Amber Fort, la citadelle dorée des maharajas INDE +

La suite de notre exploration de Jaipur nous mène à l’un des joyaux du Rajasthan : l’Amber Fort, ou Fort d’Amber, un imposant palais-forteresse perché sur les hauteurs des collines d’Aravalli, dominant paisiblement le lac Maota. Véritable chef-d’œuvre de l’architecture rajput, cet édifice majestueux, aux teintes de grès rose et de marbre pâle, se dévoile comme un mirage de pierres et de lumière dès que l’on quitte la ville en direction du nord.
Nous choisissons de vivre cette visite de manière traditionnelle : à dos d’éléphant, comme les souverains d’autrefois. Depuis la base de la colline, la montée vers la porte principale – la porte de Suraj Pol – se fait lentement, bercée par le pas lourd mais régulier de notre monture ornée de tissus brodés et de clochettes. L’ascension dure une vingtaine de minutes, pendant laquelle le panorama s’élargit à chaque tournant : le lac en contrebas, les remparts crénelés qui serpentent sur les collines comme une muraille miniature, les tours de guet et les tourelles qui semblent sortir des contes anciens.
L’histoire du Fort d’Amber remonte au XVIe siècle. Il fut commencé par le roi Man Singh I en 1592, général de l’empereur moghol Akbar, et agrandi ensuite par ses successeurs, notamment Jai Singh I. Il fut la résidence principale des maharajas de Jaipur avant la construction du City Palace en ville. Ce fort illustre l’apogée de l’architecture rajput, fusionnant finesse moghole et tradition hindoue.
Une fois franchie la grande porte, le Jaleb Chowk, première grande cour du palais, nous accueille. Autrefois, cette place servait aux parades militaires et aux cérémonies de retour des armées. Aujourd’hui encore, elle conserve un caractère solennel. À gauche, un petit temple dédié à Shila Devi, déesse tutélaire de la dynastie, témoigne du rôle sacré du site : la légende raconte que la statue de la déesse fut apportée de Jessore (aujourd’hui au Bangladesh), après une vision reçue par le roi Man Singh.
En montant un escalier de pierre, nous pénétrons dans la Diwan-i-Am, la salle des audiences publiques. Immense, ouverte sur l’extérieur avec ses piliers ornés de chapiteaux éléphantesques, elle servait à l’écoute des doléances des sujets. Plus intime, la Diwan-i-Khas, salle des audiences privées, étonne par son élégance, ses voûtes finement travaillées et ses balcons fermés où les dames de la cour pouvaient observer les réunions sans être vues.
Puis nous arrivons à ce qui est sans doute le cœur le plus enchanteur du fort : le Sheesh Mahal, ou Palais des Miroirs. Ici, chaque centimètre est recouvert d’incrustations de miroirs, de pierres précieuses et de mosaïques. Il suffisait autrefois d’une seule flamme pour que tout l’espace scintille comme un ciel étoilé. Cette prouesse architecturale, conçue pour émerveiller les reines, reste l’un des joyaux les plus admirés d’Amber. Une légende prétend qu’un maharaja y avait allumé une seule bougie pour que son épouse puisse contempler un ciel étoilé sans avoir à sortir par les nuits froides.
Le palais regorge de galeries, de jardins suspendus, de passages secrets et de terrasses qui offrent des vues spectaculaires sur la vallée. Le Sukh Niwas, ou palais du plaisir, dispose d’un système ingénieux de climatisation naturelle utilisant des conduits d’eau, preuve de l’ingéniosité des architectes rajputs.
La visite complète du Fort d’Amber demande au minimum deux heures, voire trois si l’on souhaite prendre le temps de tout admirer. Des guides officiels sont disponibles à l’entrée (comptez entre 300 et 500 INR pour une visite commentée d’1h30), mais des audioguides sont aussi proposés pour ceux qui préfèrent un rythme plus libre.
Le tarif d’entrée est de 500 INR pour les visiteurs étrangers, avec des réductions pour les étudiants. Il est également possible d’acheter un combiné pour les monuments de Jaipur (Amber Fort, Jantar Mantar, Hawa Mahal, City Palace et Albert Hall Museum), ce qui peut s’avérer économique si vous prévoyez de tous les visiter.
L’accès au site se fait en taxi, en tuk-tuk ou via des bus touristiques depuis Jaipur (à 11 km). La montée à dos d’éléphant reste une option très populaire mais controversée pour des raisons éthiques. Pour les voyageurs sensibles au bien-être animal, il est possible d’accéder au sommet du fort en jeep ou à pied via un sentier pavé.
