Badami, berceau des Chalukyas et des temples troglodytes Inde du Sud +

Sur la route de Badami : rencontre avec le festival de Shiva
En quittant Hospet et Hampi et les ruelles paisibles de Hampi, nous prenons la route vers notre prochaine étape : Badami, ancienne capitale des Chalukyas, réputée pour ses grottes et ses sanctuaires rupestres. Mais avant même d’arriver, la route nous réserve une surprise : une fête en l’honneur de Shiva.
Au détour d’un village, nous tombons sur une procession colorée. Des foules vêtues de saris éclatants et de dhotis blancs avancent au rythme des tambours et des conques. Les fidèles portent sur leurs épaules des palanquins ornés de fleurs de jasmin et de guirlandes de soucis. L’air est empli de parfums d’encens, de chants dévotionnels et d’une énergie vibrante. Certains pèlerins dansent en transe, d’autres se prosternent sur le sol poussiéreux en signe de dévotion.
Cette ferveur religieuse contraste fortement avec la sérénité des paysages que nous traversons : champs de canne à sucre, collines de granit et petits hameaux endormis. C’est tout le charme de l’Inde : un mélange de calme et d’exubérance, de silence et de vacarme sacré.
Le Shiva Festival (souvent lié à la fête de Maha Shivaratri) est l’un des plus importants du calendrier hindou. Il symbolise la nuit de la méditation cosmique, quand les fidèles veillent, jeûnent et prient pour invoquer la force créatrice et destructrice du dieu. Traverser un tel moment sur la route est une chance, comme une parenthèse sacrée dans notre voyage.
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Les Grottes de Badami : un voyage dans la pierre et le sacré
À peine installés à notre hôtel, nous partons à la découverte des grottes de Badami, perchées à flanc de rocher et reliées entre elles par un escalier taillé dans la pierre ocre. L’air est chaud, presque brûlant, mais chaque marche que nous gravissons nous plonge un peu plus dans une atmosphère hors du temps, où le minéral, le sacré et la lumière se rencontrent. Le site, vieux de plus de 1 400 ans, résonne encore des échos d’une ferveur religieuse intacte.
La première grotte (VIᵉ siècle), la plus ancienne, nous accueille par un plafond orné d’un naga enroulé sur lui-même, comme une mystérieuse protection. Sur les parois, les divinités semblent nous observer : Harihara, fusion de Shiva et Vishnou, incarne l’union des forces cosmiques, tandis qu’Ardhanarishwara réunit dans un même être le masculin et le féminin, équilibre fondateur de l’univers. Lorsque nous nous plaçons sur une fleur de lotus gravée au sol, la résonance de nos voix emplit l’espace d’une vibration presque magique, comme si la roche elle-même participait au chant sacré.
La seconde grotte (fin du VIᵉ siècle), dédiée à Vishnou, déploie toute la force des récits mythologiques. À gauche, le puissant Varaha, sous la forme du sanglier, sauve la Terre en la hissant hors des eaux primordiales. À droite, le Trivikrama, avatar du nain Vamana, rappelle l’instant où Vishnou s’empare du monde en trois pas cosmiques. Chaque sculpture, à la fois massive et pleine de détails, raconte une histoire qui relie l’homme à l’infini.
Puis nous atteignons la troisième grotte, considérée comme le chef-d’œuvre de Badami. Consacrée en 578 sous le règne de Pulakeshin Ier, elle s’ouvre par une colonnade de six piliers ornés de couples amoureux délicatement enlacés. Les reliefs, d’une sensualité raffinée, rappellent que la spiritualité indienne ne sépare pas l’amour terrestre de l’élan divin. À gauche du porche, Vishnou trône majestueusement sur le serpent Shesha, dont les capuchons forment un dais protecteur. À droite, Narasimha, l’homme-lion, surgit avec puissance, tandis que le Trivikrama déploie une scène animée où le roi-démon Bali et ses courtisans s’inclinent. Au plafond, un médaillon central représentant Vishnou est entouré d’un cercle de divinités – Shiva, Indra, Varuna – comme une voûte céleste gravée dans la pierre.
Enfin, la quatrième grotte, plus récente (VIᵉ–VIIᵉ siècle), nous transporte vers l’univers du jaïnisme.
Plus sobre que les précédentes, elle abrite la statue d’un Tirthankara, sage ascète qui rappelle les valeurs d’austérité et de détachement.
Si ses sculptures sont moins élaborées, le chemin jusqu’à elle nous offre une récompense incomparable : depuis la terrasse, la vue embrasse le lac Agastya et les collines rouges de Badami, baignées par la lumière dorée du soir. Un panorama saisissant, qui clôt cette ascension à la fois spirituelle et esthétique.
Nous redescendons les marches, encore enveloppés par le silence vibrant des grottes, avec le sentiment d’avoir approché un fragment d’éternité.
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Aihole, berceau de l’architecture chalukya
Le lendemain, nous quittons Badami pour rejoindre Aihole, à une quarantaine de kilomètres, au bord de la rivière Malprabha. Le paysage devient plus paisible, ponctué de petits hameaux, de champs cultivés et de rochers rouges qui annoncent déjà la couleur du site. On peine à croire qu’ici, dans ce village aujourd’hui modeste et endormi, se dressait autrefois un centre commercial florissant et, selon les historiens, la première capitale de la dynastie chalukya (VIᵉ–VIIIᵉ siècle).
Dès notre arrivée, l’atmosphère change : les vestiges de murailles, les temples qui surgissent au détour des chemins et la proximité de la rivière donnent au lieu une aura de cité sacrée. Aihole est souvent surnommée un laboratoire d’architecture, tant on y trouve d’expérimentations qui ont servi de modèles aux monuments ultérieurs de Pattadakal ou Badami.
Pattadakal, la cité des couronnements et des dieux
Après avoir traversé les paysages ocres et verdoyants de la vallée de la Malprabha, nous arrivons à Pattadakal, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici, tout respire la grandeur passée. Si Badami fut la capitale politique des Chalukyas et Aihole leur laboratoire d’expérimentations architecturales, Pattadakal incarne le pouvoir suprême : c’est ici que les rois étaient intronisés, sous la bénédiction des dieux.
Le site dévoile une enfilade majestueuse de temples qui s’élèvent dans un silence presque solennel. Ils témoignent de la richesse et de l’ouverture d’esprit des souverains chalukyas, qui firent cohabiter deux traditions architecturales : le style dravidien du Sud, avec ses tours pyramidales élancées, et le style nagara du Nord, marqué par ses shikharas aux lignes courbes. Cette rencontre unique a donné naissance à certains des plus beaux chefs-d’œuvre de l’art médiéval indien.
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