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Depuis Louxor, nous avons décidé de nous lancer dans une nouvelle aventure en louant un véhicule pour poursuivre notre périple vers Assouan. La route est devant nous, prête à nous dévoiler les merveilles de cette région fascinante de l’Égypte.

ASSOUAN

ITINERAIRE

Nous avons quitté Louxor tôt le matin, impatients de découvrir Assouan. Hamid, notre contact sur place, nous a proposé un véhicule avec chauffeur pour toute la durée de notre séjour, une attention précieuse qui nous a épargné les tracas de la route et les problèmes de stationnement, surtout que notre hébergement se situe sur une île. La route entre Louxor et Assouan est longue et parfois monotone, mais notre enthousiasme n’a pas faibli, et notre première étape nous a conquis : le Monastère de Saint Siméon.

En approchant d’Assouan, anciennement connue sous le nom de Syène, nous plongeons dans une histoire aussi riche que complexe, remontant aux temps les plus anciens de l’Égypte. Nichée au niveau de la première cataracte du Nil, à la frontière avec la Nubie, Assouan a toujours été un carrefour stratégique crucial, reliant l’Égypte aux terres plus au sud. L’île d’Éléphantine et l’île de Sehel se dressaient comme des centres vitaux de peuplement et d’activité économique dans la région. Les carrières de granite rose d’Éléphantine ont fourni le matériau précieux pour les temples et sculptures monumentales de l’Égypte antique, marquant leur empreinte dans l’histoire.

Cette région était également le berceau de la triade d’Éléphantine : les dieux Khnoum, Satet, et Anouket, ainsi que leur contremaître Hâpy. Vénérés pour leur rôle crucial dans la régulation des crues du Nil et la fertilité des terres agricoles, ils symbolisaient l’harmonie entre l’homme et la nature.

MONASTERE SAINT SIMEON

Niché au cœur du désert nubien, le Monastère de Saint Siméon, également connu sous le nom de Monastère de Saint-Siméon le Stylite, nous plonge dans un passé empreint de sérénité et de mystère. Érigé au VIe siècle par des moines cherchant refuge contre les incursions des pillards venus du désert, le monastère est un exemple impressionnant de l’architecture religieuse chrétienne ancienne. Son emplacement isolé et ses imposantes murailles témoignent de la détermination des moines à se protéger et à créer un lieu de paix et de dévotion dans cet environnement hostile.

Malheureusement, au XIIe siècle, le monastère fut dévasté par les forces de Salah al-Din. Malgré les ravages du temps et les destructions, le site conserve une atmosphère évocatrice et une beauté austère qui captivent encore les visiteurs. Les ruines, bien que fragmentées, offrent un aperçu poignant de l’importance historique et de l’architecture remarquable du lieu.

En explorant les vestiges de ce monastère ancien, nous découvrons des structures en pierre sculptées avec soin, ainsi que des fresques et mosaïques qui, même en partie effacées, racontent l’histoire religieuse et artistique du site. L’église centrale, avec ses voûtes en pierre et ses anciennes fresques à peine visibles, murmure encore les prières des moines coptes qui y ont vécu. Les cellules austères et les cours, à demi effacées par le temps, laissent entrevoir la vie austère et dévouée de ceux qui ont habité ce lieu.

Le cadre désertique, accentué par les dunes de sable environnantes, crée un contraste saisissant avec la verdure du Nil, offrant des vues spectaculaires, particulièrement au coucher du soleil. Depuis les hauteurs du monastère, le panorama est époustouflant : d’un côté, le désert s’étend à perte de vue, et de l’autre, le Nil scintille, bordé de palmiers et de petites étendues vertes, créant un tableau vivant qui rappelle pourquoi des hommes ont choisi de s’isoler ici, à la frontière entre la vie et la sérénité du désert.

Le Monastère Saint-Siméon, avec son histoire mystérieuse et sa beauté architecturale, constitue un point culminant mémorable de notre voyage. C’est un lieu incontournable pour les amateurs d’histoire et les voyageurs en quête d’aventure, ajoutant une dimension profonde et contemplative à notre exploration de la région d’Assouan. Loin d’être simplement une étape touristique, ce monastère est une véritable invitation à la méditation, où le silence est seulement troublé par le souffle du vent et le craquement de nos pas sur les pierres anciennes.

