Guêpier nain Merops pusillus méridionalis – Little Bee-eater +

Alors que nous poursuivions notre marche dans Luanda en Angola, une éclatante tache de couleur traversa furtivement notre champ de vision. Posé sur une branche basse, presque immobile malgré l’agitation alentour, se trouvait un guêpier nain. Contrairement à la forme nominale Merops pusillus pusillus que nous avions déjà rencontrée au Sénégal, celui-ci présentait des sourcils bleus très peu marqués et un dessus d’un vert foncé plus intense. Ces détails morphologiques trahissaient son identité : il s’agissait de la sous-espèce Merops pusillus meridionalis, présente surtout dans le sud et le centre de l’Angola, mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud.

Les guêpiers, regroupés dans le genre Merops, sont parmi les oiseaux les plus spectaculaires d’Afrique par leur plumage multicolore et leur élégance en vol. De taille petite à moyenne selon les espèces, ils se reconnaissent à leur silhouette élancée, leur bec long, fin et légèrement courbé vers le bas, parfaitement adapté à la capture d’insectes volants, en particulier les abeilles, guêpes et autres hyménoptères. Leur technique de chasse est aussi précise qu’impressionnante : perchés à découvert, ils s’élancent pour capturer leur proie en plein vol, puis reviennent sur leur perchoir pour la frapper et retirer le dard avant de la consommer.

Leur plumage chatoyant mélange souvent des nuances vives de vert, bleu, jaune et brun, ce qui les rend aisément repérables, même à distance. Pourtant, leur vol rapide et leur habileté à se fondre dans les feuillages les protègent des prédateurs. Ces oiseaux sont également connus pour leurs habitudes sociales : beaucoup vivent et se reproduisent en colonies, creusant leurs nids dans les berges sablonneuses ou les talus, où ils creusent des tunnels de plusieurs dizaines de centimètres.

Le guêpier nain que nous observions, bien plus petit que ses cousins comme le guêpier d’Europe ou le guêpier à front blanc, semblait concentré, scrutant l’air à la recherche d’un insecte imprudent. Sa présence, dans cette portion de Luanda, illustrait encore une fois la richesse ornithologique du pays : même au cœur d’un environnement semi-urbain, les joyaux ailés de la nature africaine savent se laisser découvrir par ceux qui prennent le temps d’observer.