Château de Chantilly : L’Élégance de l’Histoire et de l’Art FRANCE +

Après avoir récupéré nos visas pour le Nigeria et le Cameroun, nous nous sommes dirigés vers la charmante ville de Chantilly, un lieu chargé d’histoire et d’architecture élégante. Nous avons arpenté ses rues pavées, où chaque bâtiment racontait une époque révolue, et nous nous sommes laissés emporter par les récits anciens évoquant les princes qui avaient jadis façonné cette cité. Nous avons découvert de nombreuses anecdotes sur la « Dame de Chantilly » et sur les fastes de la cour, qui semblaient encore hanter les jardins à la française soigneusement entretenus.

Nous avons flâné dans des quartiers où l’architecture classique se mêlait à des éléments contemporains, et où les façades ornées semblaient célébrer le raffinement d’une époque glorieuse.
Les espaces verts de la ville, ponctués de fontaines et de parterres de fleurs, nous ont permis d’observer une faune discrète et une flore riche, avec des oiseaux chantant dans les arbres et des senteurs florales qui embaumaient l’air.
Après un déjeuner pris dans un bistrot typique, nous avons consacré l’après-midi à la visite du château de Chantilly.
Ce chef-d’œuvre architectural nous avait impressionnés par ses vastes salons décorés avec soin et par ses galeries d’art abritant des trésors inestimables.
Nous nous souvenions encore de l’émotion que nous avions ressentie en admirant les écuries légendaires, témoins du lien intime entre l’histoire locale et l’univers équestre.
LES JARDINS DU CHÂTEAU DE CHANTILLY
Mais c’est peut-être dans les jardins que le génie humain épouse le plus follement la nature. André Le Nôtre y déploie en 1663 sa géométrie souveraine : le Grand Parterre, broderie de buis taillés au millimètre, épouse des arabesques inspirées des dentelles de la cour.
Les canaux, larges de 60 mètres, prolongent les perspectives jusqu’à l’horizon – leur miroir liquide reflétait jadis les gondoles dorées des fêtes nautiques. Au XVIIIe siècle, le prince de Condé, en rupture avec Versailles, y ajoute un jardin anglo-chinois : grottes artificielles aux stalactites de rocaille, cascades rugissantes et le Hameau, quintessence du pastoralisme aristocratique.
Ses cinq chaumières à colombages, aux poutres savamment érodées et aux rosiers grimpants factices, inspirèrent Marie-Antoinette – mais ici, les laiteries de pierre abritaient de vaches suisses dont le lait servait à fabriquer la fameuse crème Chantilly. Une invention de Vatel, maître d’hôtel génial et tourmenté, qui fit épaissir la crème avec du sucre de canne dans des bassines d’argent – avant de se percer de son épée dans les communs, aujourd’hui transformés en boutique, où l’on devine encore les trappes à viande du XVIIe siècle.
En nous promenant dans les jardins du château, nous avions apprécié chaque détail, des sculptures raffinées aux allées ombragées qui dévoilaient la rencontre harmonieuse entre nature et art. Cette expérience nous avait transportés dans un autre temps, où le passé se mêlait au présent pour offrir un spectacle à la fois émouvant et inspirant.
Après avoir parcouru les jardins du Château de Chantilly, nous nous sommes retrouvés plongés dans un décor où l’histoire et l’art de vivre se mêlaient harmonieusement. Nous avions arpenté de larges allées bordées de haies parfaitement taillées, où chaque parterre racontait le raffinement de l’époque classique française. Les fontaines, disposées avec une précision géométrique, semblaient murmurer des histoires de nobles et de fastes anciens, tandis que les sculptures et topiaires, soigneusement entretenues, nous rappelaient le génie des jardiniers qui avaient su transformer ce lieu en un véritable chef-d’œuvre vivant.
Nous nous étions arrêtés près d’une grande fontaine, où le doux clapotis de l’eau nous invitait à la méditation, et où quelques oiseaux, en quête de repos, se posaient sur les rebords des bassins. La flore variée, des rosiers en pleine floraison aux massifs de fleurs colorées, offrait un spectacle enchanteur, tandis que la faune discrète – quelques papillons virevoltants et des petits oiseaux curieux – ajoutait une touche de vie à cet écrin de beauté.
Au fil de notre promenade, nous avions également découvert des anecdotes fascinantes sur les anciens résidents du château, sur les fastes d’antan et sur les cérémonies qui s’y tenaient, comme si le jardin lui-même avait été le témoin silencieux de ces moments précieux. Chaque détour nous rappelait l’élégance d’une époque révolue, et nous nous sentions transportés dans un passé où la grandeur et la délicatesse se conjuguent avec le charme intemporel de la nature.