ANCIEN BARRAGE

Pour conclure notre aventure à Assouan, nous nous dirigeons vers le Premier Barrage d’Assouan, un monument d’ingénierie historique dont la construction a été achevée entre 1898 et 1902 sous l’administration britannique de l’Égypte. Ce barrage, premier du genre dans la région, a été conçu pour maîtriser les crues du Nil, favorisant ainsi l’agriculture et le développement urbain, notamment au Caire, en évitant les inondations dévastatrices qui pouvaient menacer les terres agricoles et les infrastructures.

Au fil des années, le barrage a nécessité des surélévations à deux reprises pour renforcer sa capacité de stockage d’eau et améliorer ses performances. Toutefois, ces modifications ont eu un impact significatif : l’île de Philae, qui abritait un temple antique important dédié à la déesse Isis, a été submergée.

Face à cette menace pour le patrimoine mondial, des efforts de préservation ont été entrepris par l’UNESCO. Entre 1972 et 1980, le temple de Philae a été méticuleusement déplacé sur l’île voisine d’Agilkia. Ce transfert a permis de sauvegarder ce joyau architectural et de le rendre accessible aux visiteurs du monde entier, préservant ainsi son héritage pour les générations futures.

En visitant l’Ancien Barrage, nous avons l’opportunité d’apprécier l’ampleur du défi technique qu’a constitué sa construction, ainsi que son impact durable sur le développement économique et agricole de l’Égypte. Les vues depuis le barrage sont également remarquables, offrant un panorama spectaculaire sur le Nil et les paysages environnants.

Ainsi, notre visite à l’Ancien Barrage d’Assouan conclut notre exploration de la région avec une réflexion sur les prouesses d’ingénierie du passé et leur influence durable sur la civilisation égyptienne. C’est une manière parfaite de clore notre périple, en honorant l’histoire et les contributions de ces infrastructures emblématiques à l’évolution de l’Égypte.

ABU SIMBEL

ITINERAIRE

Nous ne pouvions pas conclure notre exploration d’Assouan sans faire l’effort de pousser jusqu’à Abu Simbel, surtout avec notre propre véhicule à disposition. Situé à environ 280 kilomètres au sud-ouest d’Assouan, près de la frontière sud, Abu Simbel est l’un des sites les plus emblématiques de l’Égypte antique.

Ce complexe monumental, commandé par le pharaon Ramsès II au XIIIe siècle avant notre ère, comprend deux temples principaux : le Grand Temple et le Petit Temple. Le Grand Temple est dédié à Ramsès II lui-même ainsi qu’aux dieux égyptiens Amon, Rê-Horakhty et Ptah. Ce temple est célèbre pour ses quatre statues colossales de Ramsès II, chacune mesurant plus de 20 mètres de hauteur, qui se dressent majestueusement à l’entrée. À l’intérieur, une série de salles et de chapelles sont richement décorées de bas-reliefs détaillant des scènes de batailles, d’offrandes et de cérémonies religieuses, illustrant la grandeur et le pouvoir du pharaon.

Non loin se trouve le Petit Temple, dédié à la déesse Hathor et orné de statues colossales de Ramsès II aux côtés de la reine Néfertari, son épouse bien-aimée. Les murs intérieurs du Petit Temple sont ornés de scènes montrant le couple royal en train de faire des offrandes aux dieux et de participer à des rituels religieux, illustrant la dévotion religieuse et l’harmonie du couple royal.

 

NUBIAN ECO VILLAGE

En arrivant au village nubien sur la rive ouest d’Assouan, nous sommes immédiatement plongés dans une atmosphère vivante et colorée. Partout, l’accueil chaleureux des habitants nous frappe, et les ruelles sont bordées de petites boutiques débordant de trésors. Les étals offrent des épices aux senteurs enivrantes, des parfums exotiques, de l’artisanat local et des vêtements traditionnels aux couleurs vives. Chaque coin du village nous réserve une nouvelle découverte.