Avant de quitter le site, nous faisons un détour par le jardin public de Kesar Kyari, en contrebas du fort, installé sur une île flottante du lac Maota. Ce jardin en damier, jadis planté de safran, ajoute une touche de fraîcheur et de poésie au paysage aride.
En quittant Amber, le soleil commence à décliner. Les remparts prennent des teintes dorées, le lac devient miroir. L’écho de nos pas dans les couloirs du palais résonne encore. Nous repartons le cœur chargé d’images anciennes, de légendes murmurées par la pierre, d’émerveillement face à la beauté intacte de ce trésor du Rajasthan.
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Rambagh Palace
Le soir de notre arrivée à Jaipur, après avoir pris un peu de repos à l’hôtel Jas Vilas, nous décidons de marquer cette première soirée par un dîner d’exception. Nous réservons une table au Rambagh Palace, ancien palais royal aujourd’hui transformé en hôtel de luxe par le groupe Taj. Ce lieu, chargé d’histoire, fut jadis la résidence du maharaja de Jaipur, et dès l’instant où nous franchissons son imposant portail, nous sentons que nous entrons dans un monde à part.
Le jardin est illuminé de lanternes dorées, les fontaines chantent doucement, et les allées de marbre mènent à une vaste façade blanche, finement ciselée. Des hôtes en uniforme traditionnel nous accueillent avec une révérence, et un joueur de shehnai, cet instrument à vent au son presque sacré, fait résonner ses notes à l’entrée comme pour bénir notre passage.
Nous dînons sur la terrasse du restaurant Suvarna Mahal, dans un décor digne d’un conte oriental. Les lustres scintillent comme des constellations au-dessus de nos têtes, tandis que les colonnes majestueuses, les fresques dorées et les nappes brodées évoquent l’opulence de la cour royale d’antan. L’atmosphère est feutrée, enveloppée de musique classique hindoustanie interprétée en direct par un petit ensemble : sitar, tabla et chant doux accompagnent notre repas sans jamais s’imposer.
Les plats, eux, sont une véritable ode à la cuisine impériale du Rajasthan. Nous choisissons un thali royal, composé de mets savoureux et raffinés : laal maas, ce curry d’agneau aux épices fumées, dal à la crème, légumes sautés au cumin, pain naan au ghee, riz parfumé au safran… Chaque bouchée est un voyage sensoriel, chaque assiette une œuvre d’art.
Autour de nous, d’autres convives, habillés pour l’occasion, murmurent en diverses langues. Le service est discret, attentif, et toujours accompagné d’un sourire.
Au moment du dessert, une pluie de pétales de roses est lancée depuis une balustrade voisine, accompagnant les dernières notes de musique. Le Rambagh Palace n’est pas simplement un lieu où l’on dîne : c’est un spectacle vivant, une immersion dans une époque révolue, une célébration de la beauté et du goût.
Nous quittons les lieux émerveillés, comme si nous venions de passer une soirée hors du temps. La ville rose dort encore, mais nous, nous sommes déjà conquis.
SURABHI RESTAURANT JAIPUR
Pour notre dernière soirée à Jaipur, nous avons voulu vivre un moment qui marie la gastronomie locale à la richesse culturelle du Rajasthan. C’est ainsi que nous avons réservé une table au Surabhi Restaurant, une adresse emblématique nichée dans un ancien haveli, à deux pas de la vieille ville.
Dès notre arrivée, l’atmosphère nous enveloppe. Les lanternes suspendues diffusent une lumière douce, tamisée par les arabesques sculptées des moucharabiehs. Le parfum des épices flotte déjà dans l’air, et la cour intérieure bruisse doucement des conversations et des tintements de vaisselle. Des pétales de rose jonchent le sol. L’élégance des lieux ne fait aucun doute : ici, tout est pensé pour éveiller les sens.
Nous sommes installés autour d’une table basse en bois sculpté, sur des coussins moelleux, dans une ambiance à la fois chaleureuse et raffinée. Le service est attentionné, discret, presque chorégraphié. Nous choisissons un thali royal rajasthani, assortiment généreux de mets locaux : dal baati churma, gatte ki sabzi, curry de légumes, riz au cumin, pains frais et pickles maison. Chaque bouchée est un voyage dans les saveurs complexes et équilibrées du Rajasthan, où se mêlent douceur, chaleur et piquant.
