La Région de l’ Adrar et le désert mauritanien – MAURITANIE +

Nous quittons le Banc d’Arguin avec un ciel toujours chargé de particules de sable. La route vers l’ Adrar est longue et monotone à l’exception de quelque spassages où l’asphalte pénètre des espaces dunaires
nous faison un arrêt à Fort Repoux, « Akjoujt », pour déguster des brochettes de foie de dromadaire que nous avions achetées à Chami.
Puis nous reprenons la route et pénétrons dans la région de l’Adrar.
Oasis de Terjit – Adrar
Après avoir chevauché les quelques 500 kilomètres à travers les vastes plaines d’Akjut, nous nous sommes lancés à l’assaut d’une route sinueuse qui nous a conduit au cœur des montagnes de l’Adrar. Notre destination : le pittoresque village de Terjit, niché entre des sommets majestueux et entouré d’une oasis luxuriante et de sources chaudes.
Le périple pour rejoindre Terjit demande une dose d’aventure. Il faut bifurquer à droite avant d’atteindre Atar, déceler l’embranchement marqué par un contrôle et une modeste construction en dur.
La piste de 11 kilomètres qui conduit à l’oasis traverse un oued à plusieurs reprises. Autrefois réservée aux 4×4 intrépides, elle est désormais praticable en véhicule léger grâce à une rénovation récente, mais la prudence reste de mise si vous campez chez Jamal. La piste caillouteuse est fort abimée
Notre campement, tenu par le vaillant Jamal au cœur même de l’oasis, offre un confort à l’état brut. Des tentes de type khaïma de tailles diverses sont dressées, et nos lits sommaires (en fait juste un matelas de 5 cm) reposent sur des nattes au sol. Les tentes, bien que laissant passer le souffle du vent, ajoutent à l’authenticité de l’expérience. Les commodités se limitent à des douches fraîches, et l’absence de Wi-Fi renforce le caractère sauvage de l’endroit.
Nos repas, servis autour d’une grande table commune, sont simples mais préparés de façon délicieuse. Pour inaugurer notre séjour, un couscous de dromadaire succulent nous est offert. Aux abords du camp, des chèvres, un dromadaire et une ancienne case à palabre, érigée autour de l’arbre à palabre, complètent le tableau. Suivant un sentier caillouteux, nous gravissons un sommet qui récompense nos efforts par une vue à couper le souffle sur l’oasis. Une aventure authentique au cœur de la nature sauvage mauritanienne.
Les sources d’eau chaudes et froides de Tergit – Région de l’Adrar
Atar, capitale de l’ Adrar
Nous reprenons la route en direction d’Atar. Le vent de sable devrait s’estomper ; nous avons pu constater quelques accalmies durant la nuit. L’idée est donc de décaler Chinguetti à l’après-midi dans l’espoir d’un éclaircissement et d’une meilleure visibilité. Nous optons donc de couper la route par un arrêt à Atar afin de profiter de son grand marché quotidien et de déjeuner sur place
Alors que nous quittons l’oasis de Terjit, les paysages dévoilent enfin leurs charmes. Le vent, ayant légèrement diminué, et la visibilité nettement améliorée, nous découvrons un type d’habitat que nous anticipions trouver plus au sud de notre périple africain : des cases rondes surmontées de toits faits de feuilles de palmiers. Le sable orangé gagne sans cesse du terrain, attaquant déjà les flancs des montagnes abruptes.
L’accès à Atar par la route ne se fait que par des passes montagneuses telles que Tenzâk (30 km), Amogjar (60 km), Ould Ebnou (25 km), N’tarazzi (8 km) et Aïn Ehl Taya (40 km). La passe avant d’arriver à Atar depuis Tergit offre des vues magnifiques sur le massif et le barrage de Seglil.
Les formations rocheuses nous rappellent incontestablement l’ouest américain. Quelques acacias apportent une touche de verdure à ce décor minéral. Au loin, nous apercevons le barrage de Seglil.
Une pierre est marquée du sceau de la Compagnie des Pionniers de Mauritanie.
En dépassant un chargement étrange, un dromadaire dans un pick-up semble nous observer curieusement lors de notre passage. Puis, nous arrivons en vue d’Atar.
Lieu de rassemblement des nomades du Nord du pays lors de festivités, la ville commerçante d’Atar, capitale et porte d’entrée de la région de l’Adrar, s’étend au pied des falaises marquant les limites du plateau de l’Adrar et constitue une base de départ pour des excursions intéressantes.
