Larme de Cupidon Russelia equisetiformis
La Russelia equisetiformis, également connue sous le nom de « plante corail », « plante fontaine » ou encore « larme de Cupidon », est une plante ornementale vivace de la famille des Plantaginaceae (anciennement Scrophulariaceae). Originaire des régions tropicales et subtropicales d’Amérique centrale et du sud du Mexique, elle est désormais cultivée dans de nombreuses régions du monde pour son allure gracieuse et sa floraison abondante. Russelia equisetiformis, plus communément appelée plante corail, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Plantaginacées. C’est un sous-arbrisseau pleureur, à feuillage persistant. Son aire de répartition naturelle s’étend du Mexique au Guatemala, et il fut naturalisé à la suite de son utilisation ornementale dans plusieurs régions du globe. Il présente de petites feuilles étroites et des inflorescences rouge vif.
La Larme de Cupidon se distingue par son port retombant et ses longues tiges fines, d’un vert tendre, qui rappellent les rameaux de prêles (genre Equisetum), d’où son épithète spécifique equisetiformis. Elle forme une cascade végétale pouvant atteindre un mètre de hauteur et de largeur. Ce port retombant la rend particulièrement attrayante lorsqu’elle est placée en suspension, en rocaille ou sur les rebords de murets, où ses tiges souples semblent s’écouler comme une fontaine.
Étymologie Le nom de l’espèce provient du genre Equisetum, les feuilles de la plante corail ressemblant fortement à celles des prêles. Le nom du genre, quant à lui, provient du naturaliste écossais Alexander Russell (1715-1768) et a été attribué par le scientifique néerlandais Baron Nikolaus von Jacquin (1727-1817).
Description Russelia equisetiformis est un buisson dense de fines branches presque aphylles, qui s’élancent puis retombent sur un mètre environ en tous sens. La base des tiges porte quelques petites feuilles étroites et sans pétioles, qui se réduisent à de simples écailles au fur et à mesure que les tiges s’allongent. L’aspect de la plante s’apparente à celui de la prêle ou du jonc, d’où ses deux qualificatifs latins equisetiformis ou juncae. Les tiges souples se ramifient à leur extrémité pour produire une floraison abondante, bien mise en valeur par la finesse de la ramure. Les fleurs allongées sont d’un ton rouge vif, elles sont tubulaires sur 3 cm et se terminent par cinq petits lobes arrondis.
Description botanique Appareil végétatif Arbuste pleureur fortement ramifié dont la tige présente des nervures angulaires. Les feuilles sont verticillées ou opposées et relativement petites, souvent réduites à des écailles à l’extrémité des tiges. L’arbuste fait environ 1,5 m de haut et les feuilles sont simples, disposées en spirales de 5 à 8. Le limbe foliaire est généralement réduit à l’échelle linéaire mais peut parfois être légèrement ovale à elliptique, de 1 à 2,5 cm de long, et la floraison se déroule tout au long de l’année.
Les inflorescences sont paniculées, présentent 1 à 4 fleurs bien voyantes, et le pédoncule ne dispose pas de bractéoles. Le calice est plutôt petit et profondément 5-partite presque jusqu’à la base, et les lobes sont lancéolés à ovales. La corolle est tubulaire à pétales soudés et rouge vif, et le tube plutôt long s’élargit vers l’apex. Le limbe de la corolle est petit et pentalobé. Les lobes sont dressés et étendus, arrondis, et les deux postérieurs sont ceux qui sont extérieurs au bourgeon. Il y a quatre étamines incluses dans le tube de la corolle.
Dans la partie naturalisée de son aire de répartition, elle est principalement présente sur les bords des routes mais également dans les clairières sableuses et les plaines arides. La pollinisation par diverses espèces de papillons et de colibris est souvent observée.
La plante corail aime une terre plutôt riche et relativement bien drainée, ainsi qu’une exposition bien ensoleillée. Pour la culture en extérieur, elle est installée au jardin de préférence au printemps, avec une protection contre le froid les deux premiers hivers. Une fois bien implantée, Russelia equisetiformis résiste mieux aux gelées. Lorsque ses branches sont abimées par le gel, elles sont rabattues à une dizaine de centimètres au printemps. La plante corail est particulièrement mise en valeur si ses branches cascadent d’une hauteur : mur de soutènement, talus, rocaille. Le bouturage à l’étouffé se fait en été avec des rameaux de 3 à 4 nœuds, enterrés de moitié.
Sa floraison, qui s’étend souvent tout au long de l’année dans les climats chauds, est l’un de ses principaux attraits. Les fleurs, en forme de tubes allongés, mesurent entre 2 et 3 cm et arborent généralement une teinte rouge vif éclatante. Cette couleur vive attire de nombreux pollinisateurs, notamment les colibris dans son habitat d’origine, mais aussi les papillons et les abeilles dans les jardins où elle est introduite. Des variétés à fleurs roses ou jaunes existent également, bien que moins courantes.
La Larme de Cupidon, Russelia equisetiformis montre un effet antalgique et anti-inflammatoire : l’extrait de la plante entière était utilisé traditionnellement pour soulager la douleur. Elle aurait également une action antimicrobienne et est utilisée parfois pour la régulation du diabète. La plante corail favorise également la repousse des cheveux. Elle est utilisée en cosmétologie.
Statut Originaire du Mexique et Guatemala, La Larme de Cupidon est maintenant largement cultivée dans la plupart des endroits où les conditions climatiques permettent son utilisation ornementale, principalement sous les tropiques. Elle est naturalisée ou en cours de naturalisation. Elle est actuellement surveillée mais ne présente pas la même dynamique qu’une invasive, et est même attribuée d’un côte de -2 sur l’échelle d’évaluation du risque d’invasion du PIER (Pacific Island Ecosystems at Risk).
En plus de son rôle ornemental, cette plante a une valeur écologique notable. Elle offre une source de nectar précieuse pour les pollinisateurs, contribuant ainsi à la biodiversité dans les jardins et espaces verts. Elle est également utilisée pour stabiliser les sols grâce à ses racines vigoureuses, qui aident à prévenir l’érosion.
À Perast, au Monténégro, la découverte de cette plante souligne la capacité des espèces exotiques à s’intégrer dans des environnements variés, tout en apportant une touche esthétique unique. Dans ce contexte, la Russelia equisetiformis s’épanouit probablement grâce à un microclimat favorable, caractérisé par des étés chauds et des hivers relativement doux, typiques de la région méditerranéenne.
Plante fascinante par sa beauté et son adaptabilité, la Russelia equisetiformis est un exemple parfait de la manière dont la nature peut allier esthétique et utilité écologique, tout en enrichissant les paysages qu’elle colonise