Kasbah des Oudayas — marcher dans le cœur bleu de Rabat Maroc +

Nous franchissons la grande porte de Bab al-Oudayas de la Kasbah des Oudayas comme on entre dans un autre temps, et tout de suite la ville se tasse pour nous laisser respirer. Les murailles épaisses se dressent encore, massives et patinées par les siècles; derrière elles, un village fortifié s’est replié sur lui-même, organisé en ruelles étroites, patios secrets et maisons badigeonnées de blanc et de bleu qui semblent lutter doucement contre l’érosion du rivage et de l’histoire.
En arpentant ces venelles, nous sommes d’abord sensibles à l’échelle humaine du lieu. Les ruelles pavées montent et descendent, les portes en bois clouté s’ouvrent sur des cours intimes, les balcons de fer forgé jettent leur ombre dentelée sur les façades. L’influence andalouse se lit dans les motifs, les petits jardins intérieurs et la manière dont la lumière joue sur les enduits : ici, l’architecture est une réponse au climat et à la vie collective, un dispositif qui protège la fraîcheur et favorise la rencontre.
La Kasbah nous parle autant par son architecture que par son histoire. Élevée au XIIᵉ siècle pour veiller sur l’embouchure du Bouregreg, elle fut d’abord un ribat militaire almohade — une base stratégique conçue pour contrôler la mer et lancer des expéditions vers l’Andalousie sous Abd al-Mu’min et Ya‘qūb al-Mansūr. La porte monumentale que nous venons de franchir garde encore la gravité de cette époque : son profil, sa masse et l’empreinte des siècles évoquent simultanément défense et prestige. Sous nos pas, il n’est pas invraisemblable d’imaginer des traces plus anciennes ; certains chercheurs évoquent un positionnement sur un ancien site romain, mémoire superposée d’un Ksar antérieur.
Au fil du temps, la Kasbah s’est ouverte et refermée sur des usages très différents. À partir du XVIᵉ siècle elle accueille des Andalous expulsés d’Espagne, des familles de Moriscos qui apportent leurs savoir-faire, leurs métiers et leurs formes de vie urbaine ; au XVIIIᵉ siècle elle devient le théâtre d’activités corsaires, lié aux trafics et aux marées du commerce atlantique. Sous le règne de Moulay Abderrahmane, la tribu guich des Oudayas donne son nom au quartier ; les tensions et les règlements d’après-guerre finissent par transformer la Kasbah encore et encore, jusqu’à l’ère du protectorat où la modernisation et la mise en valeur redessinent son visage.
Nous prenons le temps d’entrer dans le palais qui ponctue la Kasbah, d’y reconnaître la sobriété des salles, la finesse des boiseries et la manière dont les espaces s’organisent autour de cours ombragées — un espace princier qui, dans sa simplicité, raconte la permanence d’un pouvoir installé au bord de l’estuaire. À proximité, le petit musée retrace les strates de la mémoire locale ; il rassemble objets, armes, céramiques et documents qui rendent palpables les aller-retour entre commerce, défense et vie quotidienne.
Quand nous remontons vers les jardins andalous, créés au début du XXᵉ siècle par Tranchant de Lunel à la demande des autorités du protectorat et dans l’esprit des aménagements prônés par Lyautey, la transition est presque magique. Les carrés plantés, les orangers et les allées symétriques offrent une respiration après le dédale des ruelles. Depuis la terrasse du Café Maure — lieu dont la quiétude nous semble toujours propice à la contemplation — la vue s’ouvre sur le Bouregreg : là-bas, Salé se détache, le cimetière marin et le marabout de Sidi Ben Acher ponctuent l’horizon, et le fleuve trace sa ligne argentée vers l’Atlantique.
Nos pas nous conduisent ensuite vers la rue Sebbaghine et la porte de la mer, Bab el Bahr. Là, le regard se libère : la vue sur l’ancien port et la mer est une leçon d’échelle et de géographie. Nous mesurons combien la Kasbah a été pensée pour « parler » à la mer — pour la surveiller, la protéger et parfois l’affronter.
En restant attentifs à la matérialité du lieu — enduits craquelés, tuiles vernissées, fer forgé, portes sculptées — nous comprenons que la Kasbah des Oudayas est avant tout un palimpseste : chaque siècle y a laissé une couche, un motif, une façon de vivre. Dans le calme des ruelles bleues, nous sentons l’enchevêtrement des influences berbères, arabes et andalouses, la persistance des gestes artisanaux et la force d’un paysage portuaire qui a toujours relié Rabat au large.
Avant de partir, nous nous accordons la pause rituelle au Café Maure quand il est ouvert, et nous laissons la lumière du soir effacer les contours nets des murailles. En redescendant vers la rive, l’image qui nous reste est celle d’un village fortifié vivant, où l’histoire se respire à chaque pas et où l’architecture reste, encore aujourd’hui, le plus sûr guide pour comprendre la civilisation qui s’y est construite.
