Fuerteventura : Le Sud Sauvage, Morro Jable : Porte Dorée du Désert, ESPAGNE +

Morro Jable : Porte Dorée du Désert, Un voyage où les dunes chantent avec l’Atlantique, les volcans sommeillent et la vie pulse entre sable et lave
Quand nous posons le pied sur le vieux quai de Morro Jable, le sel colle à nos lèvres et le rythme des vagues scande l’histoire. Sous nos semelles, les pavés inégaux de la Calle el Muelle racontent le passé : ici, en 1899, des pêcheurs aux mains crevassées tiraient leurs naos en bois sur la plage de galets. Nous imaginons Cirilo López Umpiérrez, fondateur du hameau, scrutant l’horizon depuis la dune où se dresse aujourd’hui le phare. Dans les années 1970, tout a changé : une route goudronnée a percé le désert, amenant avec elle Willy Brandt, le premier touriste célèbre. Sa statue de bronze, assise face à l’océan près du Barco Bar, nous observe toujours, témoin silencieux d’une époque où le village n’avait même pas le téléphone.
En grimpant vers le mirador de l’église Nuestra Señora del Carmen, nos doigts effleurent les murs ocre. Ces pierres sont des pages d’histoire : elles proviennent du massif de Jandía, un volcan effondré il y a 12 millions d’années. Sous nos pieds, le sable blond révèle ses secrets : des cristaux d’augite noire et de calcite dorée, mêlés à des coquillages fossiles. Plus bas, les falaises de tuf basaltique exhibent des strates rouges et noires – les plus anciennes des Canaries, vieilles de 100 millions d’années. Quand le soleil couchant les embrase, nous comprenons pourquoi les Guanches appelaient ce lieu « la montagne qui saigne ».
Chaque matin, nous traversons la route côtière pour gagner Playa del Matorral. Au nord, l’animation des hôtels nous enveloppe : l’odeur des cocktails, le cliquetis des verres à l’Iberostar Palace. Mais nous préférons marcher vers le sud, là où le phare de Jandía pointe vers le ciel comme un doigt de pierre. Ici, le sable rosit sous nos pas solitaires, et l’Atlantique dépose à nos pieds des méduses bleues translucides. Un secret ? À marée basse, nous suivons un sentier caché derrière les dunes pour atteindre Risco del Paso : une langue de sable si fine qu’elle fond dans l’eau turquoise, loin des regards.
En fin d’après-midi, nous nous perdons dans la Vieille Ville. Les ruelles étroites sentent le poisson séché et le gofio (farine de maïs grillé). Près de la chapelle, un vieil homme nous montre les séchoirs à mojama où pendent des tranches de thon rouge. Sur la promenade, des sculptures métalliques surgissent : une raie géante figée dans son envol, un banc de poissons dansants… et soudain, le squelette d’un cachalot de 14,5 m. « Échoué en 2017« , murmure une pêcheuse. « Ses os ont blanchi au soleil avant d’être assemblés ici, mémoire des géants des profondeurs. »
Au port, nous embarquons sur un catamaran blanc (92 € par personne, déjeuner inclus). Alors que nous croquons dans des papas arrugadas, un cri fuse : « ¡Calderones! ». Des globicéphales noirs dansent autour de nous, leurs dos luisants émergeant des vagues. Le capitaine raconte qu’ils suivent les courants chauds depuis la côte mauritanienne… et que parfois, près de Cofete, on aperçoit la Villa Winter. Cette demeure aux volets clos, bâtie en 1946 par un ingénieur allemand, cacherait des tunnels sous-marins. « Les nazis y auraient déchargé de l’or ! » lance-t-il en clignant de l’œil. Nous regardons vers la côte sauvage, imaginant des ombres dans les grottes basaltiques.
Le jeudi matin, nous nous mêlons au marché de l’Avenida del Saladar. Des étoffes berbères flottent au vent, tandis qu’un vendeur marocain nous tend un sachet de safran de Taliouine. « Pour le zarzuela ! » dit-il. Nous obéissons : le soir venu, au Restaurant La Gaviota, nous dégustons un plat de sardines fraîches arrosées d’mojo verde, assis face aux barques colorées. Plus tard, près du vieux paquebot rouillé du Bar Barco, nous partageons une sole grillée à la Posada San Borandón. Le sel crisse sous nos dents, et le vin local a un goût de lave et d’iode.
