Natitingou la « Ville de Nanto » et les Régions Atacora & Donga BENIN +

Nous quittons Défalé en direction du Bénin et de Natitingou avec l’enthousiasme de découvrir les tatas béninoises disséminées le long de notre itinéraire. La route nous ramène à travers les paysages ponctués de Takientas togolaises, dont nous admirons à nouveau l’architecture si particulière. Le voyage se déroule dans une atmosphère sereine, rythmée par ces visions de traditions séculaires ancrées dans le paysage.
À Nadoba, nous effectuons notre première halte à l’immigration pour obtenir les cachets de sortie sur nos passeports. Tout se passe rapidement et sans encombre, nous permettant de poursuivre jusqu’à la douane afin d’y faire apposer le cachet du Carnet de Passages en Douane. Les formalités s’enchaînent avec une fluidité appréciable, facilitant notre progression vers la frontière béninoise. Une fois de l’autre côté, la piste nous conduit au bureau de douane béninois où nous validons notre entrée avant de nous présenter à l’immigration.
C’est à ce moment que nous sommes confrontés à une désagréable surprise. En consultant le site officiel des visas béninois, nous avions remarqué, dans la section dédiée aux exemptions par pays, une mention indiquant pour la France : « suppression de visa 28 novembre 2007 ». Interprétant cette information comme une suppression des obligations de visa pour les voyageurs français, nous pensions pouvoir entrer sans difficulté. Malheureusement, cette phrase se révèle trompeuse : elle fait en réalité référence à l’abrogation d’un accord d’exemption qui n’est plus en vigueur depuis 2007. Loin d’être une simplification des formalités, cela signifie au contraire que nous aurions dû anticiper une demande de visa.
Pris de court, nous devons rebrousser chemin et repasser l’ensemble des formalités côté togolais, ce qui réduit d’autant plus l’espace disponible sur nos passeports déjà bien remplis. Sans autre choix, nous effectuons immédiatement une demande de visa en ligne. Heureusement, la procédure est efficace et nous recevons notre autorisation en un peu plus d’une heure. Tirant les leçons de cette mésaventure, nous décidons de retenter l’entrée au Bénin dès le lendemain, cette fois avec tous les documents en règle.
De Koutammakou à la frontière Béninoise
Le lendemain, mieux préparés, nous reprenons la route vers la frontière, cette fois munis de nos e-visas fraîchement imprimés avec l’aide précieuse de l’hôtel Defalé. Rassurés par cette formalité désormais en règle, nous abordons ce second passage avec plus de sérénité. À nouveau, nous traversons les paysages ponctués de takientas togolaises, ces habitations fortifiées si caractéristiques de la région, dont l’élégance rustique et l’ingéniosité architecturale ne cessent de nous émerveiller.
LES TATAS SOMBA DE KOUSSOUKOINGOU – Natitingou
Nous poursuivons notre route en direction de Koussoukoingou, suivant la piste qui nous mène vers la célèbre Tata Robert. La piste sableuse traverse une vaste plaine parsemée de scènes rurales typiques : des paysans s’affairent dans leurs champs, des troupeaux de chèvres et de zébus paissent sous le regard attentif de jeunes bergers, tandis que des femmes transportent de lourdes charges sur leur tête avec une aisance admirable. Quelques tatas apparaissent au loin, souvent dissimulées par de majestueux baobabs dont la silhouette noueuse se détache sur le ciel limpide.
Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour immortaliser ces instants, fascinés par la beauté brute du paysage. En arrière-plan, les montagnes dessinent une ligne ondulée qui vient sublimer la scène, et l’une d’entre elles, dressée telle une flèche rocheuse, attire particulièrement notre attention. Son pic élancé semble défier le ciel, ajoutant une touche mystique à cet environnement déjà impressionnant.
Après plusieurs kilomètres, nous apercevons enfin un panneau indiquant la direction de la Tata Robert. La piste devenant plus étroite et accidentée, nous décidons de poursuivre à pied. Un jeune garçon, curieux et visiblement habitué aux visiteurs, s’approche spontanément et nous fait signe de le suivre. Il nous guide à travers un sentier de terre serpentant entre les cultures, aujourd’hui desséchées par la saison sèche. L’air est chargé d’une chaleur sèche et poussiéreuse, et seuls quelques arbres isolés offrent une ombre bienvenue.
En arrivant à la Tata Robert, nous sommes accueillis avec chaleur par les habitants. Ce lieu emblématique se distingue par son architecture typique des tatas béninoises, mais avec certaines particularités qui la rendent unique. Contrairement aux takientas togolaises, où l’accent est mis sur la fonctionnalité défensive et la compacité des habitations, les tatas béninoises présentent des détails distinctifs qui reflètent des croyances profondément ancrées.
Les tatas somba, emblématiques de la culture et de l’architecture du peuple Somba, sont des structures traditionnelles qui suscitent une grande fascination. Nichés dans les collines verdoyantes du nord du Bénin, ces forts en terre sont à la fois des habitations et des fortifications, offrant un aperçu fascinant de la vie sociale et culturelle des Somba. Construits en adobe et en terre battue, ils se distinguent par leur forme particulière, généralement carrée ou rectangulaire, avec des murs épais et une toiture en pente. Cette architecture a été conçue non seulement pour résister aux intempéries, mais aussi pour offrir une protection contre les invasions. À l’origine, ces habitations étaient souvent dotées de douves et de palissades, renforçant ainsi leur rôle défensif dans un contexte historique où les conflits entre tribus étaient fréquents.
À l’intérieur des tatas, la vie s’organise autour de la cour centrale, un espace commun où se déroulent les activités quotidiennes. Les familles vivent en plusieurs unités, avec des espaces dédiés pour la cuisine, le stockage des récoltes et des animaux domestiques. Les Somba sont agriculteurs, cultivant principalement le mil, le sorgho et le maïs, et leurs habitations sont souvent situées à proximité de champs cultivés. Cette proximité permet une gestion efficace des ressources et un mode de vie en harmonie avec la nature.
