Ibis hagedash de l’Afrique de l’Est Bostrychia hagedash nilotica- Hadada Ibis +

Lorsque nous marchons dans les paysages verdoyants du Parc National d’Arusha, en Tanzanie un cri rauque et puissant fend l’air, résonnant presque comme un rire guttural. Nous levons les yeux : un groupe d’ibis hagedash de l’Afrique de l’Est (Bostrychia hagedash nilotica) vient de s’envoler, ailes larges battant avec lenteur. Leurs silhouettes sombres se découpent sur le ciel, ponctuées d’éclats métalliques qui miroitent au soleil.

L’ibis hagedash est un oiseau emblématique des zones humides et des lisières boisées d’Afrique subsaharienne. Solitaire ou en petits groupes, il fréquente aussi bien les marais que les prairies inondées, où son long bec recourbé fouille la vase à la recherche de vers, insectes, mollusques et parfois même de petits amphibiens. Son cri guttural, souvent entendu à l’aube et au crépuscule, est l’une des signatures sonores les plus reconnaissables des savanes africaines.

Morphologie et caractéristiques

De taille moyenne (65 à 75 cm de longueur), l’ibis hagedash arbore un plumage brun-olive, rehaussé de reflets verts et violets irisés sur les ailes. Son bec long et recourbé présente une base rougeâtre plus ou moins marquée selon les sous-espèces. En vol, ses ailes amples révèlent un dessous plus clair, contrastant avec le corps sombre.

La sous-espèce est-africaine (Bostrychia hagedash nilotica)

C’est cette forme que nous avons observée à Arusha, notamment près des lacs Momella. Elle se distingue par sa taille légèrement plus grande et surtout par un bec plus long que celui des populations ouest-africaines. Cette adaptation semble liée à la diversité des zones humides est-africaines, où l’oiseau doit fouiller plus profondément pour capturer ses proies. Son plumage peut aussi paraître un peu plus pâle, bien que les reflets métalliques restent caractéristiques.

Comparaison avec l’espèce nominale (B. h. hagedash)

En Afrique de l’Ouest et australe, comme au Niokolo-Koba (Sénégal) ou au Parc National de Mole (Ghana), nous avons rencontré la sous-espèce nominale. Plus compacte, avec un bec plus court et une coloration brun-olive plus uniforme, elle donne une impression légèrement différente. Son cri, en revanche, reste identique : ce fameux « haa-ha-ha-dash » qui a donné son nom à l’espèce.

Un oiseau familier mais fascinant

L’ibis hagedash n’est pas rare : il s’est même bien adapté à la proximité des zones habitées, où il fréquente parfois les parcs urbains et les jardins. Pourtant, chaque observation reste marquante, tant son allure et son cri résonnent comme une évocation de la nature africaine sauvage.

Sous-espèces reconnues et vos observations

• B. h. hagedash – Afrique australe et une partie de l’Ouest (vu au Niokolo-Koba et à Mole)

• B. h. brevirostris – Afrique centrale humide (non observé dans vos voyages)

• B. h. nilotica – Afrique de l’Est (observé à Arusha, Tanzanie – lacs Momella)

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