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Lors de notre visite dans la région de Natitingou au Bénin , nous avons observé un arbre impressionnant, le Ceiba pentandra, surnommé « Fromager » en français, « Fwomajyé » aux Antilles françaises, et « Kapokier » ou « Arbre à kapok » dans d’autres régions tropicales. Cet arbre gigantesque, de la famille des Malvaceae, est bien connu pour sa capacité à atteindre des hauteurs allant de 40 à 60 mètres, voire jusqu’à 70 mètres dans certaines régions d’Asie. Son tronc lisse est couvert de grosses épines coniques et, avec l’âge, il développe d’énormes contreforts épineux. Les branches horizontales, étagées et étendues, dominent la canopée de la forêt.

En Guyane, le Ceiba est également appelé « Bois diable » (Bwa-djab en créole), « Kumaka » (Wayãpi), « Kumak » (Palikur), et « Sumauma » (en portugais), tandis qu’au Venezuela, il est désigné sous le nom de « Ceiba » ou « Reu ». Il est également connu dans toute la région tropicale, de l’Afrique de l’Ouest au Mexique, en passant par les Antilles et l’Amérique du Sud jusqu’à l’ouest du Brésil et la latitude du Paraguay. Sa répartition s’étend également aux forêts tropicales humides d’Afrique, notamment dans les formations secondaires.

Ceiba pentandra est un arbre sacré pour de nombreuses civilisations. Chez les Mayas, il symbolisait l’axe du monde, l’axis mundi. En termes d’étymologie, le nom « Fromager » pourrait venir de la déformation de l’expression « forme âgée », inspirée par l’aspect ridé du tronc, ou de l’utilisation de son bois dans la fabrication de boîtes pour les fromages. Certains l’appellent aussi « Piroguier », en raison de son utilisation fréquente dans la construction de pirogues.

Cet arbre produit une fibre végétale imputrescible, le kapok, qui est utilisée depuis longtemps dans la fabrication de matelas, coussins, oreillers et gilets. Sa fibre est également utilisée pour absorber les huiles synthétiques lors de pollutions, notamment après des naufrages de pétroliers. Bien que l’utilisation du kapok ait diminué avec l’arrivée des fibres synthétiques, il demeure une alternative biodégradable importante.

Outre son rôle dans la production de kapok, le Ceiba est aussi exploité pour son bois léger, souvent utilisé dans la fabrication de contreplaqué, de cages, de caisses et pour la menuiserie légère. En Afrique, le tronc évidé est souvent transformé en pirogue. Les contreforts de l’arbre sont utilisés pour fabriquer des objets comme des dessus de table et des portes.

Les fleurs du Ceiba, qui apparaissent avant les feuilles, sont blanc-jaunâtres et dégagent une odeur aigre de lait. Elles attirent principalement les chauves-souris, qui assurent la pollinisation. Le fruit, une capsule ligneuse pendante, renferme le kapok, un duvet blanc et cotonneux, qui flotte au vent, emportant les graines avec lui.

En Guyane, l’écorce est utilisée en décoction pour traiter la fièvre, et en médecine traditionnelle, les racines, les feuilles et l’écorce sont utilisées pour diverses affections, de la gonorrhée aux troubles digestifs. En Afrique, le Ceiba est réputé pour traiter des maux comme les vertiges, la constipation, les troubles mentaux, et la fièvre.

Ainsi, le Ceiba pentandra, à la fois majestueux et utile, s’avère être un élément central des écosystèmes tropicaux, tout en jouant un rôle significatif dans les cultures locales et les médecines traditionnelles.

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