Les tatas somba se caractérisent également par leur décoration intérieure riche et variée. Les murs sont souvent ornés de motifs géométriques, de fresques et de sculptures qui reflètent les croyances spirituelles et l’identité culturelle des Somba. Ces représentations artistiques sont plus que de simples décorations ; elles racontent des histoires et transmettent des valeurs traditionnelles de génération en génération. La construction d’un tata est un processus communautaire qui mobilise l’ensemble du village. Les techniques de construction sont transmises par les anciens, et chaque étape est marquée par des rituels et des célébrations, soulignant l’importance de ces structures dans la vie sociale. Les tatas sont souvent considérés comme des symboles de fierté et d’appartenance, incarnant l’héritage culturel des Somba.
Avec l’évolution des modes de vie modernes et l’influence croissante des cités environnantes, certains tatas somba sont en train de disparaître, laissant place à des habitations plus contemporaines. Toutefois, un effort de préservation est en cours pour protéger ces trésors architecturaux. Des initiatives sont mises en place pour encourager le tourisme responsable, permettant aux visiteurs de découvrir et d’apprécier la beauté et la complexité de ces constructions.
Il est important de noter que les Somba sont réputés pour être des gens farouches. Dans un passé pas si lointain, alors que les hommes étaient vêtus de leur seul étui pénien, ils étaient souvent perçus comme des curiosités. Par ailleurs, les tatas ne se visitent pas comme des maisons témoins, ouvertes au public. Ce sont des lieux de vie. Ainsi, pour découvrir un tata de l’intérieur, il est nécessaire d’être introduit par un guide, que l’on peut trouver à Natitingou ou à Boukombé. En nous promenant parmi ces structures fascinantes, nous ressentons un profond respect pour la résilience et l’ingéniosité des Somba, et une admiration pour leur capacité à allier tradition et modernité.
La Tata Robert est bien plus qu’une simple habitation ; elle est le reflet d’une philosophie de vie où le lien entre le visible et l’invisible est indissociable. Ici, la présence des ancêtres est omniprésente. Dès l’entrée de la tata, leurs représentations sont visibles, symbolisant leur rôle de protecteurs du foyer. Dans la cour, des sculptures de terre figurent les anciens accompagnés de leurs enfants, témoignant de la continuité entre les générations. Ce culte des ancêtres est également marqué par deux protubérances au-dessus de la porte principale, situées au niveau de la chambre de la mère sur le toit. Ces formes arrondies ne sont pas de simples éléments décoratifs, mais de véritables symboles de la présence des esprits bienveillants qui veillent sur la famille et sur la maison.
La culture animiste se manifeste à chaque recoin de la tata. Des autels de terre dédiés aux divinités protectrices sont placés stratégiquement, recevant des offrandes sous forme de calebasses remplies de nourriture ou de libations de boisson locale. Le chef de la famille nous explique avec fierté que chaque élément de la tata a une signification spirituelle : la disposition des pièces, l’organisation de la cour, la hauteur des murs et même la forme des ouvertures sont pensées en fonction des croyances et des rites traditionnels.
Les tatas somba ne sont pas seulement des habitations ; ils représentent un lien profond avec l’histoire, la culture et l’identité du peuple Somba. Leur visite offre une occasion unique d’explorer un mode de vie traditionnel encore bien vivant et de comprendre les valeurs qui sous-tendent la communauté. En quittant les lieux, nous mesurons la richesse culturelle et spirituelle de cette architecture vivante, témoin d’un mode de vie qui a su traverser les siècles tout en conservant son essence.
Natitingou
Natitingou, que nous appelons affectueusement « Nati », s’étire dans une vallée au cœur de la chaîne montagneuse de l’Atakora. En nous promenant dans cette ville, nous découvrons une longue avenue bordée à l’est par une colline. Natitingou a été fondée par un certain Nanto, dont le nom a donné celui du village.
Nous apprenons qu’entre 1913 et 1960, l’administration coloniale a établi un poste à Natitingou pour contrôler la région. Les habitants ont alors été contraints de se soumettre à une corvée particulièrement dure : aller chercher du bois, parfois à plusieurs jours de marche. Cette situation a mené à une rébellion en 1916, dirigée par Kaba, un chef somba, qui est devenu un héros local. Kaba et son groupe ont saboté les lignes de communication, isolant Boukoumbé de Kouandé. Les fonctionnaires envoyés pour réparer les dégâts ont été abattus par les flèches des insurgés. En 1917, malgré la guerre qui faisait rage en Europe, la compagnie a réussi à obtenir des renforts, et Kaba ainsi que ses partisans ont été massacrés.
Aujourd’hui, la cité vit de l’agriculture, du commerce, et surtout des emplois de l’administration. Natitingou s’affirme comme le véritable point de départ pour découvrir toutes les richesses naturelles et culturelles de la région. Nous sommes enchantés par le pays des Somba et leurs célèbres « tata », ces fortins construits avec des matériaux locaux.
En nous engageant dans une promenade à travers la ville, nous admirons les paysages montagneux, avec leurs grottes et mares pittoresques. De part et d’autre, les habitations aux architectures naturelles appelées « tata somba » ajoutent un charme unique à l’endroit.
LE MUSEE KABA
En arrivant à l’entrée de la ville, nous sommes immédiatement frappés par l’imposant monument qui trône au centre du rond-point. De loin, il ressemble à une forteresse de terre aux formes singulières, mais en nous approchant, nous découvrons qu’il s’agit en réalité du Musée Kaba, un lieu dédié à l’un des plus grands résistants de l’histoire du Bénin.
Kaba était un chef respecté de la région de Natitingou, connu non seulement pour son courage face aux colons français au début du XXᵉ siècle, mais aussi pour sa puissance spirituelle hors du commun. Refusant de laisser son peuple subir la conscription imposée par l’administration coloniale, il mena une rébellion qui fit trembler les autorités françaises. Selon la légende, Kaba possédait des pouvoirs mystiques lui permettant d’invoquer des essaims d’abeilles pour attaquer ses ennemis, semant la panique dans les rangs des soldats européens.
Le musée qui lui est consacré se dresse comme un hommage vivant à cette figure héroïque. Inspirée de l’architecture traditionnelle des tata somba, la stèle principale est surmontée d’une statue à son effigie, rappelant son rôle central dans la lutte contre la domination coloniale. Autour, un espace d’exposition retrace son histoire, mettant en lumière cette résistance farouche qui, bien qu’écrasée par les forces coloniales en 1917, continue d’inspirer les générations actuelles.