Le bourg est divisé en deux parties reliées entre elles par le marché. Les ruelles étroites et sinueuses du ksar présentent le plus grand intérêt.
Fondée au XVIIème siècle, Atar fut par le passé une ville de garnison pour les Américains puis les Français. C’est désormais la ville la plus importante de la zone saharienne. Moins connue que ses illustres voisines Chinguetti et Ouarane, elle fut pendant quelques années une étape incontournable du rallye Paris-Dakar. En visitant cette ville, vous pourrez explorer le musée historique, la mosquée, et faire un tour au marché !
Nous arpentons le marché en compagnie de Sidi Ely, qui prend le temps de nous expliquer chaque produit que nous croisons. Les dates nous surprennent par leur présentation artistique, certaines ressemblant à des sacs à main, d’autres à des colliers. Une curiosité qui ajoute une touche d’originalité au marché. Nous découvrons également un jeu singulier appelé le SIG, composé de bâtonnets blancs et noirs que l’on jette. Les points obtenus permettent de déplacer ses pions sur un plateau dédié, rappelant un jeu de guerre tribal à la manière du Risk.
La gomme arabique occupe également une place importante sur le marché. Aussi connue sous le nom de « gomme du Sénégal », elle provient de la sève solidifiée d’arbres de la famille des acacias, soit par un processus naturel, soit suite à une incision sur le tronc de l’arbre lors de sa culture.
Réputée comme la gomme la plus ancienne connue, son utilisation remonte aux Égyptiens, représentant aujourd’hui près de 90 % de la production mondiale de gommes naturelles. Cette substance peu goûteuse, inodore et totalement comestible, se distingue par sa faible viscosité, même à forte concentration, en faisant un épaississant léger. Cependant, elle excelle en tant qu’émulsifiant, largement utilisée en pâtisserie et dans l’industrie agroalimentaire pour prévenir la cristallisation du sucre dans les produits riches en sucre.
Le marché nous émerveille, se distinguant nettement des marchés et souks marocains. Il est animé, coloré, bruyant, parfois accompagné de musique. Les vendeurs, installés en tailleur directement sur le sol, disposent de leurs produits sur des nattes ensablées, créant une atmosphère authentique et vivante.
Nous déjeunons dans un snack de rue, appelé autrefois restaurant Agadir. Une cuisine simple mais semble avoir gardé une bonne réputation. Desfrançais de l’association AGIR ABCD y ont installé leur cantine. Deux anciens professeurs d’école viennent régulièrement dans l’Adrar pour fournir cahiers, stylos, livres aux enfants. Une belle action saluée par Sidi Ely qui ne manque pas de souligner qu’il regrette que leur zone de compétance ne s’étend pas au delà de cette région
Les gravures et peintures rupestres attirent également les touristes, tout comme la situation géologique de la ville, datant de l’ère primaire. Atar est une ville magnifique à découvrir avec ses réserves naturelles et ses paysages traditionnels propices aux randonnées et aux promenades dans un climat sahélien
CHINGETTI Région de l’ Adrar
Après des kilomètres de désert rocailleux, l’ancienne cité caravanière de Chinguetti émerge enfin des sables de l’erg Ouarane, «posée comme un bijou sur la nudité vertigineuse du Sahara», comme l’écrivit l’ethnologue française Odette du Puigaudeau, qui documenta le mode de vie des nomades de l’Adrar dans les années 1930-1950.
OUADANE région de l’ Adrar
Ouadane, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, se distingue comme l’une des villes historiques les plus impressionnantes de la Mauritanie.
OASIS MHAIRETH
Au nord d’Azoueiga, une piste remonte jusqu’à la grande oasis de Mhaireth, au pied d’un canyon, dans le lit d’un ancien fleuve. Un royaume pour palmiers dattiers.
LA VALLEE BLANCHE
Située au sud d’Atar, la Vallée Blanche est un boulevard de sable s’étendant entre deux immenses falaises de grès sombre! Cette vallée, aussi appelée El Abiod, est le lieu idéal pour une randonnée chamelière. Imaginez-vous… du sable à perte de vue, des falaises sombres, quelques palmeraies ici et là… Dépaysement garanti!