Ce qui rend cet endroit encore plus fascinant, c’est une particularité surprenante : presque toutes les maisons arborent un crocodile empaillé accroché aux murs. C’est incroyable de voir à quel point ces animaux sont intégrés à la culture locale. Parfois, nous tombons même sur un vrai crocodile, tranquillement installé dans un enclos, ce qui donne au lieu une atmosphère à la fois authentique et un peu mystique.

Nous flânons de boutique en boutique, discutons avec les artisans et découvrons leurs créations uniques, tout en admirant les maisons magnifiquement décorées avec des motifs géométriques et des couleurs éclatantes. Le village est un véritable havre de paix, loin de l’agitation des grandes villes, mais nous savons qu’il est préférable de venir à cette heure de la journée, avant que la foule des bateaux touristiques n’envahisse les lieux pour le coucher du soleil.

OBELISQUE INACHEVE

De retour à Assouan, nous nous arrêtons sur le site de l’obélisque inachevé, un monument impressionnant, toujours solidement ancré dans la roche d’où il était extrait. Il conserve sa masse colossale de 1 200 tonnes et ses dimensions monumentales de 42 mètres de longueur. Cet obélisque, abandonné en raison de fissures apparues dans le granite, aurait été, une fois érigé, le plus grand jamais réalisé.

Nous déambulons autour du site, observant les marques laissées par les outils des anciens tailleurs de pierre, comme si leur travail avait été interrompu soudainement. C’est fascinant de penser qu’ici, sous nos yeux, se trouvait la carrière où tant de monuments d’Égypte ont vu le jour. Nous imaginons les ouvriers à l’œuvre, coupant la pierre avec une précision incroyable, des siècles avant notre époque.

Autour de nous, les carrières anciennes témoignent de l’époque où les ouvriers extrayaient de gigantesques blocs de pierre destinés aux temples, palais ou sculptures divines.

Les anciens Égyptiens utilisaient une grande variété de pierres, notamment le calcaire, le grès et bien sûr le granite. La région d’Assouan était l’une des meilleures sources de pierres, particulièrement sur les îles d’Éléphantine et de Sehel. C’est d’ailleurs des carrières d’Assouan qu’était extrait le granite utilisé dans une grande variété de statues, chambres funéraires, colonnes et obélisques. L’Obélisque de Cléopâtre à Londres et les matériaux du complexe pyramidal de Khéops à Gizeh proviennent également de ces carrières.

Le processus de taille des obélisques était titanesque. Les artisans commençaient par marteler la roche avec des outils en pierre dure, comme la dolérite, jusqu’à former une entaille suffisamment profonde. Des coins en bois, trempés dans l’eau, étaient ensuite enfoncés dans ces entailles. En séchant, le bois se dilatait, provoquant l’éclatement de la roche. Cette technique était répétée sur les trois côtés du monument. Une fois l’obélisque dégagé de la roche, il était retiré à l’aide de leviers et placé sur un traîneau à rouleaux pour être transporté via une rampe construite à cet effet.

Le transport des obélisques était tout aussi complexe. Une fois taillé, l’obélisque était descendu jusqu’au Nil par une rampe composée de gravats, recouverte de plusieurs couches de briques et d’une épaisse couche de limon maintenue humide pour réduire la friction. Il était ensuite placé sur un traîneau en bois pour être chargé sur un grand navire. Le navire, après avoir été chargé pendant la crue, attendait la prochaine décrue pour acheminer l’obélisque à sa destination. Une fois sur place, l’obélisque était érigé en position verticale grâce à son propre poids, la force de gravité, et des systèmes de poulies et cordes pour guider son positionnement.

Les différentes théories expliquent l’énorme travail d’ingénierie qu’il a fallu pour extraire, transporter et ériger ces monuments. Bien que l’obélisque inachevé nous renseigne beaucoup sur le processus de fabrication, il ne donne aucune information sur la façon dont ils étaient décorés. Des preuves provenant d’autres obélisques suggèrent que trois des quatre côtés étaient décorés alors qu’ils étaient encore dans la carrière. Ce n’est qu’une fois le monument en place que le quatrième côté du fût était sculpté.