Ce lieu ne se contente pas d’être un simple monument, il incarne la mémoire et la fierté d’un peuple qui n’a jamais cessé de lutter pour sa liberté. Nous quittons le musée avec une profonde admiration pour Kaba, ce héros dont la force ne résidait pas seulement dans les armes, mais dans l’esprit, la conviction et, selon les récits, le pouvoir de la nature elle-même.
LE MARCHE CENTRAL DE NATITINGOU : Un joyau moderne pour renforcer l’attractivité de la Cité …
En nous aventurant dans le marché central de Natitingou, nous sommes immédiatement enveloppés par une effervescence incroyable. Le bruit des voix, le tumulte des discussions entre commerçants et clients, et la diversité des produits exposés créent une ambiance vibrante, presque magique. Les étals débordent de fruits tropicaux aux couleurs éclatantes : mangues juteuses, ananas sucrés, papayes et bananes, et tout autour, des odeurs enivrantes de curry, de gingembre et d’épices locales flottent dans l’air chaud. Chaque recoin du marché semble receler une nouvelle surprise.
Au milieu de ce brouhaha animé, nos yeux sont attirés par des étals de fromage, plus particulièrement par un fromage qui se distingue par sa couleur rouge unique : le wagassi. Il nous rappelle les fromages peuls que nous avions aperçus en chemin au Togo. Le wagassi, avec sa teinte teintée de roucou, est un produit que les communautés peules fabriquent avec un savoir-faire ancestral. Il est préparé à partir de lait de vache, que l’on fait coaguler à l’aide d’une plante locale, le Calotropis procera. Ce fromage, doux et légèrement salé, a une texture agréable et est souvent frit ou utilisé dans des sauces.
Nous prenons le temps d’observer les vendeuses qui, avec un sourire accueillant, nous expliquent la fabrication du wagassi. Elles nous racontent que ce fromage est une véritable institution dans la région et qu’il est souvent consommé en accompagnement de plats traditionnels ou en snack. Nous discutons aussi avec un commerçant qui nous explique que le roucou, utilisé pour colorer le fromage, vient des plantes cultivées non loin d’ici. Chaque étape de la fabrication, chaque ingrédient a une histoire, et nous prenons plaisir à découvrir ces récits.
Mais le marché ne se limite pas à ces produits fascinants. Les artisans tissent et vendent des paniers, des sacs en tissus traditionnels, des bijoux faits main, et des sculptures en bois. Chacun de ces objets raconte l’histoire d’un savoir-faire transmis de génération en génération. Les tissus colorés qui ornent les étals nous attirent également : certains sont tissés à la main, d’autres sont teints avec des produits naturels, et chaque motif a sa signification. Nous apprenons que ces tissus sont souvent utilisés lors de cérémonies ou comme vêtements quotidiens dans les villages voisins.
Ce qui frappe aussi, c’est l’atmosphère chaleureuse qui règne ici. Les échanges ne sont pas seulement commerciaux, mais aussi humains. Les sourires, les conversations animées et les rires qui résonnent partout nous rappellent à quel point le marché est aussi un lieu de rencontre, de partage et de tissage de liens sociaux. Chaque commerçant semble être une pièce essentielle de cette communauté vivante.
Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer l’importance du marché pour les femmes locales. Beaucoup d’entre elles sont responsables de la fabrication des produits alimentaires et artisanaux, contribuant ainsi non seulement à l’économie locale, mais aussi à la transmission des traditions et des savoirs ancestraux. Le wagassi, en particulier, semble incarner cette force tranquille des femmes de Natitingou.
Le marché de Natitingou est bien plus qu’un simple lieu de commerce : c’est une véritable fenêtre ouverte sur la culture béninoise, un carrefour où se croisent l’histoire, la tradition et la modernité. En y flânant, nous nous sentons un peu plus connectés à cette terre, à ses habitants et à leurs richesses infinies.
MUSEE REGIONAL DE NATITINGOU
Nous poursuivons notre découverte de la ville en nous rendant au musée régional de Natitingou, un lieu fascinant qui plonge le visiteur dans l’histoire, la culture et les traditions de la région. En entrant, nous sommes immédiatement frappés par l’architecture du musée, un mélange subtil de modernité et de matériaux locaux qui reflète l’essence même du Bénin : une fusion entre le passé et le présent.
Les premières salles du musée sont consacrées à des expositions permanentes qui abordent les différents aspects de la vie au Bénin. Cependant, celles-ci ne sont pas ouvertes à la prise de vue, probablement pour préserver l’intégrité des objets exposés et permettre une immersion totale dans les récits qu’elles racontent. Ces salles nous permettent de découvrir des artefacts, des sculptures et des objets du quotidien utilisés par les différentes communautés de la région. Chacun de ces objets a une histoire, et chaque pièce semble témoigner de la diversité culturelle de cette partie du pays.
L’une des expositions les plus marquantes du musée est celle consacrée à la scarification, une pratique ancestrale qui a longtemps fait partie intégrante des rites et traditions des peuples du Bénin. Cette salle, libre d’accès, nous plonge dans l’univers de la scarification à travers des photos, des sculptures, des explications détaillées et des objets rituels. Nous apprenons que la scarification n’est pas seulement une pratique esthétique, mais un acte profond lié à l’identité, à la protection spirituelle, et au passage à l’âge adulte dans de nombreuses communautés béninoises. Elle est également un symbole de courage, de résistance et de statut social au sein des groupes ethniques.
Les motifs de scarification sont multiples et varient d’une ethnie à l’autre. Certaines marques sont discrètes, tandis que d’autres, plus profondes et visibles, ornent le visage, les bras ou le torse. Chaque scarification raconte une histoire particulière : qu’il s’agisse d’un rite de passage, d’une protection spirituelle contre les forces maléfiques, ou encore d’un marquage social pour marquer un statut particulier. Les visiteurs sont invités à réfléchir sur les significations culturelles et spirituelles de cette pratique, en découvrant les différentes manières dont la scarification a évolué au fil du temps.
En poursuivant notre exploration du musée, nous découvrons d’autres expositions tout aussi fascinantes. Le musée présente des objets liés aux arts traditionnels, à la musique, à la danse et aux croyances spirituelles des peuples de l’Atacora. La culture de la chasse, l’importance des masques rituels, les instruments de musique traditionnels tels que les tambours et les balafons, tout est là pour témoigner de la richesse du patrimoine culturel béninois.
