Chevalier Guignette Actitis hypoleucos – Common Sandpiper

Le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) est un petit limicole commun que l’on peut observer sur les rives du fleuve Mono et aux abords de son embouchure au Bénin. Cet oiseau est facilement reconnaissable par son comportement caractéristique et son plumage discret.
Avec son homologue du Nouveau Monde, le Chevalier grivelé, le Chevalier guignette forme un duo de petits chevaliers, les plus petits au monde et les seuls du genre Actitis. Ils ont visiblement un ancêtre commun. Les autres chevaliers, plus grands, appartiennent au genre Tringa.
Outre sa petite taille, le guignette se reconnaît à sa silhouette et son allure. Il est plus ramassé que les chevaliers vrais, avec des pattes et un bec modérés. Comparé au Chevalier culblanc par exemple, qui est un Tringa et chez qui les ailes recouvrent totalement la queue, le Chevalier guignette a une longue queue non couverte par ses ailes modérées.
Les parties supérieures sont d’un brun clair d’aspect uniforme de loin. De près, on y distingue de fins dessins plus sombres, en particulier sur les ailes. Les parties inférieures sont blanches de la poitrine aux sous-caudales incluses. Le collier pectoral brun est moins marqué en son milieu. Le blanc remonte de façon typique entre le poignet et ce collier. C’est un bon critère spécifique.
La calotte et la nuque sont brunes elles aussi tandis que les joues et la gorge sont d’un beige roussâtre. Un fin trait oculaire brun part du bec pour rejoindre la nuque en passant par l’œil cerclé de blanc. Le bec rosâtre fait environ la longueur de la tête. Les pattes sont jaunâtres.
Au vol, l’oiseau montre des barres alaires blanches sur les rémiges primaires et secondaires et du blanc sur les côtés de la queue un peu cunéiforme.
Le juvénile se distingue tout de suite aux vermiculures bicolores du plumage des ailes, beaucoup plus marquées que chez l’adulte.
Indications subspécifiques
L’espèce est monotypique.
Noms étrangers
Common Sandpiper, Andarríos chico, maçarico-das-rochas, Flussuferläufer, billegetőcankó, Oeverloper, Piro piro piccolo, drillsnäppa, Strandsnipe, kalužiačik malý, pisík obecný, Mudderklire, rantasipi, Gewone Ruiter, xivitona comuna, Lindastelkur, brodziec piskliwy, upes tilbīte, mali martinec, Перевозчик, Trinil pantai, イソシギ, 矶鹬, นกเด้าดิน, 磯鷸〔礬鷸〕.
Voix, chant et cris
Le cri habituel, émis le plus souvent en vol, est un « tsui si si si si » de tonalité élevée, incisif. Il peut être raccourci à ses deux ou trois syllabes initiales. Avec ce cri, on sait tout de suite à qui on a à faire. Le cri d’alarme est un « hiiiiiip » perçant, typique lui aussi.
Habitat
Le Chevalier guignette est lié aux eaux douces. En saison de reproduction, il recherche les berges ouvertes et semi-ouvertes des cours et des plans de ces eaux, avec une prédilection pour les premiers avec leurs bancs de graviers.
En dehors de la reproduction, les migrateurs stationnent volontiers sur les berges dégagées par la baisse estivale des niveaux d’eau, voire même celles des étangs de pisciculture en début de vidange automnale, avant de les quitter assez rapidement pour des eaux plus méridionales où ils passeront l’hiver.
Comportement
Le Chevalier guignette a des habitudes plutôt solitaires et, s’il n’y avait la nécessité de se reproduire, le resterait volontiers.
Au printemps, ce sont des couples puis des familles que l’on observe. Il côtoie volontiers le Petit Gravelot dont l’habitat est un peu le même.
En migration ou en hivernage, on peut le voir en petits groupes lâches mais aussi à l’unité. Rien à voir avec les troupes soudées des chevaliers vrais ou a fortiori des bécasseaux en déplacement ou en stationnement.
Quand il est actif, il a l’habitude de hocher la tête et d’agiter l’arrière du corps de haut en bas par saccades, même lorsqu’il marche simplement, à plus forte raison quand il est inquiet.
Vol
Le vol est facile du fait des longues ailes battant rapidement. Pour les déplacements locaux d’oiseaux cantonnés, le vol est saccadé, irrégulier, les ailes battant majoritairement sous le plan du corps. En migration, les oiseaux pouvant voler en petits groupes sur de longues distances, le vol est plus régulier et la confusion avec des bécasseaux par exemple est possible.
Alimentation
Le Chevalier guignette en recherche de nourriture parcourt lentement pieds dans l’eau l’écotone terre/eau douce à la recherche des invertébrés dont il se nourrit.
Comme dit plus haut, il hoche de la tête et bat de la queue, ce qui traduit l’attention qu’il porte à ce qu’il fait. Il consomme surtout des animaux de l’écotone, insectes et leurs larves, petits crustacés, mollusques et annélides, plus rarement de petits poissons ou amphibiens. La consommation d’items végétaux comme les graines est occasionnelle.
Reproduction
Le retour des adultes intervient en moyenne en avril et la reproduction s’étale sur mai et juin. Le début de celle-ci est dominé par les parades et la défense du territoire.
Une fois le couple stable et le territoire bien établi, la femelle construit un nid au sol à l’abri d’une touffe, d’un arbuste ou autre. Une simple coupe faite de brindilles qui recevra la ponte le plus souvent de 4 œufs comme c’est le cas chez la plupart des limicoles. Ces œufs sont beige rosé et maculés de brun. L’incubation par la femelle commence une fois la ponte complète. Elle est d’environ 3 semaines. Les poussins qui en sortent deviennent vite tout duveteux, de la couleur du gravier, avec de grosses pattes en proportion. Immobiles, ils sont invisibles. Leur croissance va demander environ 4 semaines jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de voler. Mais ils peuvent déjà voleter avant. Un des parents quitte souvent la famille avant terme, souvent la femelle, comme l’ont montré les suivis. Le taux de survie des jeunes à un an n’est que de 20 % environ tandis que celui des adultes avoisine les 70 %, avec une bonne fidélité au territoire.
Distribution
L’aire de distribution du Chevalier guignette en période de reproduction est très vaste. Elle s’étend sur toute la longueur du continent eurasiatique, de la façade atlantique, Îles Britanniques incluses, jusqu’à l’Extrême-Orient russe et la façade pacifique, du Kamtchatka au Japon.
Menaces et protection
L’espèce n’est pas menacée car encore commune dans sa vaste aire de distribution. Espérons qu’elle le restera car des menaces existent quand même, ne serait-ce que le réchauffement climatique qui prend de l’ampleur à l’échelle planétaire.
Habitat aux abords du fleuve Mono
Le chevalier guignette fréquente une grande variété de milieux humides :
- Berges du fleuve Mono, où il trouve des petits invertébrés dans la vase.
- Embouchure, où il profite des zones sableuses et rocheuses.
- Mangroves et lagunes avoisinantes, où il peut être observé en compagnie d’autres limicoles comme le chevalier gambette (Tringa totanus) ou le bécasseau variable (Calidris alpina).
En période de migration, notamment entre septembre et avril, l’espèce est très présente en Afrique de l’Ouest, avant de repartir vers l’Europe et l’Asie pour la reproduction.
Si vous avez pu l’observer aux abords du fleuve Mono, cela confirme la richesse ornithologique de cette région, où les milieux aquatiques offrent un refuge à de nombreuses espèces migratrices.
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