Ditinn, la cascade céleste du Fouta Guinée +

Il y a des lieux que les cartes signalent d’un simple point, mais que l’on ne comprend vraiment qu’en les traversant à pied, en les respirant, en les écoutant. La chute de Ditinn, la plus haute de Guinée, fait partie de ceux-là. Nichée au cœur du Fouta-Djalon, elle surgit comme une révélation, au terme d’un voyage jalonné de poussière rouge, de rivières vives et de forêts enchevêtrées. Ce n’est pas seulement une chute d’eau. C’est un monde.
Il nous faut quitter Dalaba, perle fraîche perchée sur les hauteurs, pour nous enfoncer vers le nord-est. Trente-sept kilomètres de piste — une heure environ en 4×4 — nous mènent jusqu’au village de Ditinn.
Avant l’entrée du village, environ 2 km avant la stèle de René Caillé, nous prenons la piste sur la droite qui nous mène jusqu’au village de Ley Fita après 6 km. Nous traversons une vaste plaine où nous avons la chance d’observer à nouveau des ombrettes africaines.Le lac de barrage s’étire sur notre droite, lourd du souvenir des pluies passées. Après Tinka, un embranchement sur la gauche amorce une descente lente vers les entrailles de la vallée. À mesure que nous progressons, les paysages se transforment : la brume matinale s’effiloche sur les sommets, révélant une mosaïque de collines, de clairières et de rivières dévalant à toute vitesse entre les pierres.
La piste, plus étroite, serpente sur 6 kilomètres avant d’atteindre Ley Fita, un petit hameau paisible où la rivière trace une frontière discrète entre l’humain et la nature sauvage.
C’est ici que nous faisons la connaissance de Bari Mamasedou, jeune homme au regard doux, enraciné dans cette terre dont il connaît chaque sente, chaque arbre, chaque source. Il propose de garder nos véhicules (100 000 GNF pour deux voitures et six personnes), mais surtout de nous guider. Son sourire tranquille nous inspire confiance.
Nous quittons le campement, laissant derrière nous le ronron du moteur pour retrouver celui, plus profond, de la forêt. Il ne reste qu’une vingtaine de minutes de marche, mais déjà, tout change.
Le sentier, souple sous nos pas, nous conduit à travers un monde de chlorophylle. La canopée filtre la lumière en taches mouvantes. L’air est chargé d’odeurs humides, de feuilles écrasées, de terre vivante. Les arbres, gigantesques, dressent leurs troncs comme des piliers d’un temple oublié. Ici, la nature n’est pas un décor : elle est personnage principal.
Des papillons virevoltent autour de nous. Les Hespéries de la mauve croisent des Precis Archesia, surnommés « les inspecteurs du jardin », tandis que les porte-épée, ces papillons aux ailes effilées comme des sabres, dansent en spirale autour de petites mares. Ils viennent s’y abreuver, formant de véritables nuées colorées : du bleu électrique, du jaune citron, du rouge rubis.
Et puis, soudain, le grondement. Nous levons les yeux : la chute de Ditinn se dresse devant nous, majestueuse, défiant le ciel depuis ses 100 mètres de hauteur. Elle ne tombe pas, elle plonge, elle s’élance. L’eau se fracasse dans un bassin naturel en contrebas, soulevant des gerbes d’écume. Le cirque de falaises de grès qui l’entoure amplifie le bruit, le renvoie en écho : c’est une cathédrale de roche et d’eau.
Quelques singes discrets nous observent depuis les hauteurs, et un rapace tournoie lentement, comme pour mesurer la profondeur du vide. Des jeunes du coin se baignent en riant dans la piscine naturelle. Nous les rejoignons, attirés par la fraîcheur vivifiante de cette eau tombée du ciel.
Après avoir savouré ce premier spectacle, Bari nous entraîne sur un petit sentier à gauche. À travers les feuillages, nous découvrons une seconde chute, plus modeste, presque intime. Quelques mètres de haut seulement, mais quelle grâce ! L’eau y glisse en voile léger sur la dalle sombre, frôlée par des lianes épaisses qui descendent des arbres comme les rideaux d’un théâtre végétal.
Sous nos pieds, la roche, polie par des siècles d’érosion, luit doucement. On croirait marcher sur un miroir minéral. Les rapides qui précèdent cette chute disparaissent mystérieusement sous les pierres pour réapparaître plus loin, créant un jeu de cache-cache aquatique.