L’une des expositions les plus intéressantes est dédiée à la vie quotidienne des peuples de l’Atacora, où sont exposés des objets de tous les jours : ustensiles de cuisine, habits traditionnels, poteries, et bien d’autres articles qui révèlent l’ingéniosité et la créativité des artisans locaux. Ces objets sont des témoins précieux d’un mode de vie fondé sur l’harmonie avec la nature et les traditions.
Le musée régional de Natitingou ne se contente pas de dévoiler l’histoire et les traditions des peuples de la région ; il aborde également des sujets contemporains et souvent sensibles, dont les pratiques de circoncision et d’excision, qui font partie intégrante de certaines cultures au Bénin, tout en étant des sujets de débat et de changement social. Ces questions sont abordées avec une grande clarté et une approche pédagogique qui nous invite à réfléchir sur leur impact sur la société actuelle.
Dans l’une des sections du musée, une attention particulière est portée à la circoncision, une pratique qui, bien qu’ayant des racines profondes dans les cultures béninoises, suscite des discussions sur ses implications médicales et sociales. Cette pratique est souvent perçue comme un rite de passage à l’âge adulte dans certaines communautés ethniques, notamment les communautés musulmanes et certains groupes traditionnels. Le musée offre une explication détaillée de cette pratique, de son rôle culturel et des rites associés, tout en présentant les points de vue divergents sur son bien-fondé.
À travers des témoignages et des documents historiques, nous apprenons que la circoncision, bien qu’elle soit perçue comme un acte symbolique et culturel, peut aussi être source de débats, notamment en ce qui concerne son impact sur la santé et les droits des enfants. Le musée met en lumière les efforts entrepris par les autorités et les organisations non gouvernementales pour sensibiliser les populations aux enjeux sanitaires liés à cette pratique, tout en respectant les traditions culturelles. C’est une approche nuancée qui permet de comprendre les dimensions sociales, médicales et culturelles de la circoncision, tout en invitant à une réflexion sur l’évolution des mentalités.
Le musée aborde également la question de l’excision, une pratique qui, bien que profondément ancrée dans certaines communautés du Bénin et d’autres pays d’Afrique, est aujourd’hui largement condamnée et interdit par la loi. La section dédiée à l’excision est particulièrement frappante et pédagogique. Le musée explicite très clairement les enjeux de cette pratique, en soulignant ses effets sur la santé des filles et des femmes, ainsi que les souffrances physiques et psychologiques qui en découlent.
Des affiches, des témoignages de survivantes et des explications médicales détaillent les conséquences de l’excision, tout en insistant sur le combat mené par le gouvernement béninois et les organisations internationales pour éradiquer cette pratique. Le musée présente également les efforts des associations locales qui œuvrent pour sensibiliser les communautés aux dangers de l’excision et pour offrir des alternatives positives pour les rites de passage des jeunes filles. La législation béninoise a fait un pas important en interdisant cette pratique en 2003, et cette décision est mise en avant dans le musée comme un progrès majeur pour la protection des droits des femmes et des enfants.
L’exposition montre également les initiatives visant à changer les mentalités et à éduquer les populations sur les droits humains, la santé et l’importance de l’autonomisation des femmes. Des figures locales et des activistes, qui se battent pour mettre fin à ces pratiques, sont mises en lumière. C’est un message de progrès et de changement, qui insiste sur l’importance de la préservation de la culture tout en respectant les droits fondamentaux des individus, notamment des jeunes filles.
À travers cette section du musée, nous comprenons mieux comment ces pratiques, bien que profondément enracinées dans l’histoire, sont aujourd’hui remises en question et combattues au Bénin. Le musée offre ainsi un espace de réflexion sur les évolutions sociales et culturelles nécessaires pour garantir la sécurité et les droits des générations futures. Cette partie de l’exposition nous invite à nous interroger sur l’importance de l’éducation, de la sensibilisation et des politiques publiques dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
Le musée régional de Natitingou est donc un lieu incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire et à la culture du Bénin. À travers ses diverses expositions, il offre un aperçu complet de la diversité des peuples de l’Atacora, tout en mettant en lumière des pratiques ancestrales encore présentes aujourd’hui. C’est un lieu qui nous invite à réfléchir sur les valeurs, les croyances et l’évolution des sociétés qui ont façonné cette région. Un musée passionnant, riche en découvertes, qui mérite d’être exploré pour mieux comprendre l’âme de cette partie du Bénin.
Nous notons que le musée est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 15h à 18h, ainsi que le week-end de 9h à 12h et de 16h à 18h30, avec un droit d’entrée de 1 000 FCFA par personne, sans oublier un petit pourboire pour le guide.
LES BOUTIQUES AUTOUR DU MUSEE REGIONAL
À la sortie du musée régional de Natitingou, nous décidons de flâner dans les petites boutiques qui entourent le parking, une occasion en or pour découvrir l’artisanat béninois, riche et varié. Chaque étal regorge de trésors faits main, et l’atmosphère est vibrante, pleine de couleurs et de créativité. Ce sont les artisans locaux qui nous offrent un aperçu précieux de leur savoir-faire. Les objets, souvent uniques, reflètent la culture et les traditions béninoises, mais aussi une grande capacité d’innovation et d’adaptation.
Nous nous arrêtons d’abord devant des colliers, un véritable enchantement pour les yeux. Certains sont faits de perles, minutieusement enfilées pour créer des motifs aux couleurs vibrantes qui semblent capturer l’essence même des peuples de la région. Les perles sont tissées avec une telle précision qu’elles forment des formes géométriques ou des dessins inspirés de la nature, des animaux ou des symboles ancestraux. D’autres colliers sont réalisés en tissus traditionnels, parfois en wax ou en pagne, avec des motifs contemporains ou tribaux. Ces créations originales témoignent de l’harmonie entre les techniques anciennes et les tendances modernes de l’artisanat béninois.
En poursuivant notre exploration des boutiques, nous découvrons de magnifiques sculptures en bois et des masques traditionnels, souvent utilisés dans les cérémonies et les rites spirituels. Chaque sculpture raconte une histoire, parfois celle des ancêtres, d’autres fois celle de la nature ou de la vie quotidienne. Le bois travaillé à la main prend des formes surprenantes et fascinantes, et chaque pièce semble imprégnée de l’âme de l’artisan qui l’a façonnée.