L’instant magique
Un soir, montés au phare de Jandía, nous avons vu le « rayon vert » – ce flash émeraude qui perce l’horizon quand le soleil plonge dans l’océan. Le gardien nous a souri : « C’est l’âme des pêcheurs disparus qui saluent les vivants. »
Morro Jable reste en nous comme un paradoxe vivant : ses complexes hôteliers brillants côtoient des ruelles où le temps s’est arrêté, ses plages bondées cachent des criques secrètes, et sous le sable blond dorment des volcans éteints. Quand nous quittons le village au petit matin, les pieds couverts de poussière d’or, une dernière image nous suit : celle de Willy Brandt, immobile sur son banc, regardant vers Cofete… comme s’il gardait le seuil d’un monde où désert et océan ne font qu’un.
Oasis Park : L’Arche Vivante des Canaries
À 20 minutes au nord, près du hameau de La Lajita, l’Oasis Park déploie ses 800 000 m² de vie foisonnante. Ce sanctuaire, à la fois zoo et jardin botanique, est une halte incontournable. Pour 19,50 € (entrée adulte), parcourez des sentiers ombragés où gambadent girafes, guépards et lémuriens 45. Glissez-vous dans le Jardin des Cactus : 28 000 spécimens, dont des cereus centenaires aux silhouettes lunaires, témoignent de l’adaptation prodigieuse du végétal à l’aridité 4. À 11h, le spectacle des rapaces vous transporte : aigles des steppes et faucons pèlerins volent en rase-motte sous les cris émerveillés des enfants.
Infos Essentielles : S’immerger Sans Surprises
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Tarifs 2025 :
Excursion dauphins (catamaran) : 65 €
Plongée initiation (½ journée) : 85 €
Jeep Safari Cofete : 59 €
Conseil : Réservez via les hôtels ou GetYourGuide pour éviter les surfacturations. -
Climat :
L’île vit au rythme des alizés (20-28°C en moyenne), mais gare au Calima : ce vent saharien peut faire grimper le thermomètre à 40°C et voiler l’horizon de sable . -
Éthique :
Privilégiez les visites en petits groupes pour Cofete, et respectez les zones interdites aux véhicules dans les dunes – l’écosystème est fragile
Ajuy et Puerto de la Peña : là où les falaises murmurent l’histoire
Depuis Pájara, un chemin de traverse de 9 Km vous amène au nord ouest jusqu’à Ajuy et, à côté, à Puerto de la Pena. Le minuscule village de pêcheurs et la plage de sable noir tranchent avec celles, dorées, du sud de la péninsule de Jandia. Ici, les habitants et les bateaux de pêche occupent le devant de la scène et le front de mer se résume à deux bons petits restaurants servant la pêche du jour : la Casa Pépin et La Jaula de Oro.
Un sentier côtier art vers la droite quand on regarde la mer. Il vous emmène le long des rochers battus par les vents et offre de superbes points de vue jusqu’à la plus grande des grottes offrant des vues de cartes postales sur les bateaux de pêche à l’ancrage dans la baie. La ballade est à faire en fin d’après-midi ou mieux au soleil couchant
Betancuria, halte incontournable au cœur de l’île
Betancuria se love comme un secret au creux des collines de basalte — un village verdoyant qui semble s’être installé pour se protéger du vent et du soleil. Les pentes noires et anciennes, héritage de l’activité volcanique qui a façonné Fuerteventura, forment des replis protecteurs où s’accrochent des murets de pierre sèche ; des palmiers, des figuiers et des touffes d’aloe ponctuent ce patchwork, et les maisons blanches aux murs chaulés rivalisent de simplicité avec les patios ombragés. Vue du plateau, la vallée a la grâce d’un jardin cultivé par des mains patientes : terrasses, potagers et vergers racontent une histoire d’adaptation — comment tirer parti d’un sol maigre, capter l’eau rare et abriter les troupeaux — et les pierres racontent, elles aussi, la longue mémoire du lieu.
