Euphorbe candélabre Euphorbia candelabrum +

Les candélabres verts des routes africaines : à la rencontre d’ Euphorbia candelabrum, Euphorbe candélabre
En quittant la forêt de baobabs pour poursuivre notre route vers Ambriz, en Angola, un autre géant végétal attire notre regard. Sur les bas-côtés, se dressent de véritables sculptures vivantes : les euphorbes candélabres. Leur silhouette est saisissante — de hautes colonnes vertes, dressées vers le ciel, se divisant en branches multiples comme les bras d’un chandelier.
Ces arbres succulents, appartenant à la famille des Euphorbiaceae, ne passent pas inaperçus. Ils peuvent atteindre plus de 12 mètres de hauteur, leur tronc anguleux formant des arêtes nettes, souvent garnies de petites épines. Sous le soleil, leur peau verte reflète des nuances de jade et d’olive, contrastant avec le sable clair et l’ocre des pistes.
Origine et distribution
L’Euphorbia candelabrum est une plante succulente originaire de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Est, où elle forme parfois de véritables forêts sèches. En Éthiopie, elle est connue sous le nom amharique de Qwolqwal. On la trouve aussi en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie, et parfois dans des zones plus méridionales introduites par l’homme.
Étymologie et morphologie
Son nom vient du latin candelabrum — « chandelier » — en référence à la forme caractéristique de ses ramifications qui, au fil de la croissance, s’élèvent puis s’écartent en segments multiples. Chaque « bras » est en réalité une tige charnue, remplie de latex blanc toxique, servant à stocker l’eau.
Rôle écologique et usages
L’euphorbe candélabre est parfaitement adaptée aux zones arides : elle capte l’humidité nocturne, résiste aux herbivores grâce à son latex irritant, et offre abri à de nombreux oiseaux, notamment les tisserins et certains rapaces. Dans certaines régions, ses branches sèches sont utilisées comme combustible ou pour la construction de clôtures vivantes.
Un repère visuel et culturel
En traversant ces paysages, on se surprend à voir dans ces silhouettes graphiques des totems végétaux, des gardiens de route silencieux. Leurs bras levés semblent à la fois accueillir et surveiller le voyageur, ajoutant une dimension presque spirituelle à la traversée.