VIDEOs DE L’ Adrar
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LE COUSCOUS DE DROMADAIRE – CHEZ JEMAL OASIS DE TERJIT MAURITANIE

CHEZ SYLVETTE A CHINGUETTI


LE ZRIG – AUBERGE AGOUEIDIR OUADANE MAURITANIE
Après des heures de piste blanche avalées sous un soleil de plomb, nous apercevons enfin la silhouette de Ouadane se dessiner à l’horizon. La chaleur du désert, retenue par les dunes nues, s’évapore peu à peu à mesure que nous approchons de l’oasis. Notre 4×4 poussiéreux traverse un dernier virage : la cité ancienne aux murailles ocres émerge, tranquille et majestueuse. Nous touchons terre au pied d’une palmeraie apaisée qui abrite l’Auberge Agoueidir, havre de fraîcheur tant attendu après la longue traversée.
Dès notre arrivée, nous sommes enveloppés d’une hospitalité empreinte de douceur. Les hôtes, souriants et vêtus de l’indispensable boubou léger, nous saluent d’un chaleureux salam aleikum. L’air, désormais tiède, est ponctué du parfum subtil de menthe et de thé à l’ombre d’une tonnelle. Sous un kiosque de palmes, des nattes et des coussins colorés invitent à la détente. Dans ce jardin suspendu où les oiseaux du désert voltigent sous un feuillage tamisé, nous nous laissons gagner par le calme du lieu. On nous fait comprendre, par quelques gestes bienveillants, que nous faisons partie des invités et non des étrangers.
Un repas partagé nous attend bientôt. Autour d’une grande table en bois brut, sous un ciel devenant pâle, on dépose devant nous une salade mixte locale aux couleurs vives. Elle regroupe des œufs durs tranchés, du thon émietté, des rondelles de carottes fraîches, des lamelles de poivrons jaunes et rouges, des pommes de terre fondantes et des olives noires. Chaque ingrédient raconte la générosité du jardin saharien : la salade est à la fois rustique et pleine de saveurs franches. L’huile d’olive coule doucement, parfumant le plat d’une note chaude et familière.
Alors que nous partageons la salade, une calebasse de zrig fait le tour de la table. Cette boisson laiteuse fermentée, préparée à base de lait de chamelle ou de chèvre, est souvent sucrée et légèrement aigre. Nous observons la coutume : tous s’alignent autour de la calebasse. Le maître de maison la tient et, de sa louche en bois, verse le zrig épais pour chaque convive en une mesure égale. Chacun boit à son tour, toujours de la même louche, en passant discrètement la calebasse. L’odeur acidulée du zrig mêlée au sucre nous rafraîchit et déclenche un sentiment de complicité et d’amitié naissante. La coutume veut en effet que l’on gratte le beurre résiduel collé aux parois de la calebasse avec un morceau de pain, rituel final qui scelle la convivialité.
Après une courte sieste réparatrice au bord de la piscine (où seuls les palmiers osent enfin offrir un peu de fraîcheur), le soir tombe sur Ouadane. Le ciel s’embrase à l’ouest, puis se couvre de millions d’étoiles. Le village s’éteint doucement, rythmé seulement par quelques derniers appels du muezzin. C’est l’heure d’un repas plus festif : on nous sert le leksour, spécialité de l’Adrar. Le leksour est un plat unique : des galettes épaisses de farine (mil ou blé), cuites sur feu de bois, accompagnées d’une sauce riche aux légumes et à la viande.
Autour du feu de l’auberge, la grande platée arrive : les galettes moelleuses sont empilées dans un plat creux, la sauce fumante baigne les morceaux de viande tendre. On nous encourage, d’un large sourire, à nous servir directement avec les doigts. Les traditions commandent de rouler un gros morceau de galette imbibée de sauce dans le creux de la main droite. La table silencieuse, éclairée par la seule lueur vacillante des lanternes, se concentre sur ce geste convivial.
Nous goûtons : le contraste est saisissant entre la farine toastée, presque noisette sous la dent, et la sauce onctueuse aux épices chaudes (cumin, paprika, ail et tomate). Chaque bouchée, mêlant la pâte douce au jus salé, nous rappelle combien ce plat est à la fois humble et noble. Les saveurs se superposent comme un feu d’artifice qui calme la faim du désert. Dans la nuit légère, entre deux gorgées de thé à la menthe – autre rituel bienvenu pour conclure le repas – nous échangeons sur la journée. Les rires résonnent sous les palmes, bercés par le chant lointain d’une flûte touareg.
Peu à peu, les dernières braises s’éteignent, et c’est rassasiés et joyeux que nous nous retirons dans nos chambres. Les étoiles nous accompagnent vers un sommeil doux, riches de cette halte humaine et gourmande. L’Auberge Agoueidir a fait plus que nous nourrir : elle nous a offert un moment suspendu, où le désert et ses habitants se sont révélés dans la saveur d’un repas et la chaleur d’un sourire. Nous nous endormons, encore imprégnés des parfums du zrig sucré et des épices du leksour, ravis de cette parenthèse mauritanienne.