C’est également une occasion de contempler de nombreux papillons porte-épée qui s‘abreuvent en groupe autour des petites mares ou virevoltent parmi les fleurs. Leurs ailes, aux couleurs vives et variées, ajoutent des touches de bleu, de jaune, de rouge et d’orange au paysage verdoyant. Les papillons, attirés par l’humidité et les fleurs environnantes, créent un ballet aérien gracieux et captivant.
En chemin vers son village, Bari nous parle avec respect de l’Homme de Ditinn, une silhouette rocheuse au pied de la cascade que certains habitants considèrent comme l’incarnation d’un esprit protecteur. D’autres y voient la trace d’un ancien animisme toujours vivace, même si l’islam a largement façonné la région depuis des siècles.
Chez lui, il nous montre ses reliques : des épines de porc-épic, symboles de protection, et une tête de crocodile séchée, utilisée dans certains rituels. Pour lui, comme pour beaucoup ici, l’équilibre entre les croyances anciennes et les religions modernes est encore une réalité vivante.
En quittant Ditinn, nous ne ramenons pas seulement des photos et des souvenirs : nous repartons porteurs d’une émotion profonde, celle que seul un lieu vrai peut offrir. Cette cascade, si puissante et fragile à la fois, nous rappelle que certaines merveilles n’ont pas besoin de routes goudronnées ni d’installations touristiques pour exister. Il suffit d’ouvrir les yeux, de ralentir le pas… et d’écouter.
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HOTEL RESTAURANT SAFITEL DALABA
Nous n’y passerons pas la nuit. Après une visite rapide des chambres, notre décision est prise : l’humidité ambiante et l’obscurité pesante qui y règnent ne nous inspirent guère confiance. Pourtant, l’établissement ne manque pas de charme : un grand bâtiment aux lignes un peu désuètes, trônant au milieu d’un vaste jardin, vestige probable d’un passé plus glorieux.
Nous nous installons néanmoins sur la terrasse du restaurant du Safitel , attirés par l’ombre des manguiers et la promesse d’un déjeuner paisible. Le service est calme, presque nonchalant. Le menu est limité, très limité même : ce midi, ce sera poisson braisé à 120 000 FG ou demi-poulet rôti à 60 000 FG. Pas de carte, pas de fantaisie. Juste ces deux options, comme un rappel de l’économie de moyens qui prévaut ici.
Mais la simplicité a parfois du bon. Nos plats arrivent, bien présentés, copieux et savoureux. Le poulet est tendre, la peau joliment dorée. Le poisson, quant à lui, semble tout droit sorti du feu de bois, parfumé, juteux, accompagné de quelques légumes sautés.
Nous savourons ce repas avec plaisir, bercés par la fraîcheur de l’altitude et le murmure lointain du vent dans les arbres. Ce lieu, malgré ses limites, conserve une certaine atmosphère : celle d’une étape oubliée du tourisme de montagne en Guinée, où l’on devine encore les échos d’un temps où Dalaba attirait les vacanciers à la recherche de fraîcheur.
HOTEL RESTAURANT SIB DALABA FOUTA DJALON
Perché dans les hauteurs paisibles de Dalaba, l’Hôtel Sib est l’un de ces établissements qui séduisent d’abord par leur cadre : une belle bâtisse entourée de verdure, avec une vue dégagée sur les paysages vallonnés du Fouta Djalon. Nous y faisons halte pour le dîner, attirés par la réputation du lieu et son atmosphère sereine. Le restaurant offre une ambiance conviviale, avec une décoration simple mais chaleureuse, qui évoque les traditions locales sans ostentation.
Comme souvent en Guinée — hors quelques adresses plus variées de Conakry — la carte est réduite à sa plus simple expression. Mais ici, surprise : le sempiternel duo « poulet bicyclette / poisson grillé » laisse place à une alternative inattendue. Le choix du jour ? Poulet ou… rôti de bœuf.
Autant dire que le plat suscite la curiosité : la viande de bœuf se fait rare dans la région, et nous sommes plusieurs à tenter l’expérience. À notre grande satisfaction, le rôti est à la hauteur : tendre, savoureux, bien assaisonné. Et surtout, il est accompagné de petits pois ! Un détail qui pourrait paraître anodin ailleurs, mais qui, ici, fait toute la différence.
Dans la douceur du soir, ce dîner reste un moment agréable, simple mais marquant. Une belle surprise dans un coin tranquille du Fouta, où le charme de l’authenticité prime sur la sophistication.