Le calme du site contraste avec l’animation des autres lieux touristiques d’Assouan. Ici, c’est l’immensité de l’histoire qui nous entoure, et le gigantisme de l’obélisque nous rappelle l’ambition des pharaons. Le site offre également une vue superbe sur les carrières environnantes, ce qui nous permet de mieux comprendre pourquoi Assouan, avec ses gisements de granit, était si précieuse pour les anciens Égyptiens.

Les carrières d’Assouan, riches en granite, ont joué un rôle crucial non seulement dans l’époque pharaonique, mais aussi dans la construction moderne, notamment pour le barrage et le réservoir d’Assouan dans les années 1990. Ce détour fascinant nous permet de comprendre non seulement l’ampleur et la complexité du travail requis pour ériger ces gigantesques obélisques, mais aussi les défis techniques auxquels les Égyptiens antiques étaient confrontés. L’obélisque inachevé, avec sa masse imposante et ses détails techniques, nous offre un aperçu fascinant de l’ingéniosité et de la détermination des bâtisseurs de l’Égypte ancienne.

LES SOUKS D’ASSOUAN

Après la visite captivante du site de l’obélisque inachevé, nous prenons la direction des souks d’Assouan, une longue avenue animée et bordée d’échoppes colorées.

Ici, l’atmosphère change radicalement : les senteurs envoûtantes d’épices exotiques flottent dans l’air, et les marchands nous interpellent avec enthousiasme pour découvrir leurs étals.

Les boutiques regorgent de produits locaux : des épices, des parfums, de l’artisanat traditionnel, des vêtements aux motifs égyptiens, et même des souvenirs uniques comme les fameux crocodiles empaillés, symbole incontournable des maisons nubiennes.

Flâner dans ces allées grouillantes est une véritable immersion dans la culture locale, loin des monuments imposants mais tout aussi fascinant.

CATHEDRALE DE L’ARCHANGE MICHEL

Pour clore cette journée riche en découvertes, nous nous dirigeons vers la cathédrale de l’Archange Michel, un lieu emblématique qui incarne la foi chrétienne orthodoxe en Égypte. Érigée en 1995 grâce à des dons privés, cette cathédrale est un symbole impressionnant de dévotion et d’architecture moderne dans la région.

Avec une superficie de 3 500 mètres carrés, la cathédrale peut accueillir jusqu’à 3 000 fidèles, ce qui en fait l’une des plus grandes de la région. Sa nef est magnifiquement ornée d’icônes en bois de chêne, créant une atmosphère de dévotion et de beauté spirituelle. Les deux tours imposantes, chacune mesurant 44 mètres de haut, dominent le paysage et ajoutent une grandeur majestueuse au bâtiment. Le dôme blanc, qui se dresse fièrement au-dessus de la corniche, contribue également à l’imposante présence de la cathédrale.

Située à proximité du musée nubien, la cathédrale de l’Archange Michel est non seulement un lieu de culte, mais aussi un point de repère important pour la communauté orthodoxe égyptienne. Elle joue un rôle central dans la vie religieuse et sociale de la région, offrant un espace de rassemblement et de célébration pour les croyants.

En visitant la cathédrale de l’Archange Michel, nous avons l’occasion d’apprécier la richesse de l’architecture religieuse moderne en Égypte, tout en découvrant un aspect important de la diversité culturelle du pays. Cette visite enrichissante nous permet de terminer notre journée sur une note contemplative, en admirant la beauté et la sérénité de ce sanctuaire contemporain, et en célébrant la diversité religieuse qui caractérise l’Égypte aujourd’hui.