Cette expérience, riche en émotions et en découvertes, nous avait permis de nous imprégner de l’âme de Chantilly, un souvenir indélébile où l’histoire, l’architecture et la beauté naturelle se confondaient pour nous offrir un instant de pure magie.
LES GRANDES ECURIES DE CHANTILLY
Nous approchons les Grandes Écuries par une allée cavalière bordée de tilleuls centenaires, leurs troncs noueux contrastant avec la rigueur symétrique de la façade. L’extérieur, d’un grès doré tiré des carrières de Saint-Leu, se déploie en une courbe majestueuse ponctuée de hautes fenêtres cintrées, surmontées de frontons sculptés où s’entrelacent chevaux, feuilles de chêne et attributs militaires. Deux pavillons centraux, coiffés de dômes à lanternons, encadrent un portail monumental en fer forgé, orné de clés de voûte représentant des têtes de chevaux cabrés – un avertissement silencieux de la démesure des lieux.
À l’intérieur, la nef centrale nous subjugue : ses voûtes en berceau, hautes de 25 mètres, s’élancent comme une forêt minérale, leurs claveaux savamment ajustés pour résister aux siècles. La lumière filtre par d’étroites lucarnes percées dans la pierre, dessinant sur les dalles un jeu d’ombres mouvantes qui évoquent le passage des cavaliers disparus. De part et d’autre, les galeries latérales alignent les boxes en chêne noirci, séparés par des cloisons ajourées de grilles en fer patiné. Chaque box, large de 3 mètres, conserve sa mangeoire de cuivre et son râtelier à foin, tandis que les oculi dissimulés sous les corniches – de petits trous d’aération en forme de trèfle – murmurent l’ingéniosité des bâtisseurs du XVIIIe siècle.
En grimpant l’escalier de service aux marches creusées par les palefreniers, nous atteignons les greniers, aujourd’hui transformés en salles d’exposition. Sous les charpentes en châtaignier, où s’accrochent encore des licols et des harnais anciens, des maquettes retracent l’histoire du domaine : de la construction ordonnée par le prince de Condé – qui, selon la légende, aurait exigé ces écuries après avoir cru se réincarner en cheval – aux bombardements de 1944, où un obus traversa le dôme sans exploser, épargnant miraculusement les lieux.
Dans la cour d’honneur, les pavés inégaux portent les stigmates des attelages d’apparat. C’est ici que se tenaient les « carrousels », ces joutes équestres où la noblesse rivalisait de prouesses sous les yeux de Louis XV, venu spécialement de Versailles en 1725. Un détail nous frappe : les abreuvoirs en pierre, alimentés par un réseau souterrain de canalisations en plomb, sont toujours fonctionnels. L’un d’eux garde une entaille profonde – trace, dit-on, d’un coup de sabre donné par un soldat révolutionnaire en 1793, lorsque les écuries, vidées de leurs chevaux, servirent de dépôt d’armes.
Au fond du manège, une porte discrète mène à l’ancienne sellerie princière. L’odeur du cuir imprègne encore les murs, où sont accrochés des étriers en argent massif et des mors ciselés aux armes des Condé. Un panneau explique comment, en 1815, lors des Cent-Jours, un espion prussien y cacha des plans militaires dans le double-fond d’une selle – découverte qui précipita la chute de Napoléon.
Dehors, en contournant le bâtiment, nous tombons sur le « jardin des écuyers », un enclos herbeux où les chevaux de spectacle paissent aujourd’hui. Adossé au mur sud, un cadran solaire du XVIIIe siècle, érodé par les intempéries, porte encore l’inscription « Horas non numero nisi serenas » (« Je ne compte que les heures sereines »). Une maxime qui résonne étrangement lorsque, à la tombée du jour, les derniers rayons illuminent les stucs des trophées équestres, transformant les nuages de plâtre en or vivant.
LE CHATEAU DE CHANTILLY – EXTERIEUR
Nous nous sommes imprégnés de l’histoire du Château de Chantilly, qui incarne huit siècles d’évolution et de splendeur française.
Construit au XIᵉ siècle sur un rocher marécageux contrôlant la route Paris-Senlis, le premier château fortifié fut érigé par les Bouteiller de Senlis, avant d’être pillé lors de la Grande Jacquerie en 1358 et vendu à Pierre d’Orgemont en 1386, qui reconstruit une forteresse à sept tours entourée de douves.
