Au sommet de Jodhpur : Mehrangarh, bastion des rois INDE +

À peine arrivés à Jodhpur, nous ne résistons pas à l’appel magnétique de Mehrangarh, l’une des plus vastes et majestueuses forteresses du Rajasthan. Depuis la terrasse de notre hôtel, nous l’avions déjà aperçue, cette masse de grès rouge qui semble surgir de la colline escarpée sur laquelle elle est juchée, dominant la ville bleue de toute sa superbe.
L’approche se fait en montée, par une route sinueuse qui épouse les flancs du promontoire rocheux. Au fur et à mesure que nous gravissons les pentes, les remparts nous apparaissent de plus en plus imposants — certains atteignent jusqu’à 36 mètres de haut, dressés à pic au-dessus du vide. Un panneau nous rappelle que le nom de Mehrangarh vient de « Mehr » (le soleil) et « Garh » (la forteresse), une évocation directe au dévouement solaire de la dynastie Rathore, fondée par Rao Jodha en 1459, l’instigateur même de ce fort.
À l’entrée principale, la porte Jai Pol (la porte de la victoire) de Mehrangarh, construite en 1806 pour célébrer une victoire sur les armées de Jaipur, nous ouvre ses lourds battants de bois cloutés. Un peu plus loin, nous découvrons les traces de boulets de canon, vestiges d’un autre assaut, laissées volontairement visibles sur la Fatteh Pol, afin de rappeler aux visiteurs l’histoire guerrière du lieu.
Nous réglons le prix d’entrée (600 INR par adulte pour les visiteurs étrangers, audioguide inclus, gratuit pour les enfants de moins de 7 ans), et notre exploration commence, audioguide en main. Le circuit de visite est très bien conçu, ponctué de points d’écoute et d’anecdotes passionnantes, et dure environ 2h à 3h, selon le temps que l’on prend dans les galeries.
Dès les premières cours intérieures, nous sommes saisis par la finesse de l’architecture rajpoute : balcons sculptés, jalis ajourés, fresques en trompe-l’œil, et colonnes torsadées témoignent d’un savoir-faire séculaire. L’intérieur du fort, contrairement à l’aspect massif de l’extérieur, est d’une élégance exquise. La pierre rouge se marie à merveille aux touches de marbre blanc, aux peintures murales vibrantes, et aux détails en or ciselé.
Parmi les espaces incontournables, le Moti Mahal (le Palais de la Perle) nous subjugue par son plafond constellé de miroirs et ses niches colorées. Plus loin, le Phool Mahal (Palais des Fleurs), ancienne salle d’audience privée, évoque l’opulence des Maharajas avec ses décors de feuilles d’or, ses rideaux soyeux, et ses tapis persans.
Mais c’est le Shringar Chowk, littéralement la cour de la beauté, qui nous touche tout particulièrement. Située dans l’une des premières cours intérieures, elle était autrefois réservée aux cérémonies royales et aux moments d’apparat. C’est ici que le Maharaja apparaissait devant ses sujets, mais aussi que se déroulaient les rites symboliques liés à la royauté : couronnements, bénédictions, et cérémonies religieuses. On y trouve encore le trône de marbre sur lequel le roi siégeait lors de son intronisation. La cour est sobre, mais l’émotion y est palpable, chargée de solennité et de traditions séculaires. Un silence particulier y règne, comme si l’écho des tambours et des invocations sacrées flottait encore dans l’air.
En continuant notre visite, nous traversons de nombreuses galeries muséales superbement conservées. L’une d’elles expose une collection impressionnante de palanquins royaux, utilisés pour transporter les maharanis à travers les ruelles de la ville ou pour assister incognito aux cérémonies. D’autres galeries présentent des armes anciennes, des turbans (la collection de turbans rajasthanis est l’une des plus grandes au monde), des instruments de musique et des miniatures mogholes raffinées.