SON & LUMIERE au temple de PHILAE

En soirée, nous nous dirigeons vers le temple de Philae à Assouan pour une visite vraiment magique. Étant accessible uniquement par bateau, l’arrivée nocturne ajoute une dimension mystique à ce lieu emblématique, surnommé la Perle du Nil en raison de son cadre enchanteur sur les rives du Nil. L’île de Philae est célèbre pour ses temples et a été une destination prisée par les voyageurs depuis des siècles. Elle abrite plusieurs monuments importants, dont le Grand Temple d’Isis, la principale divinité de l’île. Les premières structures datent de la période ptolémaïque (environ 305-30 av. J.-C.), avec d’autres ajoutées pendant la période romaine (30 av. J.-C.-306 apr. J.-C.). On y trouve également un kiosque du roi Nectanébo Ier (380-362 av. J.-C.), le kiosque de Trajan, la porte d’Hadrien, ainsi que des temples dédiés à Imhotep, Auguste et Hathor.

Le temple d’Isis se dresse majestueusement sur l’île d’Agilkia, illuminé par des projecteurs qui mettent en valeur ses élégantes colonnes et ses bas-reliefs finement sculptés. Les jeux de lumière sur les pierres anciennes dévoilent l’histoire des dieux égyptiens gravée dans les murs, tandis que la tranquillité du Nil accentue la sérénité du lieu.

La traversée en bateau est déjà un moment inoubliable. Le léger clapotis de l’eau et les ombres des montagnes environnantes créent une atmosphère contemplative. À mesure que nous nous approchons du temple, ses contours émergent doucement, révélant un spectacle époustouflant.

Le son et lumière, diffusé en plusieurs langues, nous plonge dans l’histoire du temple et permet de mieux comprendre les relations entre le peuple, les dieux, les saisons, les intempéries et la culture égyptienne. Il décrit aussi la construction des barrages, qui régulent le débit du Nil, réduisant ainsi les inondations et compensant les sécheresses. Ce progrès technique a cependant diminué l’importance des prières adressées aux dieux pour assurer la fertilité des terres.

À la nuit tombée, le temple de Philae, baigné d’une lumière douce, se transforme en un véritable joyau brillant sous le ciel étoilé, un lieu empreint de mystère et de beauté intemporelle. Cependant, nous devons admettre que le spectacle son et lumière semble un peu dépassé aujourd’hui et pourrait bénéficier d’une touche de modernité.

Le temple d’Isis et les bâtiments cultuels associés ne se trouvent plus sur l’île de Philae mais sur l’île d’Agilkia. La véritable Philae est maintenant immergée à 250 mètres au sud-est. En 1902, les monuments de Philae ont été submergés pendant la majeure partie de l’année après la construction du barrage d’Assouan, et les visiteurs pouvaient alors naviguer parmi les colonnes du Grand Temple d’Isis. En 1960, la montée des eaux du lac Nasser menaçait de submerger définitivement les monuments de l’île.

À la demande du gouvernement égyptien, une initiative internationale menée par l’UNESCO a permis de relocaliser avec succès les monuments de Philae sur l’île voisine d’Agilkia. En 1979, les monuments menacés d’Abou Simbel à Philae ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Non loin se trouve l’île de Biga, un lieu important dans le mythe osiriaque où Seth a caché la jambe gauche d’Osiris. Isis y retrouve et réassemble le corps de son mari, et Horus y est conçu. Durant la XXVe dynastie, on pensait même que Hâpy, le dieu du Nil, se cachait dans une grotte de Biga.

Le temple d’Isis a été construit par les Ptolémées et est devenu le centre du culte rendu à Isis jusqu’en 543 de notre ère, après un décret de Justinien l’interdisant. Avant cela, une église chrétienne s’était déjà installée sur le site.

Le grand temple d’Isis est précédé de deux portiques. Le portique ouest, avec ses 32 colonnes composites sous Ptolémée III, présente des éléments de plafond avec des aigles orientés vers l’île d’Osiris, Biga. Le portique est, de dimensions plus réduites, cache un temple inédit consacré à Imhotep, l’architecte de la pyramide de Djoser. Les deux portiques encadrent une esplanade dallée menant au premier pylône.

Le premier pylône, monumental, est dans la tradition des grandes entrées de temples. À droite se trouve une petite porte de Ptolémée II, avec des bas-reliefs de Ptolémée XII triomphant. En passant la porte, on découvre des messages gravés datant de l’expédition de Bonaparte en Égypte.

