on découvre le rythme calme de la vie quotidienne. Les activités agricoles, les cérémonies traditionnelles et les rituels ancestraux ponctuent le temps, rappelant l’importance de rester connecté à la terre et à ses cycles naturels.
Chez Léontine, on apprend l’art de la contemplation. On se laisse emporter par la beauté brute des paysages environnants, où les montagnes, les Kopjes, se dressent majestueusement Chaque instant passé ici est une leçon d’humilité et de gratitude envers la nature généreuse qui nous entoure.
En fin de compte, « Chez Léontine » est bien plus qu’un simple lieu de séjour. C’est un refuge pour l’âme, un havre de paix où l’on peut se reconnecter avec soi-même, avec les autres et avec le monde qui nous entoure. C’est une invitation à ralentir, à écouter et à apprendre, dans le respect et l’admiration d’une culture profondément enracinée dans la terre et dans le cœur des hommes.
CAMPEMENT TAKO MAYO DINDEFELO
Nous arrivons au Campement Tako Mayo, un lieu charmant niché au cœur de Dindéfelo, près des célèbres chutes d’eau. Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par une atmosphère paisible et chaleureuse, idéale pour les voyageurs en quête de tranquillité et d’authenticité.
Le campement est conçu dans le respect de l’environnement et des traditions locales. Les cases, construites en matériaux naturels, offrent un confort simple mais suffisant, parfaitement intégré dans le paysage environnant. Chaque case est équipée de lits confortables et de moustiquaires, assurant une nuit paisible après une journée d’exploration.
Autour de nous, la végétation luxuriante et les chants d’oiseaux créent un cadre idyllique. Nous profitons de l’occasion pour nous détendre sur les terrasses ombragées, où des lits sont mis en extérieur avec moustiquaires sur demande, invitant à la détente ou à des nuits plus fraîches. Le personnel du campement, principalement composé d’habitants du village, est extrêmement accueillant et se fait un plaisir de partager avec nous des histoires sur la région et ses coutumes.
Les repas, préparés avec des produits locaux, sont un véritable régal. Nous découvrons les saveurs typiques du Sénégal, avec des plats simples mais délicieux, souvent à base de riz, de poissons, de légumes frais et d’épices locales.
Le Campement Tako Mayo n’est pas seulement un lieu de séjour, c’est aussi un point de départ idéal pour explorer les merveilles naturelles et culturelles de la région.
Alpha, le propriétaire du campement, est un personnage incroyable, doté d’un grand cœur. Les bénéfices de son activité touristique sont utilisés prioritairement pour le développement local. Un atelier de couture et d’éducation a été établi par ses soins. Il accueille ainsi 17 jeunes filles à qui il enseigne la couture. Elles sont logées en dortoir la semaine, et il leur transmet ce métier. À l’issue de la formation, le matériel de couture leur est donné. Les seules conditions sont de finir la formation qui dure un an et d’accepter de ne pas se marier avant 19 ans avec un contrat signé par les parents. Parallèlement, il investit dans la formation des jeunes hommes dans des métiers essentiels comme la soudure, l’électricité et la plomberie.
Alpha est un personnage tellement primordial pour la région que nombre de femmes appellent leur enfant de son prénom : il est là à tout moment, y compris les plus délicats, pour les aider à accoucher dans des conditions parfois compliquées.
En plus des randonnées, le campement propose des activités culturelles telles que des visites des villages Bassari et des démonstrations d’artisanat local. Ces expériences nous permettent de mieux comprendre et apprécier la riche culture de cette région du Sénégal.
Un séjour au Campement Tako Mayo se révèle être une expérience enrichissante, alliant découverte de la nature, immersion culturelle et moments de détente. Nous repartons avec des souvenirs inoubliables et une grande admiration pour la beauté et l’hospitalité de Dindéfelo et de ses habitants.
HOTEL LE BEDIK A KEDOUGOU
L’Hôtel Bedik à Kédougou, niché dans le quartier de Gombra au Sénégal, se présente comme une oasis de confort au cœur de cette région.
Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par un accueil chaleureux, un jardin luxuriant parsemé de bungalows et d’un bâtiment principal à plusieurs étages. Nous y trouvons également de nombreux tisserins à dos argentés et à tête noire vaquant à faire leur nid dans les palmiers environnants près de la piscine.Les chambres, simples mais confortables, toutes climatisées offrent un havre de paix bienvenu après une journée d’exploration des environs.
Le restaurant de l’établissement propose une cuisine locale savoureuse, offrant ainsi une véritable expérience culinaire authentique. Nous dégustons d’excellents morceaux de bœuf en sauce roquefort poivre vert, des brochettes de bœuf ou de poulet, du poulet yassa et bien d’autres recettes encore, toutes succulentes. Les poissons ne sont pas en reste, avec de superbes mixed grill de poissons (lotte et crevettes en l’absence momentanée de calamar), mais aussi du filet de barracuda en jus safrané absolument divin. N’oublions pas les salades mexicaines, ou encore celle à base de poissons fumés et de poisson cru.
Pour se détendre, une piscine rafraîchissante est à disposition, parfaite pour se relaxer sous le soleil sénégalais.
L’Hôtel Bedik à Kédougou dépasse le simple statut d’établissement d’hébergement : il incarne un véritable refuge où se mêlent confort, hospitalité et aventure, créant ainsi des souvenirs qui resteront gravés dans les mémoires.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Kedougou et de ses environs
j 677 LES MINES D’OR DE BANTAKO – KEDOUGOU SENEGAL
j 678 Ethiouwar Bandafassi – Village Bedik – KEDOUGOU SENEGAL
j 678 LE GRAND MARCHE- KEDOUGOU SENEGAL
LES LIENS
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