COUSCOUS AU POULET CHEZ JAMAL TERGIT

LES LOGEMENTS
CHEZ JAMAL OASIS DE TERJIT

Les khaïmas traditionnelles, de tailles diverses, sont installées à même le sable. À l’intérieur, un simple matelas d’environ 5 cm posé sur une natte fait office de lit. Le confort est minimal, mais l’ambiance est magique : la tente laisse filtrer la brise du soir, les sons de la nature enveloppent doucement la nuit, et l’absence totale de Wi-Fi renforce le sentiment d’isolement total, au milieu d’un havre de paix.
Les commodités sont basiques : des douches fraîches, parfaites pour se rafraîchir après une randonnée ou une sieste à l’ombre des palmiers. Les repas, partagés autour d’une grande table commune, sont simples mais savoureux. Pour notre première soirée, un couscous de dromadaire nous est servi, mijoté avec soin et débordant de saveurs locales.
À deux pas du campement, la vie suit son cours : quelques chèvres, un dromadaire, une vieille case à palabre, posée sous l’arbre du même nom, où les anciens se réunissaient autrefois pour discuter des affaires du village.
Pour les plus curieux ou les amoureux de panoramas, un sentier pierreux permet de grimper jusqu’à un sommet voisin. Là-haut, la vue sur l’oasis de Terjit est simplement saisissante. On contemple d’un regard l’étroite bande verte de la palmeraie nichée dans la faille désertique. Un instant suspendu, dans une Mauritanie à la fois rude et profondément belle.
AUBERGE CHEZ SYLVETTE « La Française » à CHINGUETTI
Nous sommes enfin arrivés à Chinguetti, après un voyage fascinant à travers la passe de l’Ould Ebnou, la visite de Fort Saganne et une escapade sur les dunes de Chinguetti au coucher du soleil. Notre choix d’auberge se révèle être un véritable refuge gastronomique, avec des chambres spacieuses, une douche offrant une eau chaude à pression, des toilettes séparées impeccables et des lits d’un confort exquis. Ce lieu devient un havre de fraîcheur, de tranquillité et de luxe bienvenu, surtout après notre étape relativement rustique à Tergit !
L’ambiance dans l’auberge évoque un charme d’époque, rappelant les établissements prestigieux de l’ère coloniale. La bibliothèque regorge de livres soigneusement sélectionnés, et les fauteuils confortables attendent avec élégance leurs invités. Sylvette, la propriétaire, se joint gracieusement à nous, partageant des récits passionnants sur le passé, les trésors incontournables de la région, ainsi que les défis qu’elle relève pour maintenir le prestige de son auberge.
Un festin gastronomique nous est offert, débutant par une soupe exquise en entrée, suivie d’un couscous de dromadaire et d’un flan aux dattes d’une finesse remarquable. Les graines de couscous au blé complet, agrémentées d’un mélange d’herbes aux vertus diurétiques, ajoutent une touche de raffinement. Une tisane bien-être vient parfaire cette expérience culinaire.
Le lendemain matin, un petit-déjeuner opulent est présenté, mettant en avant des délices locaux tels que la confiture de lait de chamelle, la crème de dattes, la confiture d’hibiscus, du miel et des yaourts maison préparés avec des ferments importés de France. Une expérience gastronomique qui sublime notre séjour à Chinguetti.
AUBERGE AGOUEDIR OUADANE
Une belle auberge qui propose tentes, chambres et même un petit appartement avec deux chambres,cuisine et salon
L’auberge est propre, le service soigné et les repas sont corrects. Une belle entrée de salade mixte suivie d’une crèpe servie avec un ragout de dromadaire. Un peu spécial
Petit déjeuner copieux
LES LIENS VERS LES PHOTOS de l’ Adrar et ses environs
j 566 OASIS DE TERJIT REGION DE L’ADRAR MAURITANIE *
j 567 ATAR REGION DE L’ADRAR MAURITANIE *
J 566 D’ATAR A CHINGUETTI PAR LE FORT SAGANNE MAURITANIE *
J 567 CHINGUETTI La vieille ville et les bibliothèques du désert MAURITANIE *
J 568 LA PISTE BLANCHE CHINGUETTI- OUADANE MAURITANIE *
J 569 LA VIEILLE VILLE DE OUADANE MAURITANIE *
J 569 OASIS DE MHAÏRETH ET SES GUELTAS MAURITANIE *
LES LIENS
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