La cour intérieure abrite le mammisi, érigé par Ptolémée III en l’honneur de la naissance d’Horus. Trois salles composent le temple : la seconde, consacrée aux offrandes, montre la conception d’Horus, et la troisième montre Isis allaitant son enfant. Sur les murs extérieurs, Harpocrate, enfant suçant son pouce, est représenté.

Le deuxième pylône, désaxé par rapport au premier, est aussi imposant. On y accède par une rampe à degrés. Ptolémée XII est représenté offrant des offrandes aux dieux, et une stèle ronde située à droite mentionne la région minière du Dodécachène.

La salle hypostyle, soutenue par 10 colonnes, est à la fois ouverte au ciel et protégée par un plafond de pierre. On y trouve des emblèmes des Haute et Basse Égypte, ainsi que des croix coptes gravées.

Le sanctuaire, entouré de neuf autres salles, contient le reposoir du tabernacle renfermant la statue de la divinité. Une cour des offrandes en plein air entoure le sanctuaire, avec un escalier menant à la terrasse du temple. À l’ouest se trouve la porte d’Hadrien, qui menait à un temple dédié à Osiris. On peut également y voir des bas-reliefs représentant le dieu Hâpy et un nilomètre.

À l’est du grand temple d’Isis, quatre édifices ont été déplacés. La porte de Dioclétien, au nord de l’île, est un arc de triomphe élevé par l’empereur, dont les portes latérales sont encore debout. Non loin, les fondations d’un temple d’Auguste subsistent, utilisées pour la construction d’églises au IVe siècle.

Le temple d’Hathor, au sud, a été construit par Ptolémée VI et son successeur. Il est dédié à Hathor, assimilée à Isis. Le kiosque de Trajan, plus au sud, bien que totalement romain, est remarquable avec ses 14 colonnes composites. Deux portes opposées ouvrent ce kiosque, à côté duquel se trouvent les bancs du son et lumière.

KOM OMBO TEMPLE DE SOBEK ET D’HAROERIS

ITINERAIRE

Aujourd’hui, nous quittons Assouan pour reprendre la route de Louxor, avant de prendre un vol pour le Caire. Plutôt que de nous diriger directement vers l’aéroport, nous décidons de profiter du trajet pour explorer les temples bordant le Nil. Notre première halte se fait à Kom Ombo, un lieu qui nous intrigue depuis longtemps.

Nous quittons Assouan pour reprendre la route en direction de Louxor, avant de prendre un vol pour Le Caire. Sur le trajet, nous décidons de faire un dernier arrêt pour visiter l’un des temples au bord du Nil : le temple de Sobek et d’Haroeris à Kom Ombo.

Ce site fascinant, situé au bord du fleuve, est à la fois une prouesse architecturale et un lieu sacré empreint de mystère. Construit entre le IIe et le Ier siècle avant J.-C. sous les règnes de Ptolémée VI et Ptolémée XII, il a connu des ajouts plus récents sous la période romaine, notamment la cour et le mur d’enceinte. Marqué par l’érosion, les crues du Nil et l’utilisation de ses pierres pour des constructions coptes, le temple garde néanmoins son charme mystérieux et sa puissance évocatrice.

TEMPLE D’HORUS EDFOU

Nous continuons notre chemin en voiture, longeant le Nil qui nous accompagne toujours, majestueux et silencieux. Le paysage change subtilement : les champs verdoyants cèdent de plus en plus de place au désert, et le ciel semble s’étirer à l’infini. En approchant d’Edfou, un sentiment d’excitation nous envahit. Nous savons que l’un des plus grands et des mieux conservés temples d’Égypte nous attend.

Au loin, nous commençons à apercevoir les silhouettes imposantes des pylônes du temple d’Edfou. En nous rapprochant, l’immensité du site se révèle pleinement. Les statues massives du dieu Horus, le faucon aux yeux perçants, gardent l’entrée avec une sérénité millénaire. Nous descendons de la voiture, et immédiatement, l’atmosphère change. Le temple d’Edfou se dresse devant nous, colossal et silencieux, comme un gardien des anciens mystères de l’Égypte.