Mais le clou de la soirée vient avec le spectacle de danse traditionnelle. Dans la cour, un petit podium s’illumine doucement alors qu’un trio de musiciens prend place, tabla, harmonium et sitar en main. Une danseuse en costume chatoyant entre en scène. Ses gestes sont lents, précis, empreints de grâce. Les clochettes à ses chevilles rythment les mouvements de ses pieds, et chaque expression de son visage raconte une histoire. Kathak, Kalbeliya, Ghoomar… les danses s’enchaînent comme des tableaux vivants, empreints d’émotion, d’élégance et de virtuosité.
À un moment, les spectateurs sont invités à rejoindre la piste. Des enfants rient, des voyageurs hésitent, mais tous finissent par se laisser entraîner dans cette joie communicative. Nous aussi, un peu intimidés d’abord, finissons par battre des mains, entraînés par le rythme et la chaleur de cette célébration.
C’est un au revoir vibrant et coloré à Jaipur, une manière de graver cette ville dans notre mémoire par ses arts, ses saveurs et ses sourires. En quittant le Surabhi Restaurant, le cœur léger et les yeux encore pleins d’étoiles, nous savons déjà que ce dernier dîner n’était pas une simple sortie, mais un moment suspendu, une parenthèse enchantée au cœur du Rajasthan.
LES LOGEMENTS
JAS VILAS JAIPUR
Nous arrivons enfin à Jaipur, et notre voiture nous dépose devant les grilles ouvragées de l’hôtel Jas Vilas, véritable havre de paix au cœur de la capitale rose. Dès l’instant où nous franchissons l’entrée, c’est comme si le tumulte de la ville restait derrière nous : le clapotis discret d’une fontaine nous guide dans une allée de jasmin, et l’air embaume d’un parfum d’encens mêlé aux fleurs fraîchement coupées. Niché dans un quartier résidentiel, ce petit établissement à gestion familiale allie le charme d’une demeure historique à l’élégance d’un boutique-hôtel contemporain.
La façade, dominée par ses arches en pierre sculptée et ses balcons finement ciselés, évoque la tradition rajpoute la plus raffinée : les bow-windows permettent de dominer la rue sans sacrifier l’intimité, et les motifs floraux gravés dans le grès rouge rappellent les décors du City Palace. À l’intérieur, nos pas crissent sur un marbre blanc parfaitement poli, ponctué de tapis tissés main aux couleurs chaudes. Les meubles anciens, hérités de la collection familiale, côtoient des pièces plus modernes, tandis que les coussins de soie et les plaids en cachemire ajoutent une touche de confort luxueux. Dans le patio central, des dracaenas et des bougainvilliers offrent un écran de verdure, et l’eau turquoise de la piscine, délicatement entourée de frangipaniers, attire les oiseaux qui viennent s’abreuver au matin.
Dans nos chambres, c’est un véritable sanctuaire qui nous attend : de hauts plafonds ornés de poutres apparentes, des boiseries travaillées aux motifs de lotus, des tentures de coton brodé filtrant une lumière douce. Le lit à baldaquin, drapé de voiles légers, promet des nuits paisibles, tandis qu’une petite loggia privée nous invite à observer, dès l’aube, le ballet des vélos et des rickshaws dans la rue en contrebas. Chaque matin, nous descendons prendre le petit-déjeuner sous une tonnelle de jasmin : pancakes moelleux arrosés de miel local, samoussas croustillants, œufs pochés doucement relevés de coriandre, et bien sûr un chai épicé préparé à la perfection.
Le personnel, discret et attentif, nous suggère sans insistance les sites incontournables : un tuk-tuk vers l’observatoire astronomique Jantar Mantar, à quelques rues d’ici, ou une promenade à pied jusqu’à la porte de Tripolia pour admirer les façades artisanales. De retour à la fraîcheur de notre refuge, nous retrouvons le calme absolu, interrompu seulement par le doux clapotis de l’eau et le chant des mésanges indiennes. À l’hôtel Jas Vilas, nous avons trouvé non seulement un pied-à-terre idéal pour conquérir la “ville rose”, mais aussi un véritable écrin où nous ressourcer à chaque retour de nos explorations.
LIEN VERS LES PHOTOS
TRANSFERT JAIPUR- INSTALLATION JAS VILAS INDE
FORTERESSE DE NAHARGARH JAIPUR INDE
SURABHI RESTAURANT JAIPUR INDE
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