En 1484, Guillaume de Montmorency hérita du domaine, et son fils, Anne de Montmorency, compagnon de François Ier, transforma la forteresse en un palais Renaissance en faisant construire le Petit Château par Jean Bullant en 1551 et en aménageant des jardins inspirés d’Italie. Le domaine fut ensuite confisqué après l’exécution d’Henri II de Montmorency en 1632 et restitué aux Condé en 1643, permettant au Grand Condé, Louis II de Bourbon, d’y accueillir Molière, La Fontaine et La Bruyère, tandis qu’André Le Nôtre concevait des jardins à la française, dont le Grand Canal de 2,5 km, symboles d’un âge d’or.
Partiellement démoli lors de la Révolution, le Grand Château fut reconstruit entre 1876 et 1882 par le duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, qui y installa ses collections d’art avant de léguer le domaine à l’Institut de France en 1886. Nous avons été tout particulièrement fascinés par l’architecture extérieure du domaine. Le Petit Château, seul vestige Renaissance, se distingue par sa construction en pierre blanche et brique rouge réalisée par Jean Bullant, ses lucarnes finement sculptées et sa terrasse dominée par la statue équestre d’Anne de Montmorency, remplacée au XIXᵉ siècle. Le Grand Château, reconstruit par Honoré Daumet pour le duc d’Aumale, allie éclectisme et néo-Renaissance, sa silhouette triangulaire reposant sur d’anciennes fondations médiévales et décorée de tours coiffées de lanternons et d’une façade ornée de frontons sculptés.
Les Grandes Écuries, chef-d’œuvre de Jean Aubert édifiées entre 1719 et 1740 en pierre de Saint-Leu, s’étendent sur 186 mètres et, avec leurs dômes à lanternons et sculptures de chevaux cabrés, symbolisent la passion équestre des Condé et abritent aujourd’hui le Musée Vivant du Cheval. Les jardins, conçus par André Le Nôtre, déploient un espace à la française avec des parterres géométriques, des bassins et le Grand Degré, un escalier monumental, auxquels s’ajoutent un jardin anglo-chinois et un hameau inspirant celui de Marie-Antoinette à Trianon.
Nous avons également découvert des anecdotes marquantes qui font vibrer l’âme du château : en 1671, lors d’un festin pour Louis XIV, le maître d’hôtel François Vatel se suicide après un retard de livraison de poisson, légende popularisée par Mme de Sévigné et symbole des fastes et excès de Chantilly ; Louise de Budos, épouse d’Henri Ier de Montmorency, aurait légué un anneau magique et son fantôme hanterait le château à chaque décès d’un seigneur de Chantilly ; en 1725, Louis-Henri de Bourbon fonda une manufacture de porcelaine « tendre », reconnaissable à ses motifs bleuets et son émail stannifère, dont certaines pièces ornent aujourd’hui le musée Condé ; les Grandes Écuries, transformées en arsenal en 1793, échappèrent miraculeusement à la destruction, comme en témoigne une entaille sur un abreuvoir due à un coup de sabre révolutionnaire ; enfin, sans héritier, le duc d’Aumale légua Chantilly à l’Institut de France sous condition d’ouvrir le domaine au public et de préserver ses collections, donnant naissance en 1898 au Musée Condé, qui abrite la deuxième plus grande collection de peintures anciennes après le Louvre.
Pour nous, le Château de Chantilly représente bien plus qu’un ensemble architectural ; il est le témoin vivant de caprices de pouvoir, de passions artistiques et équestres, et de légendes qui traversent les siècles, nous invitant à toucher du doigt le passé et à le faire revivre à travers chaque pierre, chaque jardin et chaque ornement qui ornent ce domaine exceptionnel.
LE CHATEAU DE CHANTILLY – INTERIEUR
En pénétrant dans le Château de Chantilly, nous sommes immédiatement saisis par la richesse de ses espaces intérieurs, témoins d’une histoire mêlant pouvoir, art et excentricités aristocratiques. Voici ce que nous avons découvert, pièce après pièce, au fil de notre visite.
1. Le Cabinet des Livres
Nous commençons par la bibliothèque du duc d’Aumale, un sanctuaire de bois sombre où s’empilent des trésors inestimables. Les rayonnages sur plusieurs niveaux abritent des manuscrits médiévaux, comme une lettre d’André Le Nôtre au prince de Condé datant de 1683, ou encore le plus ancien traité de chasse imprimé en 1486. Nos doigts effleurent un écrin de livre en vermeil ciselé, symbole du faste bibliophilique du XIXᵉ siècle .