Les murs extérieurs, impressionnants par leur taille, sont couverts de hiéroglyphes minutieusement gravés, racontant les mythes de la bataille entre Horus et son oncle Seth. Les reliefs semblent presque prendre vie sous la lumière du soleil couchant, créant des jeux d’ombre qui accentuent chaque détail.

LIEN VERS LES PHOTOS

J796 MONASTERE DE SAINT SIMEON ASSOUAN EGYPTE

J797 TEMPLE D’HATHOR ET DE NEFERTARI ABU SIMBEL ÉGYPTE

J797 TEMPLE DE RAMSES II ABU SIMBEL EGYPTE

J798 VILLAGE NUBIEN ASSOUAN ÉGYPTE

J798 L’OBELISQUE INACHEVEE ASSOUAN ÉGYPTE

J798 LES SOUKS ASSOUAN ÉGYPTE

J799 SON & LUMIERE TEMPLE DE PHILAE ASSOUAN ÉGYPTE

J800 LE TEMPLE DE KOM OMBO ÉGYPTE

J800 LE TEMPLE D’HORUS EDFOU ÉGYPTE

VIDEOS DU CAIRE ET DE SA REGION

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LA GASTRONOMIE EGYPTIENNE

Toutes les informations, par région sur la gastronomie egyptienne en suivant ce lien : LA GASTRONOMIE EGYPTIENNE

LES RESTAURANTS DU PYRAMISA ISIS ISLAND HOTEL

Le Pyramisa Isis Island Spa and Resort offre une expérience culinaire agréable avec ses trois restaurants, tous proposant des cartes sensiblement similaires à des prix raisonnables. Les repas sont savoureux et le service se distingue par son attention et son soin. Cependant, on peut regretter que le choix en spécialités égyptiennes soit limité aux grands classiques comme les kebabs, koftas et mixed grill, ce qui pourrait décevoir les amateurs de cuisine locale cherchant à explorer davantage de saveurs authentiques. Le petit déjeuner sous forme de buffet est particulièrement impressionnant, offrant un vaste éventail de produits, capable de satisfaire même les palais les plus exigeants.

NEW ABU SIMBEL TOURIST  RESTAURANT

Après la fascinante visite des temples d’Abu Simbel, l’heure du repas se fait sentir, et le cadre unique du site appelle à prolonger l’expérience dans l’un des restaurants locaux.

Plusieurs établissements proposent une cuisine simple mais savoureuse, souvent composée de koftas, de mixed grill ou de poisson frais.

Parmi les options, le **New Abu Simbel Tourist Restaurant** se démarque par ses bonnes critiques. Pas beaucoup de prétention, mais un service assez rapide.

Pour moins de 1500 EGP à quatre, nous avons eu un menu complet comprenant une soupe, une salade, du tahiné, du poisson frit en filet ou des boulettes de viande en sauce. Ce restaurant semble apprécié pour la qualité de ses plats, la fraîcheur des ingrédients, et le rapport qualité-prix, parfait pour un repas revigorant après une matinée d’exploration.

OBELISK NILE RESTAURANT

Après avoir flâné dans les souks d’Assouan, nous décidons de nous arrêter pour déjeuner au Obelisk Nile Restaurant. Cet établissement, idéalement situé au bord du Nil, offre une vue imprenable sur les tombes des nobles, ajoutant une touche majestueuse à notre repas. Face à l’hôtel Mövenpick, le restaurant bénéficie d’un cadre unique, où les felouques glissent doucement sur les eaux du fleuve. L’ambiance est à la fois paisible et raffinée, et le menu propose des plats égyptiens traditionnels à base de poissons frais, de viandes grillées et de salades délicates.

La salade de crabes, généreusement servie, est savoureuse et bien assaisonnée.

Les tajines, bien qu’un peu trop épicés à notre goût, sont riches en saveurs. Mention spéciale pour l’excellente salade César, sublimée par une vinaigrette particulièrement réussie, qui équilibre parfaitement le plat. Un endroit parfait pour savourer un déjeuner en pleine harmonie avec la beauté d’Assouan.

