Jodhpur, la cité bleue aux portes du désert INDE +

Quitter Pushkar, c’est laisser derrière soi les rumeurs spirituelles des ghats et les effluves d’encens mêlées à celles du sable chaud. Tôt le matin, nous reprenons la route en direction de Jodhpur, la célèbre ville bleue du Rajasthan. Le trajet, d’environ cinq heures, traverse des paysages aux teintes changeantes, mêlant l’ocre profond des collines arides, les taches vertes des rares cultures irriguées, et les silhouettes élancées des neem et des palmiers solitaires.
La route serpente d’abord entre les derniers contreforts des monts Aravalli, où quelques bergers rabattrent des troupeaux de chèvres au milieu d’une végétation sèche. On croise des camions décorés comme des temples roulants, des motards transportant des ballots de tissus colorés, et parfois, une charrette tirée par un dromadaire nonchalant. Ici, chaque virage réserve une surprise : un petit temple au bord de la route, une maison peinte de fresques naïves, ou une halte-restaurant où s’alignent des parathas fumants et des verres de chai brûlants.
Peu à peu, le paysage s’ouvre et l’air devient plus sec encore. L’arrivée à Jodhpur se fait dans une lumière éclatante, presque crue, qui accentue la teinte bleutée de nombreuses maisons de la vieille ville. Dominant la cité depuis son promontoire rocheux, le fort de Mehrangarh se dresse comme un vaisseau de pierre, monumental, impressionnant, promesse d’aventures à venir.
Nous nous installons à l’hôtel Park Plaza, idéalement situé non loin du cœur historique. Dès l’accueil, une impression de fraîcheur nous enveloppe : grandes portes sculptées, fontaine dans le hall, personnel en costume traditionnel. Les chambres, confortables et élégantes, offrent une vue imprenable sur la silhouette massive du fort ou sur les jardins bien entretenus de l’hôtel. La piscine, entourée de murs blancs ornés de jalis (grillages en pierre finement ciselés), invite à une pause bienvenue après la chaleur de la route.
En fin d’après-midi, alors que le soleil commence à se teinter d’ocre, nous grimpons sur la terrasse de l’hôtel. De là, Jodhpur s’étend comme une mer de toits indigo, constellée de minarets, de tours de guet et de bougainvillées en fleurs. Le bruissement de la ville monte peu à peu : appels à la prière, voix d’enfants, clochettes de temples. Le fort, baigné de lumière dorée, semble veiller sur la ville entière.
Jodhpur s’annonce comme une ville de contrastes puissants, de splendeurs architecturales et de traditions bien vivantes. Cette première soirée passée à observer son panorama grandiose nous donne un avant-goût de ce que les jours à venir nous réservent. Une autre facette du Rajasthan, plus aride, plus guerrière, mais tout aussi envoûtante.
Sardar Bazaar
De retour à Jodhpur, encore imprégnés de la sérénité des villages bishnoïs, nous plongeons dans une toute autre ambiance : celle, bouillonnante et colorée, du Sardar Bazaar, cœur commerçant et populaire de la vieille ville. Situé autour de la majestueuse Clock Tower, véritable repère architectural au charme colonial, ce marché vibre de mille vies et senteurs, du matin jusqu’à la tombée de la nuit.
À peine entrés, nous sommes happés par le tourbillon de couleurs : saris chatoyants suspendus comme des drapeaux, pyramides d’épices aux teintes vives — curcuma, piment, cumin —, montagnes de légumes frais, bracelets en verre par centaines qui cliquettent à chaque geste, et tissus imprimés à la main, typiques de l’artisanat marwari. Chaque échoppe semble être une grotte d’Ali Baba.
Les marchands nous abordent avec chaleur, souvent avec une phrase en français ou en anglais, toujours avec le sourire. Ici, tout se négocie, mais sans agressivité, et la bonne humeur semble faire partie du rituel. Nous goûtons aux lassis parfumés à la rose, servies dans de petits pots en terre, avant de déguster quelques samosas croustillants ou des jalebis dégoulinants de sirop, vendus sur les stands de rue.
Dans une ruelle adjacente, des forgerons martèlent le cuivre, des brodeurs s’affairent sur des kurtas, des vendeurs d’encens nous font découvrir des parfums envoûtants, pendant que les vaches circulent tranquillement au milieu des motos et des charrettes à bras. C’est un véritable théâtre vivant, où chaque recoin raconte une histoire.
Au centre de cette effervescence, la Clock Tower veille, imperturbable, symbole d’un passé princier encore présent dans les pierres. En levant les yeux, on aperçoit au loin la silhouette imposante de Mehrangarh qui domine la ville comme un gardien silencieux.
Sardar Bazaar, c’est un kaléidoscope sensoriel, une immersion dans l’âme de Jodhpur, entre tradition et modernité, chaos et poésie. Et c’est aussi ici, au contact de cette foule joyeuse, que nous ressentons pleinement l’énergie unique de cette ville bleue — vibrante, humaine, profondément attachante.
Au sommet de Jodhpur : Mehrangarh, bastion des rois
À peine arrivés à Jodhpur, nous ne résistons pas à l’appel magnétique de Mehrangarh, l’une des plus vastes et majestueuses forteresses du Rajasthan. Depuis la terrasse de notre hôtel, nous l’avions déjà aperçue, cette masse de grès rouge qui semble surgir de la colline escarpée sur laquelle elle est juchée, dominant la ville bleue de toute sa superbe.
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Kalinga restaurant
Pour le dîner, nous choisissons de nous attabler au Kalinga Restaurant, une adresse réputée de Jodhpur située non loin de la gare, mais à mille lieues du tumulte ambiant. Dès l’entrée, le charme opère : une belle terrasse ombragée, entourée de murs en grès rouge dans le style typique de la région, offre une atmosphère à la fois chaleureuse et paisible.
Le service y est attentionné, sans excès, et l’accueil d’une grande courtoisie. À la lueur douce des lanternes, nous découvrons une carte alléchante, mêlant spécialités rajasthanies et cuisine plus internationale. Nous nous laissons tenter par un laal maas, ce fameux curry de mouton épicé originaire du Rajasthan, accompagné d’un assortiment de naans au beurre, croustillants à souhait. Pour équilibrer les saveurs, nous optons également pour un paneer butter masala fondant et parfumé, et une portion de riz au cumin parfaitement cuite.
En toile de fond, un léger air de musique traditionnelle s’élève, rendant l’instant encore plus enveloppant. Au fil du repas, les plats se succèdent avec générosité et régularité, et chaque bouchée est une redécouverte des saveurs du désert : épices intenses mais équilibrées, textures riches, parfums profonds.
La soirée s’étire doucement. À la table voisine, des familles locales dînent dans la bonne humeur, preuve que l’établissement a su conserver l’estime des Jodhpuriens eux-mêmes. Un dernier lassi à la mangue plus tard, nous quittons le restaurant rassasiés et heureux, avec cette impression délicieuse d’avoir partagé bien plus qu’un repas : une part vivante de la culture culinaire du Rajasthan.
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