Civette africaine Civettictis civetta +

À Agoualand, près d’Abomey-Calavi au Bénin, nous avons eu la chance d’observer une civette africaine en captivité, une expérience rare et fascinante. La civette, petit mammifère discret et nocturne, est un animal que l’on croise peu dans la nature, car elle fuit généralement la présence humaine. La voir de près dans un environnement contrôlé nous a permis de mieux comprendre cet animal méconnu, souvent victime de préjugés ou de menaces liées à la destruction de son habitat.
La civette africaine que nous avons observée était logée dans un enclos spacieux et bien aménagé, avec des zones ombragées et des structures pour grimper, rappelant son habitat naturel. Son pelage tacheté, ses grands yeux brillants et sa queue touffue lui donnent une allure à la fois élégante et mystérieuse. Bien que captif, l’animal semblait en bonne santé, actif et curieux, explorant son environnement avec agilité. Le guide nous a expliqué que les civettes jouent un rôle écologique important, notamment en dispersant les graines des fruits qu’elles consomment, contribuant ainsi à la régénération des forêts.
Fait intéressant, la civette africaine a aussi la particularité d’apprécier les grains de café. Après ingestion, ces grains subissent une fermentation naturelle dans son système digestif avant d’être excrétés. Comme pour le luwak indonésien, ces grains sont ensuite récupérés et utilisés pour produire l’un des cafés les plus chers au monde. Cette méthode unique de transformation, bien que controversée lorsqu’elle implique des animaux en captivité, est prisée pour les arômes particuliers qu’elle confère aux grains.
Cependant, cette observation nous a aussi rappelé les défis auxquels ces animaux font face dans la nature. Les civettes sont souvent chassées pour leur viande ou capturées pour le commerce illégal d’animaux sauvages. Leur habitat, les forêts et les zones boisées, est de plus en plus fragmenté par l’expansion humaine. Voir une civette en captivité, bien qu’instructif, nous a fait réfléchir à l’importance de protéger ces espèces dans leur milieu naturel. Les parcs comme Agoualand ont un rôle à jouer dans la sensibilisation du public, mais ils doivent aussi s’engager à promouvoir des pratiques respectueuses de la faune sauvage.
En quittant l’enclos de la civette, nous avons ressenti un mélange d’émerveillement et de préoccupation. Cet animal, si discret et pourtant si vital pour son écosystème, mérite que l’on fasse davantage pour sa protection. Cette rencontre nous a rappelé que chaque espèce, aussi petite ou méconnue soit-elle, a sa place dans l’équilibre de la nature, et qu’il est de notre responsabilité de veiller à ce que cette place soit préservée.
1 thought on “Civette africaine Civettictis civetta +”