Une anecdote attire notre attention : on raconte que pour la construction du fort, Rao Jodha fit déloger un ermite nommé Cheeria Nathji, qui habitait alors la colline. Ce dernier, irrité, lança une malédiction selon laquelle le fort souffrirait toujours d’un manque d’eau. Pour apaiser son courroux, Rao Jodha fit construire un petit temple en son honneur… et enterra vivant un homme, Raja Ram Meghwal, dans les fondations du fort comme offrande sacrificielle, pour s’attirer les bonnes grâces des dieux.
La vue depuis les remparts est à couper le souffle : la vieille ville bleue de Jodhpur s’étale à nos pieds, un labyrinthe de toits indigo, de temples et de ruelles bourdonnantes. Plus loin, se détache la silhouette du Jaswant Thada, le mausolée de marbre blanc que nous visiterons plus tard, puis l’horizon se fond dans le désert du Thar.
Avant de quitter le fort, nous prenons le temps de flâner dans les boutiques d’artisanat installées dans les anciennes écuries, et de savourer un chai épicé sur la terrasse du café, baignée de lumière dorée. Ici, le passé dialogue avec le présent dans une harmonie rare.
Mehrangarh ne se contente pas d’être un lieu touristique : c’est une mémoire vivante, un théâtre de pierres où se joue encore l’histoire de Jodhpur et de ses rois. En sortant par la dernière porte, nous nous sentons à la fois émerveillés, apaisés… et très petits devant tant de grandeur.
VIDEOS
AUTRES ARTICLES SUR L’INDE
LA GASTRONOMIE INDIENNE
Toutes les informations, par région sur la gastronomie egyptienne en suivant ce lien : LA GASTRONOMIE INDIENNE
Kalinga restaurant
Pour le dîner, nous choisissons de nous attabler au Kalinga Restaurant, une adresse réputée de Jodhpur située non loin de la gare, mais à mille lieues du tumulte ambiant. Dès l’entrée, le charme opère : une belle terrasse ombragée, entourée de murs en grès rouge dans le style typique de la région, offre une atmosphère à la fois chaleureuse et paisible.
Le service y est attentionné, sans excès, et l’accueil d’une grande courtoisie. À la lueur douce des lanternes, nous découvrons une carte alléchante, mêlant spécialités rajasthanies et cuisine plus internationale. Nous nous laissons tenter par un laal maas, ce fameux curry de mouton épicé originaire du Rajasthan, accompagné d’un assortiment de naans au beurre, croustillants à souhait. Pour équilibrer les saveurs, nous optons également pour un paneer butter masala fondant et parfumé, et une portion de riz au cumin parfaitement cuite.
En toile de fond, un léger air de musique traditionnelle s’élève, rendant l’instant encore plus enveloppant. Au fil du repas, les plats se succèdent avec générosité et régularité, et chaque bouchée est une redécouverte des saveurs du désert : épices intenses mais équilibrées, textures riches, parfums profonds.
La soirée s’étire doucement. À la table voisine, des familles locales dînent dans la bonne humeur, preuve que l’établissement a su conserver l’estime des Jodhpuriens eux-mêmes. Un dernier lassi à la mangue plus tard, nous quittons le restaurant rassasiés et heureux, avec cette impression délicieuse d’avoir partagé bien plus qu’un repas : une part vivante de la culture culinaire du Rajasthan.
LES LOGEMENTS
PARK PLAZA
LIEN VERS LES PHOTOS
Au sommet de Jodhpur : Mehrangarh, bastion des rois INDE
LES VILLAGES BISHNOÏS JODHPUR INDE
LES LIENS
#tourdumonde #voyageenfamille #tourdumondeenfamille #raptor #drone #dji #Voyageavecnous #travelyourself #vivreautrement
#traveladdict #voyagerautrement #slowtravel #slowtravelling #paysage #4×4 #4x4life #4x4adventure #travelphotography #roadtrip #ontheroad #overland #overlander #overlanding #traveladdict #toutestpossible #allispossible
1 thought on “Au sommet de Jodhpur : Mehrangarh, bastion des rois INDE +”