De Pájara à Betancuria — quand la route devient lecture de pierres
La route de Pájara au massif de Betancuria n’est pas qu’un simple trajet : c’est une traversée d’écosystèmes et d’histoires où la géologie commande le paysage et où les hommes ont appris à vivre avec. En neuf ou trente minutes selon l’arrêtitude du voyageur, on passe des plages dorées du sud à des vallées protégées, à des collines de basalte et à des palmeraies nichées dans des barrancos — autant de tableaux qui racontent l’île autrement.
En quittant Pájara, la première halte recommandée est Vega de Río Palma. Le village, discret, attire l’œil par sa jolie église et ses retables anciens ; à proximité, le sanctuaire de la Virgen de la Peña, patronne de l’île, rappelle le rôle central de la foi et des traditions rurales dans la vie des communautés. C’est un lieu propice au recueillement rapide et à la découverte d’un art religieux simple mais vivant.
Pozo Negro, entre silence minéral et mémoire antique
Nous quittons les routes plus fréquentées de Fuerteventura pour nous engager vers Pozo Negro, sur une petite voie qui descend doucement vers la mer. À mesure que nous avançons, la civilisation se fait rare, remplacée par de vastes étendues ocre et brunes ponctuées de maigres buissons. Au loin, la ligne bleue de l’Atlantique se dessine.
Pozo Negro apparaît soudain, minuscule village côtier niché au fond d’une anse. La plage, faite d’un mélange de sable noir volcanique et de galets sombres, tranche avec les plages dorées du sud. Les eaux sont d’un bleu profond, calmes, presque immobiles, comme protégées par la forme arrondie de la baie. Nous longeons le rivage, croisant deux barques tirées à terre, encore humides du retour de pêche.
Cap sur Corralejo et le désert d’El Jable
Le lendemain, nous partons découvrir Corralejo. Située à la pointe nord de l’île, à 33 km de Puerto del Rosario, cette station balnéaire est aujourd’hui l’une des plus dynamiques de Fuerteventura. Autrefois petit port de pêche spécialisé dans la capture du marlin et du thon, elle s’est transformée à partir des années 1980 avec l’essor du tourisme, tout en conservant par endroits une atmosphère de village marin.
Nous arrivons en fin de matinée, le port encore animé par quelques bateaux qui rentrent avec la pêche du jour. Nous décidons de déjeuner sur place, dans l’un des petits restaurants du front de mer. Les terrasses s’ouvrent sur l’océan et offrent une vue imprenable sur l’île de Lobos, qui se dessine juste en face, à seulement 15 minutes de ferry. Au menu : poisson fraîchement grillé, papas arrugadas accompagnées de mojo verde et rouge, et un verre de vin blanc local. Le bruit régulier des vagues et l’odeur du sel se mêlent aux conversations des autres voyageurs et des habitants venus partager leur pause de midi.
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LES LOGEMENTS
HOTEL R2 BAYA PLAYA
Perché face à l’Atlantique, dans le paisible village de pêcheurs de Tarajalejo, l’hôtel R2 Bahía Playa s’impose comme un refuge moderne où l’on vient d’abord pour la mer et le silence. Installé au bord de la plage, il offre des chambres ouvertes sur l’horizon, de larges terrasses et une architecture qui joue le contraste entre lignes contemporaines et tons chauds rappelant la roche volcanique de l’île.
L’établissement se présente comme un hôtel-spa adults-only, pensé pour les couples ou les voyageurs en quête de détente : bassins extérieurs, piscine intérieure, spa doté de sauna et de salles de soins, ainsi qu’une offre de bien-être complète (massages, soins esthétiques, programmes de relaxation). Tout est disposé pour ralentir le rythme et profiter d’un séjour cocooning au bord de l’eau.
Côté restauration et service, l’hôtel mêle buffet généreux et propositions plus soignées ; la clientèle mentionne régulièrement la qualité des petits-déjeuners et la convivialité du personnel. En soirée, la grande baie vitrée du restaurant laisse jouer les lumières du coucher de soleil sur la mer, tandis que le bar sert des cocktails face au ressac. Les avis voyageurs louent l’atmosphère calme et la propreté des lieux, même si certains notent que la plage elle-même est plus rustique que celles des zones touristiques voisines.