2. Le Musée Condé
Dans la Galerie de Peintures, nous sommes submergés par les 85 tableaux accrochés « en mosaïque », selon les volontés du duc. Les œuvres de Raphaël, comme Les Trois Grâces et La Madone de Lorette, côtoient Le Massacre des Innocents de Nicolas Poussin et le Portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne. Sous la verrière zénithale, la lumière caresse les toiles de Watteau et Delacroix, créant une atmosphère presque sacrée
3. La Galerie de Psyché
Ici, 44 vitraux en grisaille illustrent les amours de Psyché et Cupidon avec une audace surprenante. Les scènes coquines, teintées de mythologie, contrastent avec la solennité des autres salles. Nous apprenons que ces vitraux, commandés au XVIᵉ siècle, furent sauvés de la Révolution grâce à leur dissimulation derrière des boiseries
4. La Grande Singerie
Cette salle restaurée en 2008 nous plonge dans un univers insolite : des singes peints en trompe-l’œil, vêtus de costumes du XVIIIᵉ siècle, miment des activités humaines. Ces fresques, aujourd’hui rares en Europe, rappellent l’engouement des princes pour les décors exotiques et humoristiques. L’un des singes, armé d’un pinceau, semble même nous observer depuis un coin du plafond
5. Les Appartements Princiers
Au premier étage, nous traversons une enfilade de salons meublés de velours rouge et or. Le Salon des Gardes expose des tapisseries des Gobelins représentant des scènes de chasse, tandis que la Chambre du Duc d’Aumale conserve son lit à baldaquin et son bureau chargé de lettres jaunies. Dans un tiroir entrouvert, nous imaginons les plans du duc pour léguer Chantilly à l’Institut de France, condition sine qua non pour préserver son héritage
6. La Galerie des Cerfs
Ancienne salle à manger de réception, cette galerie Renaissance éblouit par ses huit tapisseries monumentales tissées d’or. Des cerfs majestueux y côtoient des chiens de meute, hommage aux chasses à courre du Grand Condé. Sur la cheminée, un cartel rappelle que Molière y joua Les Précieuses ridicules en 1659 devant un parterre de courtisans hilares
7. Le Cabinet des Clouet
Dans cette succession de petites salles, 90 portraits de la Renaissance nous fixent de leurs yeux peints à la tempera. François Iᵉʳ, Catherine de Médicis, Henri IV… Leurs visages, capturés par les frères Clouet, semblent murmurer les intrigues des Valois et des Bourbons. Une vitrine expose même un portrait miniature de Marie Stuart, minuscule et pourtant bouleversant .
Notre coup de cœur : L’Esprit des Lieux
En sortant, nous croisons un gardien qui nous raconte une anecdote : en 2019, lors d’une restauration, un écuyer découvrit sous une mangeoire une plaque gravée au nom de Céleste, jument favorite d’un prince de Condé. Cette trace discrète, comme les fantômes de Louise de Budos ou l’écho des rires de La Fontaine, incarne l’âme de Chantilly – où chaque pierre, chaque objet, porte une histoire à demi effacée
Ces salles, figées dans le temps par la volonté testamentaire du duc d’Aumale, nous ont offert un voyage à travers cinq siècles d’art et de pouvoir. Un lieu où l’on comprend que la vraie grandeur réside dans la passion de transmettre.
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RESTAURANT LE SYLVIA
Nous avons choisi de faire une pause déjeuner au restaurant Le Sylvia, situé au 14 avenue du Maréchal Joffre à Chantilly, avant de poursuivre notre visite du château.
Dès notre arrivée, l’ambiance chaleureuse du lieu nous a immédiatement séduits : des fauteuils confortables et une grande terrasse invitent à savourer un repas en plein air, profitant du soleil et de la douceur du décor.
Nous avons dégusté une cuisine française traditionnelle, typique des brasseries, élaborée à partir de produits frais, qui se distingue par la simplicité et l’authenticité de ses plats. Le carpaccio de bœuf, finement tranché, et le sauté de canard, mijoté avec soin, étaient d’une générosité remarquable, servis à des prix très abordables, tous deux à moins de 10 euros, ce qui nous a particulièrement impressionnés.
L’accueil y est toujours sympathique, et le restaurant, ouvert du mardi au samedi de 11h30 à 13h00 et le dimanche jusqu’à 21h00 (fermé le lundi), offre une pause conviviale et détendue qui prépare idéalement notre prochaine étape. Pour ceux qui souhaiteraient y faire leur réservation, le numéro de contact est le +33 3 44 57 01 46.
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