LES LOGEMENTS

PYRAMISA ISIS ISLAND HOTEL

Nous quittons le Monastère de Saint Siméon, encore imprégnés de l’atmosphère mystique des lieux, et décidons de rejoindre directement notre hôtel : le Pyramisa Isis Island Hotel. Difficile d’exprimer à quel point cet hôtel est un véritable paradis ! L’accès se fait gratuitement en navette bateau, ce qui nous offre une première expérience inoubliable sur le Nil à Assouan. Le trajet, bien que court, se transforme en un moment de pure magie : des enfants font de la planche sur le fleuve et, dans une ambiance joyeuse, s’accrochent aux bateaux pour se laisser tirer sur l’eau, partageant leurs rires et leur énergie avec les passagers. L’ambiance est magnifique, pleine de vie et de simplicité.

À l’approche de l’île, nous sommes accueillis par des paysages d’une beauté à couper le souffle. L’arrivée sur l’île est tout simplement magique. Les abords de l’hôtel sont splendides, offrant des vues variées et époustouflantes : la rive opposée, montagneuse et couverte de sable doré ; l’île Éléphantine, avec sa verdure et ses vestiges anciens ; et, côté ville, les hôtels emblématiques Old Cataract, avec son luxe intemporel, et le New Cataract, plus moderne mais tout aussi majestueux.

L’hôtel lui-même est magnifique, un véritable havre de paix composé d’une partie moderne avec des chambres spacieuses et confortables, et, sur la droite, des bungalows charmants situés tout près du fleuve, offrant une proximité incroyable avec le Nil. Ces bungalows, entourés de jardins luxuriants, permettent de se réveiller chaque matin avec la douce mélodie des eaux du Nil et le chant des oiseaux.

Les chambres sont particulièrement confortables, chacune équipée d’un balcon offrant des vues imprenables sur les paysages environnants. Les lits, très confortables, nous assurent des nuits paisibles, et le petit salon invite à la détente après une journée bien remplie. Le frigo est un atout supplémentaire, permettant de garder des rafraîchissements à portée de main. La salle de bain, spacieuse et moderne, est dotée de produits de toilette de qualité, ajoutant une touche de luxe à notre séjour. Les chambres sont faites chaque jour avec soin, et nous avons été agréablement surpris de trouver chaque jour des bouteilles d’eau fraîches à notre disposition. À deux reprises durant notre séjour, des paniers de fruits frais ont été déposés dans notre chambre, un geste attentionné qui a ajouté une touche personnelle à notre expérience.

Les extérieurs de l’hôtel sont impeccablement entretenus, avec des palmiers majestueux et diverses plantations qui bordent les allées sinueuses menant aux deux piscines scintillantes ou encore aux terrains de sport. Que ce soit pour une partie de golf, de tennis, ou même de pétanque, les installations offrent une multitude d’options pour se détendre et se divertir, le tout dans un cadre verdoyant et serein.

Quelques boutiques complètent l’ensemble, ajoutant une touche de commodité et de charme à notre séjour. On y trouve de tout : une bijouterie offrant des pièces élégantes, un commerce de chicha pour les amateurs de saveurs orientales, une parfumerie avec une sélection exquise de fragrances locales et internationales, ainsi qu’une épicerie bien achalandée pour les besoins quotidiens. Ces commerces apportent une agréable diversité et permettent de flâner et de découvrir des trésors sans même quitter l’hôtel.

Le personnel est aux petits soins, toujours souriant et attentif à nos moindres besoins. À chaque coin de l’hôtel, on nous demande si tout va bien, et chaque membre du personnel semble déterminé à rendre notre séjour parfait, avec de multiples attentions qui rendent l’expérience encore plus agréable. Même la responsable communication nous laisse son contact WhatsApp, nous assurant ainsi une disponibilité totale pour répondre à toutes nos attentes et nous faciliter la vie sur place.

Après une longue journée de visites, l’idée de profiter du confort de notre hôtel et de savourer un moment de repos dans ce lieu enchanteur nous remplit de sérénité. Nous nous réjouissons de pouvoir explorer les merveilles d’Assouan tout en ayant ce refuge paisible pour nous ressourcer, prêts à poursuivre notre exploration de la région sous des auspices encore plus prometteurs.

LES LIENS

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