Mais la véritable surprise de notre promenade se trouve à quelques pas, dans la boutique de Tonton Joe, un artiste pas comme les autres, véritable virtuose du recyclage. Sa boutique est une sorte de bric-à-brac surprenant, une caverne d’Ali Baba où se côtoient des objets du quotidien, transformés en œuvres d’art. C’est un lieu étonnant, voire un peu extravagant, mais c’est précisément ce qui rend cet endroit incontournable pour ceux qui cherchent à comprendre l’esprit créatif et éclectique du Bénin.
En entrant dans la boutique de Tonton Joe, on est d’abord frappé par le chaos apparent. Des sculptures aux formes improbables, des tableaux qui semblent faits de matériaux récupérés, des compositions d’objets disparates, tout est en désordre, mais pourtant d’une incroyable beauté. Chaque objet a une histoire, une origine, une transformation. Tonton Joe trouve son inspiration dans tout ce qui l’entoure, des objets abandonnés, des matériaux récupérés dans la rue, des outils cassés, des morceaux de ferraille ou même des déchets électroniques. Il parvient à leur donner une nouvelle vie en les réinventant sous forme d’art.
Certains de ses tableaux sont composés de morceaux de bois assemblés pour créer des paysages ou des scènes de la vie quotidienne, parfois des figures humaines ou animales. Il utilise aussi des pneus usés, des bouchons de bouteilles, des couvercles de boîtes de conserve et d’autres objets du quotidien pour en faire des sculptures imposantes, parfois presque monumentales. Son travail est un témoignage vivant de la capacité humaine à transformer la matière, à voir de la beauté là où d’autres ne voient que du « déchet ».
Les visiteurs de la boutique de Tonton Joe sont immergés dans un univers visuel dense, où l’ordinaire devient extraordinaire. Chaque pièce est une réflexion sur la société, sur la consommation, sur la manière de donner une seconde chance aux objets, mais aussi sur l’art et la création elle-même. Ce n’est pas seulement une boutique, c’est un véritable laboratoire de la créativité, un espace où l’art se nourrit du quotidien et où l’artisanat béninois se réinvente sans cesse. Tonton Joe n’est pas seulement un artiste ; il est un alchimiste des temps modernes, qui prouve que tout peut être transformé, récupéré et réutilisé pour créer des œuvres inoubliables.
La visite de sa boutique est donc bien plus qu’une simple promenade dans une galerie ; c’est une invitation à voir le monde différemment, à percevoir la beauté dans l’inattendu et à comprendre la richesse de l’artisanat béninois sous une autre forme. Tonton Joe incarne l’âme de l’artisanat moderne du Bénin, un artisan qui sait transformer le banal en magique, et qui, à travers son travail, pousse chacun à réfléchir sur notre rapport à l’objet et à la consommation.
LES CHUTES DE KOTA Natitingou
Ce matin, nous partons à la découverte des chutes de Kota, situées non loin de Natitingou. Grâce à une piste récemment aménagée, l’accès à ce site naturel devient plus aisé, offrant une belle occasion d’explorer cette perle cachée du nord du Bénin.
À environ un kilomètre du point indiqué sur Google Maps, nous quittons la route principale pour emprunter cette nouvelle voie. Elle nous mène sans difficulté jusqu’au site, où nous stationnons notre véhicule à proximité d’un ancien complexe touristique aujourd’hui à l’abandon. Témoignage d’un passé où le lieu semblait plus fréquenté, ses bâtiments en ruine se fondent désormais dans le paysage, envahis par la végétation.
Nous entamons alors notre descente vers les chutes, suivant un sentier étroit qui serpente à travers une végétation dense et tropicale. En cette saison sèche de fin janvier, la chaleur est bien présente, mais l’ombre des grands arbres nous procure une fraîcheur bienvenue. Le chemin devient parfois plus abrupt, nécessitant prudence et équilibre, surtout sur les portions où les roches sont polies par le passage du temps.
En approchant, nous distinguons enfin la chute, moins impétueuse en cette période de l’année, mais toujours fascinante. L’eau s’écoule en fins rideaux argentés le long des rochers sculptés, offrant un spectacle apaisant plutôt que tonitruant. À la base, un bassin naturel aux eaux claires invite à la contemplation et, pour les plus téméraires, à une immersion rafraîchissante.
Depuis un point légèrement en hauteur, nous profitons d’un panorama saisissant sur l’ensemble du site. Ici, l’attrait ne réside pas dans la puissance du courant, mais dans la sérénité du lieu, l’harmonie entre l’eau, la roche et la végétation environnante. Une brise légère fait frémir les feuillages, ajoutant à l’atmosphère paisible de l’instant.
Près des chutes nous avons pu observer une flore singulière, et notamment des Euphorbia poissonii, également connues sous le nom d’Euphorbia poissoni et, à tort, sous le nom d’Euphorbia poisoni. Ces plantes succulentes, issues de la grande et variée famille des euphorbes, se distinguent par leur aspect original, mais aussi par leur nature hautement irritante et toxique. Originaires du nord du Nigéria, les agriculteurs locaux en extraient le latex, utilisé comme pesticide, ce qui témoigne de leur utilité pratique dans l’agriculture. La forte activité irritante et douloureuse de cette plante en fait également un choix privilégié pour constituer des haies naturelles, servant de barrière protectrice. Chez les Berom de la région de Jos, elle est connue sous le nom de pyùlúp, et ils la transplantent dans leurs concessions, la considérant comme une protection contre la sorcellerie.
Lors de notre exploration , nous avons eu la chance de découvrir une population de Bagadais casqué (Prionops plumatus). Ces oiseaux, remarquables par leur crête distinctive et leur comportement social, étaient particulièrement présents dans les zones boisées environnant les chutes. Leurs cris perçants et leurs chants caractéristiques résonnaient à travers la végétation luxuriante, ajoutant une dimension vibrante à l’environnement naturel. Nous avons pu les voir évoluer en petits groupes, cherchant leur nourriture au sein de la végétation dense, parfois en équilibre sur les branches ou au sol, où ils traquaient principalement des insectes et des fruits.
Cette halte au cœur de la nature, bercée par le murmure de l’eau et le chant discret des oiseaux, nous offre un moment de quiétude et de connexion avec l’environnement. Même en saison sèche, les chutes de Kota conservent leur charme et méritent le détour pour quiconque souhaite découvrir un joyau discret mais enchanteur du Bénin.