LES LOGEMENTS
HOTEL SIB
L’Hôtel SiB est un établissement historique situé à Dalaba construit dans les années 1930 et géré par la société « Chargeurs Réunis ». Après être tombé en désuétude au fil du temps, il a été élégamment restauré en 1995, retrouvant ainsi temporairement son élégance et son charme d’antan. De nouveaux travaux seraient nécessaires aujourd’hui. L’extérieur est vétuste et mérite un sérieux ravalement et les boiseries intérieures méritent aussi d’être rénovées. Mais les chambres sont très spacieuses et pour un prix similaire à l’hôtel Safitel, nous disposons de plsu d’espace , de Canal+, d’une piscine (qui elle aussi mérite un nettoyage en profondeur)
L’hôtel propose 24 chambres spacieuses réparties dans deux bâtiments. Les tarifs varient en fonction du type de chambre, avec des options de chambres simples, doubles et avec deux lits. Le petit-déjeuner est inclus dans le prix de la chambre, et des options de petit-déjeuner supplémentaires sont disponibles. Le restaurant propose un menu simple et un menu complet à des tarifs raisonnables.
Mais le véritable atout de l’Hôtel SiB se sont les vues panoramiques spectaculaires sur les montagnes lointaines du Fouta depuis son espace restaurant-bar-salon et ses terrasses extérieures. Les clients peuvent profiter de magnifiques couchers de soleil depuis la terrasse ombragée par un immense kouratier. Les autres commodités comprennent une boîte de nuit, une belle terrasse, deux patios et une piscine avec un bar.
Les coordonnées de l’hôtel sont les suivantes :
– Adresse : Quartier du Chargeur, Dalaba, Guinée
– Téléphone : +224 622 27 82 80
Si l’ensemble n’est pasparfait l’hôtel SIB est sans aucun doute la meilleure option en hotellerie
VILLA CHEZ TSICHKA DALABA FOUTA DJALON GUINEE

HOTEL ELITE MAMOU
Nous avons choisi de séjourner à l‘Hôtel Elite à Mamou lors de notre passage dans cette ville dynamique. Situé en plein cœur de Mamou, cet hôtel se distingue par son emplacement stratégique et ses services adaptés aux voyageurs en quête de confort et de commodité.
L’hôtel est idéalement situé à proximité des principales artères de la ville, ce qui facilite l’accès aux marchés, aux restaurants et aux sites touristiques de Mamou. Les chambres sont spacieuses, avec un grand lit King Size, un salon, un frigo et un coffre-fort, le tout bien entretenu. Les lits sont confortables et la literie propre. Certaines chambres offrent également une vue agréable sur les collines environnantes.
L’hôtel propose un service de restauration avec un menu succinct comprenant du steak, du poisson ou du poulet local. Le personnel est accueillant et disponible, prêt à nous aider avec des informations sur les attractions locales et les services de transport.
La sécurité est une priorité à l’Hôtel Elite, avec une surveillance 24/7 et un personnel de sécurité présent sur place pour assurer notre tranquillité.
À notre arrivée, nous sommes chaleureusement accueillis par le personnel. Après avoir vérifié la disponibilité des chambres, nous optons pour une nuit à l’Hôtel Elite pour nous reposer et explorer les environs. Les chambres sont à la hauteur de nos attentes, offrant un confort bienvenu après une journée de voyage.
Après nous être installés, nous profitons de la proximité de l’hôtel pour découvrir les marchés locaux et savourer quelques spécialités culinaires de Mamou. Nous prenons également le temps de visiter les cascades de Konkouré, un lieu naturel impressionnant à quelques kilomètres de la ville.
Notre séjour à l’Hôtel Elite nous permet de profiter pleinement de tout ce que Mamou a à offrir, avec un hébergement confortable et un accès facile aux principales attractions.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Dalaba et de ses environs
N1 & N5 ROUTE DE KINDIA A DALABA KINDIA BASSE GUINEE
J 714 JARDIN CHEVALIER DALABA FOUTA DJALON GUINEE
LE PLATONIER – DALABA FOUTA DJALON GUINEE
LE MARCHE DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 715 PONT DE DIEU DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 715 LES VILLAS DES HOTES DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 716 LAC DE DOUNKIMAGNA & LES JARDINS MARAICHERS DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 717 LE MARCHE DOMINICAL DE DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA PISTE VERS LES CHUTES DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA PREMIERE CHUTE DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 LA SECONDE CHUTE DE DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 718 VILLAGE DE LEY FITA DITINN DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 719 LES CHUTES DE GARAYA DALABA FOUTA DJALON GUINEE
J 720 LA CASE A PALABRE RELIGIEUSE DE FOUGOUMBA (dite « mosquée de Fougoumba ») FOUTA DJALON GUINEE
LES LIENS
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