Sa situation est pratique : Tarajalejo est à mi-chemin de l’île, à environ cinquante kilomètres de l’aéroport, ce qui permet d’envisager aussi bien des séjours farniente que des excursions vers le sud (Jandía) ou le parc animalier Oasis Park. Les petites rues du village conservent un charme local — poisson frais, cafés tranquilles et promenades au coucher du soleil — loin des foules des stations plus connues.
Pour qui ? Les amateurs de spa et de calme, les couples en quête d’un séjour reposant, les photographes du matin qui aiment le jeu de lumière sur les falaises. Si vous cherchez l’animation nocturne ou une plage parfaitement aménagée pour la baignade en famille, il faudra peut-être privilégier d’autres points de l’île ; en revanche, si vous voulez vous réveiller au bruit des vagues et disposer d’un bon centre de bien-être, l’endroit est idéal.
Côté pratique : privilégiez une chambre « vue mer » (la terrasse change tout au réveil), réservez les soins au spa à l’avance (les créneaux se remplissent vite en haute saison), et louez une voiture pour explorer les plages du sud et le parc naturel de Jandía. Si vous voyagez hors saison, l’ambiance sera plus tamisée et les tarifs plus doux ; en été, pensez à réserver longtemps à l’avance
Gamme de prix observée (approximative)
En regardant les offres actuelles et les sites de réservation, on obtient une fourchette indicative : environ 90–320 € la nuit pour une chambre double selon la saison, le type de chambre (standard / vue mer / suite) et le régime (B&B, demi-pension, all-inclusive). Les estimations varient selon les plateformes — certaines affichent des tarifs moyens plus bas hors saison, d’autres affichent des plages plus élevées pendant l’été ou les vacances.
Forfaits « tout compris » et séjours package
Beaucoup de tour-opérateurs vendent l’hôtel en formule all-inclusive sur une base hebdomadaire. Les prix package rapportés par les agences spécialisées vont typiquement de ~£529 à £819 par personne pour 7 nuits en all-inclusive selon la période (soit environ 75–120 £/nuit/pers. en formule tout compris chez ces distributeurs). Ces offres comprennent souvent le séjour + pension complète et, parfois, le vol (selon l’offre).
Variations saisonnières (ce qu’il faut retenir)
Les tarifs grimpent en haute saison : juillet-août et les périodes de fêtes (Noël/Nouvel an) sont les plus chères. Les mois intermédiaires (mai-juin, septembre-octobre) restent attractifs et l’hiver hors fêtes (novembre à mars, hors vacances scolaires) offre souvent les meilleurs rapports qualité-prix si vous cherchez calme et prix plus doux. Les voyagistes affichent clairement une forte variabilité mensuelle sur toute l’année.
Ce qui influence le prix
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Régime choisi : all-inclusive coûte sensiblement plus qu’un tarif B&B, mais peut être intéressant si vous comptez rester sur place (repas + boissons incluses).
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Vue / étage / type de chambre : une chambre vue mer est souvent facturée plus cher.
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Réservation anticipée vs last-minute : réserver plusieurs mois à l’avance sécurise le meilleur choix ; des promotions last-minute existent mais sont risquées en haute saison.
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Promos tour-opérateurs : les packages hebdomadaires tout-compris vendus par voyagistes peuvent être compétitifs par personne.
Extras à prévoir (coûts possibles)
Les soins au spa, certains sports ou activités payantes, le parking ou des services spécifiques peuvent s’ajouter à la facture. Vérifiez la politique de la chambre sélectionnée (remboursement / annulation / petit-déjeuner inclus). Plusieurs plateformes proposent des tarifs remboursables contre des tarifs non-remboursables plus bas.
Conseils pratiques pour obtenir le meilleur tarif
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Comparer : regardez à la fois le site officiel et les OTA (Booking, Expedia, Hotels.com) + voyagistes (pour les all-inclusive).
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Flexibilité : si vous pouvez décaler de quelques jours hors we/haute saison, le prix par nuit peut chuter significativement.
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Forfait vs nuitée : calculez si l’all-inclusive vous fait réellement économiser (selon votre programme).
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Réservez tôt pour l’été / fêtes ; cherchez des promos 60–120 jours avant le départ.
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Vérifier les inclusions : certains tarifs « petit-déjeuner inclus » peuvent paraître proches des tarifs demi-pension — comparez le coût réel des repas avant de choisir.
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