Le Royaume de KOUANDE Natitingou
Quelle journée incroyable ! Ce matin, nous avons pris la route pour découvrir le royaume de Kouandé, situé au nord-ouest du Bénin, une région riche d’histoire et de traditions ancestrales. Ce royaume, dont l’existence remonte à plusieurs siècles, est un vestige vivant de l’organisation politique et sociale des peuples du nord du pays. Son territoire s’étend sur une vaste région, englobant plusieurs villages aux cultures diverses, mais unis sous l’autorité du Roi.
DJOUGOU
ITINERAIRE
Nous quittons Natitingou, le cœur plein de souvenirs de nos explorations, et prenons la direction du sud, prêts à découvrir de nouveaux horizons. Sur la route, nous traversons des paysages variés, allant des collines verdoyantes aux champs cultivés, témoignant de la richesse naturelle de cette région du Bénin. Chaque virage nous offre un panorama qui invite à l’émerveillement.
Notre première étape est Djougou, une ville animée qui se présente comme un carrefour culturel et commercial. À notre arrivée, nous sommes accueillis par l’effervescence des marchés, où les vendeurs proposent une variété de produits allant des fruits et légumes frais aux textiles colorés et aux artisanats locaux. Nous flânons dans les allées, imprégnés par les senteurs épicées qui émanent des étals, tout en échangeant quelques mots avec les habitants, souriants et accueillants.
Djougou est également connue pour sa diversité ethnique, abritant des communautés de plusieurs groupes, dont les Bariba, qui ont marqué l’histoire de la région. En nous promenant, nous découvrons des éléments architecturaux qui témoignent de cette richesse culturelle. Nous prenons le temps d’explorer les ruelles, où les maisons en terre battue, ornées de motifs géométriques, nous rappellent les tatas somba que nous avons visités récemment.
Nous ne manquons pas de faire un arrêt au marché central, un véritable vivier d’activités où les échanges vont bon train. Les couleurs vives des tissus, les éclats de rire et les cris des vendeurs créent une atmosphère vibrante. C’est l’occasion de goûter aux spécialités locales et de nous immerger dans le mode de vie de Djougou.
Alors que le soleil commence à descendre à l’horizon, nous trouvons un petit restaurant où nous nous installons pour déguster des plats traditionnels. La convivialité du lieu et la chaleur de l’accueil renforcent notre sentiment d’appartenance à cette terre riche en histoire et en culture.
Après cette pause bien méritée, nous continuons notre route vers le sud, le cœur léger et l’esprit rempli d’images et de saveurs. Nous sommes impatients de découvrir ce que les prochaines étapes de notre voyage nous réservent.
PALAIS ROYAL DE DJOUGOU
De retour à Djougou, nous décidons de visiter le palais royal de Djougou, véritable symbole du pouvoir et de la culture des Bariba. Ce peuple, dont l’histoire est étroitement liée aux royaumes du nord du Bénin, a su préserver ses traditions et son organisation monarchique à travers les siècles. Le palais, à la fois résidence du roi et centre de la vie politique, sociale et spirituelle, est un lieu où l’on ressent immédiatement la profondeur de cette culture ancestrale.
La chance nous sourit à nouveau. À peine arrivés devant l’enceinte du palais, nous réalisons qu’une cérémonie est en cours. L’atmosphère est vibrante, empreinte de solennité et de faste. Des cavaliers défilent fièrement sur leurs montures richement harnachées, parées de lanières de cuir finement ouvragées, de ceintures brodées et de multiples couches de tissus chatoyants. Certains chevaux portent même des ornements métalliques qui brillent sous les rayons du soleil, ajoutant une touche d’éclat à ce spectacle fascinant.
L’objet de cette cérémonie est la célébration de la venue d’un roi voisin, invité par le souverain de Djougou. Dans la tradition bariba, les rencontres entre rois ne sont pas de simples formalités diplomatiques. Elles s’inscrivent dans un cadre cérémoniel rigoureux, où chaque détail revêt une signification symbolique. L’accueil réservé au monarque invité est une démonstration de respect et d’alliance, renforçant les liens entre royaumes et affirmant la continuité des traditions.
Les cavaliers, figures emblématiques de la culture bariba, sont les véritables acteurs de cette cérémonie. Héritiers d’une longue tradition équestre, ils incarnent à la fois la puissance militaire et la noblesse du peuple bariba. Leur présence rappelle l’histoire des royaumes du nord du Bénin, où la cavalerie jouait un rôle fondamental dans les conquêtes et la défense du territoire.
Sous le regard attentif de la foule, les cavaliers exécutent des manœuvres précises, guidant leurs montures avec une aisance remarquable. Certains effectuent de courtes charges symboliques, mimant les anciennes batailles où les guerriers bariba imposaient leur suprématie à cheval. D’autres, plus posés, avancent lentement vers le centre de la cour, saluant avec déférence les dignitaires présents.
Dans un coin, des musiciens accompagnent la scène de leurs rythmes envoûtants. Le son des tam-tams résonne dans l’air, mêlé aux cris d’encouragement des spectateurs. Des chants traditionnels s’élèvent, louant la grandeur du roi et l’importance de cette rencontre entre souverains.
L’arrivée du roi invité marque un moment clé de la cérémonie. Escorté par une garde d’honneur, il avance sous un parasol royal, symbole de son autorité. Vêtu d’un boubou richement brodé, il salue son hôte avec une gravité respectueuse. L’échange de paroles entre les deux monarques est bref mais chargé de sens. Chaque phrase prononcée renvoie à un code d’honneur bien établi, où l’équilibre des relations doit être soigneusement préservé.
À mesure que la cérémonie se poursuit, nous sommes happés par la force de cette culture où chaque geste, chaque vêtement, chaque intonation porte en lui le poids de l’histoire. Les Bariba ont su préserver leur identité à travers les âges, et cette célébration en est la plus belle démonstration. En quittant le palais, nous emportons avec nous le souvenir d’un peuple fier, enraciné dans ses traditions et dont la noblesse continue de rayonner au cœur du Bénin.
