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Parmi les arbres majeurs, respectés par la population, l’Iroko (Milicia excelsa), également connu sous son synonyme Chlorophora excelsa, occupe une place centrale dans les traditions spirituelles et culturelles. Appartenant à la famille des Moraceae, cet arbre est largement répandu en Afrique subsaharienne, notamment en Angola, au Bénin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, au Gabon, en Guinée-Bissau, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, au Nigeria, en Ouganda, en République centrafricaine, en Tanzanie, en Zambie et au Zimbabwe. Il est toutefois considéré comme une espèce quasi-menacée en raison de l’exploitation de son bois précieux et des pressions sur son habitat naturel. A Togoville au Togo, l’Iroko est souvent entouré de draps et tissus blancs , signe des dévotions faites autour de lui

L’Iroko est désigné par différents noms vernaculaires selon les régions, témoignant de son importance et de sa reconnaissance à travers l’Afrique : Semli (Sierra Leone, Liberia), Iroko (Côte d’Ivoire), Odoum (Ghana), Rokko ou Oroko (Nigeria), Loko (Bénin), Logoti (Togo), Abang ou Mandji (Cameroun, Gabon), Mereira (Angola), Kambala (Congo), et Mvule (Afrique de l’Est), entre autres. Ce riche éventail de noms souligne la diversité des cultures qui lui attribuent une valeur symbolique ou utilitaire.

Sur le plan spirituel, l’Iroko est vénéré comme un arbre fétiche dans plusieurs cultures africaines. Au Bénin, notamment dans l’aire culturelle du vaudou, il est sacralisé et considéré comme un intermédiaire entre le monde des vivants et celui des ancêtres. Cette sacralisation contribue de manière fondamentale à la conservation de l’arbre par les populations locales, qui le respectent autant qu’elles le craignent.

Dans la pratique quotidienne, l’Iroko est aussi très prisé pour son bois, qui porte le même nom. Ce bois blond, au tissage fin et aux veines discrètes, est vendu dans le monde entier comme bois exotique provenant d’Afrique. Ses propriétés exceptionnelles en font un matériau idéal pour la construction de meubles, surtout d’extérieur, ainsi que pour les parquets et les boiseries. Les ébénistes apprécient particulièrement son grain, qui confère aux créations une élégance naturelle. Au soleil et sous l’action des intempéries, sa couleur jaune-brun s’atténue progressivement, ajoutant un charme patiné à ses usages.

Dans les forêts africaines, l’Iroko se distingue par sa stature imposante et son rôle central dans les rituels et les cérémonies. C’est autour de lui que se déroulent les cérémonies initiatiques et que les offrandes aux esprits et aux ancêtres sont réalisées. Sa présence est perçue comme un pont sacré entre le tangible et l’intangible, incarnant l’équilibre entre l’homme, la nature et le divin.

L’Iroko n’est pas seulement un arbre ; il est un monument vivant, symbole de résilience et d’harmonie, porteur d’une mémoire ancestrale et d’un avenir à préserver.

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