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J 264 RESTAURANT Le Dhow – Une expérience unique à Rabat
Après notre exploration de la médina de Rabat et une agréable promenade le long des quais de la Bouregreg en direction de la kasbah des Oudaïas, notre regard s’est posé sur un élégant navire amarré dans la rade : Le Dhow. Ce bateau, inspiré des embarcations traditionnelles arabes à voile, se distingue immédiatement par sa silhouette majestueuse qui invite au voyage et à la découverte.
À bord, on découvre bien plus qu’un simple restaurant : c’est un lieu de vie animé, où se mêlent gastronomie, culture et convivialité. Durant le mois de Ramadan, le Dhow propose un buffet F’tour généreux, servi dès la tombée de la nuit. L’offre met en avant les grands classiques du patrimoine culinaire marocain : harira parfumée, dattes et briouates croustillantes, msemen et baghrir dorés, ainsi que divers plats chauds et spécialités régionales, le tout accompagné de jus frais et de douceurs sucrées.
Le prix est fixé à 350 MAD pour les adultes et 150 MAD pour les enfants jusqu’à 12 ans, ce qui en fait une expérience accessible compte tenu du cadre exceptionnel et de la richesse du buffet.
Nous avons passé une soirée mémorable, bercés par une atmosphère chaleureuse. Un musicien live animait le repas, offrant un fond sonore délicat, entre mélodies traditionnelles et influences modernes, qui s’accordait parfaitement à l’ambiance feutrée des lieux. Le décor, entre bois vernis, lanternes et larges baies vitrées ouvertes sur l’estuaire, renforçait encore cette impression d’évasion.
Plus qu’un simple dîner, la soirée au Dhow s’est révélée être une parenthèse hors du temps, une immersion à la croisée des cultures et des saveurs, avec pour toile de fond la magie de Rabat illuminée.
J 264 NOUVELLE SOIREE AU RESTAURANT LE DHOW Saveurs et charme au bord de la Bouregreg
La soirée au restaurant Le Dhows’est révélée être une expérience aussi surprenante que délicieuse, malgré la coupure générale d’électricité qui a plongé Témara dans l’obscurité la veille. Après avoir envisagé différentes options pour le dîner, notre choix s’est finalement porté, presque naturellement, vers ce lieu que nous avions déjà découvert : le Dhow, amarré élégamment sur les quais de la Bouregreg à Rabat.
Cette fois-ci, nous avons délaissé le buffet after Ramadan que nous avions tant apprécié lors de notre précédente visite, pour nous tourner vers le menu à la carte. Et là encore, la satisfaction fut au rendez-vous.
Les brochettes de poulet, parfaitement grillées, étaient tendres et parfumées, tandis que celles d’espadon se distinguaient par leur finesse et leur goût délicatement iodé, un vrai plaisir pour les amateurs de poissons. Le tajine de poulet aux pommes de terre, généreusement servi et riche en saveurs, incarnait quant à lui l’esprit de la cuisine marocaine : simple en apparence mais subtilement relevée.
L’ambiance, toujours aussi agréable, était rythmée par la douce animation musicale et sublimée par la vue imprenable sur la kasbah des Oudaïas et les reflets lumineux de la rivière. Le décor raffiné du bateau, alliant bois sculpté et touches modernes, ajoutait une touche d’élégance à ce dîner qui ressemblait à une escapade hors du temps.
Au-delà des mets savoureux, ce retour au Dhow a confirmé l’attrait unique du lieu : une adresse où l’on ne vient pas seulement pour manger, mais pour vivre un moment à part, entre gastronomie, convivialité et atmosphère envoûtante au fil de l’eau.
LES LOGEMENTS
VILLA CHEZ BOUCHRA TEMARA MAROC
La Villa chez Bouchra à Temara, au Maroc, offre un rez-de-villa avec une piscine privée ensoleillée l’après-midi et quelques transats invitant à la détente au soleil.
À l’intérieur, vous trouverez un vaste espace comprenant deux grandes chambres, deux salles de bains, un spacieux salon marocain avec télévision et une belle cuisine équipée.
Une machine à laver et un barbecue sont également disponibles. Seul manque un four pour compléter l’équipement de la cuisine, et la connexion WIFI pourrait être plus performante, bien que cela soit un problème courant sur l’ensemble du territoire marocain.
Cet espace fait partie de nos meilleures adresses, d’autant que le prix en cette saison est particulièrement attractif. De plus, Bouchra, l’hôte, est très sympathique et incarne à elle seule toute l’hospitalité marocaine. Tout est fait pour que vous vous sentiez chez vous, comme en famille.
LES LIENS VERS LES PHOTOS DE RABAT ET DE SES ENVIRONS
LES LIENS
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