VILLAGES TANEKA
Le lendemain, nous décidons d’explorer les villages Taneka, avec un intérêt particulier pour Tanéka Béri, situé dans la commune de Copargo, qui se compose de 22 villages administratifs s’étendant sur 876 km² et comptant environ 50 820 habitants. Ce village se trouve dans le département de la Donga, au Nord-Ouest du Bénin, à 24 km de Djougou, 58 km de Natitingou et 482 km de Cotonou. Tanéka Béri est accessible par la route en terre entre Copargo et le Togo, avant d’atteindre le village de Tanéka Koko.
LES LIENS VERS LES PHOTOS de Natitingou et environs
j 936 de KOUTAMMAKOU à la frontière béninoise – REGION DE LA KARA TOGO
j 937 LES TATAS SOMBA DE KOUSSOUKOINGOU – Natitingou BENIN
j 937 HOTEL TOTORA– Natitingou région Atakora BENIN
j 938 LES CHUTES DE KOTA– Natitingou région Atakora BENIN
j 938 MUSEE KOBA– Natitingou région Atakora BENIN
j 938 MARCHE CENTRAL– Natitingou région Atakora BENIN
j 938 MUSEE REGIONAL– Natitingou région Atakora BENIN
j 939 LE ROYAUME DE KOUANDE région Atacora BENIN
j 939 GBOMAN & telibo Restaurant de l’hôtel TOTORA – Natitingou région Atakora BENIN
j 939 Restaurant de l’hôtel TOTORA – Natitingou région Atakora BENIN
j 940 LES VILLAGES TANEKA – REGION DE LA DONGA BENIN
j 940 LE PALAIS ROYAL DE DJOUGOU – REGION DE LA DONGA BENIN
J 940 RESTAURANT DE LA DONGA DJOUGOU – REGION DE LA DONGA BENIN
LA FAUNE ET LA FLORE DE LA REGION
j 938 Parkia biglobosa ou Néré – Natitingou région Atakora BENIN
j 940 Drongo brillant Dicrurus adsimilis – Fork-tailed Drongo
j 938 Euphorbe de Poisson Euphorbia poissonii LES CHUTES DE KOTA– Natitingou région Atakora BENIN
VIDEOS sur Natitingou et environs
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La Cuisine au Bénin
Toutes les informations, par région sur la gastronomie sénégalaise en suivant ce lien : La Cuisine Béninoise
RESTAURANT DE L’HOTEL TOTORA
Notre expérience au restaurant de l’hôtel Totora a commencé de manière assez mitigée. Les premiers repas manquaient de finesse, et nous avons eu l’impression que la cuisine peinait à s’élever au niveau des attentes d’un établissement de cette catégorie. Les plats étaient simples, parfois trop salés, et l’ambiance générale un peu négligée, nous faisant penser plus à un maquis qu’à un véritable restaurant. Mais ce qui nous a surpris, c’est l’effort évident qui a suivi, une volonté de se réinventer et de mieux servir, ce qui a transformé l’expérience au fil des jours.

L’évolution a été notable lors des derniers repas, et c’est un réel plaisir de constater cette amélioration. Nous avons particulièrement apprécié les recettes locales, qui ont apporté une vraie touche authentique et savoureuse au menu. Le Ngoman, une préparation à base de maïs, aux arômes subtilement épicés, nous a ramenés à la richesse culinaire du Bénin. Le wake atassi à la viande de bœuf, délicatement mijoté, offrait une viande tendre et savoureuse, bien que parfois un peu grasse, un plat réconfortant qui se marie à merveille avec le riz local. Le télibo, une spécialité à base de pâte de maïs et de sauce, était d’une grande simplicité mais d’une telle profondeur de saveur qu’il a éveillé nos papilles de façon agréable. Enfin, le wakassi frit est devenu un incontournable, offrant un contraste parfait entre la texture fondante et croquante du fromage frit.
Cependant, un aspect récurrent reste la qualité de la volaille, typique des volailles de type « bicyclette », communes en Afrique de l’Ouest. Ces volailles sont souvent plus fermes et moins charnues que les poulets élevés de manière industrielle. Ainsi, le blanc de poulet, même dans les émincés, était rare et la chair plutôt maigre. Cette caractéristique est presque universelle dans la région, mais elle laisse parfois un goût de frustration pour ceux qui attendent une viande plus tendre et plus généreuse.
Malgré ces petits bémols, il est évident que le restaurant fait des efforts significatifs pour offrir une expérience culinaire digne de ce nom. Les repas des derniers jours témoignent d’une volonté de proposer des plats locaux avec plus de soin, et c’est une évolution qui, espérons-le, se poursuit. On sent que le potentiel est là, et avec quelques ajustements, le restaurant pourrait vraiment devenir une belle adresse
RESTAURANT DE L’HOTEL DE LA DONGA DJOUGOU
À Djougou, nous nous installons à l’Hôtel De la Donga, un établissement modeste mais offrant tout le confort nécessaire pour notre séjour. Les chambres, simples mais fonctionnelles, nous surprennent par une salle de bains spacieuse dotée d’eau chaude à bonne pression – un luxe rare dans la région – qui nous permet de nous détendre pleinement après notre voyage.
Le restaurant de l’hôtel, tout aussi sobre que convivial, se distingue par la qualité de ses préparations, tant pour le déjeuner que pour le dîner. La salle, dépourvue de fioritures, offre un cadre authentique où l’on se sent immédiatement à l’aise. Le menu est exprimé vocalement par le personnel, en fonction des produits disponibles du jour. Les propositions habituelles incluent viande de bœuf, poulet, pintade ou poisson, le tout accompagné des classiques traditionnels. Même si l’ambiance reste simple, la qualité des plats est indéniable et le service, attentionné, assure que chaque met est bien présenté et savoureux.
Pour le déjeuner, nous avons opté pour un poulet servi avec du riz, où la tendreté de la viande se marie parfaitement avec la texture du riz, lui conférant un goût à la fois réconfortant et généreux. D’autres convives se sont laissés tenter par l’omelette spaghetti préparée sans sauce tomate, une version originale et légère qui surprend agréablement par sa simplicité.
Au dîner, l’expérience culinaire se poursuit avec des choix tout aussi intéressants. Nous avons dégusté un steak-frites, où la viande était accompagnée d’une sauce tomate relevée d’oignons et de piment, savamment élaborée pour apporter douceur et une pointe de piquant en équilibre parfait. La pintade frites, quant à elle, a séduit par sa viande délicate et sa cuisson précise, rappelant l’authenticité des recettes locales. Chaque plat, qu’il s’agisse du déjeuner ou du dîner, témoigne du savoir-faire des cuisiniers et du respect des traditions culinaires de la région.
