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20230303 KASBAH DE TAOURIRT OUARZAZATE (41) eucalyptus

En visitant la kasbah de Taourirt en mars, au MAROC nous avons eu la chance d’observer un eucalyptus en pleine floraison, ajoutant une touche de vie et de couleur à ce lieu chargé d’histoire. Cet arbre, bien que d’origine australienne, s’est parfaitement acclimaté aux climats chauds et secs du Maroc, où il est aujourd’hui fréquent de le croiser. Sa présence dans l’environnement de la kasbah témoigne de l’introduction d’espèces exotiques qui enrichissent la biodiversité locale tout en jouant un rôle écologique important.

Les eucalyptus (du grec eu, « bien », et kaluptos, « couvert, recouvert ») constituent un groupe très riche de plantes du genre Eucalyptus, appartenant à la famille des Myrtaceae. Jusqu’en 1995, ce genre englobait également Corymbia. Originaires d’Australie, ces arbres et arbustes dominent 95 % des forêts du continent, leur milieu d’origine. Plus de 600 espèces étaient recensées dans les années 1960, et ce nombre a dépassé 800 au début des années 2000. Leur capacité d’adaptation et leur croissance rapide permettent aux eucalyptus de coloniser de nombreux environnements. On les désigne parfois sous le terme de « gommier ».

Certaines espèces, comme Eucalyptus globulus, ont été introduites en Europe, notamment sur les rivages méditerranéens, ainsi qu’au Portugal, où de vastes forêts ont été plantées pour la production de pâte à papier. Ces espèces se retrouvent également en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), dans plusieurs îles de l’océan Indien (Madagascar, Mayotte, La Réunion) et dans d’autres régions du monde, comme l’Argentine, le Brésil, la Californie, l’Afrique du Sud ou encore le Sri Lanka.

Un eucalyptus adulte peut se présenter sous des formes variées, allant de petits buissons à des arbres de très haute stature. On distingue des eucalyptus de taille petite (moins de 10 mètres), moyenne (10 à 30 mètres), grande (30 à 60 mètres), et très grande (plus de 60 mètres, certaines espèces atteignant 90 mètres). Les arbres à tronc unique sont souvent classés selon leur port : les eucalyptus de forêt possèdent un tronc élancé avec un feuillage terminal, tandis que les eucalyptus de bois ont des branches basses. D’autres formes, comme les mallees, regroupent des troncs multiples émergents du sol, formant des bosquets denses.

L’écorce de l’eucalyptus est une caractéristique clé pour identifier les différentes espèces. Elle peut être fibreuse, lisse, floconneuse, ou profondément sillonnée. Les feuilles, généralement persistantes, se distinguent par leur structure évolutive : les jeunes feuilles sont opposées, ovales et glauques, tandis que les feuilles matures deviennent alternes, allongées et vert luisant. Cette dualité contribue à la classification des espèces. Certaines feuilles, dotées de glandes à huile, diffusent une odeur caractéristique et jouent un rôle important dans la production d’huiles essentielles.

Les fleurs d’eucalyptus, que nous avons pu admirer à la kasbah de Taourirt, sont particulièrement remarquables. Leur apparence duveteuse est due aux nombreuses étamines qui s’épanouissent en soulevant un opercule (d’où leur nom dérivé du grec « bien couvert »). Les couleurs varient du blanc au rouge, en passant par le jaune et le rose. Ces fleurs riches en nectar attirent de nombreux insectes pollinisateurs et constituent une source importante pour la production de miel, particulièrement en Australie.

Les fruits de l’eucalyptus, secs et brunâtres, se présentent sous forme de cônes contenant des graines en grande quantité. Cette abondance confère à l’eucalyptus une forte capacité de dissémination et de colonisation. Par ailleurs, les racines de l’eucalyptus sont équipées de lignotubes, des structures spécialisées permettant à l’arbre de régénérer son feuillage après des perturbations, comme les incendies, qui sont fréquents dans leur milieu d’origine.

Dans le cadre de la kasbah de Taourirt, cet eucalyptus en fleurs, au-delà de sa beauté visuelle, illustre la richesse des interactions entre les espèces introduites et leur environnement d’adoption. En attirant pollinisateurs et visiteurs, cet arbre s’inscrit dans un équilibre harmonieux entre nature et culture, offrant une perspective vivante et résiliente dans un paysage chargé d’histoire.

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