Ainsi, malgré la simplicité du cadre, l’Hôtel De la Donga nous offre une expérience culinaire riche et authentique. Les repas, servis aussi bien au déjeuner qu’au dîner, nous procurent un véritable plaisir gustatif, nous permettant de savourer la générosité et la fraîcheur des produits locaux dans une ambiance à la fois sobre et chaleureuse.
LES LOGEMENTS
HOTEL TOTORA
Après la visite des tatas somba béninoises, nous arrivons à Natitingou et nous installons à l’hôtel Totora. La vue depuis l’hôtel est exceptionnelle sur les montagnes environnantes et la vallée en contrebas. L’hôtel est construit de manière singulière : trois satellites cylindriques entourent le bâtiment principal qui abrite l’accueil. Les mini-suites, situées à proximité de l’accueil, offrent un confort remarquable pour un tarif de 35 000 FCFA, incluant le petit-déjeuner.
Chaque mini-suite est équipée d’un lit double, d’un salon, d’un petit espace d’entrée avec une table et une chaise, ainsi que d’une salle de bains attenante. Une particularité appréciable est la présence de toilettes indépendantes pour les visiteurs. La chambre est également dotée d’une télévision, d’une climatisation et d’un réfrigérateur, garantissant un séjour agréable et confortable.
L’un des atouts majeurs de l’hôtel Totora est sa magnifique piscine. D’une grande superficie, elle s’ouvre sur la vallée en contrebas, offrant une vue imprenable sur le paysage environnant. La profondeur progressive de la piscine permet à chacun de profiter d’un bain rafraîchissant en toute sécurité. L’entretien de la piscine est irréprochable, et l’eau cristalline reflète le ciel bleu de Natitingou.
Alors que nous nous détendions aux abords de la piscine, nous avons été surpris par la présence d’un Drongo brillant, venu étancher sa soif dans l’eau. Cet oiseau, d’environ 25 cm, nous a immédiatement impressionnés par sa stature et son allure. De loin, il apparaît entièrement noir, mais à mesure que nous nous rapprochions, sous une lumière suffisante, nous avons pu distinguer sur ses parties exposées un plumage lustré aux reflets bleus ou bleu-vert, qui scintillent au soleil. Seule l’aile échappe en partie à ce lustre, les rémiges externes semblant plus brunes, et le dessous de l’aile, d’un gris-brun, apparaît beaucoup plus pâle lorsqu’il est en vol.
Le jardin de l’hôtel est un véritable havre de paix. Orné de plantes tropicales et de fleurs colorées, il invite à la détente et à la contemplation. Les visiteurs peuvent s’y promener ou s’asseoir à l’ombre des arbres pour apprécier la quiétude des lieux.
Nous avons eu la chance d’observer un Parkia biglobosa, également connu sous les noms de Nzia (en Gbaya) ou Néré (en Bambara). Cet arbre, membre de la famille des Mimosaceae (ou Fabaceae, sous-famille des Mimosoideae selon la classification phylogénétique), est originaire des zones sahéliennes et soudaniennes. Il porte également divers noms vernaculaires, tels que l’arbre à farine, l’arbre à fauve, et le caroubier africain, en raison de la ressemblance de ses gousses avec celles du caroubier, ou encore mimosa pourpre, en raison de la similitude de ses feuilles avec celles du mimosa. En langue Zarma, il est appelé dosso, et en Bambara, néré.
En fin de journée, nous savourons un moment de détente sur la terrasse de l’hôtel, admirant les nuances dorées du coucher de soleil sur les montagnes. L’ambiance est paisible et même si l’accueil du personnel pourrait être plus chaleureurs, notamment au bar-restaurant de la piscine, l’hôtel Totora reste une escale idéale après la découverte des tatas somba. Entre tradition et modernité, cette halte à Natitingou restera gravée dans nos souvenirs comme un mélange parfait de confort et d’authenticité.
HOTEL DE LA DONGA DJOUGOU
À Djougou, nous nous installons à l’Hôtel De la Donga, un établissement modeste mais offrant tout le confort nécessaire pour notre séjour. Les chambres, simples mais fonctionnelles, nous surprennent par une salle de bains spacieuse dotée d’eau chaude à bonne pression – un luxe rare dans la région – qui nous permet de nous détendre pleinement après notre voyage.
Le restaurant de l’hôtel, tout aussi sobre que convivial, se distingue par la qualité de ses préparations, tant pour le déjeuner que pour le dîner. La salle, dépourvue de fioritures, offre un cadre authentique où l’on se sent immédiatement à l’aise. Le menu est exprimé vocalement par le personnel, en fonction des produits disponibles du jour. Les propositions habituelles incluent viande de bœuf, poulet, pintade ou poisson, le tout accompagné des classiques traditionnels. Même si l’ambiance reste simple, la qualité des plats est indéniable et le service, attentionné, assure que chaque met est bien présenté et savoureux.
Pour le déjeuner, nous avons opté pour un poulet servi avec du riz, où la tendreté de la viande se marie parfaitement avec la texture du riz, lui conférant un goût à la fois réconfortant et généreux. D’autres convives se sont laissés tenter par l’omelette spaghetti préparée sans sauce tomate, une version originale et légère qui surprend agréablement par sa simplicité.
Au dîner, l’expérience culinaire se poursuit avec des choix tout aussi intéressants. Nous avons dégusté un steak-frites, où la viande était accompagnée d’une sauce tomate relevée d’oignons et de piment, savamment élaborée pour apporter douceur et une pointe de piquant en équilibre parfait. La pintade frites, quant à elle, a séduit par sa viande délicate et sa cuisson précise, rappelant l’authenticité des recettes locales. Chaque plat, qu’il s’agisse du déjeuner ou du dîner, témoigne du savoir-faire des cuisiniers et du respect des traditions culinaires de la région.
Ainsi, malgré la simplicité du cadre, l’Hôtel De la Donga nous offre une expérience culinaire riche et authentique. Les repas, servis aussi bien au déjeuner qu’au dîner, nous procurent un véritable plaisir gustatif, nous permettant de savourer la générosité et la fraîcheur des produits locaux dans une ambiance à la fois sobre et chaleureuse.
LES LIENS
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